Entre une numérisation forcée et des pratiques parfois opaques, les relations entre les clients et les banques évoluent rapidement. Connaître ses droits face aux nouvelles directives et technologies bancaires devient plus essentiel que jamais.

Les néobanques peuvent imposer la numérisation, mais les banques classiques ne le peuvent pas © fizkes / Shutterstock
Les néobanques peuvent imposer la numérisation, mais les banques classiques ne le peuvent pas © fizkes / Shutterstock

L'ère du numérique transforme les relations entre les banques et les clients. Relevés dématérialisés, néobanques, ou contrôles renforcés… les établissements financiers naviguent entre l'innovation technologique d'un côté, et les obligations légales de l'autre. Mais jusqu'où peuvent-ils aller dans leurs exigences ? L'UFC-Que Choisir a longuement décrypté les nouveaux enjeux qui redéfinissent vos droits de consommateur à l'heure du tout-numérique. Clubic vous détaille les principaux éléments à retenir.

Relevés bancaires numériques : votre banque peut-elle vraiment vous forcer ?

La transition vers le tout-numérique bouleverse nos habitudes bancaires, c'est indéniable. Pourtant, contrairement aux idées reçues, votre banque ne peut pas vous imposer unilatéralement de consulter en ligne vos relevés. Le choix du support reste votre prérogative, sauf exceptions notables.

Les banques traditionnelles doivent respecter votre préférence pour le papier ou le numérique. Si elles souhaitent basculer vers la dématérialisation, elles ont l'obligation de s'assurer que ce mode convient à votre situation personnelle. Elles sont aussi tenues de vous informer en avance et par courrier de votre droit d'opposition.

Seules les néobanques, comme Revolut, Nickel ou N26, peuvent imposer des relevés exclusivement électroniques, leur service étant par nature entièrement numérique. Cette exception s'explique par leur modèle économique fondé sur le tout-en-ligne. Pour les autres, le papier reste accessible, même si certaines banques limitent l'accès parallèle aux services en ligne.

Opérations bancaires frauduleuses : des délais de contestation à retenir absolument

L'accélération de la numérisation bancaire n'est pas qu'une contrainte, puisqu'elle renforce aussi vos droits de contestation. Les délais pour signaler une opération frauduleuse varient selon le type de transaction, mais la technologie facilite désormais ces démarches à l'aide des notifications instantanées et des interfaces client optimisées.

Pour la question des prélèvements non autorisés, vous disposez de huit semaines pour exiger un remboursement sans condition. La banque doit alors vous rembourser sous dix jours ouvrables, ou bien justifier son refus. Les autres opérations contestables bénéficient, elles, d'un délai de treize mois maximum.

Les paiements par carte effectués vers un bénéficiaire situé hors de l'Union européenne et de l'Espace économique européen voient leurs délais de contestation réduits à soixante-dix jours, voire cent-vingt selon votre convention, c'est à noter.

Du changement sur les frais bancaires de succession, dès la fin de l'année

Les nouvelles pratiques bancaires s'accompagnent d'une réglementation plus stricte sur les frais. Les dernières lois encadrent notamment les tarifs de succession. Par exemple, à partir du 14 novembre 2025, la gratuité s'appliquera aux comptes détenus par les mineurs ; aux successions simples, quel que soit leur montant total d'ailleurs ; et aux comptes qui ne totalisent pas plus de 5 910 euros.

Pour ce qui est des frais de découvert, voilà un point sensible du fameux univers bancaire numérique. En dessous de 400 euros, les agios sont forfaitaires, ce qui crée parfois des situations aberrantes, avec un découvert minimal coûte plus cher qu'un montant supérieur. L'UFC-Que Choisir milite pour réformer ces mécanismes.

Enfin, la protection des dépôts demeure un filet de sécurité essentiel. Ils sont protégés jusqu'à 100 000 euros par client et par établissement grâce au Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Cette couverture s'étend aux comptes traditionnels comme aux nouveaux produits d'épargne en ligne, ce qui rassurera les clients.