Capital-risque : un rebond "inattendu" de 28,5% à la fin 2012

17 janvier 2013 à 16h20
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Souvent est pointée du doigt la capacité de la France à financer ses start-up. Malgré tout, le capital-risque a repris des couleurs sur la fin 2012. Mais la majorité des fonds proviennent de l'étranger.

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La situation de l'investissement en France n'est peut-être pas si désastreuse que ça. Ou du moins, pas autant que ce que les Pigeons révélaient le 9 janvier, au sujet des Business Angels : ces derniers auraient réduit leurs investissements de 30% au dernier trimestre 2012. Quid du capital-risque ? Selon le baromètre Capital Finance sur la même période, ces investissements ont fait état d'une « remarquable reprise » en fin d'année, avec une croissance de 28,5% comparé à 2011, soit 687,5 millions d'euros investis dans le pays.

Pour rappel, les fonds de capital-risque (appelés aussi venture capitalist, VC), se différencient des Business Angels (BA) notamment sur le fait qu'il ne s'agit pas d'un patrimoine personnel, et que les sommes engagées sont plus conséquentes : de 500 000 à plusieurs millions d'euros généralement dans le cas d'un VC, contre plutôt 5 000 à 300 000 euros pour les BA.

À la fin 2012, la reprise de l'activité de capital-risque semble d'autant plus frappante que les investissements s'étaient contractés de 22,6% l'année précédente, à 535 millions d'euros. L'étude rappelle que treize start-up françaises ont conclu des tours de table au-delà des 10 millions d'euros. Parmi les plus importants, le numérique est bien représenté avec six start-up dans le top 10, dont : Odyssey Music Group, soit Deezer (100 millions d'euros), Criteo (30 millions) ou encore Sigfox (10 millions d'euros).

Ces bons chiffres masquent toutefois une réalité : l'investissement français reste inférieur à celui venant de l'étranger. « Ces résultats s'expliquent principalement par l'intervention massive d'investisseurs russes, américains et japonais. La faiblesse des levées de fonds français, elle, semble à peine atténuée et continue de menacer le financement de l'innovation dans l'Hexagone », souligne l'auteur de l'étude.

Le capital-risque est rentable

Réputé beaucoup plus actif aux États-Unis, le capital-risque a atteint les 20,6 milliards de dollars en 2012, ce qui représente 10% de plus qu'en 2011, selon la National Venture Capital Association. Derrière ce chiffre il existe deux types de venture capitalists : d'un côté, cinq grands fonds qui pèsent 55% des capitaux levés et qui investissent partout dans le monde et de l'autre, des petits fonds spécialisés par niche.

En France, le capital-risque est certes moins développé, mais s'avère tout de même rentable pour un investisseur. Selon l'Association française des investisseurs pour la croissance (Afic), le taux de rendement du capital-investissement (soit le capital-risque ainsi que les autres phases de l'investissement) a atteint 8,5% ces dix dernières années, contre 0,2% pour l'indice CAC 40.

Cet argument peut expliquer en partie son attrait, alors que le monde de l'entrepreneuriat français se remet à peine des débats autour du projet de loi de finances 2013, lequel avait aligné l'impôt sur le capital sur celui du travail. Une mesure jugée dissuasive pour les capital-risqueurs et Business Angels : attirés par le rendement, ce sont souvent eux qui permettent aux jeunes pousses d'éclore.


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