Ils vendaient de faux documents d'identité sur Internet, 3 hommes interpellés en Normandie et région toulousaine

04 avril 2024 à 16h52
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Ces faux documents sont convoités par les filières d'immigration clandestine © RVillalon / Shutterstock
Ces faux documents sont convoités par les filières d'immigration clandestine © RVillalon / Shutterstock

Trois jeunes hommes ont été arrêtés pour avoir créé un site internet de faux documents, lequel a généré plus de 2,7 millions de titres.

Deux hommes de 20 et 23 ans ont été arrêtés le 26 mars, soupçonnés d'avoir animé ce site web en question. Ce dernier proposait également des tutoriels pour commettre différents types d'infractions ainsi que des kits de fausses pièces d'identité.

Les deux hommes, qui doivent être jugés le 10 septembre 2024 à Paris, ont reconnu les faits. Le troisième a quant à lui été mis hors de cause. Mais « leur but premier n'était pas de faire de l’argent ». Cette affaire n'est pas sans rappeler le duo de faussaires, Anthony l'informaticien et Aurélien le boulanger, qui avaient vendu de faux documents d'identité depuis la pandémie de COVID-19.

Une longue enquête menée par l'office de lutte contre le trafic illicite de migrants

L'enquête a débuté en août 2022, lorsque l'Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (OLTIM) a repéré le forum administré par les deux hommes. Le site, accessible à tous, enregistrait près de 150 000 visiteurs par mois. Les responsables du site n'hésitaient pas à faire de la publicité sur les réseaux sociaux et d'autres pages internet.

Les deux individus présumés responsables du forum Selkis.Online sont également suspectés d'avoir lancé en septembre 2021 un autre site spécialisé dans la production de faux documents. Leur offre allait de fausses pièces d'identité de diverses nationalités à de faux relevés de salaire, tant que les utilisateurs se contentaient de versions numériques des documents.

Décrits comme des gamers et des férus d'informatique, les deux hommes semblaient plus mus par l'idée de jouer avec les règles que par l'appât du gain. La plupart de leurs services étaient accessibles gratuitement, mais ils proposaient des options supplémentaires moyennant finances. Le site attirait près de 54 000 visiteurs par jour.

Les deux hommes encourent 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende © Ground Picture / Shutterstock
Les deux hommes encourent 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende © Ground Picture / Shutterstock

Mise en garde et sanctions encourue après la fermeture du site


En août 2023, les deux hommes ont décidé de fermer la page, suscitant la mécontentement des utilisateurs. Aujourd'hui, ceux qui se rendent sur le forum tombent sur quatre logos dissuasifs : celui de la JUNALCO, de l'OLTIM, de l'Office anti-cybercriminalité (OFAC) et de la police nationale. Au milieu, la mention « Ce site internet a été saisi » est écrite en lettres capitales.

« Ils sont brillants. Ils maîtrisent bien des outils numériques. Ce ne sont pas des trafiquants de stupéfiants. Leur but premier n'était pas de faire de l'argent. Il y avait une volonté de défier l'autorité. Ils ne ciblaient pas un public particulier. C'était tous azimuts, pour des fugitifs, des migrants, des escrocs », a précisé le numéro deux de l'OLTIM, Fabrice Saugner, auprès de l'AFP.



Ces faux documents sont convoités par les filières d'immigration clandestine, mais peuvent aussi servir à tous types d'escroquerie. Lors de l'enquête, 30 000 euros en bitcoin ont été saisis. Les deux jeunes hommes, laissés libres sous contrôle judiciaire, devront répondre, à l'automne, d'« escroquerie réalisée en bande organisée » ou de « fourniture frauduleuse habituelle de documents administratifs ». Ils encourent 10 ans de prison et 1 million d'euros d'amende.

À l'heure où le gouvernement dématérialise à tout-va, avec notamment France Identité, qui permet de remplacer votre carte d'identité, les petits malins qui souhaitent s'essayer au hacking seraient bien mieux intentionné s'ils pirataient un site gouvernemental qui peut, contre toute attente, rapporter… jusqu'à 20 000 euros.


Source : Le Figaro

Mélina LOUPIA

Ex-journaliste société, l'univers du web, des réseaux, des machines connectées et de tout ce qui s'écrit sur Internet m'ouvre l'appétit. De la dernière trend TikTok au reels le plus liké, je suis issu...

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Ex-journaliste société, l'univers du web, des réseaux, des machines connectées et de tout ce qui s'écrit sur Internet m'ouvre l'appétit. De la dernière trend TikTok au reels le plus liké, je suis issue de la génération Facebook que la guerre intestine entre Mac et PC passionne encore. En daronne avisée, Internet, ses outils, pratiques et régulation font partie de mes loisirs favoris (ça, le lineart, le tricot et les blagues pourries). Ma devise: l'essayer, c'est l'adopter, mais en toute sécurité.

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