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Tribune : TV mobile, qui va financer le réseau ?

08 juin 2006 à 00h00
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Article d'opinion rédigé par Yannick Lévy, PDG de la société DiBcom, une société de semi-conducteurs française des circuits intégrés pour la TNT mobile...Alors que les expérimentations de TV sur mobiles menées à Paris depuis bientôt six mois ont démontré le succès potentiel d'une offre de TV mobile à l'ensemble des acteurs du monde des télécoms et de l'audiovisuel, il reste deux problèmes à régler. D'une part, le problème de l'allocation de fréquences qui devrait être résolu d'ici à l'automne 2006 par le CSA. D'autre part, la question du coût du réseau.

Premier constat : une utilisation personnelle et en intérieur

Les expérimentations et plusieurs études récentes ont montré que les utilisateurs de téléphones portables, pouvant recevoir la télévision, regardent les émissions non seulement pendant leurs déplacements mais aussi à la maison quasiment la moitié du temps. Au-delà du caractère sociologique intéressant de ces résultats, il est important de tenir compte de cette utilisation en vue des futurs déploiements de réseaux de télévision mobile.

Les opérateurs mobiles ont pris de l'avance...

Du côté des opérateurs mobiles, la réception dite « indoor » est un problème déjà connu dans le domaine de la voix car elle a nécessité un fort investissement de leur part pour développer des réseaux de stations de base relativement denses (totalisant environ 15000 stations de bases pour couvrir la France en GSM). Le coût est bien plus élevé en 3G. Ces infrastructures ont représenté des sommes atteignant plusieurs milliards d'Euros pour les opérateurs mobiles.

Dans le cas de la réception de la télévision mobile, il s'agit de la diffusion de signaux de télévision comme pour la TNT (Télévision Numérique Terrestre), sans aucune nécessité de transmettre ces signaux du terminal vers les stations de base. Le téléphone portable ne fait que recevoir le signal. Les opérateurs mobiles peuvent donc compter sur des coûts de déploiement moindres et offrir des services de télévision au grand public à des prix nettement inférieurs à la voix.

Les chaînes de télévision pourraient-elles financer le réseau ?

Pour regarder la télévision à l'intérieur des bâtiments, il faut mettre en place un émetteur de puissance moyenne pour 10 km2 en zone urbaine, soit environ 500 émetteurs pour couvrir les 15 grandes agglomérations françaises. Si l'on fait le parallèle avec la TNT, cela représente 5 fois les coûts actuellement mis en œuvre pour son lancement en France, qui compte déjà une centaine d'émetteurs.

Rappelons que certaines chaînes de télévision, de leur côté, avaient hésité à se lancer dans la TNT car elles estimaient que les coûts de diffusion seraient difficiles à amortir avant d'avoir suffisamment de téléspectateurs pour justifier une offre publicitaire, et ceci notamment à cause du coût des adaptateurs TNT pour les consommateurs (environ 50€ aujourd'hui). Dans le cas de la télévision sur mobiles, il est, par conséquent, encore plus difficile d'imaginer une offre de téléviseurs mobiles - téléviseurs de poche (environ 200 euros), lecteurs multimédia portables (environ 600 euros...) - qui motiverait des millions de téléspectateurs à s'équiper de ces nouveaux terminaux, et qui engendrerait un plan d'affaires justifiant un investissement majeur dans un réseau destiné uniquement aux chaînes de télévision.

Il est donc bien question de profiter de l'extraordinaire volume de téléphones mobiles vendus chaque année dans l'hexagone pour susciter un intérêt croissant et général pour la télévision mobile. Les opérateurs mobiles ne subventionneront les téléphones équipés de télévision mobile que si les conditions suivantes sont remplies : garantir une bonne couverture y compris à l'intérieur des bâtiments et vendre un abonnement ou obtenir d'autres revenus pour ce nouveau service. Les opérateurs mobiles ont ainsi une opportunité de revenus plus facile à prévoir, et les coûts de réseaux évoqués ci-dessus ne représenteraient qu'un infime pourcentage comparé à ceux du GSM ou de la 3G.

Seuls les opérateurs mobiles pourront faire les investissements suffisants pour offrir un véritable service de télévision mobile en adéquation avec la demande des consommateurs. Comme les fréquences seront, conformément à la décision du CSA, attribuées aux chaînes de télévision ; les opérateurs mobiles et les chaînes de télévision vont devoir trouver un accord rapidement. C'est d'ailleurs ce qui vient de se passer en Italie, où la télévision mobile est attendue avant l'été 2006.



DiBcom est au cœur de la télévision mobile. Fondée en Juin 2000, DiBcom est une société de semi-conducteurs française « fabless » qui conçoit et commercialise des circuits intégrés pour la réception de la Télévision Numérique Terrestre en environnements mobiles et portables. Grâce à sa technologie, DiBcom offre une qualité de réception de la TNT pour une faible consommation d'énergie et jusqu'à des vitesses pouvant atteindre 210 km/h. Ses solutions sont compatibles avec les standards internationaux actuels de diffusion vidéo numérique DVB-T et DVB-H. Avec une équipe de 100 personnes dans le monde, la société est leader sur les marchés de la TV dans l'automobile, les Ordinateurs Portables, les téléphones mobiles et les produits multimédia portables. DiBcom a réussi à conclure quatre levées de fonds pour un montant total de 40,7 M€.
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