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L'IE-club s'interroge sur la sortie de crise

03 mars 2003 à 00h00
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Bientôt la fin du tunnel ? A l'occasion de sa soirée Golden Share du 27 février, l'IE-club, dirigé par Maurice KHAWAM, s'est interrogé sur les conditions pour "créer un environnement favorable aux entreprises technologiques de demain".

Autour de Jean ROGNETTA (CyberPouvoir), la table rond réunissait Laurent SORBIER (conseiller technique chargé de la société de l'information auprès du premier ministre), Jean-Michel BILLAUT (Atelier BNP Paribas, Pau Broadband Country), Eddie MISRAHI (Directeur Associé Apax Partners), Michael BOUKOBZA ( Directeur Général Adjoint ILIAD-FREE) et Jean-Pascal TRANIE (Managing Director Viventures).

Inaugurant la discussion, Laurent SORBIER a rappelé l'action du gouvernement, auprès de l'ART et de , afin de baisser le coût de l'ADSL, ce qui permet aujourd'hui à la France de compter plus de 1.500.000 d'abonnés. Il a également rappelé des actions telles que le projet de loi "agir pour l'initiative économique" du secrétaire d'état Renaud DUTREIL, la loi pour l'Innovation et la loi de confiance dans l'économie numérique des Ministre Claudie HAIGNERE et Nicole FONTAINE. Misant sur les collectivités locales et leur futur statut d'opérateur de télécommunication, le gouvernement entend privilégier "le dialogue et la proximité" plutôt que de grands programmes d'équipement.

De son côté, Jean-Michel BILLAUT a souligné l'impact positif qu'avait pu avoir l'équipement de Velizy au début des années 80 et a présenté ses projets "Pau Brodband County", "Paulywood" et "NanoPau" visant à équiper l'agglomération urbaine de Pau de connexions à très haut débit (100 Mb/s, GigaEthernet, Fibre optique), d'un pôle de création de contenus et d'une zone d'excellence dans les nanotechnologies. Il a également affirmé que les infrastructures devaient appartenir aux pouvoirs publics et que la collectivité ne devait pas se soucier du modèle économique.

Pragmatique, Michael BOUKOBZA a souligné l'importance qu'allaient jouer les collectivités locales dans les infrastructures mais préfère que la relation client reste entre les mains d'opérateurs privés. Il a dénoncé la duplicité de France Telecom qui retarde au maximum le dégroupage et qui, par le biais de la fibre optique, reconstitue son monopole dans certaines zones, en échappant à la législation qui ne s'applique qu'au fil de cuivre.

Répondant plus spécifiquement à Jean-Michel BILLAUT, Laurent SORBIER s'est interrogé sur la pertinence de connexion à 100 Mbits/s, estimant qu'il fallait avant tout "avoir le débit dont on avait besoin" et qu'il ne fallait pas que le développement de connexions rapides se fasse aux dépends de l'industrie du disque ou du cinéma, victimes du piratage.

Représentant le monde des investisseurs et une vision peut-être plus "libérale" de l'économie, Eddi MISRAHI a également souhaité tempérer l'enthousiasme de Jean-Michel BILLAUT en rappelant le cuisant échec du plan Câble, pourtant doté de 60 milliards de Francs à l'époque, et qui n'avait pas rempli ses objectifs. "Même le Minitel et son succès commercial franco-français n'a pas été capable de générer de grand succès financier ou technologique".

Même discours pour Jean-Pascal TRANIE de Viventures, qui a rappelé les fausses promesses de la vidéoconférence, présentée comme la "killer application" de l'UMTS mais que personne n'utilise sur l'ADSL. Estimant qu'il n'y avait pas de demande commerciale pour "regarder un film à 150 km/h", il a partagé son pessimisme pour la technologie UMTS et a partagé son enthousiasme pour le WiFi qui permet d'apporter le haut débit à un coût raisonnable.

Eddie MISRAHI a repris la parole pour demander un plus grand volontarisme en matière de création de fonds de pension, seuls capables, selon lui, d'apporter les capitaux pour relancer l'investissement.

La discussion s'est poursuivie sur la question du modèle économique des fournisseurs de contenus et de services, sur le rôle "bicéphale" de l'Etat Français, actionnaire de France Telecom et également chargé d'organiser la concurrence dans les télécommunications, sur les dépenses des entreprises françaises en matière de technologies de l'information et enfin sur la question délicate des brevets logiciels dans l'économie numérique.

Même si cette soirée n'a peut-être pas permis d'identifier clairement de recette miracle pour sortir de la crise, elle a eu au moins le mérite de réunir des spécialistes de la question, partageant cette même ambition. Peut-être le signe que la crise touche à sa fin...
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