Vous utilisez NextCloud ? Alors bonne nouvelle, Google a enfin cédé à la pression de la communauté.

- Google a supprimé la permission « All files access » de NextCloud Files, freinant sa fonctionnalité de synchronisation automatique.
- Après six mois de critiques et discussions, Google a rétabli cette permission pour NextCloud sur Android.
- NextCloud dénonce le traitement injuste, soulignant les défis pour les petites entreprises face aux géants de la tech.
Utilisé aussi bien par les particuliers et par les entreprises, NextCloud propose un ensemble d'outils en ligne alternatifs aux services des géants de la tech avec en plus la possibilité de les installer sur son propre serveur. Mais pendant plus de six mois, Google a volontairement bridé cette solution
L'application NextCloud Files a-t-elle été volontairement bridée ?
Un peu plus tôt ce mois-ci, Nextcloud a dénoncé la décision de Google de retirer à son application Android la permission « All files access », essentielle à la synchronisation universelle de fichiers. Le gestionnaire de fichiers Nextcloud Files s’appuyait sur cette autorisation pour proposer un transfert automatique et bidirectionnel de tous types de documents, indépendamment de leur format ou de leur emplacement. En septembre 2024, Google a retiré cette permission à Nextcloud Files, arguant que l’application ne répondait plus aux critères stricts d’usage définis dans sa politique de sécurité.
Selon la documentation officielle de Google et la communication relayée par The Register, l’usage de « All files access » est désormais réservé à une poignée d'applications, dont celles de Google. Google a recommandé à Nextcloud d’utiliser d'autres composants d'Android jugés plus sécurisés comme le Storage Access Framework (SAF) ou MediaStore API. Mais pour l'entreprise allemande, cette réponse n'est pas satisfaisante. Le SAF requiert une intervention manuelle de l’utilisateur pour chaque dossier à synchroniser, ce qui rend impossible la synchronisation automatique à grande échelle. MediaStore, quant à lui, limite l’accès aux fichiers médias (photos, vidéos, audio), excluant donc les documents bureautiques, archives ou fichiers de configuration.
Visiblement remontée, l'équipe de NextCloud a crié au scandale : "Cela peut sembler n’être qu’un détail technique mineur, mais cela s’inscrit clairement dans une série d’actions visant à freiner la concurrence. Ce que nous vivons fait partie du scénario habituel des grandes entreprises technologiques." L’équipe a également pointé que d’autres applications, dont celles de Google, conservaient un accès complet, soulevant des questions sur la cohérence de l’application des règles.

Un goût d'amertume
Après plusieurs mois de discussions et une médiatisation de l’affaire, Google a récemment informé Nextcloud que la permission « All files access » est rétablie pour l’application sur le Play Store dans sa version 3.28.0. Cette décision, confirmée par Nextcloud dans un billet de blog, a été prise sans explication détaillée de la part de Google.
Après plusieurs mois chaotiques, l'application NextCloud Files est donc redevenue fonctionnelle. L'équipe ne se prive cependant pas pour critiquer le fonctionnement de Google en affirmant que jamais l'entreprise n'aurait fait la même chose pour une application d'Apple ou de Microsoft ou de toutes autres entreprises ayant les moyens financiers de riposter.
NextCloud pointe plus globalement le manque d'application de la législation européenne et notamment avec des cas comme l’intégration jugée anti-concurrentielle de Teams et OneDrive à Windows par Microsoft. "Le problème, c’est que les petites entreprises – comme la nôtre – n’ont pratiquement aucun recours. Les actions en justice coûtent trop cher et une plainte auprès de l’UE prend trop de temps", est-il ainsi expliqué.