Lancé en 2007 à Hong-Kong, PureVPN est l'un des précurseurs et a même été plusieurs fois classé parmi les meilleurs VPN par Clubic. Pour des questions de confidentialité, il a amorcé un virage à 180° en migrant aux Îles Vierges britanniques. Le VPN a fait des progrès et offre un excellent rapport qualité-prix, mais il reste à savoir s'il peut rivaliser avec les ténors du secteur.
- Console de gestion web avancée
- Couverture multiplateforme étendue
- Streaming USA et UK
- Tarifs sur un et deux ans
- Interface et ergonomie perfectibles
- Performances et stabilité irrégulières selon les pays
Créé à Hong-Kong en 2007, PureVPN est l’un des plus anciens VPN du marché. Depuis une importante refonte peu convaincante il y a deux ans, il a redressé un peu la barre en améliorant partiellement son infrastructure et en déménageant son siège social aux Îles Vierges britanniques. Sa localisation à Hong-Kong soulevait en effet à juste titre de nombreuses inquiétudes au niveau de l'application de sa politique de confidentialité. Il a d'ailleurs fait auditer son service par un cabinet d'audit indépendant qui a certifié que PureVPN est bien un VPN no-logs. Côté nouveautés, le fournisseur a annoncé récemment avoir implémenté de nouveaux serveurs 20 Gb/s et doublé ainsi leur vitesse de connexion.
PureVPN n'est toutefois pas aussi stable que les champions du secteur et souffre toujours d'un problème de positionnement avec une console web très aboutie idéale pour les experts, mais des clients bureau et mobiles dotés in fine peu de fonctionnalités avancées par rapport à d'autres VPN. En dehors de cela, PureVPN offre un très bon rapport qualité-prix grâce à des tarifs parmi les plus bas du marché.
Infrastructure
Sur le papier, le réseau de PureVPN fait partie des plus importants avec 6 500 serveurs répartis dans 78 pays et 96 emplacements sur cinq continents. Des chiffres qui posent toutefois question, sachant qu'en 2020, PureVPN revendiquait le même nombre de serveurs, mais 140 pays et 180 emplacements. Comme d'autres fournisseurs VPN, une partie des localisations sont en réalité desservies par des serveurs virtuels basés physiquement dans d'autres régions du globe.
Pour le reste, le service demeure l’un des rares à offrir la possibilité d’acquérir une adresse IP dédiée. Au total, il compte plus de 300 000 adresses IP, dont des IP dédiées statiques avec ou sans redirection de port dont le prix a plus que doublé (de 2,52 à 3 euros/mois contre 0,99 euro/mois). Celles-ci sont localisées dans différents pays : Allemagne, Hong-Kong, Malte, Royaume-Uni, Singapour, Canada et États-Unis. Les utilisateurs peuvent toujours accéder à des serveurs spécifiquement optimisés pour le P2P, mais ceux dédiés au streaming ou la VoIP ne sont pas indiqués.
Couverture multiplateforme et connexions simultanées
Un large éventail de plateformes est pris en charge par le VPN. Celui-ci inclut des applications pour les principaux OS du marché (Windows, Mac, Linux, Android et iOS), des extensions web pour Chrome, Firefox et Edge, ainsi que les plateformes TV Android TV, Amazon Fire et Kodi. Différentes solutions sont également proposées pour configurer le VPN sur Apple TV, les Smart TV, les Raspberry Pi ou encore les consoles de jeux : PlayStation, Xbox, Nintendo, etc. Sans oublier un grand nombre de routeurs (Asus, DD-WRT, Tomato, etc.), de box Internet et de NAS.
Avec CyberGhost et ExpressVPN, PureVPN offre la couverture multiplateforme la plus étendue du marché. Un critère important pour ceux qui souhaitent protéger différents environnements et profiter au maximum de leur abonnement. Autre bonne surprise, PureVPN permet désormais d'utiliser jusqu’à 10 appareils simultanément (contre cinq auparavant). Il figure parmi les services les plus généreux sur ce point avec PIA (10 appareils) et Surfshark (illimité).

Sécurité et confidentialité
PureVPN a été vivement critiqué par le passé pour n’avoir pas toujours respecté sa politique de non-journalisation. Dans le cadre d’une enquête criminelle, l’entreprise a fourni des informations au FBI ayant notamment conduit à l’arrestation de l’un de ses utilisateurs vivant aux États-Unis. Suite à la vive polémique suscitée par cette affaire, PureVPN avait revu de fond en comble sa politique de confidentialité et fait examiner son infrastructure par un organisme indépendant afin d'obtenir une certification « No log ».
Cela n'a pas été suffisant pour rassurer les utilisateurs inquiets de la localisation du service à Hong-Kong. Depuis que la mégapole est retombée dans le giron de la Chine, bon nombre de VPN concurrents ont décidé de supprimer leurs serveurs sur place. PureVPN a donc déménagé son siège social aux Îles Vierges britanniques : un territoire d'outre-mer qui n'a pas de loi sur la conservation des données et qui permet aux services VPN d'offrir un anonymat complet à leurs clients. Une initiative qui permet à PureVPN de revenir dans la course des meilleurs VPN du marché.

Au niveau de la sécurité, le service repose sur un système de chiffrement AES 256 bits ainsi que sur les protocoles VPN traditionnels tels que OpenVPN, L2PT, IKEv2 et le protocole de dernière génération WireGuard. À noter que WireGuard n'est toujours pas disponible sur iOS. Le service propose également la traditionnelle fonctionnalité Kill Switch (baptisée « IKS ») ainsi que la Redirection de Port qui ajoute une couche de sécurité contre les attaques. Le fournisseur a réintégré la fonction Split Tunneling permettant de sélectionner les applications à protéger ou non par le VPN, mais il fait toujours l'impasse sur une protection contre les fuites DNS.

Interface et ergonomie
Le service affiche une interface très dépouillée et désormais entièrement francisée. Dépourvue de la plupart de ses anciennes fonctionnalités avancées, elle s’adresse clairement aux novices. La page principale dispose d’un bouton central classique pour se connecter au service le plus rapide. Il faut cliquer sur l'onglet « Recommandé » (en haut au centre de la page d'accueil) pour afficher la liste des emplacements. En cliquant sur la petite flèche à droite de chaque localisation, il est possible d’afficher les différentes villes lorsqu’il y en a. Les petites étoiles permettent quant à elles d’enregistrer ses favoris. Hormis le PING, le service ne fournit aucune information sur les serveurs comme leur distance ou leur taux d’occupation. Les serveurs dédiés au streaming ou au P2P ne sont plus indiqués.
Accessibles via l’icône en forme de petite roue crantée, les paramètres se résument à l’essentiel. Un onglet « Général » regroupe les fonctions classiques telles que le « Kill Switch » (IKS) ou la « Connexion automatique » pour lancer le VPN lors du démarrage de Windows. Comme son nom l’indique, l’onglet « Protocole » permet de sélectionner les protocoles VPN de son choix, ou de laisser le service le faire automatiquement. Soulignons également le menu d’accès au support via l’icône en forme de petit micro-casque. Assez bien fait, celui-ci permet de créer un ticket et de l’envoyer directement au service technique sans sortir de l’application. Inchangée, la console de gestion web demeure toujours un modèle du genre. Elle permet notamment de visualiser les informations relatives à l’abonnement, d'envoyer un ticket au support, de télécharger les différents clients, d'accéder à des tutoriels, d'installer une IP statique dédiée, etc.

Comme les clients bureau, les versions mobiles affichent une interface moderne très dépouillée. Un gros bouton central permet de se connecter directement au serveur recommandé. Une fois connecté, il est possible de visualiser l’adresse IP du VPN ainsi que les débits ascendants et descendants du serveur en sélectionnant « Connexion Détails ». Le menu Paramètres est par contre encore plus pauvre, que cela soit sur Android ou iOS. Il est possible de choisir le protocole VPN (mais pas WireGuard sur iOS et uniquement à partir des versions Android 9.0 et supérieures sur Android) et d'activer le Kill Switch, le Split Tunneling, ou encore d’accéder au support. On a vu mieux…



Accès aux services de streaming et de téléchargements P2P/torrents
Suite aux changements de PureVPN, les serveurs dédiés au streaming ne sont plus indiqués. Sur Windows, tous les serveurs peuvent potentiellement être utilisés pour cet usage. Selon le fournisseur, le service débloque désormais sept bibliothèques Netflix dans le monde : États-Unis, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, Australie, Japon et France.
Le service fonctionne particulièrement bien aux États-Unis et au Royaume-Uni où le service possède un grand nombre de serveurs ultra rapides. Il est possible de streamer des contenus en haute définition sans aucune latence, impressionnant ! De la même manière, le VPN permet d'accéder sans problème aux catalogues de BBC iPlayer (Royaume-Uni), HBO, Hulu, et Amazon Prime Video (USA). Contre toute attente, c’est l’un des rares VPN a parvenir à déjouer les blocages du service d’Amazon.

Un très bon point, sachant que de nombreux VPN ne parviennent pas du tout à débloquer Prime Video. Les débits en Australie ou au Japon sont en revanche trop lents pour streamer confortablement des contenus.
À condition de sélectionner les serveurs optimisés pour le P2P, PureVPN demeure également un bon VPN pour le téléchargement de torrents.

Performances
À l’instar de la plupart des VPN dignes de ce nom, PureVPN garantit des transferts de données et une vitesse illimitée. Les tests réalisés à l’aide de l’outil de mesure des VPN de référence SpeedTest montrent des écarts de débits assez importants en fonction des zones géographiques sélectionnées. Pour chaque destination, nous avons volontairement sélectionné les serveurs recommandés qui constituent les serveurs plus rapides du fournisseur.
- Rappelons que le PING permet de mesurer (en millisecondes) le temps réalisé par des paquets de données pour faire l'aller-retour entre un terminal et le réseau Internet. Plus il est faible, plus la connexion réseau est bonne. Concernant les débits descendants (download) et ascendants (upload), plus ils sont élevés, plus la connexion internet est rapide.






L’impact du VPN sur notre connexion d’origine en fibre optique (sans VPN) se révèle plus conséquent qu'avec d'autres VPN, y compris en France. Même si les débits sont assez satisfaisants, ils sont loin d’égaler ceux des ténors du marché tels qu’ExpressVPN ou NordVPN. Les améliorations de l'infrastructure de PureVPN sont perceptibles, mais il subsiste d'importants écarts entre les localisations. PureVPN a particulièrement optimisé ses serveurs basés au Royaume-Uni et aux États-Unis qui se révèlent stables et suffisamment performants pour pouvoir streamer des vidéos en haute définition sans latence. Les débits demeurent assez proches de ceux obtenus en France. Bien que nous ayons réussi à débloquer Netflix dans des régions éloignées comme l'Australie (ce qui était impossible par le passé avec PureVPN), les temps de latence sont extrêmement longs. Un bilan mitigé…

Support technique
Le fournisseur hongkongais a fait des efforts pour améliorer son support technique. Il dispose d’un service chat disponible 24h/24 et 7j/7 très réactif, mais qui répond uniquement en anglais. Le service propose également un système de ticket accessible via l'application ou la console web. Ce dernier permet d’envoyer une demande et d’obtenir une réponse
en français sur l’adresse email enregistrée lors de l’ouverture du compte. Bien que les réponses ne soient pas toujours très pertinentes, il a le mérite de répondre en moins de 24 heures.

Tarifs
Fidèle à sa réputation, l’entreprise propose des tarifs très attractifs. Contrairement à la plupart des concurrents, le montant du forfait mensuel sans engagement à 9,60 euros/mois n'a pas augmenté depuis deux ans. Le fournisseur casse de surcroît les prix sur les plans de longue durée. L’abonnement annuel facturé 2,50 euros/mois (30 euros à payer en une seule fois) a également baissé d'un euro par mois. Pour finir, PureVPN a abandonné son plan sur cinq ans au profit d'un plan sur deux ans parmi les plus attractifs du moment : 1,75 euro/mois, soit 42 euros à payer en une seule fois. Chaque plan bénéficie d’une garantie de remboursement sous 31 jours. Outre les moyens de paiement classiques, il est possible de régler en cryptomonnaies via le site en anglais. Attention, car le fournisseur ne rembourse pas les règlements en cryptomonnaie. Les IP dédiées sont quant à elles facturées à partir de 2,52 euros/mois.
Faut-il craquer pour PureVPN ?
PureVPN offre désormais de sérieuses garanties de confidentialité et de meilleures performances. Il manque toutefois de stabilité d'une localisation à l'autre avec des écarts de débits qui demeurent importants. Le fournisseur souffle le chaud et le froid grâce à une console web très aboutie, mais des clients bureau et mobiles qui souffrent d'une interface simpliste et d'une ergonomie brouillonne. Les utilisateurs de la première heure regretteront par ailleurs que le service ne propose plus autant de fonctionnalités avancées que par le passé.
Malgré ses efforts, le fournisseur ne fait toujours pas le poids face aux références du marché tant en termes de confort d’utilisation, que de fonctionnalités et de performances. Sa nouvelle localisation aux Îles Vierges britanniques, ses performances pour le streaming aux États-Unis et au Royaume-Uni ainsi que ses tarifs ultra compétitifs lui permettent néanmoins de revenir dans notre top 10 des meilleurs VPN du marché.
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