StopCovid : la CNIL donne son feu vert définitif, la balle est dans le camp des députés

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
02 juin 2020 à 17h45
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La commission considère que l'application respecte la protection des données, et ce dès sa conception. Désormais, il ne reste plus qu'à franchir l'étape du vote parlementaire pour valider son lancement définitif.

Alors que nous venons juste de vous dévoiler en images ce à quoi ressemblera l'application StopCovid, dont on rappelle que sa mise à disposition du grand public devrait être effective dès le 2 juin prochain, la CNIL a publié, ce mardi, son avis définitif sur l'application rendu le lundi 25 mai, en attendant le vote très attendu des parlementaires, prévu dès ce mercredi.

Pour la CNIL, StopCovid respecte le concept de protection des données

Saisie en urgence le 15 mai 2020 par le ministre des Solidarités et de la Santé Olivier Véran, la Commission nationale de l'informatique et des libertés s'est positivement prononcée sur le projet de décret relatif à l'application de suivi de contacts StopCovid.

Si l'autorité reconnaît de prime abord que « le fait d’instituer un dispositif qui enregistre automatiquement les cas contacts de ses utilisateurs constitue une atteinte à la vie privée qui n’est admissible qu’à certaines conditions » et qu'il y aura bien un traitement de données à caractère personnel, elle nuance rapidement son propos.

La CNIL précise donc que StopCovid respecte, « dès la conception », le concept de protection des données. Selon le gendarme des données, l'application de contact tracing ne débouchera pas sur la création d'une liste des personnes contaminées, mais seulement sur une liste de contacts, dont les données générées seront toutes « pseudonymisées », anonymisées par ailleurs, comme nous avons déjà eu l'occasion de le rappeler.

StopCovid logo

La commission adoube l'utilité de l'application au regard de la situation sanitaire

Le 26 avril dernier, la CNIL avait rendu un premier avis dans lequel elle avait invité le gouvernement à veiller au bien-fondé de l'application, à sa nécessité dans le cadre d'une politique sanitaire menée par l'État et à l'application de certaines mesures de sécurité. La commission a semble-t-il obtenu satisfaction sur ses différentes recommandations prodiguées. Surtout, elle s'est assurée que celle ou celui qui n'installera pas l'application ne souffre d'aucune conséquence juridique néfaste et qu'à l'inverse, aucun droit spécifique ne sera accordé à celle ou celui qui l'utilise, si ce n'est qu'elle ou il bénéficiera des propriétés strictes de l'outil.

« La CNIL estime que l’application peut être légalement déployée dès lors qu’elle apparaît être un instrument complémentaire du dispositif d’enquêtes sanitaires manuelles et qu’elle permet des alertes plus rapides en cas de contact avec une personne contaminée, y compris pour des contacts inconnus », déclare-t-elle.

La CNIL, qui a salué l'accès libre au code source de l'application et du serveur (et attend ainsi la mise à jour du décret pour définitivement valider ce point) ainsi que la volonté du gouvernement de finalement accorder un droit à l'effacement des données et un droit d'opposition, estime tout de même que l'utilité concrète et véritable de StopCovid devra être étudiée plus spécifiquement une fois l'application lancée. Enfin, concernant le caractère temporaire de l'application, la commission note que si sa durée est par défaut fixée à six mois à compter de la fin de l'état d'urgence sanitaire, et insiste qu'il doit s'agir là d'une durée maximale. La balle est désormais dans le camp des députés, qui doivent débattre puis voter sur le sujet mercredi 27 juin.

Source : Avis CNIL

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (7)

LAE
«&nbsp;Mais seulement sur une liste de contacts, dont les données générées seront toutes pseudonymisées, anonymisées donc&nbsp;» -&gt; pseudonyme != anonyme…<br /> Mais si vous aviez lu votre source correctement vous l’auriez remarqué
AlexLex14
«&nbsp;Anonymisées&nbsp;» vient compléter «&nbsp;pseudonymisées&nbsp;», car ce terme n’existe pas réellement, mais il a été employé par la CNIL. C’est juste de la forme, tout simplement.<br /> «&nbsp;Mais si vous aviez lu votre source correctement vous l’auriez remarqué &nbsp;» pas besoin d’être dénigrant donc surtout que bon, si tu lis l’article intégralement, tu comprendras que les 13 pages de l’avis ont été décortiquées
LAE
« Anonymisées » vient compléter « pseudonymisées », car ce terme n’existe pas réellement<br /> Bah faux… ces deux termes existent et ont un sens différent<br /> pas besoin d’être dénigrant donc surtout que bon, si tu lis l’article intégralement, tu comprendras que les 13 pages de l’avis ont été décortiquées <br /> Ils ont été décortiqué peut-être mais de manière grossière, ce commentaire n’a rien de dénigrant mais un peu de recherche sur les termes quand on veut faire du journalisme ça n’a jamais tué personne
AlexLex14
LAE:<br /> « Anonymisées » vient compléter « pseudonymisées », car ce terme n’existe pas réellement<br /> Bah faux… ces deux termes existent et ont un sens différent<br /> Je n’ai jamais dit que les deux termes étaient identiques l’ami.<br /> Ce qui crée la confusion, dans cette phrase, c’est la conjonction «&nbsp;donc&nbsp;», qui laisse à penser que les deux termes seraient similaires. Ça je te l’accorde volontiers. Conjonction que je viens de remplacer par la locution adverbiale «&nbsp;par ailleurs&nbsp;», c’est effectivement mieux. Autant pour moi du coup.<br /> Pour le reste, utilisation de pseudonymes (forme, fonctionnement, serveur etc.) et anonymat pour l’utilisateur, on en a déjà très largement parlé sur Clubic.<br /> Et sinon, que retiens-tu de cet avis de la CNIL ?
LAE
Okay peut-être que c’est effectivement un problème d’interprétation de ma part, merci pour l’explication/correction.<br /> Et sinon, que retiens-tu de cet avis de la CNIL ? <br /> Alors c’est la première fois que je m’attarde sur un document comme celui-ci, et je dois dire que je suis étonné de retrouvé autant de détails techniques(ce qui je pense est une très bonne chose). Au final je suis assez convaincu des choix effectués pour garantir le respect de la GDPR(ne serait-ce que sur la centralisation des datas qui je trouve est très complet).<br /> Maintenant, je ne comprend toujours pas pourquoi ils se sont obstiné avec leur protocole ROBERT… La solution proposé par Apple/Google semblait quand même être un gain de temps, d’argent et de complexité d’implémentation, mais je dois avouer que je ne me suis pas attardé sur les causes qui ont conduit à ce choix
AlexLex14
De nada, merci à toi de m’avoir fait prendre conscience de la petite maladresse dans le texte <br /> LAE:<br /> La solution proposé par Apple/Google semblait quand même être un gain de temps, d’argent et de complexité d’implémentation, mais je dois avouer que je ne me suis pas attardé sur les causes qui ont conduit à ce choix<br /> Hum… tu sais, il y a une première raison que l’on pourrait trouver toute simple et bateau : c’est avant tout une question politique, et là question était de savoir si on souhaitait adopter un protocole centralisé ou décentralisé.<br /> L’État ne veut pas «&nbsp;demander des données&nbsp;» à Google et Apple. Pourtant, des pays comme l’Allemagne ou la Lettonie (cette semaine à ont accepté l’alternative Google/Apple) ont accepté l’alternative Google/Apple, car c’est sur qu’elle facilitera l’adoption de l’appli et sa compatibilité.<br /> Et tu as raison sur le gain d’argent que ça aurait occasionné. Mais bon… le choix est fait
carinae
et puis ça ne fait pas de mal de se passer un peu de google and co… <br /> On verra dans le temps. Si Robert arrive a la hauteur de ce qu’il est censé faire sur le papier …ça ne pourrait qu’être une très bonne initiative … Il était temps qu’on se bouge un peu en Europe, surtout sur le médical…
AlexLex14
carinae:<br /> Il était temps qu’on se bouge un peu en Europe, surtout sur le médical…<br /> Ça je suis d’accord…<br /> Il faut juste espérer que derrière on assure au niveau sécurité.
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