Après six ans de développement, l'alternative à Safari quitte sa phase de test et devient officiellement disponible sur Mac, avec des versions pour iOS, iPadOS et bientôt Windows.

Le navigateur Orion passe en v 1.0, imaginez Safari avec les extensions Chrome et Firefox
Le navigateur Orion passe en v 1.0, imaginez Safari avec les extensions Chrome et Firefox

Nous vous avions présenté Orion Browser lors d'un échange avec son fondateur Vladimir Prelovac. L'équipe de Kagi annonce désormais la disponibilité de la version 1.0 du navigateur, marquant la fin d'une longue période de développement.

Un navigateur WebKit face à l'hégémonie de Chromium

Enfin un peu de changement ! Alors que la quasi-totalité des navigateurs alternatifs (Brave, Edge, Opera, Vivaldi) s'appuient sur Chromium, le moteur de rendu open source développé par Google, Orion utilise WebKit. Ce dernier constitue le socle de Safari et, contrairement à Blink, bénéficie d'optimisations spécifiques au matériel Apple. Concrètement, cela se traduit par une consommation énergétique réduite et des performances de rendu adaptées aux puces de la marque.​

L'équipe met en avant une philosophie de "zéro télémétrie". Aucune donnée n'est collectée au lancement du logiciel, contrairement à d'autres navigateurs qui envoient plusieurs dizaines, voire centaines de requêtes vers des serveurs distants dès leur ouverture. Le bloqueur de publicités et de traqueurs est actif par défaut, sans nécessiter l'installation d'extensions tierces.​

Surtout, Orion comble un vrai manque. À l'heure actuelle, les extensions pour Safari reste encore rares, et bien souvent celles-ci sont payantes. Le navigateur de Kagi assure nativement la prise en charge des modules complémentaires de Chrome et de Firefox. D'ailleurs, il conserve également le mode compact de Safari retiré au passage du Liquid Design au sein de macOS 26.

Pas de pub, pas d'IA par défaut

Du côté de l'intelligence artificielle, l'éditeur reste prudent. Orion ne contient aucun code IA directement intégré au cœur du navigateur. L'équipe évoque les risques de sécurité liés aux agents IA embarqués dans certains navigateurs concurrents : API non documentées permettant l'exécution de commandes locales, attaques par injection de prompts ou élargissement non contrôlé de la surface d'attaque. Orion peut néanmoins se connecter aux outils IA de Kagi, mais cette intégration reste optionnelle et externe.​

Le navigateur est gratuit et inclut 200 recherches offertes sur le moteur Kagi, sans création de compte (avec bien sûr la possiblité d'utiliser d'autres moteurs). Pour soutenir le développement, trois formules sont proposées : un pourboire ponctuel, un abonnement à 5 dollars par mois (ou 50 dollars par an), ou un accès à vie pour 150 dollars.​ Les abonnés "Orion+" accèdent à des fonctionnalités supplémentaires : des fenêtres flottantes permettant de maintenir une vidéo au premier plan, des boutons programmables ou encore icônes personnalisées. L'équipe, composée de six développeurs, revendique plus d'un million de téléchargements et compte à l'heure actuelle 2 480 abonnés payants.​

Côté feuille de route, Orion est déjà disponible en version alpha sur Linux. La version Windows est annoncée pour fin 2026 avec l'objectif d'une parité complète en termes de fonctionnalités, dont la synchronisation des profils entre plateformes.​

Parmi les nouveautés de cette version 1.0, nous retrouvons le mode Focus qui transforme n'importe quel site en application épurée, l'aperçu de liens depuis d'autres applications sans ouvrir d'onglet, ou encore la gestion de profils isolés (travail, personnel) avec leurs propres extensions et cookies.

  • Minimaliste & compact
  • Beaucoup d'options discrètes et pratiques
  • Confidentialité accrue, aucune télémétrie
8.5 / 10