Deux phrases suffisent à planter le décor : en accès limité, « Claude for Chrome » permet déjà de cliquer, remplir des formulaires et naviguer à la place de l’utilisateur. Pendant que Google peaufine ses propres agents, Anthropic occupe le terrain au cœur même du navigateur de Mountain View.

À court terme, le périmètre restera restreint, le temps de valider les barrières de sécurité et de lisser les cas d’échec inhérents aux agents opérant dans des interfaces web variées © Shutterstock
À court terme, le périmètre restera restreint, le temps de valider les barrières de sécurité et de lisser les cas d’échec inhérents aux agents opérant dans des interfaces web variées © Shutterstock
L'info en 3 points
  • Anthropic a lancé l'extension Chrome 'Claude', permettant à l'IA de remplir des formulaires et naviguer sur le web.
  • L'outil intègre des garde-fous pour sécuriser les actions à risque, nécessitant des confirmations manuelles.
  • La stratégie d'Anthropic se concentre sur un déploiement progressif pour améliorer la sécurité et répondre aux retours utilisateurs.

Anthropic emprunte la voix des agents IA s'invitant dans nos habitudes de navigation avec une extension Chrome baptisée sobrement « Claude », disponible en preview pour un millier d’abonnés Max. L’assistant apparaît dans un panneau latéral, « voit » la page active et traduit des instructions en actions concrètes. Une offensive qui répond à la montée en puissance des assistants web déjà annoncée chez ChatGPT et Gemini.

Google Chrome
  • Bonnes performances
  • Simple et agréable à utiliser
  • Mises à jour régulières
7.8 / 10

Des garde-fous activés d’emblée

Installée depuis le Chrome Web Store sur invitation, l’extension accède au DOM, détecte les éléments interactifs et enchaîne les clics pour réserver un billet ou remplir un tableau dans Google Docs.

Dans les démonstrations, Claude cherche des annonces immobilières sur Zillow avant de résumer les résultats en temps réel, le tout sans quitter l’onglet. © Anthropic

Chaque site exige une permission explicite : les actions à risque (achat, publication, partage de données) déclenchent une confirmation manuelle. Anthropic reconnaît encore 11% de succès aux attaques par prompt injection malgré ses parades et limite donc l’accès pour affiner ces défenses.

Dans une démonstration, Anthropic montre l'IA réussir à déjouer un mail malicieux d'un acteur se faisant passant pour un membre de l'équipe IT de son entreprise. © Anthropic

Une nouvelle frontière pour l'IA générative

OpenAI a déjà lancé un agent ChatGPT capable de naviguer et d’agir de manière autonome, tandis que Google promet un mode équivalent dans Gemini. Claude vient ainsi renforcer la tendance où le navigateur devient la plateforme d’exécution privilégiée des IA multitâches.

Là où OpenAI vise le grand public et Google son écosystème, Anthropic mise sur un déploiement graduel et centré sur Chrome, afin de collecter des retours sans sacrifier la sécurité. Ce tempo plus mesuré pourrait séduire les entreprises déjà sensibles à la question des risques d’automatisation web. Une montée en charge est prévue « au fil des retours », avec élargissement progressif de la liste d’attente et adaptation du modèle économique si l’usage explose. En parallèle, Anthropic explore l’intégration de Claude Code et d’APIs tierces pour étendre le champ des tâches réalisables depuis le même panneau.

Si les garde-fous tiennent leurs promesses, l’automatisation contextuelle pourrait s’inviter dans les outils professionnels avant la fin de l’année, poussant Chrome, Edge, Opera et les nouveaux arrivants comme Comet et Dia à accélérer leurs propres offres agentiques. Reste à savoir quelle approche rassurera le plus les utilisateurs : la prudence modulaire d’Anthropic ou l’intégration maison des géants déjà installés.

Source : Anthropic

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