Directive Copyright : Google réitère sa menace de supprimer Google Actu en Europe

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
24 janvier 2019 à 15h11
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Si les très discutés articles 11 et 13 de la directive européenne sur le droit d'auteur venaient à être finalement appliqués, Google pourrait retirer son service Google Actualités du Vieux Continent.

La réforme sur le droit d'auteur voulue par (une partie) de l'Union européenne ne passe vraiment pas chez Google. Le géant du Web compte examiner attentivement les dispositions de la directive copyright de l'Union européenne avant de décider de purement et simplement retirer, ou non, son agrégateur de news, Google Actualités, en Europe.

L'article 11 pourrait pousser Google à sacrifier son agrégateur

Si l'article 13 de la directive copyright dérange essentiellement YouTube (propriété de Google), qui devrait alors négocier des accords avec les titulaires de droits d'auteur et supprimer les contenus pour lesquels il n'y aurait pas d'accord de licence entre le créateur et la plateforme vidéo, l'article 11, lui, embête fortement Google pour sa branche actu.

Le texte adopté par le Parlement de l'Union européenne, mais qui ne fait pas encore l'objet d'un accord global entre les États membres et les institutions de la zone à cause d'une annulation de dernière minute du fameux « trilogue », menace l'avenir de Google Actualités en Europe. L'article 11 contraindrait Google (mais aussi les autres plateformes comme Facebook ou Apple) à rémunérer les médias lorsque Google Actualités diffuse des extraits d'articles, des photos ou des vidéos sur son service.

Même en cas d'adoption de la directive, l'UE pourrait procéder à des aménagements

Jennifer Bernal, responsable des politiques publiques de Google pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Afrique, indique à Bloomberg que « la société dispose de plusieurs options », et qu'« une décision de retrait dépendrait d'une lecture attentive des règles et serait prise à contrecœur », ajoute-t-elle.

L'avenir de Google Actu n'est pas encore scellé. Selon un responsable de l'UE, qui a tenu à conserver l'anonymat, les législateurs européens ne sont pas encore fixés sur les mots qui doivent être couverts par le droit d'auteur, ni sur la définition exacte des « extraits » qui apparaissent sur Google Actualités.

En Espagne, où Google Actualités n'est plus, les avis sont partagés

Le retrait de Google Actualités aurait-il de fâcheuses conséquences pour Google ? Pas d'impact financier direct en tout cas, puisque l'agrégateur ne rapporterait pas d'argent à la firme de Moutain View. En revanche, les nouvelles qui s'y trouvent incitent mécaniquement les utilisateurs mobiles à revenir sur le moteur de recherche qui, lui, génère des revenus publicitaires grâce aux requêtes.

Certains petits éditeurs pourraient peut-être souffrir du retrait du service. En Espagne, où Google Actualités a fermé depuis 2014 après l'adoption d'une loi semblable à l'article 11 de la directive copyright, les petits éditeurs auraient perdu environ 13 % de leur trafic, selon une étude de l'Association espagnole des éditeurs de publications périodiques, publiée en 2017. D'autres éditeurs affirment, eux, que le retrait de Google Actualités n'a pas eu d'impact significatif sur leurs visites.

À titre personnel, comment pourriez-vous réagir face au retrait de Google Actualités, si celui-ci venait à être effectif ?

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de CLUBIC. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM), pour écrire, interroger, filmer, monter et produire au quotidien. Des atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la prod' vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et Koh-Lanta :)

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Commentaires (5)

Yves21_haut
Quel bond en arrière… l’Europe que nous n’avons pas pu choisir… Celle qui nous a été obligée… Coupée de la réalité, elle décide de façon arbitraire… Et après ils s’étonnent que nous n’en voulons pas…
tvb
À titre personnel, comment pourriez-vous réagir face au retrait de Google Actualités, si celui-ci venait à être effectif ?<br /> vu la grosse merD… qu’elle est devenue sur l’app android (la précédente version était d’une efficacité impeccable, pourquoi ils ont tout changé?) je suis passé sur News de Microsoft.<br /> conclusion ils peuvent la fermer sans problème pour moi ils l’ont déjà tué.
avandoorine
Le problème est toujours le même les gros qui réclame vont pas avoir de soucis. Une perte de 10% pour un énorme journal sera peut être peu gênant, par contre pour de plus petits acteurs ca sera peut être un gros problème.
dfinit
Bien argumentée, bien construite articulation cause-effet. Bravo.<br /> C’est sur ce type de contenu que Google Actualités se base pour exister.<br /> Bon débarras.
Jy2ms
Quand on constate que souvent la qualité du choix des articles présents sur Google Actualités (news) est assez médiocre, que d’autres articles essentiels sont manquants, que les rubriques sont pour le moins relatives comme celle du « Divertissement » (anciennement « Culture ») qui comporte toujours au moins un article consacré à la famille Hallyday, on se dit que l’algorithme (puisque comme chacun sait Google ne fonctionne qu’avec des algorithmes) est fatigué et que l’on survivrait certainement à la fermeture de ce service. Je suis sûr en effet que l’on pourrait faire la même chose, même mieux, tout en acceptant de payer des droits aux éditeurs de presse pour l’exploitation de leurs contenus. Il suffirait 1) de trouver une société ayant une certaine indépendance d’esprit prête à relever le défi et 2) d’informer le public qu’il existe désormais un remplaçant à Google News. Évidemment, au début, les rémunérations ne pourraient pas être les mêmes que celles que devrait payer Google mais, si le site est performant et accueillant, il pourrait très vite monter en charge et alors Google comprendrait, mais trop tard, qu’il n’est pas le seul capable de faire de l’agrégation de news.
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