La saga Mozilla : fondation, corporation et big browser

30 mai 2008 à 07h20
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Par le biais d'un projet communautaire, d'une fondation et d'une corporation dédiées à l'innovation web, Mozilla a relancé le marché du navigateur avec brio.

La naissance

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Tout a commencé le 31 mars 1998 aux Etats-Unis, lorsque les premières lignes de code sous licence open source ont été rendues publiques par le projet Mozilla. A la base Mozilla, c'était : du code pour un navigateur web (browser) en devenir, une licence open source (Mozilla Public Licence), un petit groupe de passionnés décidé à mettre en oeuvre et à encadrer le projet, un groupe plus important favorable à l'idée d'y contribuer et, enfin, une mascotte : T-rex.

« Beaucoup de gens pensaient que notre idée d'offrir du choix et de l'innovation sur le segment des navigateurs web était impossible. D'un certain point de vue, nous avons réussi l'impossible [...] Désormais, nous avons la possibilité de changer l'architecture de l'internet et l'expérience des utilisateurs. Nous avons l'organisation, le cadre de travail et, le plus important, la communauté Mozilla. C'est notre monde, rendons le meilleur », a déclaré au printemps, Mitchell Baker, présidente du conseil d'administration de Mozilla.

MoCo, MoFo, kezaco ?

Créée en juillet 2003, la Mozilla Foundation (MoFo), organisation à but non lucratif de droit américain, encadre le développement communautaire du projet et promeut le Manifeste Mozilla. A l'international, des associations sont affiliées à la MoFo, dont Mozilla Europe, présidée et fondée, en décembre 2003, par Tristan Nitot. Par ailleurs, au mois d'août 2005, la MoFo a annoncé la création d'une filiale commerciale : la Mozilla Corporation (MoCo). Celle-ci coordonne les efforts marketing destinés à assurer le financement des technologies et produits Mozilla, avec succès semble-t-il. En 2006, Mozilla a généré 66 millions de dollars de revenus (+26% sur un an), l'essentiel provenant des liens sponsorisés fournis par Google. Les résultats 2007 n'ont pas encore été rendus publics.

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Firefox

Lancé en novembre 2004 dans sa version 1.0 (sur les cendres de Netscape), le navigateur web open source Mozilla Firefox est rapidement devenu la plus sérieuse alternative à Internet Explorer de Microsoft. A l'heure actuelle, Firefox serait utilisé par plus de 175 millions d'internautes actifs. Le navigateur, dont la version 3 stable est attendue pour le mois de juin 2008, dispose d'une part de marché d'environ 20% aux Etats-Unis, jusqu'à 35% dans certains pays d'Europe, dont la Pologne.

« Il faut voir comment était organisé le marché avant que Firefox ne connaisse le succès : Opera était alors autour de 1,5%, la suite Mozilla autour de 3%, et Internet Explorer à près de 95%, malgré le fait qu'il n'était plus développé et que son support des standards était très inférieurs aux navigateurs modernes. Lancé en novembre 2004, Firefox a franchi les 10% de parts de marché en Europe dès le printemps 2005, pour atteindre à l'automne 2006 plus de 20% en Europe, et plus de 15% aux Etats-Unis où Opera et Safari ont également grapillé des parts sur Microsoft Internet Explorer », a souligné Tristan Nitot.

Si Firefox est le produit phare de Mozilla, d'autres projets de l'organisation évoluent à leur rythme, parmi eux : le client de messagerie électronique Thunderbird, la suite intégrée SeaMonkey (navigateur web, client de messagerie et de forums, éditeur HTML, outils de développement, client de chat sur IRC), le navigateur pour Mac OS X Camino (concurrent direct de Safari d'Apple), sans oublier Bugzilla, logiciel professionnel de suivi d'incidents. Tous ces logiciels compatibles Windows/Mac/Linux sont proposés gratuitement dans plus de 35 langues, dont le français.

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La maturité

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En janvier 2008, Mitchell Baker a annoncé son remplacement au poste de présidente directrice générale de Mozilla : « je suis certaine que j'étais la bonne personne pour assumer ce rôle de CEO au cours des premières années de la MoCo, je suis également persuadée que John Lilly est la meilleure personne pour assumer ce rôle à l'avenir ». Jeune entreprenaute, John Lilly a vendu sa société Reactivity à l'équipementier réseau américain Cisco avant d'intégrer Mozilla en 2005. Depuis, l'informaticien a contribué, en tant que directeur des opérations, à l'adoption du modèle qui fait la force de Mozilla : une fondation complétée d'une société commerciale pour assurer le financement d'un projet communautaire. Quant à Mitchell Baker, elle reste impliquée dans le projet en tant que présidente des conseils d'administration de la MoCo et de la MoFo.

Les perspectives

Mozilla veut rendre « plus visibles » ses activités au niveau mondial, tout en affirmant son attachement à la dimension open source de ses logiciels. Il s'agit, selon les termes de Mitchell Baker, de : « veiller à ce que l'Open Web demeure la plate-forme de choix des développeurs pour de nouvelles applications, et offre une alternative solide aux environnements propriétaires, fermés de développement [...] d'apporter ouverture et choix sur l'environnement mobile [...] d'élargir les options de croissance des organisations 'hybrides' - celles qui soutiennent des activités d'intérêt public par le biais des mécanismes de financement du marché ainsi que par la traditionnelle collecte de fonds ».
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