Le bloqueur de publicité uBlock Origin est de nouveau disponible dans la boutique d’extensions de Microsoft Edge. Et pour la firme de Redmond, c'est certainement un argument de poids pour grignoter quelques parts de marché à son concurrent Google. Enfin, pour l'instant.

En introduisant la plateforme de développement Manifest V3 pour les extensions de son navigateur Chrome, Google avançait vouloir améliorer la sécurité, la confidentialité et les performances du navigateur. C'était aussi une manière de rendre les traditionnels bloqueurs de publicité moins efficaces. Et cela semble avoir créé quelques confusions.
Un retrait accidentel
L'extension uBlock origin a récemment disparu de la plateforme Microsoft Add-on. Cette dernière a été remplacée par sa déclinaison allégée, uBlock Origin Lite. Pour mémoire, cette version diffère du module original, notamment avec une capacité réduite à filtrer certains contenus. Et c'est donc une conséquence directe du nouveau standard Manifest V3.
Microsoft allait-elle s'aligner avec Google pour son navigateur Edge basé sur le code de Chromium ? Pas tout de suite ! Le retrait soudain de uBlock Origin sur Edge s’expliquerait en fait par une manipulation erronée lors d’une publication de version : l’extension classique a été remplacée par sa déclinaison allégée.
Alerté par les internautes, le développeur de uBlock Origin a interpellé Microsoft sur le sujet. Il explique que la firme de Redmond n'a pas intentionnellement retiré son extension historique. Comme le souligne PC World, il s'agirait d'une erreur d’identifiant lors de la gestion des mises à jour de l’extension dans le store de Edge.

Un avenir encore incertain
Les navigateurs articulés autour de Chromium, comme Brave, Vivaldi, Edge ou Opera, ont, à tour de rôle, exprimé leur souhait de maintenir, autant que possible, la compatibilité avec les extensions basées sur Manifest V2. Plusieurs éditeurs entendent solidifier leur base d'utilisateurs autour de cet élément différenciant, en leur permettant d'avoir toujours un bloqueur efficace. Pour mémoire, Manifest V3 introduit la nouvelle API declarativeNetRequest
, laquelle limite les possibilités de filtrage dynamique.
Mais en pratique, le projet Chromium est piloté par Google, et l'entreprise impose à tous une migration rapide et sans détours vers Manifest V3. Depuis le 24 juillet dernier, avec la publication de Chrome 138, Manifest V2 a été retiré du navigateur de Google.
Or les éditeurs de navigateurs alternatifs désireux de conserver Manifest V2 restent tributaires du code source de Chromium. Il leur faudrait investir massivement dans le développement pour assurer durablement la compatibilité avec l’ancien standard. Mais bon, gardons l'explication officielle : un accident...
Alors que la justice américaine entend forcer Google à revendre son navigateur Chrome pour affaiblir sa position dominante sur le marché de la recherche et de la publicité en ligne, la donne pourrait changer. Il serait intéressant de voir comment Brave, Vivaldi, Opera, Microsoft et Samsung pourraient se rassembler autour d'un projet commun, voire créer un nouveau fork.
- Intégration imminente de l'IA ChatGPT et DALL-E
- Compatibilité avec les extensions Chrome
- Espaces de travail appréciables en travail collaboratif