La semaine dernière, nous rapportions que Microsoft faisait tout pour décourager les internautes de télécharger Google Chrome. Apple n'est pas en reste avec une page dédiée pour la promotion de son navigateur.

Sur le marché des navigateurs, Google Chrome est le tenant du titre à abattre et pour ce faire, la concurrence redouble son argumentaire. Apple se joint aux côtés de Microsoft pour pointer les faiblesse du navigateur de Google.
Apple met en avant la sécurité de Safari
Depuis plusieurs années, Apple communique largement sur le respect de la vie privée de ses utilisateurs. La firme de Cupertino renchérit de plus belle avec une page de comparaison dédiée entre son navigateur Safari et Google Chrome.
Apple met en avant le blocage des cookies tiers activé par défaut. Safari bloque automatiquement tous les cookies de suivi dès l'installation en appliquant une règle stricte où les domaines tiers ne peuvent définir de nouveaux cookies à l'unique condition qu'ils en possèdent déjà via une visite directe (et donc volontaire). De son côté, Chrome adopte une approche opposée : après avoir abandonné son projet de suppression des cookies tiers en juillet 2024, Google propose désormais aux utilisateurs une simple invite de configuration plutôt qu'un blocage automatique.
Contre le pistage, Safari dispose du mécanisme Intelligent Tracking Prevention (ITP). Ce dernier permet de trier automatiquement et en temps réel trois métriques clés : le nombre de sites où un domaine apparaît comme ressource tierce, ses intégrations iframe, et la fréquence de ses redirections cross-site. Lorsqu'un domaine atteint des seuils prédéfinis, il est automatiquement classifié comme traceur et subit des restrictions progressives. Chrome ne dispose d'aucun équivalent à cette détection proactive. Le navigateur de Google s'appuie uniquement sur son Privacy Sandbox avec des APIs comme Topics qui, selon des études académiques, peuvent elles-mêmes servir de vecteur de fingerprinting pour identifier jusqu'à 60% des utilisateurs.

En mode de navigation privée, Safari nettoie automatiquement les paramètres de suivi dans les URLs. L'application détecte et supprime les "click IDs" selon des patterns connus avant le chargement de la page, et applique une limite de 24 heures aux cookies créés via JavaScript sur les pages d'atterrissage. Chrome ne propose pas cette fonctionnalité de nettoyage automatique d'URL en mode incognito. Il se contente de bloquer les cookies tiers sans traiter spécifiquement les paramètres de pistage dans les URLs.
Apple rappelle par ailleurs que Safari masque automatiquement l'adresse IP des utilisateurs lorsqu'ils interagissent avec des domaines identifiés comme traceurs par l'ITP. Ces derniers ne peuvent donc pas créer de profils basés sur la géolocalisation de l'internaute. Chrome développe une fonctionnalité similaire appelée "IP Protection" mais celle-ci reste limitée au mode incognito. Contrairement à Safari, cette protection ne s'active pas automatiquement en détectant des comportements de pistage, mais uniquement pour les domaines listés dans une "Masked Domain List" statique.
Apple saura-t-elle convaincre ?
Microsoft a également publié son tableau comparatif, lequel apparaît pour certains internautes lorsqu'ils saisissent la requête Chrome au sein du navigateur Edge pour télécharger le navigateur de Google. La firme de Redmond met en avant la collecte de récompenses du programme Microsoft Rewards, le VPN intégré et la personnalisation par intelligence artificielle.
Avec 14.98% de part de marché à travers le monde toutes plateformes confondues, Safari est en seconde position, loin derrière Google Chrome. Pas sûr en revanche, qu'Apple réussira à imposer davantage son navigateur sur les Mac de bureau. Avec macOS 26 Tahoe et les conséquences de son Liquid Design, le navigateur a perdu l'un de ses atouts majeurs : son mode compact. Et déjà les adeptes de cette interface minimaliste n'ont pas hésité à pointer ce manque sur Twitter.
Quitte à retrouver une interface utilisateur commune et banale, on imagine que les internautes plaçant la sécurité au second plan privilégieront certainement un navigateur technologiquement plus évolué en matière d'intelligence artificielle. Et c'est précisément ce qu'a annoncé Google en fin de semaine dernière.