L'interview cryptomonnaie de Romain Didierlaurent, fondateur du Journal du Coin

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
25 février 2019 à 18h00
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Bitcoin
© Shutterstock

Le Journal du Coin est le média français de référence de l'actualité crypto francophone. 10 ans après l'apparition du Bitcoin, Clubic.com a rencontré Romain Didierlaurent, le fondateur du JdC.

C'est en s'apercevant du peu de données circulant en français sur les cryptomonnaies que Romain Didierlaurent a décidé de fonder le Journal du Coin, un pure player qui traite de l'actualité du Bitcoin, des cryptomonnaies et de la blockchain, et qui existe en sa version YouTube, avec une chaîne loin des standards de certains rois de la plateforme, mais suivie par 20 000 internautes avides de culture crypto.

Le trentenaire, très actif dans la région lyonnaise, a accepté de nous accorder un peu de son temps et de nous en dire plus sur son parcours, sa vision des cryptomonnaies et leurs définitions, l'avenir qu'elles représentent, les questions de sécurité autour du phénomène, mais aussi vous offrir ses précieux conseils en exclusivité pour Clubic.com. Tout simplement passionnant.

L'interview complète de Romain Didierlaurent

Bonjour Romain, vous êtes le fondateur du Journal du Coin, pouvez-vous nous présenter votre média et nous dire ce que l'on peut retrouver dessus, et comment vous l'avez fait naître ?

Le Journal du Coin et ma passion pour les cryptomonnaies sont tous deux nés d'une nuit d'insomnie. Alors que je découvrais Bitcoin et faisais de plus en plus de recherches, j'étais effaré par le peu de données que je trouvais en français. Au fur et à mesure du temps, cette idée de faire un média francophone est devenue plus claire et m'a poussé à mettre en ligne le Journal du Coin.

Journal du Coin

Au fur et à mesure de mon parcours entrepreneurial, j'ai fait la rencontre de Lucas, d'Hakim et de Paul avec qui nous avons lancé Tradingducoin.com, un site axé sur la néo-finance, puisque comme vous devez le savoir, Bitcoin et ses enfants sont cotés sur des places de marché.

J'ai également fait la rencontre de l'équipe d'un média francophone déjà en activité, Bitconseil.fr. Ce média était très complémentaire au nôtre puisque la ligne éditoriale est exclusivement portée sur du contenu analytique. Ce choix était cohérent avec leur business model, puisqu'ils sont tournés vers le B2B avec le service de formation et de conseil. Considérant que l'union fait la force, nous nous sommes réunis au sein d'une même société.

Journalducoin.com est principalement consacré à la publication d'actualités et de contenus pédagogiques. Outre le format rédactionnel, nous avons également une chaîne YouTube avec un rythme significatif, puisque nous publions 4 à 5 vidéos par semaine depuis près d'un an. Bitconseil.fr fournit un contenu plus avancé sur le plan technique. Il s'adresse tant aux passionnés de longue date qui sont en recherche de contenu pointu, qu'aux professionnels à travers la formation et le conseil.

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Romain Didierlaurent

Vous possédez une chaîne YouTube liée à votre média, que peut-on retrouver dessus ?

Toutes les semaines, vous pouvez retrouver sur notre chaîne YouTube notre JT du Coin, qui présente en moins de 10 minutes toute l'actualité de la semaine. On y retrouve aussi notre analyse de marché, réalisée par Hakim. Il analyse les cryptomonnaies sous l'angle financier. Vu leur volatilité, il y a toujours plein de choses à analyser. Puis vous retrouvez deux analyses fondamentales, alternativement réalisées par Jonathan & Alex. Ils présentent des cryptomonnaies équivalentes ou au contraire très différentes de Bitcoin. Cela permet de sensibiliser le public sur l'apport de valeur de ces nouvelles technologies que l'on est encore en train de découvrir ;

À ces 3 formats viennent s'ajouter des vidéos pédagogiques et des vidéos de sensibilisation aux arnaques. Si par exemple vous ne savez pas comment acheter vos premières cryptomonnaies, nous avons cette vidéo qui vous explique tout de A à Z. Cela vous évitera par la même occasion d'éviter de vous faire piéger par un site véreux.

Nous avons aussi quelques Lives à notre actif. Actuellement, ce format est réservé à une application financière que nous développons : CryptoTrader. Petite exclusivité : nous avons prévu de lancer prochainement une émission en direct avec plusieurs invités, qui inclura également des micro-reportages et des interactions avec notre audience. L'année s'annonce palpitante !


Pouvez-vous nous en dire plus sur vous ? Quel est votre parcours et qu'est-ce qui a pu vous orienter vers les cryptomonnaies ?

J'ai 30 ans et plusieurs expériences entrepreneuriales à mon actif. J'ai été DJ/producteur (Paranoise Collision) et j'ai monté un label de musique en 2010 (Bass Freak Dogz). J'ai créé avec trois amis une société de production dans l'événementiel (Encore Production) à Lyon, en 2013. Je l'ai quittée en 2017 pour devenir directeur artistique du NH Club.

En parallèle, j'ai travaillé pendant 7 ans comme régisseur général dans un formidable café-théâtre lyonnais que je ne peux que vous conseiller.

Ces aventures pourraient paraître sans rapport avec le monde des cryptomonnaies, mais détrompez-vous. Dans le milieu de la nuit, on est souvent en contact avec l'argent liquide... et la fausse monnaie. On fait également face à des risques importants puisqu'il faut bien déplacer ces sommes à un moment ou à un autre dans une banque.

Ma première approche des cryptomonnaies fut via un système cashless (sans espèce) qui avait été mis en place pour un festival à Lyon. C'était juste génial ! Les spectateurs pouvaient recharger une carte de paiement directement via une application mobile, ce qui leur permettait de venir aux concerts sans portefeuille, mais uniquement avec leur mobile et/ou leur carte rechargeable.

Je ne connaissais pas encore Bitcoin à cette époque, mais cette expérience a fait immédiatement écho dans mon esprit... lors de cette fameuse nuit d'insomnie.

« Bitcoin a démontré que le concept de l'échange de valeur dématérialisé sans intermédiaire centralisé était bel et bien possible »


Pour que ce soit clair pour les novices qui nous lisent et qui veulent s'initier aux monnaies électroniques : comment définiriez-vous le plus simplement du monde les termes de blockchain ; de cryptomonnaie et de Bitcoin ?

Bitcoin est la première monnaie numérique entièrement décentralisée. Il s'agit d'un système d'argent liquide électronique fonctionnant de pair à pair, comme le définit son créateur. Le terme "pair-à-pair" sera plus clair écrit de la manière suivante "P2P". C'est en effet un point commun avec les logiciels utilisant des .torrent : tout membre du réseau peut envoyer le fichier à ceux qui en font la demande. Sur Bitcoin, le fichier partagé, c'est le registre comptable qui enregistre toutes les transactions depuis la naissance de Bitcoin, la fameuse "chaîne de blocs" ou blockchain.

Plutôt que de confier le pouvoir de battre monnaie à une entité centralisée, comme un gouvernement ou une banque, l'émission monétaire est assurée par certains utilisateurs du réseau, que l'on nomme les mineurs. Ce sont eux qui sont chargés de confirmer la validité de l'ensemble des transactions (les fameux "blocs") dans la blockchain selon un algorithme de consensus bien précis, nommé la preuve de travail. Ce système permet d'empêcher les doubles dépenses et donc de sécuriser le réseau tout entier. Bitcoin, créé par un développeur anonyme, est un réseau public et inclusif, auquel n'importe qui peut participer, et que chacun est libre de quitter à tout moment.

À noter que nous venons de décrire ce qu'était une blockchain publique. Il existe quelques variantes. Par exemple, dans le cadre d'une blockchain privée, tout le monde ne peut pas télécharger le registre comptable et participer à sa construction, mais ce n'est pas le cas de Bitcoin.

Une blockchain est tout simplement une base de données horodatée et partagée. Celle-ci peut contenir tout un tas d'informations diverses et variées. Elles sont regroupées dans des ensembles de transactions (comme les pages d'un livre, sauf qu'on les nomme "blocs"), et chacun de ces blocs est relié aux précédents via un algorithme cryptographique, après avoir été validé par les nœuds (les acteurs, les participants) du réseau.

Chaque membre du réseau participe à coller la nouvelle page à la reliure, et à vérifier que ce qui est inscrit sur la page reflète bien la réalité. Le caractère sécurisé et immuable d'une blockchain dépend donc des mathématiques et plus précisément de la cryptographie.

Une cryptomonnaie est une monnaie entièrement numérique utilisant une blockchain. Elle ne repose pas sur un sous-jacent physique, mais sur la force des mathématiques et des algorithmes qui la régissent et la sécurisent, via la cryptographie. Afin d'avoir de la valeur, toute chose doit être à la fois rare et utile : la rareté d'une cryptomonnaie est assurée par la non-duplicité des ses unités comptables, et son utilité par sa facilité d'utilisation, la rapidité des transactions et sa fongibilité.

Cryptomonnaies
© Shutterstock

Il y a-t-il d'autres termes liés dont vous voulez nous éclairer sur le sens et qui vous paraissent essentiels pour maîtriser cet univers ?

Le premier est "risque". Ce monde est par essence très lié à l'argent, il faut donc savoir gérer son épargne et ne pas se laisser gouverner par la cupidité. Il faut "gérer son risque" : ne pas investir plus que ce que l'on peut se permettre de perdre est une règle de base.

Le second est DYOR, l'acronyme de Do Your Own Research soit en bon français "faites vos propres recherches". Pour les raisons que nous avons évoquées il y a quelques instants, les arnaqueurs fourmillent dans ce monde. Vous pouvez par exemple consulter l'immense liste d'arnaques qu'a compilé l'association CryptoFR. Lorsque vous trouvez un projet qui vous semble intéressant, fouillez-le, de fond en comble avant d'y poser le moindre euro.

Nous faisons partie des entités contactées lorsqu'un investisseur trouve étrange de ne pas avoir de nouvelles d'un courtier chez qui il a déposé 50 000 €. C'est souvent parce que c'était une arnaque, et c'est profondément frustrant. Notre seule arme est la prévention, et soyez certain d'une chose, c'est que ces escrocs ne font pas partie de cet écosystème. À l'inverse, une de ses caractéristiques est la bienveillance des acteurs qui le construisent. Ce sont des personnes animées de convictions profondes qui feront tout pour vous aider à le comprendre.

Le Bitcoin vient de fêter ses 10 ans. Personnellement, quel bilan pourriez-vous tirer de cette première décennie ?

Bitcoin a prouvé qu'il était passé d'un concept d'idéalistes, à une réalité pratique, et c'est déjà beaucoup. Bitcoin a réussi de la plus belle des manières : dix pages mises en ligne par une personne restée anonyme, sans aucun budget marketing. On est loin du concept de la startup qui a besoin de millions de dollars, d'une forte centralisation et d'un leadership extrêmement ferme et clair pour pouvoir toucher son marché le plus vite possible et trouver sa croissance.

Pourtant, Bitcoin a démontré que c'était possible. Les quatre types d'acteurs essentiels à son développement ont été attirés par son incroyable innovation : les développeurs, qui font évoluer le protocole pour le sécuriser et l'adapter aux nouveaux besoins ; les entrepreneurs, qui mettent en place des points d'accès au protocole et lui permettent d'avoir une fonction de système de paiement ; les utilisateurs, qui font fonctionner Bitcoin en tant que système de paiement ou qui l'utilisent simplement pour protéger leur épargne de l'inflation (fonction de réserve de valeur) ; et les investisseurs, qui valident l'intérêt technologique de ce protocole en lui donnant un prix évoluant à la hausse en fonction du temps.

Le bilan tient donc en une phrase : en dix ans, Bitcoin a démontré que le concept de l'échange de valeur dématérialisé sans intermédiaire centralisé était bel et bien possible.

« Dans 10 ans, payer en bitcoins sera aussi simple et courant que payer par carte bancaire »


D'après vous Romain, comment vont ou peuvent évoluer les cryptomonnaies au cours des 10 prochaines années ?

Il y a déjà un découpage binaire à faire. Il y a Bitcoin, qui dirige le marché, et les altcoins qui font soit une proposition d'amélioration technologique tout en faisant la même promesse (servir d'intermédiaire d'échange), soit celles qui ont une proposition de valeur totalement différente.

Répondons sur l'aspect Bitcoin, c'est le plus simple. Je crois profondément en la capacité de résilience de ce protocole, et à sa capacité d'être anti-fragile. L'anti-fragilité est un concept développé par Nassim Taleb : est anti-fragile toute entité qui, à chaque choc qu'elle reçoit, est capable d'évoluer pour qu'à l'avenir, elle soit plus résiliente face à un choc du même type. Les êtres vivants sont à leur échelle des entités anti-fragiles. Sur l'échelle du million d'années, c'est ce que l'on appelle la théorie de l'évolution, ils s'adaptent à leur climat, tant et si bien que les changements de leur écosystème ne sont pas trop violents.

Dans 10 ans donc, la capitalisation de Bitcoin aura significativement augmenté. Tout commerce sera doté d'un périphérique sécurisé lui permettant d'accepter des transactions Bitcoin, de les stocker, et de les vendre directement sur le marché. Payer en bitcoins sera aussi simple et courant que payer par carte bancaire. Les banques seront obligées de s'adapter. La décentralisation deviendra un concept qui changera également profondément la société sur tout un tas de plans.



Le Bitcoin est-il seul au monde ou doit-il s'inquiéter d'autres monnaies comme l'Ether ?

Bitcoin est un système de paiement sans intermédiaire. Une de ses conditions sine qua non pour réussir, est sa robustesse, sa sécurité, sa capacité à ne pas avoir de faille dans le code : il ne faut jamais que la confiance des acteurs qui en possèdent diminue. C'est ici tout l'intérêt d'un langage de programmation bas niveau : le peu de fonctions limite drastiquement le nombre de bugs et demande aux développeurs une grande maîtrise dans leurs méthodes de programmation. Le pire ennemi de Bitcoin étant les failles de sécurité, les bugs, ce langage est parfaitement adapté à sa proposition de valeur.

Ethereum fait la promesse d'être un superordinateur mondial. Les développeurs du réseau ont donc besoin pour satisfaire leur promesse de valeur d'avoir un code qui soit de plus haut niveau et avec des fonctions simples, que l'on puisse faire des choses compliquées - des jeux vidéo par exemple, avec de superbes effets 3D. Le corollaire est qu'il y a beaucoup plus de failles possibles dans le code. Cela en fait donc une médiocre réserve de valeur, mais c'est normal, ce n'est pas sa proposition de valeur.

Bitcoin et Ethereum sont certes comparables, mais qu'il n'y a pas d'opposition entre les deux, ils sont complémentaires. Bitcoin a dix ans, Ethereum trois ans et demi.

Comment peut-on expliquer la chute actuelle du cours du Bitcoin, au plus bas depuis plus d'un an ?

Le prix du Bitcoin a connu une très forte hausse à partir de mai 2017. C'est ce que l'on appelle une bulle spéculative. L'euphorie s'est emparée des investisseurs, et ils sont devenus plus irrationnels qu'à l'accoutumée. Le Bitcoin s'est ainsi retrouvé à une évaluation folle de 20 000 $ par unité.Le plus drôle dans cette histoire est que l'année 2018 a été jalonnée de bonnes nouvelles pour Bitcoin. On citera par exemple le lancement du Lightning Network ou de Liquid. N'oubliez jamais qu'un prix n'est qu'un prix, et qu'il ne reflète qu'une évaluation par des acteurs que l'on sait irrationnels à un instant T.

Actuellement le prix chute. Tout va bien. La bulle a éclaté, nous allons pouvoir retrouver un marché sans tendance pendant quelques mois/années, avant que cela ne reparte de plus belle, à la condition sine qua non que Bitcoin attire toujours autant la convoitise des investisseurs.

« Celui qui pirate Bitcoin pourrait gagner des dizaines de milliards de dollars »


Quid de la sécurité... on sait que des cryptomonnaies comme le Bitcoin souffrent d'un problème de confiance. Qu'en est-il réellement ?

En 10 ans, aucune faille n'a jamais été exploitée sur Bitcoin, jamais. C'est un (non) événement singulier en informatique.

Les autres cryptomonnaies, en revanche, pour des raisons évidentes de "surpromesses" et de rapidité de développement, ont démontré qu'elles étaient faillibles. Les fiascos légendaires ne manquent pas, principalement pour les applications développées sur Ethereum : The DAO, Parity, et j'en passe. Le risque de "piratage" existe bel et bien, et chacun l'évaluera en fonction de ses critères. Mais concernant Bitcoin, cela ne s'est encore jamais produit. On ne peut de ce fait pas corréler les périodes baissières à "une perte de confiance".

Les programmes informatiques ont souvent un code fermé, pour des raisons de propriété intellectuelle. Celui de Bitcoin est ouvert et accessible à tous, aux personnes mal intentionnées, comme bien intentionnées.

Les sociétés privées organisent ce que l'on appelle des "bug bounties" : elles demandent à des pirates d'attaquer leur programme pour trouver et patcher un maximum de failles avant la publication du logiciel. Bitcoin n'en a pas, en réalité c'est un immense programme de bug bounty à l'échelle mondiale. Celui qui pirate Bitcoin pourrait gagner des dizaines de milliards de dollars.

Il suffirait par exemple qu'il réussisse à accéder aux wallets supposés de Satoshi Nakamoto pour débloquer entre 740 750 et 968 400 bitcoins. Le pirate gagnerait au cours actuel de 3600$ entre 2,6 et 3,5 milliards de dollars. Il y a 1 an, l'incitation était 5 fois plus élevée. Je pense que nous sommes sur des montants suffisamment gigantesques, pour que tous les plus grands génies du hacking de la planète se soient déjà penchés sur le sujet Bitcoin, mais n'aient pas réussi.

Là où il peut y avoir un problème de confiance, c'est au niveau de la majorité de la population, qui n'a entendu parler de Bitcoin que lorsque le prix devenait dingue. Les médias n'ont de cesse de parler de Bitcoin et des cryptomonnaies que par leur prix. Ils n'aident personne. Il est grand temps de se réveiller et de constater qu'aujourd'hui, la plupart des biens, dont la monnaie que l'on manipule tous les jours, se négocient sur des marchés.

Aujourd'hui, que peut-on acheter par exemple dans la vie de tous les jours avec du Bitcoin ?

A priori, tout est achetable. À noter quand même qu'avec la France nous sommes allègrement en retard sur l'adoption de Bitcoin en tant que moyen de paiement. Je ne sais pas cependant si c'est pour des raisons de confiance ou de fiscalité. Ne soyons pas médisants, cette observation n'implique pas forcément de causalité, cela est sûrement le fruit d'un pur hasard.

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« N'investissez que des sommes que vous pouvez vous permettre de perdre »


Christine Lagarde a récemment suggéré aux gouvernements du monde entier de créer leurs propres cryptomonnaies, estimant que cela favoriserait la sécurité et la protection des consommateurs. Qu'en pensez-vous ?

L'idée de créer une monnaie entièrement numérique n'est pas nouvelle et la plupart des états membres de l'OCDE ont déjà évoqué l'avènement d'une "cashless society", une société sans argent liquide. D'ailleurs, encore faut-il préciser qu'une monnaie supra-nationale comme l'euro est produite numériquement à plus de 90 % par la BCE et certaines banques commerciales. Les standards cryptographiques des systèmes de paiement mis en place par les banques et les états semblent actuellement suffisants, bien que les réseaux de paiement interbancaires comme SWIFT ou VISA ne communiquent jamais à ce sujet.

Ainsi, même si l'argument sécuritaire est politiquement correct, la réelle justification de la mise en place de monnaies cryptographiques étatiques ou supra-nationales est plutôt d'assurer la traçabilité totale des échanges et des flux financiers entre les citoyens. Cela permet d'accroître la pression fiscale, ce qui est obligatoire pour sustenter le système monétaire actuel. Bien entendu, si cela peut certainement réduire la fraude fiscale, cela ouvre également la voie à de nombreuses dérives, de par la centralisation extrême de données privées et très sensibles. L'effet pourrait être très pervers : qui peut garantir qu'un état ou une banque centrale ne se fera pas pirater ou n'utilisera pas son pouvoir pour utiliser lesdites données à mauvais escient ?

Cryptomonnaies piratage sécurité
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Conseilleriez-vous à un novice de se lancer dans l'aventure, pour peu qu'il en ait la motivation, ou faut-il avoir quelques bases en économie et une certaine maîtrise des cours boursiers ?

Pour acquérir des bases en économie et avoir une maîtrise de la bourse, il est nécessaire de se lancer dans l'aventure. Vous progresserez d'autant plus vite que vous serez skin in the game, c'est-à-dire que vous posséderez a minima, une poignée de satoshis (fraction de bitcoin) dans un porte-monnaie crypto. Cela vous rendra bien plus rigoureux et discipliné.

N'investissez que des sommes que vous pouvez vous permettre de perdre, et ne naviguez jamais sans stop loss. Cette prévention étant faite, je ne saurais que trop vous conseiller de vous former, ce qui augmentera de beaucoup votre durée de vie sur le marché, et qui sait, vous ferez peut-être partie de ces 5-10% d'élus qui gagnent sur les marchés.

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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