Pour la troisième fois cette année, SpaceX a fait décoller un lanceur Falcon 9 pour envoyer 60 satellites de la constellation Starlink en orbite.
Le réseau est loin d'être opérationnel, une majorité des 300 satellites étant encore en transit.
Une mission réussie, mais...
À 16h05 hier, les moteurs de Falcon 9 se sont allumés dans une claire matinée floridienne, avant que le lanceur ne disparaisse au-dessus de l'Océan Atlantique. Une quinzaine de minutes plus tard, seulement, la session en direct de SpaceX se termine : 60 satellites Starlink de plus sont en orbite. Une routine ? Pas vraiment, car accéder à l'orbite n'est pas un exercice facile, et le constructeur n'a pas besoin qu'on lui rappelle à quel point il s'agit d'un environnement qui ne pardonne aucune erreur.Comme un écho à l'apparente décontraction qui accompagne les décollages en série de la constellation Starlink, l'entreprise a échoué, hier, à récupérer le premier étage de la fusée (lequel s'est visiblement posé droit, mais à une centaine de mètres de la barge prévue à cet effet, dans l'eau donc), mais aussi les deux demi-coiffes que des navires spécialisés ont tenté d'attraper dans leurs filets. Malgré ces échecs, la mission principale est le 52ème vol orbital réussi d'affilée pour Falcon 9.
Neuf mois, 300 satellites
Après deux décollages en mai et novembre dernier, puis deux en janvier 2020, SpaceX a donc réussi la mise en orbite de 60 satellites Starlink supplémentaires, portant le nombre total d'unités à 300... Un record, surtout en aussi peu de temps, qui interpelle autant qu'il inquiète : les astronomes tentent notamment de s'associer pour passer à l'action et défendre le ciel nocturne. De fait, les satellites Starlink, avec 260 kg par unité et un large panneau solaire, reflètent particulièrement le Soleil. Malgré les assurances d'Elon Musk et la présence dans la constellation d'un satellite couvert d'un revêtement sombre, ce dernier doit encore faire ses preuves, alors que les prochains lancements se profilent déjà. Le suivant devrait avoir lieu dans dix jours à peine, mais il est possible qu'il soit décalé début mars, pour ne pas interférer avec un décollage au profit de la NASA.Une armée en mouvement
La constellation Starlink qui, dans un premier temps, doit compter 12 000 unités (et fait l'objet d'une demande pour une extension à 42 000 satellites), est avant tout une large flotte en transit. En effet, il est possible de suivre la trajectoire des satellites sur différents sites spécialisés comme Celestrak ou certains comptes twitter (comme @StarlinkUpdates). On remarque grâce à ce suivi que, sur le premier « lot » de 60 satellites prototypes envoyé en orbite en mai dernier, plus d'une vingtaine d'unités perdent de l'altitude.Les trajectoires montrent en outre qu'une autre vingtaine d'unités, issues du décollage Starlink-V1-L1 en novembre dernier, n'ont pas encore atteint l'orbite à 550 km, sur laquelle se placera la constellation pour fournir une connexion internet, pas plus que les 120 satellites envoyés en janvier, qui sont pour la plupart en cours de transfert. Difficile, donc, de se faire une idée précise de l'efficacité de la constellation, de la couverture ou même de la fiabilité des satellites étant donné le grand nombre de manœuvres en cours.
Une chose est sûre, il faudra encore patienter pour que SpaceX apporte des réponses à ces interrogations.
Source : Space news