Snow Leopard : le nouveau Mac OS X en test

Stéphane Ruscher
Spécialiste informatique
07 septembre 2009 à 18h53
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Attendu depuis de longs mois, Mac OS X Snow Leopard (10.6) est le dernier système d'exploitation d'Apple. Alors que les précédentes versions misaient sur une avalanche de nouvelles fonctionnalités, Snow Leopard se présente comme une optimisation de Leopard, ajoutant essentiellement des nouveautés internes. La mise à jour est elle intéressante pour le grand public ? La réponse n'est pas évidente mais nous allons tenter de l'apporter !

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Alors que les précédentes versions de Mac OS X avaient fait l'objet de longues présentations, parfois longtemps avant leur sortie dans le commerce, Apple semble avoir placé Snow Leopard sous le signe d'une certaine discrétion. Le système a été présenté en catimini lors de la WWDC 2008, puis plus longuement, mais sans démonstration fracassante, lors de la dernière édition de la conférence. Et pour cause : hormis quelques applications mises à jour, Snow Leopard n'a rien de spectaculaire à montrer, en tous cas aucune nouvelle fonctionnalité aussi immédiate que Spotlight, Time Machine, Exposé ou Dashboard. Pour illustrer son propos, Apple était même allé jusqu'à mettre en avant le slogan « 0 new features » lors de sa présentation. Traduction : Mac OS X est arrivé à maturité et Apple souhaite se concentrer sur l'optimisation de son code et l'ajout de fonctionnalités internes. En soi, c'est une intention louable, et Snow Leopard apporte principalement trois évolutions technologiques : une meilleure gestion des configurations multi-cœurs et/ou multi-processeurs, une généralisation du 64 bits et la prise en charge d'OpenCL. Un système tirant meilleur parti des processeurs modernes et de la puissance de calcul des cartes graphiques, tout le monde est pour !

En pratique, nous verrons que l'intérêt immédiat de ces nouvelles technologies, et donc de la mise à jour vers Snow Leopard, est moins évident qu'il en a l'air. Apple l'a visiblement compris et commercialise la mise à jour, pour les utilisateurs de Leopard, à un tarif inhabituellement agressif de 29 euros (les mises à jour de Mac OS X sont généralement proposées à 129 euros). Ça n'est pas la première fois que Cupertino fait preuve de tant de générosité : on rappellera que Mac OS X 10.1 était une mise à jour gratuite, essentiellement en raison des nombreux problèmes de la version 10.0. Cette fois-ci, la mise à jour n'est pas complètement gratuite et on peut lire ici où là qu'Apple ne fait que commercialiser l'équivalent d'un Service Pack. Nous n'irons pas jusque-là, mais nous tenterons tout de même de nous questionner sur la pertinence des évolutions apportées.

Sommaire :
À force de le lire et de l'entendre depuis la WWDC 2009, le discours marketing d'Apple a fait son chemin : un des mots d'ordre de Snow Leopard est « optimisation ». On ne trouvera donc aucune nouvelle fonctionnalité majeure en surface, mais principalement des améliorations apportées à l'existant. Apple prétend ainsi avoir amélioré 90% des 1000 projets qui composent Mac OS X. La firme à la pomme étant friande de ce genre de chiffres parfois un peu « tape à l'œil », tentons d'en dégager les plus pertinentes.


Installation

Avant de détailler l'installation, précisons d'emblée que Snow Leopard est une mise à jour réservée aux seuls utilisateurs de Mac Intel. Après trois ans de transition, Apple ferme définitivement la porte sur les processeurs PowerPC. Il fallait évidemment s'y attendre, mais les professionnels encore équipés de PowerMac G5 devront évoluer ou rester sous Leopard. Les premiers changements induits par Snow Leopard apparaissent dès l'installation. Apple a revu sa procédure, qui détecte automatiquement le scénario le plus pertinent : lancez l'installation sur un système déjà équipé de Leopard et il choisira automatiquement la mise à jour. Si vous branchez un disque vierge, vous pourrez néanmoins installer le système sur celui ci. Comme toujours avec Mac OS X, l'installation ne nécessite ni activation par Internet, ni même la saisie d'une clé. Apple laisse le respect de ses conditions d'utilisation à la discretion des utilisateurs, même ceux qui passeraient à Snow Leopard depuis Tiger. Alors qu'Apple préconise pour ces derniers l'achat du pack Mac Box Set, qui inclut Snow Leopard, iLife 09 et iWork 09, il semble que rien n'empêche l'installation du DVD « standard » de Snow Leopard, mis à part sa conscience.

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La procédure est également plus rapide : l'installation démarre directement depuis le système installé, redémarre au bout d'une dizaine de minutes et mobilise, sur notre MacBook Pro de test (modèle 3,1 à 2,4 Ghz équipé d'un disque à 7200 tours) la machine pendant une petite heure. Sur le même Mac, l'installation de Leopard était nettement plus longue, et pouvait être interminable si on n'annulait pas la pénible procédure de vérification du disque. Détail appréciable si vous installez Snow Leopard dans quelques mois à partir du disque d'origine (en version 10.6.0, donc) : l'installateur téléchargera au préalable toutes les mises à jour parues depuis le pressage du disque et vous disposerez immédiatement d'un système à niveau.

Dernier point d'importance au sujet de l'installation : Snow Leopard libère un espace disque non négligeable à l'issue de la mise à jour. Sur plusieurs machines testées, on a pu constater un écart allant jusqu'à 10 Go (7 Go dans la plupart des cas). Ce gain de place est essentiellement dû à la suppression de plusieurs Go de pilotes d'imprimantes, Mac OS X 10.6 déterminant automatiquement le pilote dont vous avez besoin au lieu d'installer arbitrairement l'ensemble des pilotes disponibles. La suppression du code pour processeurs PowerPC ainsi que l'optimisation de certaines applications ont certainement aussi leur rôle à jouer dans cette cure d'amaigrissement. Il faut également noter que la méthode de calcul de l'espace des disques a changé : d'une base de 2 sur les précédentes versions de Mac OS X, on passe à une base 10, plus communément utilisée par les fabricants de disque dur. Sans y prêter attention, ce changement peut laisser apparaître un gain plus élevé encore que celui apporté réellement. Néanmoins, même après conversion de la taille vers l'ancienne méthode de calcul, les gains en espace disque sont bien réels et correspondent à ce qui est annoncé par Apple. Un bon point lorsqu'on sait que la plupart des systèmes d'exploitation ont plutôt tendance à enfler au fil des mises à jour.

Bureau et dock : quelques améliorations

Une fois l'installation de Snow Leopard réalisée, la première impression, partagée par plusieurs personnes ayant effectué la mise à jour est quelque peu perplexe : « qu'est-ce qui a changé ? ». La rumeur d'un changement d'interface a couru pendant un certain temps. Il est vrai que malgré un certain effort d'unification réalisé avec Leopard, l'interface de Mac OS X est aujourd'hui assez hétéroclite et inclut encore certains éléments issus des premières versions du système (voire même une icône issue de NextStep, mais celle-ci semble plutôt être un clin d'œil). Malheureusement, ça n'est pas le cas au final et c'est bien dommage, car ça aurait pu être un argument de mise à jour pour l'utilisateur. Pour autant, si rien ne change en surface, on décèle néanmoins quelques améliorations, notamment au niveau du dock.

La principale évolution concerne Exposé. On ne présente plus ce zoom arrière sur le bureau, très pratique pour retrouver facilement une fenêtre dans un espace de travail encombré. Dans Snow Leopard, Exposé est toujours accessible depuis les raccourcis clavier, mais également depuis le dock, en effectuant un clic prolongé sur l'icône d'une application ouverte, ce qui en affiche toutes les fenêtres ouvertes. Cette utilisation contextuelle s'avère assez pratique et évite d'avoir à jongler avec des raccourcis. En revanche, si la nouvelle disposition des fenêtres, sagement alignées, s'avère agréable pour afficher les fenêtres d'une seule application, elle rend l'Exposé « global » paradoxalement moins lisible. On notera néanmoins deux changements appréciables : les fenêtres minimisées dans le dock apparaissent également en bas de l'écran, sous une ligne de séparation, et il est possible de zoomer une fenêtre en avant en la survolant et en pressant la barre d'espace.

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Leopard introduisait les piles ou « stacks » , une manière de « déplier » de façon visuelle le contenu d'un dossier depuis le dock. Assez controversée au lancement de la version 10.5 car peu pratique, les stacks évoluent dans Snow Leopard avec l'ajout d'un ascenseur de défilement et de la possibilité d'explorer le contenu d'une pile. Il est même possible de combiner les piles et Exposé. Vous pourrez glisser un document contenu dans une pile vers l'icône d'une application dans le Dock. Les fenêtres de l'application en question s'ouvriront alors. Il ne vous restera plus qu'à y déposer votre fichier, par exemple pour ajouter un PDF en pièce jointe d'un courriel dans Mail. En revanche on s'étonnera de la taille littéralement démesurée des icônes. Notons au passage un changement cosmétique dans les menus contextuels du dock : ceux-ci s'affichent désormais en blanc sur un fond noir transparent, un style assez étrange puisqu'il n'existe à aucun autre endroit du système. Dernier changement et non des moindres : il est enfin possible de réduire une fenêtre dans son icône d'application, et non dans la zone droite du dock. Pour activer cette fonction, dirigez-vous vers le menu Préférences du Dock et cochez l'option Réduction des fenêtres dans l'icône de l'application. C'est plutôt pratique, mais il manque une indication visuelle de la réduction d'une fenêtre.

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Finder : prévisualisation et refonte 64 bits

Sujet de curiosité récurrent lors de la sortie d'une mise à jour de Mac OS X, le Finder attire toutes les attentions du fait de son rôle central : quoi de plus important dans un système d'exploitation que son gestionnaire de fichiers ? Avec Snow Leopard, Apple se vante de n'avoir rien changé ou presque en façade. Un clic sur son icône familière suffit à se rendre compte qu'on retrouve à peu de choses près l'interface de Leopard : le mode Coverflow, introduit par Mac OS X 10.5, est toujours de la partie, tout comme la barre latérale des emplacements et les icônes de dossier au look « papier recyclé » qui nous laissent toujours perplexes. Deux changements d'interface sont pourtant de la partie. Le premier est un curseur permettant de régler le niveau de zoom des icônes (jusqu'à 512x512 pixels !).

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À quoi cela peut-il servir, me direz-vous ? La réponse se trouve sans doute dans la seconde amélioration : il est possible de prévisualiser les vidéos, les images et les documents directement depuis leur icône. C'était déjà plus ou moins le cas pour les images, mais des boutons permettent cette fois-ci de faire défiler les pages d'un document PDF ou de lancer la lecture d'une vidéo. La fonction est quelque peu gadget, mais sympathique. En réalité, le plus gros changement du Finder se situe sous le capot : l'application a été réécrite en 64 bits via les API Cocoa (les API les plus modernes de Mac OS X, et les seules à prendre en charge le 64 bits). Ce changement est censé apporter des améliorations dans la réactivité de l'application. Pour être honnêtes, nous n'avons pas été jusqu'à mesurer si, effectivement, les icônes des documents PDF s'actualisent 1,8 fois plus vite que sous Leopard. Nous avons noté un vague gain de réactivité, mais nous ne sommes pas convaincus qu'il ne s'agisse pas d'un simple effet placebo (le Finder a TOUJOURS l'air d'être plus réactif, un peu comme l'écran d'accueil de l'iPhone).

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Terminons le tour du Finder par quelques micro changements. Ainsi, la corbeille se dote d'une fonctionnalité d'annulation qui permet de replacer un fichier supprimé dans son dossier d'origine (eh non, ça n'était pas encore possible dans Mac OS X !). En outre, les résultats de recherche Spotlight bénéficient désormais de toutes les possibilités de vues et de rangement des icônes. Comment ne pas conclure par cette fonctionnalité tant débattue : l'éjection plus fiable des disques ! En pratique, si un CD ou un DVD est en cours d'utilisation, Snow Leopard vous signalera désormais quelle application bloque son éjection.

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Réseau

Le réseau et Leopard faisaient deux à la sortie de ce dernier, notamment en raison d'une gestion des partages Windows particulièrement capricieuse : ceux ci, ironiquement représentés par de vieux moniteurs CRT frappés d'un écran bleu, avaient tendance à ne pas apparaître alors que le mac était connecté à un réseau local. Il semble que ces problèmes ne se manifestent pas dans Snow Leopard, du moins lors de nos tests avec un réseau Ethernet. Désormais, l'ensemble des ordinateurs présents sur le réseau s'affiche correctement. La « blague » des écrans CRT reste quant à elle d'actualité.

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Quelles nouveautés réserve Mac OS X 10.6 en matière de prise en charge réseau ? La principale nouveauté est plutôt intéressante, mais sa portée (sans jeu de mots) est assez limitée. Il est ainsi possible de partager des fichiers avec un Mac en veille et de le réveiller à distance. Plutôt pratique, mais cette fonctionnalité est réservée aux possesseurs de Time Capsule ou de borne Airport Extreme. Notons enfin une micro amélioration dans la gestion d'Airport : le menu déroulant de connexion à un réseau affiche la puissance de chaque réseau détecté ! Là encore, on se demande pourquoi il a fallu attendre 10 ans pour une telle fonctionnalité...

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Snow Leopard : les changements dans les applications

Lorsqu'Apple prétend que Snow Leopard ne propose aucune nouvelle fonctionnalité, ça n'est pas tout à fait vrai. Plusieurs nouveautés concernent les applications fournies avec le système, et notamment Quicktime et Safari, disposant tous deux de nouvelles versions. On trouve en outre quelques améliorations apportées à iChat ou Aperçu.

Quicktime X

Sans doute l'amélioration la plus visible pour l'utilisateur, Quicktime Player est la seule application à connaitre une refonte totale pour Snow Leopard (sachant que Safari 4 est déjà disponible pour Mac OS X Leopard depuis quelques mois). C'est aussi le seul composant de Snow Leopard, avec le dock, à bénéficier de ce qui ressemble à une nouvelle interface graphique, peut être la fameuse interface « Marble » dont il était question au cours du développement du système. En fait, il ne s'agit pas que d'une mise à jour de façade : Snow Leopard propose à la fois une nouvelle version de la technologie QuickTime ainsi qu'une refonte du lecteur vidéo, l'ensemble s'appelle désormais QuickTime X, et du lecteur vidéo. La nouvelle version du lecteur QuickTime fait table rase du passé, et notamment de la distinction Quicktime Player/QuickTime Pro. Avec QuickTime X, Apple met enfin à disposition de tous les utilisateurs les fonctionnalités d'enregistrement et d'encodage autrefois réservées à la version payante.

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Le premier changement concerne donc l'interface, dont les couleurs sombres rappellent fortement l'interface de visualisation des vidéos de l'iPhone. Extrêmement minimaliste, celle-ci n'affiche ses contrôles et même sa bordure de fenêtre que lorsque le pointeur de la souris survole la vidéo, ou lorsque celle-ci est en pause. Dès que vous lancez la lecture, l'interface s'efface intégralement pour ne laisser que la vidéo, ce qui s'avère plutôt élégant et même naturel. Outre les contrôles de lecture, on remarque plusieurs boutons. Le premier permet d'afficher les chapitres (si la vidéo est chapitrée, évidemment) sous forme de vignettes disposées en mosaïque en mode fenêtré, ou horizontalement en mode plein écran.

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Le second nouveau bouton permet d'exporter les vidéos selon trois formats : iPhone/iPod, Apple TV ou ordinateur. Selon la vidéo lue, seules les possibilités rendant la vidéo moins volumineuse seront disponibles. Ainsi, si vous lisez une vidéo déjà au format iPod, vous ne pourrez pas la convertir dans une résolution supérieure pour AppleTV, mais simplement l'ajouter à la bibliothèque iTunes. Cette limitation a le mérite de ne pas perdre l'utilisateur dans des choix qui ne lui seraient pas forcément utiles, pourquoi pas ! D'autres options d'exportation incluent la publication de la vidéo sur votre galerie MobileMe ou vers YouTube. Une fonctionnalité d'élagage vient compléter les options d'exportation. Via un curseur très proche de celui proposé par l'iPhone 3G S ou iMovie 08/09, vous pourrez ainsi sélectionner une portion de la vidéo et la publier. On appréciera la réactivité du curseur, et plus généralement du scrubbing lors de la lecture.

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Dernière fonctionnalité intéressante du Quicktime Player nouveau : l'application permet l'enregistrement de l'écran. Si vous souhaitez effectuer une démonstration ou expliquer le fonctionnement d'une application à un de vos proches, vous pourrez ainsi capturer en un clic l'activité de votre écran. Deux réglages de qualité sont proposés, et vous aurez également la possibilité d'utiliser une entrée son ou le microphone intégré au Mac pour enregistrer un commentaire en direct. Il s'agit certes d'une fonctionnalité de niche, mais elle est plutôt bien implémentée, ne requiert aucune configuration et propose un résultat très correct en sortie. Tout comme QuickTime Pro, le lecteur permet également d'enregistrer de l'audio ou de la vidéo à partir de la webcam intégrée des Mac ou d'autres sources vidéo. On notera au passage que si l'enregistrement est limité à une source par défaut, il est possible de contourner cette limitation en débloquant des options cachées (l'application ne propose aucun panneau de préférences). Pour cela, vous pourrez télécharger l'application Quicktime X Preferences qui permet notamment de supprimer les coins arrondis de la fenêtre et surtout, d'activer la capture simultanée depuis plusieurs sources.

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En coulisse, QuickTime X fait entrer le vieillissant QuickTime dans l'ère moderne, proposant notamment un passage au 64 bits, une gestion optimisée du chargement de fichiers média et une prise en charge de l'accélération graphique (réservée aux utilisateurs de Geforce 9400M !). En réalité, à l'heure actuelle, QuickTime X est une technologie encore assez limitée. Le lecteur y a recours pour lire les fichiers tels que les formats MP4 et H264. Toutefois, le lecteur fera toujours à l'ancien QuickTime 7 (toujours présent sur le système) pour de nombreuses tâches. Par exemple, Quicktime X ne gère pas les plug-ins (tels que des codecs supplémentaires) et ne permet pas d'opérations de montage ou d'extraction d'une piste. Ainsi, lorsqu'on utilise un plug-in tel que Perian ou Flip4Mac, c'est Quicktime 7 (la technologie) qui entre en coulisses : l'analyse du Moniteur d'Activité révèle en effet un processus 32 bits.

En définitive, le nouveau lecteur est à la fois séduisant et frustrant : il s'agit clairement de la nouveauté « utilisateur » la plus aboutie de Snow Leopard et pourrait même nous inciter à utiliser à nouveau Quicktime Player comme lecteur vidéo par défaut. Une certaine frustration nous gagne néanmoins, car l'interface nous séduit tellement qu'on aurait aimé la voir à d'autres endroits du système, et notamment au niveau du lecteur DVD qui ne subit, quant à lui, absolument aucune amélioration. Du coup, il fait presque figure d'anomalie au sein de cette version « raffinée », en tant que seule application revue de fond en comble, y compris au niveau de l'interface. Étrange...

Safari 4.0

Safari 4 n'a pas attendu Snow Leopard pour pointer le bout de son nez. Le navigateur d'Apple est déjà sorti il y a quelques semaines pour les utilisateurs de Leopard, et propose quelques nouveautés dont l'intérêt peut être discutable, comme une page « Top Sites » affichant une mosaïque des sites les plus visités. L'idée est bonne, mais la mise en œuvre un peu lourde : l'effet « mur d'images » est peut-être de trop (Apple teste-t-elle une ergonomie tactile que l'on retrouverait, pourquoi pas, sur la fameuse iTablet ?), tout comme la visualisation des favoris en mode CoverFlow, dont on a un peu l'impression qu'Apple cherche à le caser à toutes les sauces. On admettra néanmoins que la fonctionnalité peut s'avérer intéressante pour l'historique : notre mémoire visuelle d'une page visitée est ainsi mise à contribution. À ce sujet, Safari 4 permet d'ailleurs de rechercher du contenu dans l'historique via Spotlight.

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Safari 4 offre néanmoins deux avantages technologiques dans sa version Snow Leopard. Le navigateur fonctionnera par défaut dans sa version 64 bits. Cela semble lui offrir un léger avantage au niveau des performances de son moteur Javascript (déjà très véloce dans sa version Leopard). L'écart est léger, environ 300 ms, mais significatif. L'autre ajout est l'isolement des plug-ins : si un module complémentaire tel que le plug-in Flash vient à planter, il n'entrainera pas le navigateur dans sa chute. Nous n'avons pas pu vérifier cette fonctionnalité lors de nos tests, mais on peut l'approcher des mesures similaires entreprises par Google avec Chrome sous Windows, dont chaque onglet est un processus indépendant. Si cela peut éviter des plantages intempestifs de tout le navigateur, pourquoi pas ! Gros point noir en revanche pour la recherche : non seulement il n'est toujours pas possible d'ajouter d'autres moteurs tels que Wikipedia, mais en plus, le seul choix disponible, entre Yahoo et Google, ne semble plus être de la partie. Conséquence de l'accord entre Yahoo et Microsoft ? Quoi qu'il en soit, Google sera désormais votre seule possibilité, une limitation plutôt ironique alors que Microsost intègre la prise en charge de nombreux moteurs au sein d'Internet Explorer... Finissons par un problème plutôt gênant : Snow Leopard, sans doute en raison de la date de « gel » de la version finale, incluait dans sa version 10.6.0 une version du plug-in Flash vulnérable à une faille de sécurité, et ceci même si on disposait précédemment de la version supérieure du lecteur. Heureusement, la version 10.6.1, sortie bien rapidement, a corrigé ce problème.

iChat, Aperçu : quelques améliorations

Si QuickTime et, dans une moindre mesure, Safari bénéficient d'une refonte, d'autres applications intégrées au système se voient également améliorées de manière plus modérée. Ainsi, iChat intègre quelques nouveautés mineures, concernant notamment le mode « iChat Theater », qui permet de partager des présentations. La résolution a été revue à la hausse (640x480) alors que la bande passante nécessaire pour une conversation vidéo en 640x480 passerait de 900 Kbps à 300 Kbps. L'application dispose également de multiples petites améliorations, mais la principale manque à l'appel : il est toujours impossible de dialoguer avec des utilisateurs autres que ceux de MobileMe ou AIM. Autrement dit, iChat ne sera toujours pas votre logiciel de conférence de prédilection à moins que la majorité de vos amis ne disposent d'un Mac.

« Aperçu », la visionneuse d'images et de documents PDF d'Apple s'enrichit quant à elle principalement de deux nouveautés mineures, mais pas inintéressantes. La première peut paraître gadget mais peut s'avérer pratique à l'usage : en ouvrant plusieurs documents PDF simultanément, ils sont placés dans la même fenêtre et disposés dans la barre affichant les prévisualisations des pages. Un clic permet de « déplier » les pages d'un document ou de les « ranger ». La seconde nouveauté concerne la détection des colonnes dans les documents PDF qui facilite leur sélection.

Snow Leopard : Exchange pris en charge nativement !

Un an après avoir permis aux iPhone et iPod Touch de se connecter à un serveur Exchange, Apple remet ça sur Mac avec Snow Leopard. Évidemment, la prise en charge d'Exchange sur un Mac n'est pas nouvelle : la version standard de Microsoft Office (hors version étudiant) le permettait déjà via l'application Entourage, sans compter la possibilité, depuis les Mac Intel, d'installer Outlook en virtualisation via VMWare Fusion ou Parallels Desktop. Néanmoins, il était impossible d'utiliser Exchange avec Mail, iCal et le carnet d'adresses de Mac OS X, et aussi incroyable que ça puisse paraître, alors que même Microsoft réserve cette possibilité aux utilisateurs d'Outlook, c'est tout à fait possible et même de manière relativement transparente.

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Précisons avant tout que la prise en charge ne concerne que la version 2007 d'Exchange Server. Si votre entreprise dispose d'un serveur antérieur, vous devrez vous en remettre aux solutions précitées. Dans le cas contraire, la connexion s'avère des plus simples puisqu'il vous suffit, depuis Mail, de créer un nouveau compte en entrant votre adresse mail et votre mot de passe. Mail vérifiera alors automatiquement s'il s'agit d'identifiants Exchange et configurera automatiquement, le cas échéant, votre boite aux lettres, vos calendriers sous iCal et vos contacts dans le carnet d'adresses. Ces informations n'écrasent pas vos contacts, calendriers et courriers existants. Attention cependant : si Mail gère effectivement Exchange, cette prise en charge n'inclut pas, contrairement à celle de l'iPhone, les données en « push », le compte Exchange sera uniquement intégré à la levée du courrier programmée par l'utilisateur, contrairement aux données MobileMe qui bénéficient, aujourd'hui, d'un « quasi push » vers un Mac. Dans tous les cas, cette prise en charge est déjà appréciable en soi, et assez bien intégrée au système. Peut-être un pas de plus pour le Mac en entreprise...

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Sécurité : cachez cet anti malware...

Bizarrement, si Apple s'avère très loquace pour exprimer avec fierté des gains de performance de 1,8 fois sur l'actualisation des icônes PDF ou l'éjection plus fiable des disques, la firme à la Pomme s'avère plus discrète concernant une nouvelle fonctionnalité : un outil de quarantaine pour les fichiers malveillants ! En réalité, cet outil plus que basique ne sert qu'à vous alerter de la présence d'un fichier réputé malveillant selon une liste noire qui sera actualisée via le module de mise à jour automatique (En même temps que les mises à jour de sécurité ou les versions mineures de Mac OS X ? À part ? Personne ne le sait). Celle-ci contient, pour la petite histoire, deux définitions à l'heure actuelle, correspondant aux deux chevaux de Troie les plus nocifs connus sous Mac OS X. Ce test n'est pas l'endroit pour ouvrir le débat sur la sécurité de Mac OS X. Le système est-il suffisamment sûr ? Bénéficie-t-il uniquement de sa faible part de marché ? Il est actuellement trop tôt pour le dire et les experts en sécurité sont divisés sur le sujet.

Quid des incompatibilités ?

Chaque nouvelle version de Mac OS X apporte son lot d'incompatibilités et Snow Leopard n'y fait pas exception. Dans l'ensemble, on note peu de problèmes avec la plupart des applications testées, d'Office 2008 à Skype en passant par Firefox, Adium, VLC, Toast ou encore les suites iWork et iLife. En revanche, plusieurs applications sont incompatibles, ou nécessitent quelques astuces pour fonctionner. Ainsi, Cyberduck, le gestionnaire FTP, ne fonctionne pas à l'heure où nous écrivons ces lignes, et il faudra donc lui préférer un autre client comme Filezilla. Certaines applications posent essentiellement problème avec les versions 64 bits des logiciels inclus dans Snow Leopard. C'est le cas des plug-ins pour Safari tels que Safari Adblock, qui nécessitera le redémarrage du navigateur en version 32 bits (ce qui est possible via les informations sur l'application dans le Finder). Le correcteur Antidote semble également poser des problèmes d'intégration avec les versions 64 bits de Safari ou Mail. Enfin, certains utilisateurs ont rencontré des problèmes avec des composants de Snow Leopard sur leurs machines, notamment des problèmes de blocage de la lecture dans le nouveau lecteur QuickTime, essentiellement avec des MacBook blancs de 2009. Des incompatibilités de pilotes existent enfin, notamment sur les disques durs Iomega ou sur les cartes sons externes M-Audio. Pour ces derniers, le constructeur (Avid) affirme travailler sur des pilotes Snow Leopard qui devraient être disponibles prochainement. Bref, comme toujours, à moins d'être un « early adopter » courageux, il ne sera pas déconseillé d'attendre la version 10.6.2, voire 10.6.3 pour éviter des mauvaises surprises, surtout si votre Mac est votre outil de travail.

Snow Leopard : du 64 bits pour tout le monde... ou presque

Les évolutions de Snow Leopard concernent de multiples optimisations apportées au système, mais également trois améliorations internes plus profondes. La première, abondamment mise en avant par Apple lors de la présentation du système, est la généralisation du 64 bits. Néanmoins, si cette prise en charge a tendance à être annoncée comme une solution miracle qui décuple la puissance de nos ordinateurs, il est important de s'y attarder, car les choses sont très loin d'être aussi simples qu'elles en ont l'air.

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Commençons par un petit historique du 64 bits dans Mac OS X, et par un détour via les deux API de développement sous Mac OS X que sont Carbon et Cocoa. Mac OS X a été conçu pour faciliter la transition depuis Mac OS « classic » pour les développeurs. Pour cela, il utilise traditionnellement deux types d'API. Les API Carbon étaient censées permettre la « conversion » facile d'une application classique à Mac OS X (certaines d'entre elles pouvaient même fonctionner sur Mac OS X et Mac OS 9). De nombreuses applications phares sont encore développées en Carbon. C'est le cas des logiciels Adobe (Photoshop, Illustrator...), d'iTunes ou de la suite Microsoft Office. Les applications Carbon sont réalisées en C++. L'autre API, Cocoa, est directement héritée de NextStep, l'ancêtre de Mac OS X, et permet un degré d'interaction supérieur avec le système, mais nécessite de réécrire intégralement les applications, car elles sont écrites en Objective C. Pourquoi évoquer ces API ? Tout simplement parce que Cocoa est la seule de ces deux API à permettre le développement d'applications 64 bits. La prise en charge des applications Cocoa 64 bits a été introduite avec Leopard, mais peu suivie dans les faits : l'intégralité des applications du système, ainsi que le noyau, étaient en 32 bits et les quelques éditeurs qui auraient pu y passer, comme Adobe avec Photoshop, ont choisi de retarder le passage au 64 Bits, et donc à Cocoa.

Avec Snow Leopard, la prise en charge du 64 bits est généralisée, du moins en théorie. La majorité des applications, du Finder à Safari en passant par Aperçu, iCal, Mail, iSync ou iChat (mais pas iTunes !), ont été réécrites en Cocoa 64 bits. En théorie, ce passage est censé apporter des améliorations de performances. En pratique, mesurer les améliorations de performances de l'affichage d'icônes dans le Finder ou de mise à jour d'un compte mail nous semble quelque peu dérisoire. La seconde amélioration est le passage du noyau en 64 bits, et c'est là que le bât blesse. En effet, d'une part, le système ne démarre pas avec ce noyau par défaut, et d'autre part, la compatibilité des Mac disposant d'un processeur 64 bits (c'est-à-dire tous ceux équipés ,au moins, d'un Core 2 Duo) avec ce noyau est très réduite. Le processeur ne suffit pas: il vous faudra également un EFI 64 bits. Étrangement, certaines machines répondant à ces exigences (processeur et EFI 64 bits) ne parviennent pas pour autant à lancer le noyau. En pratique seules machines compatibles sont les iMac de génération 8,1 et 9,1 (c'est-à-dire les avant-derniers et derniers modèles), les MacBook Pro 15 et 17 pouces à partir de la génération Penryn, les Mac Pro (et encore, les tout premiers sont équipés d'un EFI 32 bits) et les XServe, ces derniers étant même les seuls à démarrer par défaut avec le noyau 64 bits. Cette limitation n'est pas clairement explicitée par Apple, même dans les spécifications techniques de Snow Leopard sur la page dédiée de leur site où l'on se contente d'un message évasif : « La prise en charge 64 bits nécessite un Mac équipé d'un processeur 64 bits ».

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Que dire en pratique de cette limitation ? D'abord préciser qu'effectivement, il n'est pas nécessaire de démarrer le noyau 64 bits pour bénéficier d'applications 64 bits. La seconde nuance à apporter est le fait que ce fameux noyau 64 bits ne sera vraiment utile que pour gérer de très grandes quantités de mémoire vive, ce qui disqualifie de fait la plupart des Macs ne pouvant pas démarrer avec ce noyau : la plupart des MacBook et autres Mac Mini, ou les anciens MacBook Pro ne peuvent pas, de toute façon, gérer plus de 4 Go de mémoire vive. Même le meilleur MacBook Pro à l'heure actuelle ne gère pas plus de 8 Go.

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Précisons également que si vous faites partie des heureux élus, le noyau 64 bits de Snow Leopard sera davantage une source de tracas dans l'immédiat. L'architecture de Mac OS X est telle que le noyau 64 bits nécessite des pilotes 64 bits. Ainsi, vous rencontrerez rapidement des incompatibilités matérielles. Par exemple, sur une machine lancée avec le noyau 64 bits, Snow Leopard ne reconnaît pas une carte son FireWire Solo de M-Audio. De même, VMWare Fusion refusera de se lancer en 64 bits.

En définitive, et comme nous allons le voir avec les autres innovations technologiques de Snow Leopard, la prise en charge 64 bits est une belle évolution en théorie, mais tellement limitée à l'heure actuelle qu'il est difficile d'en évaluer le bénéfice exact. Dans tous les cas, seuls les utilisateurs pros en bénéficieraient vraiment dans l'immédiat pour des applications lourdes comme Photoshop, Final Cut ou Logic. À ceci près qu'à l'heure actuelle, ces trois applications sont, sur Mac OS X, uniquement disponibles en 32 bits. De plus, le flou entretenu à ce sujet par Apple est encore plus énervant que cette prise en charge chimérique du 64 bits. En lisant le discours marketing autour de Snow Leopard, on pourrait penser qu'il suffit d'un processeur 64 bits pour en profiter. Or, ça n'est pas le cas et il faut le savoir.

Grand Central Dispatch

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Autre amélioration « interne » apportée par Snow Leopard, Grand Central Dispatch est une technologie destinée à optimiser l'usage des configurations multi coeurs et/ou multi processeurs pour les applications. Concrètement, Grand Central se charge de gérer les diverses tâches « threads » au niveau du système d'exploitation, plutôt que de laisser cette tâche incomber aux applications elles-mêmes. Le principal problème des applications multi-coeurs actuelles serait de déterminer le nombre de threads nécessaires à l'exécution de leur tâche. Grand Central Dispatch attribue ceux ci en fonction du nombre de coeurs disponibles, ce qui permet, en théorie, de ne pas utiliser plus de threads qu'il est nécessaire, et donc de gérer le système de manière plus efficace. Sur le papier, c'est alléchant. Néanmoins, là encore le bénéfice pour l'utilisateur n'est pas immédiat. Si certaines applications intégrées à Mac OS X exploitent déjà Grand Central Dispatch, notamment QuickTime X, la technologie nécessite que les applications soient conçues pour l'utiliser. En clair, GCD ne sera d'aucunes utilité pour les applications gourmandes existantes et son efficacité reste donc à prouver à l'heure actuelle. À terme, c'est une évolution qui pourrait bénéficier à la quasi totalité des Mac compatibles avec Snow Leopard, puisque les Mac Intel sont presque tous double coeur, à l'exception d'une fournée de Mac Mini équipés d'un processeur Core Solo.

OpenCL

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Dernier apport technologique de Snow Leopard, OpenCL permet d'utiliser la carte graphique pour effectuer des tâches de calcul autres que du rendu 2D/3D, à la manière de CUDA. Ce type de technologie est déjà utilisé dans un certain nombre d'applications pour Windows, notamment dans le domaine du montage de la vidéo. Les bénéfices apportés peuvent être intéressants et accélérer considérablement l'encodage d'une séquence, par exemple. Apple a conçu OpenCL avec la collaboration d'Intel, NVIDIA et AMD, et a rendu son langage open source afin de permettre une adoption rapide. Autre élément qui peut favoriser son développement : le code OpenCL est exécutable à la fois sur des processeurs graphiques et des CPU. En clair, une application utilisant du code OpenCL détectera les processeurs disponibles et utilisera ce qu'il a sous la main : si l'application détecte une carte graphique compatible, elle la mettra à contribution. Dans le cas contraire, elle s'exécutera tout de même en utilisant exclusivement le processeur.

Il faut en effet préciser en outre que seules certaines cartes graphiques sont compatibles avec OpenCL. Du côté de chez NVIDIA, on annonce une dizaine de cartes compatibles : Geforce 9400M, 9600M GT, 8600M GT, GT 120, GT 130, GTX 285, 8800 GT, 8800 GS, Quadro FX 4800 et Quadro FX 5600. En ce qui concerne ATI, seules les Radeon 4850 et 4870 sont compatibles. Apple ayant balancé entre NVIDIA et AMD au cours des trois dernières années avant de se fixer sur le premier, un certain nombre de Mac Intel et notamment d'iMac se retrouveront exclus. En revanche, du côté des portables, on peut remonter jusqu'aux MacBook Pro de 2007, équipés d'une 8600 GT. Enfin, comme pour le 64 bits et Grand Central Dispatch, Open CL nécessite évidemment des applications conçues pour en bénéficier. Là encore, il s'agit d'un pari sur l'avenir. La technologie a l'air intéressante et sa distribution open source devrait inciter les éditeurs à l'utiliser. En revanche, aujourd'hui, elle n'apporte rien à l'utilisateur dans l'immédiat.

Tests de performance

Quel est le gain de performances apporté par Snow Leopard par rapport à son prédécesseur ? Avant de détailler les tests que nous avons menés, il nous semble important de rappeler que la plupart des améliorations promises par Snow Leopard nécessitent des applications spécialement réalisées de manière à en tirer profit. Si la plupart des tests effectués affichent, sans surprise, des écarts quasi nuls entre les deux systèmes, il nous a tout de même semblé intéressant de mener ces tests. La machine utilisée est un MacBook Pro « mi 2007 » équipé d'un Core2Duo 2,4 Ghz, de 2 Go de mémoire vive et d'un disque dur de 160 Go à 7200 tours minute. Les tests de copie de fichiers ont été réalisés entre le disque dur interne et un Passport WD de 320 Go. Tous les résultats ont été obtenus à partir d'une moyenne de 3 mesures.

Espace gagné après la mise à jour

Le gain de place gagné par l'installation de Snow Leopard a été au centre d'une mini polémique autour des chiffres réels. La raison ? Snow Leopard remplace la méthode de calcul de l'espace disque utilisée jusqu'ici (base 2) par la base 10 généralement utilisée par les fabricants de disque dur. Sans entrer dans les détails techniques, cela produit des chiffres sensiblement plus élevés, y compris dans l'espace total du disque. Il devient ainsi plus complexe d'évaluer l'espace gagné après l'installation de Snow Leopard. En réalité, si cela permet effectivement de « gonfler » les chiffres pour l'utilisateur peu averti, le gain de place, après conversion, est bien réel et significatif : entre 7 et 10 Go sur les machines testées.

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Espace disque disponible après installation (en Go)


Démarrage et arrêt du Mac

Le démarrage et l'arrêt du système favorise sensiblement Snow Leopard. L'écart n'est pas dramatique, mais dans les deux cas, on gagne 4 secondes : le démarrage passe de 38 secondes sous Leopard à 32 secondes, et l'arrêt, déjà véloce sous Leopard, est réduit de moitié. Les tests ont été mesurés entre l'apparition de l'écran blanc et celui de toutes les icones de la barre de menus pour le démarrage. Pour l'arrêt, la mesure a été réalisée entre le clic sur le bouton Eteindre et l'extinction effective.

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Temps de démarrage (gauche) et d'extinction (droite) de Mac OS X (en secondes)


Encodage audio et vidéo

Pour l'encodage d'un CD avec iTunes, nous avons choisi l'album Lights du groupe Archive, encodé avec le réglage standard, c'est à dire AAC 256k. Les tests ont été réalisés, dans les deux cas, avec iTunes 9.0. Les résultats sont très proches : le gain de 3 secondes mesuré avec Snow Leopard est insignifiant. Pour ce qui est de la vidéo, nous avons utilisé le DVD inclus au même album, d'une durée de 35 minutes. Nous l'avons encodé avec Handbrake 0.9.3 en utilisant le préréglage iPhone du logiciel. Là encore les résultats sont négligeables : on gagne 3 minutes en moyenne ! A quand une version utilisant OpenCL ?

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Durée d'encodage d'un CD sous iTunes en secondes (à gauche) et d'un DVD sous Handbrake (droite) en minutes


Rendu Cinebench

Cinebench est un outil de mesure basé sur le logiciel Cinema 4D. Le test consiste à effectuer un rendu de scène 3D, au bout duquel un score est attribué. Là encore les écarts sont très minimes : on note un léger avantage pour Leopard, mais il semble difficile d'en tirer la moindre conclusion.

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Calcul d'un rendu Cinebench R10 (le score le plus élevé est le meilleur)

Conclusion

Cela va sans doute vous paraître un peu cliché, mais il est difficile de conclure sur Mac OS X Snow Leopard. Que dire en définitive sur cette mise à jour, sans faire confiance aveuglément au discours teinté de marketing d'Apple, ni verser dans le troll de bas étage ? D'abord, évacuons les malentendus. L'installation de Snow Leopard ne va pas changer votre vie, et à part quelques applications qui semblent plus réactives, ainsi que quelques améliorations dans l'interface, il y a même fort à parier que votre première réaction sera, comme pour nous, celle d'une grande déception : « ah, la mise à jour est finie ? Et qu'est-ce qui a changé ? ». Nous ne sommes pas de vilains anti Apple : c'est la réaction que tous les utilisateurs de Mac de la rédaction ont eue après avoir installé le système. C'est également la réaction de certains blogueurs, pas franchement réputés pour leur haine de la Pomme. Quelque part, c'est presque normal : du nom du système qui conserve le mot « Leopard » au discours d'Apple depuis un an, si on n'avait pas encore compris que Snow Leopard n'était qu'une évolution de Mac OS X 10.5, on en a la preuve sur nos écrans. Pour autant, peut-on qualifier Snow Leopard de Service Pack ? La réponse, bien que pas évidente, est néanmoins négative.

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Le problème vient essentiellement du fait que les trois améliorations majeures, qui distinguent Snow Leopard d'un Service Pack Windows, n'offrent quasiment aucun bénéfice immédiat pour l'utilisateur. La prise en charge du 64 bits apporte peut être un léger gain de réactivité sur des applications telles que Safari ou le Finder, mais de réelles améliorations ne pourront être observées qu'avec l'utilisation d'une grande quantité de mémoire vive sur des applications exploitant de telles capacités, comme un Photoshop 64 bits par exemple (même si d'autres bénéfices, notamment dans le domaine de la sécurité, existent). En outre, la prise en charge intégrale du 64 bits, noyau inclus, est réservée à une minorité de Macbook Pro, Mac Pro et iMac. Le système démarre par défaut en 32 bits (ce qui n'empêche pas l'utilisation d'applications 64 bits) et le noyau refusera de se lancer sur tout Mac équipé d'un EFI 32 bits (c'est à dire la majorité des Mac Intel). Ces précisions sont importantes même si le noyau 64 bits ne sera pas indispensable pour la plupart de ces machines, et on ne peut pas franchement dire qu'Apple communique de manière transparente là dessus.

De même, Grand Central Dispatch et OpenCL sont, sur le papier, des technologies alléchantes qui promettent des applications gérant de manière plus efficace la puissance des cartes graphiques et les coeurs, de plus en plus nombreux, qui équipent les Mac (on imagine que les Mac quadri coeurs grand public ne sont pas loin). Toutefois, il s'agit à l'heure actuelle d'un pari sur l'avenir : GCD comme OpenCL nécessitent des applications spécialement conçues pour exploiter ces technologies. En clair, elles sont quasi inexistantes à l'heure actuelle, mis à part certains composants de Snow Leopard. En outre, OpenCL nécessite, là encore, une carte graphique compatible, ce qui n'est pas forcément évident : vous aurez plus de chance du côté de NVIDIA que d'ATI, dont seules les 4850 et 4870 sont prises en charge. En clair, cela signifie qu'une quantité non négligeable de modèles iMac équipés de cartes ATI n'en bénéficieront pas.

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Que reste-t-il alors ? De multiples mini améliorations apportées à divers aspects du système, et une nouvelle version, fort bienvenue, de Quicktime Player. Fidèle à sa tradition, Apple n'hésite pas à susciter l'enthousiasme sur des points aussi négligeables que l'éjection des disques ou la vitesse d'actualisation d'une icône PDF dans le Finder. N'ayons pas peur de dire que la plupart de ces évolutions nous laissent perplexes. D'autres modifient plus directement l'expérience utilisateur et sont très appréciables : l'intégration d'Exposé dans le Dock est sympathique et nous l'avons rapidement adopté. De même, les améliorations cosmétiques apportées au bureau et au Finder n'ont rien d'indispensable, mais permettent de prévisualiser encore plus rapidement des documents ou des séquences vidéo, ou de clarifier certaines opérations (on apprécie par exemple les icônes animées lors de leur réorganisation sur le bureau). Du côté de QuickTime, on saluera la fin de l'hypocrisie au niveau de QuickTime Pro, l'élégance et la réactivité de l'interface ainsi que les possibilités d'enregistrement et de réencodage des vidéos. Mais du coup, cette unique refonte d'application (sans évoquer Safari 4 qui existait déjà avant Snow Leopard) apparait bien isolée et laisse un goût de frustration : ce nouveau lecteur QuickTime est tellement agréable à utiliser qu'on aurait souhaité voir ce type d'amélioration sur d'autres composants du système.

Après tout, ce qu'on aime chez Apple, c'est l'innovation. Or, Snow Leopard ne vend pas d'innovation « visible ». Certes, on était prévenu, et le tarif relativement bas de Snow Leopard (29 euros pour les utilisateurs de Leopard) rend cette mise à jour peu coûteuse et, à défaut d'être incontournable, franchement conseillée. Vous bénéficierez d'un système mis à jour, prêt pour des innovations futures et, surtout, ni plus lent ni plus buggé que son prédécesseur, en tout cas sur notre machine de test où nous n'avons pas eu à constater de problème majeur. Plutôt une bonne affaire en somme. Néanmoins, à part vous dire que ça ne tuera pas votre Mac et que ça le préparera pour l'avenir, on aura du mal à faire preuve de plus d'enthousiasme. On préférera vous inciter à la patience, en attendant que les bugs et les incompatibilités de certains pilotes soient corrigés, et que les applications tirent vraiment parti des améliorations promises.

Mac OS X Snow Leopard

6

Les plus

  • Technologies intéressantes
  • Quelques améliorations bienvenues
  • Compatibilité Exchange
  • Gain de place sur le disque
  • Tarif relativement abordable

Les moins

  • Peu de nouveautés visibles
  • Compatibilité 64 bits peu claire
  • Quelques incompatibilités

0

Fonctionnalités7

Ergonomie8

Performances8

Compatibilité7




Télécharger Handbrake pour Windows.

Stéphane Ruscher

Spécialiste informatique

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Tombé dans un Amstrad CPC quand j'étais petit, je teste des logiciels, des Mac, des claviers, des souris ou des tablettes pour Clubic depuis 2005. J'aime aussi écouter du rock et de la musique élect...

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