Q Series Pro : le 1er SSD maison de Toshiba

01 juillet 2014 à 17h27
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Après un Q Series animé par un contrôleur Marvell, Toshiba étend sa gamme de SSD via un Q Series Pro qui fonctionne cette fois autour d'une puce maison. Toshiba devient ainsi l'égal de Samsung ou Intel, qui contrôlent l'ensemble de leur chaîne de production.

Le marché du SSD est en pleine mutation. Les regroupements stratégiques se multiplient, et certains, dans le domaine, ont pris une trajectoire intéressante. Toshiba notamment. Le nippon, qui ne fabriquait il y a de cela quelques temps que les puces de mémoire flash (comme SanDisk, Crucial ou encore Kingston), est désormais capable d'assumer seul la production de ses SSD, à l'instar d'Intel et surtout de Samsung.

Le Q Series Pro est en cela une première, car son prédécesseur, le Q Series, était encore équipé d'un contrôleur Marvell. À l'époque, Toshiba s'était contenté de travailler le firmware de la puce, comme le fait notamment Crucial. Mais cette fois, le TC358790XBG qu'abrite ce nouveau SSD est bel et bien produit par Toshiba. Voyons ce qu'il a dans le ventre.

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En apparence, rien ne change. Le Q Series Pro affiche le même format (2,5 pouces, 7 mm d'épaisseur) et la même coque, toujours aussi austère que le Q Series (même si cela n'est qu'un détail). L'intérieur du SSD est également sans surprise : Toshiba renouvelle l'utilisation massive de pads thermiques, que l'on retrouve sur l'ensemble des puces de ce Q Series Pro.

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Autre similitude entre les deux déclinaisons du Q Series de Toshiba : les puces de mémoire flash sont identiques. Les NAND MLC gravées en 19 nm et interfacées en Toggle 2.0 sont de nouveau de la partie. Leur nombre ne varie pas non plus : à capacité égale (256 Go), on retrouve 8 puces de 32 Go pour un espace disponible (après formatage) de 238 Go. Soit une réserve traditionnelle de 7% utilisée par les mécanismes visant à limiter l'usage des puces (over-provisioning) ou à remplacer l'une d'elles en cas de défaillance (garbage collection).

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Venons-en donc au seul élément qui distingue le Q Series du Q Series Pro, à savoir le contrôleur. On ne sait que peu de choses sur le TC358790XBG, mis à part qu'il ne nécessite pas de mémoire cache, caractéristique de la plupart des SSD fonctionnant à partir d'un contrôleur Marvell. On sait également, et c'est plus trivial, que cette puce est compatible avec l'interface SATA 6 Gpbs, qu'elle supporte le TRIM et prend en charge le support SMART. Contacté par nos soins, Toshiba nous a par ailleurs confirmé que son SSD n'assumait pas de chiffrement matériel de type AES. Étonnant pour un modèle qualifié de « pro ».

Quoi qu'il en soit, Toshiba ne semble pas avoir mis à profit, dans ce SSD, le rachat d'OCZ. Car tous les contrôleurs Indilinx, pourtant désormais propriété du japonais, gèrent le chiffrement AES. La synergie est donc simplement unilatérale : si OCZ utilise effectivement les NAND de sa maison-mère, cette dernière ne profite pas encore du fruit de son acquisition sur ses propres SSD.

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Le Q Series Pro est commercialisé en trois versions : 128, 256 et 512 Go. Et contrairement à la plupart des SSD du commerce, pour lesquels les déclinaisons de faible capacité sont sacrifiées du point de vue des performances en écriture, tous les Q Series Pro affichent des débits équivalents. Débits par ailleurs bien supérieurs (surtout en écriture) à ceux qu'autorisait le Q Series. Cette remarque ne s'applique en revanche pas aux nombres d'IOPS, qui stagnent quasiment sur ce nouveau SSD : le chiffre de 35 000 est probablement le plus faible du marché actuellement, parmi les SSD les plus récents.

Q Series vs Q Series Pro
 128 Go256 Go512 Go
 Q SeriesQ Series ProQ SeriesQ Series ProQ SeriesQ Series Pro
Lecture séquentielle (Mo/s)534554534554534554
Écriture séquentielle (Mo/s)471512482512482512
Lecture aléatoire 4 Ko (IOPS)80 00085 00090 00090 00090 00090 000
Écriture aléatoire 4 Ko (IOPS)35 00035 00035 00035 00035 00035 000


Les performances

Voilà pour la théorie. Dans les faits, qu'en est-il ? Nous avons mené notre série de tests habituelle pour évaluer les performances de notre Q Series Pro 256 Go et les avons comparées aux autres SSD du moment. Grâce tout d'abord à IOmeter, nous avons travaillé sur des secteurs et des fichiers de 4 Ko, avec des accès aléatoires à 100% (ce sont ceux qui sollicitent le plus le contrôleur), et selon 2 scénarios différents :
  • une activité comprenant 25% de lecture, 75% d'écriture ;
  • un protocole qui comprend 75% de lecture et seulement 25% d'écriture.
Chacun de ces tests a été mené jusqu'à remplissage total du SSD.


Ces deux tests mettent le Q Series Pro à mal, c'est le moins que l'on puisse dire. On sent bien ici les limitations du SSD de Toshiba en termes d'écriture de petits fichiers. Les latences observées sont également décevantes : ce sont parmi les pires de notre comparatif, notamment en écriture.

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De gauche à droite : le Toshiba Q Series Pro, le Crucial M550, le Samsung 840 Pro et le Vector 150 d'OCZ

Si les tests aléatoires de IOMeter ne plaisaient manifestement pas au SSD de Toshiba, les écritures et lectures séquentielles d'ATTO donnent un autre visage au Q Series Pro. Le SSD balbutie encore ses performances sous la barre des 4 Ko, mais il prend la première place une fois atteint ce cap. Ses performances en écriture sont remarquables.

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De gauche à droite : le Toshiba Q Series Pro, le Crucial M550, le Samsung 840 Pro et le Vector 150 d'OCZ

CrystalDiskMark combine pour sa part une partie de tests séquentiels (sur un fichier de 1 Go) et une partie de tests aléatoires, avec différents scénarios (lecture et écriture d'un fichier de 512, puis 4 Ko, et de plusieurs fichiers de 4 Ko simultanément). Si tout se passe bien en opérations séquentielles, cela se gâte dès lors que le logiciel tente des lectures et des écritures aléatoires sur de petits fichiers. On décèle de nouveau les faiblesses aperçues avec IOMeter.

Nous avons également effectué quelques tests pratiques, comme la décompression d'un fichier WinRAR de 1,85 Go contenant des fichiers de tailles diverses, comprises entre quelques Ko et plusieurs Mo.

Benchmark : 359-4011

Le Q Series Pro affiche les meilleurs résultats, devant les meilleurs SSD du moment comme le Vector 150 d'OCZ.

Des tests de transfert sont évidemment de la partie : 1 fichier de 3,9 Go pour voir comment se comportent nos SSD sur les données de taille importante, et 1 Go de petits fichiers compris entre 12 et 34 Ko pour observer leurs performances sur les données de petite taille. Ces tests sont effectués à l'aide d'un RAMDisk de 4 Go fonctionnant sur de la mémoire cadencée à 1 866 MHz.

Benchmark : 359-4015

Benchmark : 359-4013

Le SSD de Toshiba affiche des performances tout à fait louables, égalant ou approchant les Samsung 840 Pro, OCZ Vector 150 ou Crucial M550, que ce soit sur les petits ou les gros fichiers. Notez simplement que l'écriture de gros fichiers est légèrement en retrait par rapport au trio de tête (840 Pro, Vector 150 et Vertex 460).

Enfin, la copie proche, qui consiste à lire et écrire le même fichier, est une opération qui sollicite beaucoup le contrôleur : il convient de voir comment nos concurrents s'en sortent.

Benchmark : 359-4017

Fort de ses très bons débits en lecture comme en écriture, le Q Series Pro présente les meilleurs résultats sur ce test.

Notre avis

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Nous sommes partagés quant à ce Q Series Pro. Ce SSD affiche d'excellentes performances sur des tests séquentiels et en pratique, le dernier SSD de Toshiba se place parmi les meilleurs modèles actuels. Mieux, même le modèle 128 Go profite de ces bonnes prestations, du moins sur le papier (nous n'avons testé que la version 256 Go).

On apprécie également que le constructeur donne accès au téléchargement de NTI Echo, un logiciel qui vous permettra d'effectuer la migration de votre système depuis votre ancien SSD ou un disque dur. Notez enfin la présence d'un adaptateur 7-9 mm livré avec ce SSD.

En revanche, les performances en mode aléatoire jettent un doute quant aux capacités du Q Series Pro à répondre à tous les types de besoin, notamment... professionnels. En effet, les accès aléatoires aux petits fichiers sont précisément les opérations les plus courantes dans le cadre d'une utilisation dans un serveur, par exemple.

Il est par ailleurs très étonnant de voir qu'un SSD qualifié de « pro » est dénué de capacités de chiffrement, ou encore de condensateurs supplémentaires comme c'est le cas des Crucial MX100 ou Intel 730 Series.

De même, alors que les SSD haut de gamme de ses concurrents (840 Pro, 730 Series, Extreme II chez Sandisk notamment) bénéficient d'une garantie de 5 ans, Toshiba se contente d'assurer son Q Series Pro 3 ans.

Il manque également un adaptateur 2,5 vers 3,5 pouces, et surtout un logiciel de gestion comme le SSD Magician de Samsung ou la Toolbox d'OCZ. Toshiba nous a cependant assuré travailler sur le sujet.

Conclusion : à 80 euros la version 128 Go, 135 euros le modèle 256 Go et 220 euros la déclinaison 512 Go, il pâtit de la comparaison avec nombre d'autres SSD du marché. Seule la version 128 Go trouverait éventuellement grâce à nos yeux, puisque rares sont actuellement les modèles affichant des performances intéressantes en écriture sur cette capacité. Encore faudrait-il les vérifier.

Toshiba Q Series Pro

5

Les plus

  • Très bonnes performances en pratique
  • NTI Echo pour la migration

Les moins

  • Faiblesse en accès aléatoire
  • Prix trop élevé
  • Pas d'AES
  • Pas de toolbox

Performances synthétiques6

Performances pratiques9

Performances / prix6



Frédéric Cuvelier

Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement...

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Mes domaines de prédilection ? Les ordinateurs portables et les SSD ! Mais de temps à autre, je m'autorise quelques infidélités pour des boîtiers, des alimentations ou des solutions de refroidissement, tests dont je suis particulièrement friand. Je déteste l'expression "Le mieux est l'ennemi du bien" (notamment lorsqu'il s'agit de rendre mon PC silencieux), les livreurs qui arrivent sans bordereau et les coups de pieds de Polo sous le bureau. J'aime réussir mes photos-produit, améliorer les protocoles de test et cocher la case "Public" de notre interface d'édition. Féru de football, je m'essaie également à la photographie à mes heures perdues et ne recule jamais devant une petite partie de poker. Le tout saupoudré de beaucoup, beaucoup de musique.

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