Google Drive vs kDrive : des offres gratuites similaires, mais des philosophies différentes

Lorsqu'on pense stockage en ligne, les services des grandes entreprises américaines nous viennent immédiatement en tête, comme Google Drive, iCloud, OneDrive... Pourtant, il existe des alternatives : des services européens, respectueux de la vie privée, de l'écologie, et avec des offres tout à fait comparables à ce que peuvent proposer les géants du web. Nous vous expliquons tout dans cette comparaison entre Google Drive et kDrive.

Si sur le papier, les versions gratuites des services sont assez similaires avec leurs 15 Go offerts. En réalité, la différence est visible lorsque l'on se penche sur l'utilisation qui pourra être faite de cet espace de stockage cloud gratuit et sur les engagements faits aux utilisateurs sur le sujet des données personnelles.

Les offres gratuites de Google Drive et kDrive

Que ce soit kDrive ou Google Drive, les deux services proposent des offres gratuites généreuses côté stockage. Lors de la création d'un compte Google, les utilisateurs bénéficient de 15 Go d'espace de stockage. Cependant, celui-ci est partagé entre trois services de l'entreprise : Gmail, Google Drive et Google Photos. Cela signifie que les photos et vidéos sauvegardées sur Google Photos sont comptabilisées dans l'espace de stockage utilisé, ainsi que tous les messages et pièces jointes sur Gmail, même ceux présents dans les dossiers Spam et Corbeille. Pour Google Drive, tous les fichiers présents ainsi que les fichiers créés ou modifiés dans les applications de création collaborative de contenus (Google Docs, Sheets, Slides, etc.) comptent également. Si l'offre paraît intéressante au premier abord, il faut donc prendre en compte que si l'on utilise plusieurs services de Google, l'espace disponible risque d'être rapidement consommé.

Du côté de kDrive, l'offre gratuite permet également d'accéder à 15 Go de stockage cloud. Mais, contrairement à Google Drive, un compte gratuit offre aussi 20 Go pour les mails. Cela signifie que cette version offre au final un cloud gratuit entièrement réservé à vos documents, sans que vos mails et vos spams soient comptabilisés. De plus, kDrive propose un historique de versions des fichiers, où jusqu'à 30 versions d'un fichier peuvent être conservées durant 30 jours. Bonne nouvelle, celui-ci ne compte pas dans la place disponible. Notons que les documents supprimés sont toujours présents dans la corbeille, laquelle se vide automatiquement tous les 30 jours avec la formule gratuite.

Là où les deux offres diffèrent le plus, c'est dans leur disponibilité. Pour la version gratuite de kDrive, seules les personnes habitant en Suisse, en France, en Belgique, au Luxembourg, en Allemagne, en Italie, en Autriche, en Espagne, au Portugal et à Monaco peuvent en profiter. Ne pensez pas utiliser un VPN si vous vous trouvez dans un pays qui n'est pas dans la liste : un numéro de téléphone correspondant à l'un des pays est requis. Google Drive, de son côté, est disponible dans de nombreux pays dans le monde.

Protection des données personnelles : deux philosophies différentes

Nous l'avons vu, malgré quelques différences, les offres gratuites des deux services restent assez similaires. Mais là où l'écart entre les deux entreprises se creuse vraiment, c'est au niveau de leur traitement des données personnelles.

Ce n'est un secret pour personne et Google l'assume : la majorité de ses revenus proviennent de la publicité. L'entreprise le justifie en indiquant que c'est la publicité qui lui permet de pouvoir proposer ses produits à tous, gratuitement. Cependant, elle insiste toujours sur un point : les données personnelles de ses utilisateurs ne sont pas revendues à des tiers. En réalité, c'est plus complexe que cela, comme l'a souligné l'Electronic Frontier Foundation en 2020. Si Google ne vend pas directement les données, l'entreprise a des moyens de les monétiser via la publicité ciblée, un domaine dans lequel elle est bien installée. Dès que l'on utilise un produit Google, surtout gratuit comme Google Drive, il faut donc être conscient que cela signifie que l'on sera soumis à de la publicité à un moment ou un autre.

De plus, Google est une entreprise américaine soumise au Cloud Act. Même si elle est soumise au RGPD pour pouvoir opérer en Europe, elle a déjà été épinglée pour le non-respect de "ses obligations en matière de recueil du consentement de ses utilisateurs pour le dépôt de cookies", dont publicitaires. Par ailleurs, depuis le 10 juillet 2023, suite à une nouvelle décision, "les transferts de données personnelles depuis l'UE vers certains organismes étatsuniens peuvent désormais s’effectuer librement, sans encadrement spécifique" comme l'explique la CNIL. Pour pouvoir profiter de cet accord, les organismes doivent respecter un nouveau "cadre de protection des données". Si la décision risque d'être contestée, c'est déjà une victoire pour les GAFAM et une perte de contrôle supplémentaire pour les utilisateurs européens de ces services, qui voient leurs informations être transférées en dehors du continent.

Infomaniak, de son côté, met en avant son engagement à protéger les données personnelles de ses utilisateurs. Une promesse qui peut être tenue grâce à plusieurs éléments que la société a mis en place. En premier lieu, son indépendance économique. Infomaniak appartient à une partie de ses employés, ce qui permet à l'entreprise de prendre des décisions en toute indépendance, en accord avec ses valeurs.

Cela passe également par la maîtrise des technologies utilisées dans ses produits : Infomaniak développe tous les maillons de la chaîne. Au niveau de son infrastructure matérielle, la firme construit et gère ses propres datacenters et leurs installations et procédures sont certifiées. Avec des datacenters uniquement présents en Suisse, les données des utilisateurs sont protégées par le RGPD, les lois du pays et restent stockées au sein de l'Europe. Ainsi, l'entreprise n'est pas soumise aux mêmes obligations que les grandes entreprises américaines, qui doivent respecter des lois peu favorables au respect de la vie privée des usagers.

Côté logiciel, l'entreprise privilégie le développement interne sans délocaliser. Elle contribue aussi à des projets open source reconnus comme OpenStack, évitant encore une fois la dépendance tarifaire et les inconvénients juridiques pour la vie privée qui viennent avec l'utilisation de logiciels propriétaires, souvent américains. Également, grâce au savoir-faire de ses équipes, la société peut limiter au maximum la sous-traitance et les fournisseurs externes, ce qui évite que les données des utilisateurs se retrouvent aux mains de tiers ou redondées dans des pays moins soucieux de la protection des données. Sans oublier que, forte de son expertise avec près de 30 ans d'expérience, l'entreprise a mis en place de nombreuses sécurités pour protéger les données des utilisateurs, qui sont sécurisées de manière chiffrée dans plusieurs datacenters en Suisse

Enfin, la version gratuite de kDrive est strictement financée par les solutions cloud et de productivité payantes d'Infomaniak. Les données des utilisateurs ne sont pas analysées à des fins publicitaires et les informations personnelles qui sont demandées à l’inscription sont strictement récoltées pour des raisons d'authentification et de sécurité.

Sur le plan écologique, kDrive est hébergé dans des centres de données non climatisés qui sont uniquement alimentés par de l’énergie renouvelable. Infomaniak prolonge aussi la durée de vie de ses serveurs jusqu’à 15 ans et construit un nouveau centre de données qui n’aura aucun impact sur le paysage et qui revalorisera intégralement l’énergie qu’il consomme pour chauffer des logements.

Comment migrer de Google Drive vers kDrive

Si vous utilisez Google Drive depuis longtemps, vous pouvez redouter de devoir migrer vers une autre solution, en ayant besoin de gérer toutes vos données conservées sur le service. kDrive a pensé à vous et propose un outil d'import de données externes. Il vous suffit de vous connecter sur le service et de choisir l'option d'import adéquate. kDrive prend en charge de nombreux services dont Google Drive et vous demandera vos identifiants pour pouvoir lancer la migration. Vous n'avez plus qu'à attendre que l'import se fasse.

Il faut prendre en compte que les données qui vous ont été partagées ne seront pas importées et que les documents Google seront convertis dans un format standard.