🔴 French Days en direct 🔴 French Days en direct

Le Zimbabwe interdit l’export de son lithium "brut" pour développer une industrie locale de batteries

02 janvier 2023 à 16h00
14
© Shutterstock
© Shutterstock

Le gouvernement du Zimbabwe a décidé d'interdire l'exportation du lithium sorti de ses mines.

Avec cette nouvelle règle, le pays espère pouvoir développer une industrie locale autour de ce précieux minerai, utilisé dans les domaines de pointe.

Le Zimbabwe veut produire de la plus-value

Le lithium est devenu en une décennie un minerai très recherché à travers le monde. Ce métal alcalin blanc est en effet nécessaire à la production des batteries que l'on retrouve dans les voitures électriques ou dans les smartphones. Autant dire que les pays dotés de fortes réserves ont entre les mains un « or blanc ».

Un or que certains veulent faire fructifier, comme le Zimbabwe. Son gouvernement vient ainsi d'interdire l'exportation du lithium brut. Une mesure importante, puisque ce pays d'Afrique australe est le plus gros producteur de lithium du continent, et le 5e au monde. D'après son gouvernement, il possède assez dans ses terres pour pourvoir à 20 % de la demande mondiale.

Désormais, afin de pouvoir utiliser le lithium, les grandes compagnies internationales devront effectuer au moins une première étape de sa transformation directement sur place. Ce qui permettrait de développer une industrie locale des batteries électriques dégageant une plus forte valeur ajoutée que la simple activité d'extraction minière.

Le problème de la contrebande

L'autre objectif de cette mesure est de mettre fin à l'extraction artisanale du lithium effectuée par des mineurs locaux, qui font ensuite passer en contrebande le précieux minerai à travers la frontière, sans que l'État n'y touche sa part.

Le gouvernement estime à 1,7 milliard d'euros la perte subie par le pays du fait de l'absence d'industrie de transformation du lithium. Et ce alors que son prix de vente au niveau mondial a connu une augmentation de 1 100 % sur les deux dernières années.

En 2021, l'Australie avait produit la moitié du lithium utilisé par l'industrie dans le monde, alors que le Chili (doté des plus grosses réserves de la planète) et l'Argentine avaient fourni 30 % de la demande, et la Chine 13 %.

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

Lire d'autres articles

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (14)

dredd
Je voudrais bien y croire, mais j’ai un peu de mal. Mais bon, il n’est question que d’une première étape de transformation avant exportation finalement.<br /> Le plus intéressant serait plutôt de créer des joint-ventures Public/Privé dans un prmeier temps où l’état garantirait des conditions d’établissent et de créations d’infrastructure que des compagnies privées pourraient exploiter avec une roadmap clairement établie de progression dans la chaine de transformation et peut-être même de fabrrication.<br /> Pour ça il faut un gourvernement et un système politique qui soit sain et solide. Ce qui n’est pas encore le cas du Zimbabwe… Bon au moins Mumu n’est plus là, c’est déjà ça.
MisterDams
Je pense que justement, cela constitue une première étape tant sur la chaîne de production que sur l’ambition associée.<br /> Mais avant d’imposer que ça sorte exclusivement dans un produit fini, il faudra évoquer d’autres sujets, notamment la disponibilité de personnel qualifié pour construire des usines high tech, produire, entretenir les outils de production, assurer la logistique, etc., ce qui impacte aussi les politiques d’éducation/formation.<br /> Ouvrir une usine de batterie dans un tel pays (parmi les plus pauvres du monde quand même), ça ne se fait pas en 5 ans via une simple loi.
PaowZ
Ça n’est pas la première fois qu’un pays tente de faire barrage à l’export pur et simple au profit d’une création de valeur ajoutée in-situ. Mais souvent, ne pouvant trouver les compétences sur place, il ré-ouvre le marché à l’export, au profit des pays ayant les compétences pour industrialiser la matière première. Ils verront avec le temps s’ils ont fait un choix tratégique… ou pas.
F4FEnder
Attention, une guerre civil est si vite arrivée…
dredd
Il est évident qu’on parle de plan sur des décennies vex importation du savoir faire et transmission du savoir faire par formation des agents locaux et des programmes d’apprentissages scolaires associés.<br /> C’est pour ça que je parle de stabilité, ce sont des programmes qui doivent continuer même malgré les alternances politiques diverses, sur des décennies.
Bondamanmanw
Provoqué par qui ?<br /> Un peu facile de se voiler la face.
bizbiz
Accord de 2,83 milliards de dollars passé avec les entreprises chinoises Eagle Canyon International Group et Pacific Goal Investment Ltd.<br /> Le hasard… comme par hasard !
gothax
Bravo à eux !
MattS32
MisterDams:<br /> Mais avant d’imposer que ça sorte exclusivement dans un produit fini, il faudra évoquer d’autres sujets, notamment la disponibilité de personnel qualifié pour construire des usines high tech, produire, entretenir les outils de production, assurer la logistique, etc., ce qui impacte aussi les politiques d’éducation/formation.<br /> Et aussi assurer l’approvisionnement en matières premières… Parce que sur une batterie de 400 kg, y a tout au plus 10 kg de lithium, et donc 390 kg d’autres matériaux (nickel, cobal, fer, phospore, aluminium, graphite, cuivre, manganèse, plastiques, en quantités variables selon la technologie de la batterie), qui ne sont pas forcément produits au Zimbabwe…
bmustang
ils ont bien raison, comme ça la production reste chez eux, pas comme nous où on a tout délocalisé
pecore
L’idée me semble… grotesque. Des usines de fabrication de batterie ne sortent pas de terre comme par magie, il faut le temps, les moyens et les compétences.<br /> Le temps que le Zimbabwe produise sa première batterie, si même ils y arrivent, combien de manque à gagner auront ils accumulé et combien de marchés auront ils perdu au profit d’autres pays ?<br /> Pourquoi ne pas continuer l’export, au moins en partie, pour garder les canaux ouverts et parallèlement construire des usines de production de batterie ? L’un n’empêche pas l’autre et il sera toujours temps de réorienter la production de lithium vers la production intérieure lorsque celle-ci aura été stabilisée.<br /> Mais je soupçonne plutôt un coup visant à faire monter les courts du lithium, avant de reprendre les exportations comme si de rien n’était.
philouze
exactement, 2.5% de réactif pur pour 97.5% d’autre chose qu’il va falloir importer.<br /> ça ne va pas le faire…<br /> A moins qu’ils aient du fer et du phosphate, ce qui sauverait l’affaire car une filière LiFePo4 n’implique de n’importer massivement que du graphite qui est le matériau le moins cher du pack
StephaneGotcha
« L’autre objectif de cette mesure est de mettre fin à l’extraction artisanale du lithium effectuée par des mineurs locaux, qui font ensuite passer en contrebande le précieux minerai à travers la frontière, sans que l’État n’y touche sa part »<br /> Les gars sont déjà des contrebandiers avant cette loi. Je suis pas persuadé que ça va diminuer ce point.<br /> J’ai plutôt tendance à penser qu’il va fortement augmenter (car plus d’export légal).
otelle
Erreur dans le titre de l’article : le mot français correct est « exportation ». Le mot « export » n’est accepté par les dictionnaires que dans l’expression « import-export ». Exemple : « Je travaille dans l’import-export ».
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet