Ed Coombes, Netlink, spécialiste de l'hébergement de sites web

17 mars 2000 à 00h00
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Être sur Internet nécessite d'avoir un site web. La solution la plus économique passe par l'hébergement du site par une société spécialisée. Parmi ces sociétés, NetLink fait parti des premiers hébergeurs européens.

JB - Monsieur Ed Coombes, bonjour. Quel est le métier de Netlink? Quel est le poids de votre entreprise en Europe?

EC - Netlink est spécialiste de l'hébergement de sites Internet. Pas de connexion, pas de conception ni de design - nous sommes experts de l'hébergement. Avec près de 10.000 sites hébergés sur nos serveurs, et des bureaux à Paris, Londres, Milan et Munich, Netlink se situe dans les top 3 des sociétés dédiées à l'hébergement PME en Europe (le rang précis est difficile à établir, vu que les chiffres de nos confrères sont inexacts)

JB - Dans votre clientèle, quelle est la part des entreprises et celle des internautes passionnés?

EC - Les particuliers comptent pour 1,4% de notre clientèle. La grande majorité de nos clients sont des PME.

JB - Quelles sont les services qui vous différencient de l'hébergement gratuit type iFrance ou RESpublica?

EC - Premièrement, le fait que l'espace est lié à votre nom de domaine. Avec des dizaines de milliers de noms déposés chaque jour le monde entier, nos clients sont soucieux de protéger leur société en .com ou en .fr avant qu'il soit trop tard. Ainsi, leur site s'appelle 'www.masociete.com' et non pas 'http://membres.aol.com/~login', pour prendre l'exemple des pages gratuites aol.
- Le nom déposé sert également dans les adresses e-mail. Nos formules vous permettent d'avoir un nombre infini d'adresses du genre : 'machin@masociete.com'. Non seulement cela fait plus professionnel que 'quelquechose@wanadoo.fr', mais cela vous permet de changer de fournisseur d'accès en fonction de leurs offres, sans pour autant changer d'adresse e-mail.
- De manière générale, les entreprises n'ont pas le droit d'utiliser les pages perso à des fins commerciales. Netlink, par contre, existe justement pour cette raison. Nous proposons même une solution de e-commerce qui comprend tout pour monter une boutique Internet : le dépôt du nom, l'espace web et les e-mail, un logiciel pour créer un panier virtuel (shopping cart) et gérer ses commandes et un serveur sécurisé, géré par le Crédit Mutuel. Tout cela pour un budget PME, bien sûr.

JB - De grands sites américains sont souvent la cible de pirates informatiques. Assurez vous vos clients contre les éventuels dommages de telles attaques?

EC - Les serveurs Netlink sont très sûrs. La sécurité de nos 10.000 clients reste une priorité. Voilà pourquoi, par exemple, nous proposons uniquement des serveurs Unix, malgré une demande très importante pour d'autres plateforms, en attendant que les autres systèmes d'exploitation comme Windows NT fassent preuvent de 100% stabilité et de 100% fiabilité.

JB - La qualité de votre offre reste assez tributaire de l'engorgement global du réseau. Quelles sont vos parades?

EC - De la redondance, toujours de la redondance. Nous avons une bande passante assurée par 3 fournisseurs de lignes différents : COLT, Demon et PSINet. Tout comme une rivière, le flux d'informations sur Internet prend toujours le chemin le plus court. Si le chemin qui mène vers Demon s'avère engorgé, la connexion passera par un des deux autres chemins.

JB - De plus en plus d'hébergeurs optent pour une différenciation au niveau des services (liste de diffusion, forums, CGI,...) Cela fait-il partie de vos axes de développement?

EC - Tout à fait. Nos clients viennent parce que nous sommes les moins chers. Il restent parce que nous proposons des choses qu'ils ne trouvent pas ailleurs. Nous avons déjà commencé en proposant, bien sûr, les statistiques détaillées sur la fréquentation du site, suivi de certains scripts CGI : nos clients peuvent disposer de notre compteur, des exemples de formulaires qui renvoient vers une adresse e-mail, de la possibilité de sécuriser n'importe quelle page par accès mot de passe, etc... Nos programmeurs travaillent sur les services annexes en permanence.

JB - L'arrivée de connexions permanentes comme le câble ou l'ADSL présentent-elles une menace pour votre activité?

EC - Au contraire. Toute amélioration dans le secteur voisin des fournisseurs d'accès stimule le domaine de l'hébergement. A titre d'exemple, Netlink Londres a constaté une nette augmentation d'activité depuis que la vague des fournisseurs d'accès gratuits a rajouté un million sur le nombre des connectés en Angleterre.

JB - Anticipez vous la naissance d'une forme de micro-entreprises, disposant simplement d'un site web?

EC - Nous en avons déjà chez nous ! C'est vrai que l'on constate même des sociétés avec un site mais sans téléphone. On pourrait par exemple créer juste un site avec les liens vers les principales librairies on-line (amazon, bol, alapage, barnesandnoble, etc). Ces librairies versent une commission aux 'referers' : les sites qui leur envoyent les acheteurs. On peut envisager une société gagnant sa vie en ne faisant rien d'autre que de générer du trafic pour ces librairies... sans bureau, sans téléphone, sans vraiment d'activité proprement dit !

JB - Enfin, hébergez vous des sites "exotiques" en WML ( internet pour téléphones portables) ou en 3D (VRML ou SCOL)?

EC - Le VRML peut tourner sur nos serveurs, effectivement. Pour l'instant, nous n'avons pas de sites qui l'utilisent. Notre base clientèle étant très PME, 'l'exotique' ne rentre pas encore dans leur besoins immédiats. C'est sûr qu'un jour il vont vouloir essayer, c'est pourquoi nous sommes déjà prêts. Nous comptons évoluer avec nos clients. Quand nous avons ressenti une énorme demande pour du commerce éléctronique lors de la rentrée 98, notre Commerce Package était déjà en développement depuis plusieurs mois. Nous travaillons actuellement sur notre offre base de données car nous savons que la PME classique aurait besoin de cela très prochainement. Les fonctionnalités exotiques restent pour l'instant le domaine des sociétés de graphisme assez repoussé. Mais avec la multiplication des sites web PME et le besoin de se différencier qui en résulte, le marché PME va bientôt être poussé à adopter les dernières gâteries technologiques.

JB - Monsieur Coombes, je vous remercie. (Entretien réalisé en Avril 1999)
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