Call Of Duty 2 : Infinity Ward remet le couvert

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
07 novembre 2005 à 16h30
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En regardant le CV de certains développeurs, on peut se demander ce qu'ils auraient fait si la Seconde Guerre Mondiale n'avait jamais eu lieu. Prenons l'exemple des petits gars de chez Infinity Ward qui ont débuté en faisant leurs premières armes (c'est le cas de le dire !) chez 2015. Travaillant pour le compte d'Electronic Arts, ils ont alors mis au point leur premier « pan, t'es mort », le célèbre Medal Of Honor, avant de partir pour créer un nouveau studio. Leur projet fondateur fut un véritable clone de ce jeu d'action, le non moins fameux Call Of Duty. Du coup et pour leur troisième titre, on est évidemment beaucoup moins étonné de les trouver une nouvelle fois empêtrés dans la Grande Guerre Patriotique comme on l'appelait du côté de Moscou... En route soldat, même quand il s'agit du second, l'appel du devoir n'attend pas !

C'était pas ma guerre...

Ces propos de Rambo, sûrement vrais pour l'immense majorité d'entre nous à peine nés lorsqu'Hitler a décidé de mettre à feu et à sang toute l'Europe, ne vont toutefois pas le rester bien longtemps. Comme ils l'avaient déjà fait avec Call Of Duty premier du nom, les concepteurs d'Infinity Ward ont effectivement décidé de nous refiler un petit échantillon de ce que les tailleurs avaient de mieux au cours des années 40. Ainsi, les trois grandes étapes de la campagne simple joueur de Call Of Duty 2 nous invitent à endosser, dans l'ordre, les uniformes russes, anglais et américains au cours de quelques-uns des épisodes les plus marquants du conflit. Les hostilités débutent par un très bref didacticiel dans lequel Vasili Koslov, notre alter ego soviétique, apprend très rapidement (moins de deux minutes chrono) à manier le pistolet, le fusil et les grenades, remplacées pour l'occasion par des solanum tuberosum ou (pour ceux qui n'ont pas appris le latin surtout pour ce que ça sert)... des patates. Hé oui, l'armée rouge était un peu à court d'équipement !

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Le début de la campagne est le prétexte à un didacticiel qu'une contre-attaque allemande a tôt fait de transformer en première mission

Cette « mission » est interrompue de manière un peu brutale par les amis « Fritz » qui ont décidé de lancer une contre-attaque de grande envergure alors que le camarade commissaire n'avait pas vraiment terminé sa leçon. Qu'à cela ne tienne, on attrape un fusil, quelques munitions et c'est reparti pour une joyeuse tranche de « moi vois, moi tue » à la sauce Stalingrad. Même au niveau de difficulté le plus élevé, les premières étapes de l'aventure sont relativement simples. Les Allemands tentent le siège de la ville et, les Soviétiques sont, eux, bien décidés à les en déloger. On prend d'assaut les positions de l'ennemi, celui-ci réplique par une contre-attaque plus ou moins ordonnée et on l'achève en détruisant ses blindés, voilà qui résume assez bien le quotidien de Vasili. De temps à autre, nous avons droit à quelques missions un peu plus originales comme cette traversée de tuyauterie, mais dans l'ensemble, le concept d'ailleurs déjà expérimenté sur Call Of Duty premier du nom est désarmant de simplicité.

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Pourtant, il n'y a rien à redire sur le travail d'Infinity Ward. Les niveaux sont superbement réalisés et d'un bout à l'autre de la mission, il n'y a pas le moindre temps mort. Bien sûr, il ne faut pas chercher « l'aventure » au sens vidéoludique du terme. Il n'y aura jamais une seule caisse à empiler, pas le moindre interrupteur à enclencher ou de générateur à faire sauter. Non, dans Call Of Duty 2 la réflexion ne va guère plus loin que le choix de l'arme ou l'utilisation d'une grenade. Dans certains cas, les développeurs ont tout de même permis de passer par différents chemins pour atteindre l'objectif, mais ces variations sont vraiment dérisoires. Le but d'Infinity Ward était de nous mettre tout de suite dans le bain, de nous jeter sous un véritable déluge de balles et de nous laisser respirer seulement la mission terminée... De ce point de vue, il n'y a pas tromperie sur la marchandise et on peut dire que le contrat est parfaitement rempli pour le développeur américain qui nous offre l'un des FPS les plus rythmé jamais vu.

Si la rythmique est donc absolument irréprochable, il y a tout de même quelques petits « couacs » sur la partition d'Infinity Ward et le plus important concerne sans doute le réalisme du jeu. Pour parvenir à maintenir le joueur sous pression, les développeurs ont effectivement été contraint de faire quelques concessions et la plus remarquable d'entre elles concerne la disparition de la jauge d'énergie. En réalité, on ne perd pas de point de vie dans Call Of Duty 2. Si le joueur ingère trop de plomb (un excellent remède contre les carries), son personnage ralenti, l'affichage devient flou et le rouge envahit l'image. Un message « vous êtes blessé » apparaît alors à l'écran et à moins de trouver rapidement un abri, c'est la mort. Jusque là, le système n'est pas idiot et reflète d'ailleurs sûrement mieux la réalité qu'une barre de vie bien aseptisée. Seulement voilà, quelques secondes à l'abri suffisent pour que le personnage soit comme neuf ! Pas besoin de médecins, ni de trousses de soins, il lui suffit de quelques secondes de repos pour redevenir une machine à tuer... Le réalisme en prend un sacré coup !

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Bataille de chars, tirs antiaériens ou « promenade » en halftrack sont autant de plaisirs simples pour entrecouper les séquences plus classiques


Du devoir à la pelle !

Ce n'est toutefois pas le seul problème et après quelques dizaines de minutes, le système dévoile une autre faiblesse : le joueur ne se soucie plus vraiment d'être touché. Tant qu'on ne s'aventure pas seul contre dix Allemands, notre personnage a toutes les chances de trouver un petit coin pour se reposer. Résultat, on fonce bien souvent tête baissée afin de trouver un emplacement protégé. Il suffit d'analyser rapidement la situation et de trouver quelques haltes où on pourra recharger les Batteries entre deux séquences « défouraillage »... Cette fois, c'est la durée de vie qui en prend un coup et ce n'est pas le système de sauvegarde automatique qui vient arranger les choses. Infinity Ward ne permet effectivement pas aux joueurs de sauver leur position quand ils le souhaitent. En lieu et place de ce procédé très classique, les développeurs ont mis au point un système automatique qui sauvegarde très très régulièrement. Du coup, la mort est encore moins un problème : le plus souvent, le jeu ne nous fait reprendre qu'une trentaine de secondes plus tôt dans la partie !

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L'un dans l'autre, ces deux défauts rendent le jeu un peu trop court pour les habitués du FPS qui le termineront en moins de dix heures au niveau le plus difficile ! Heureusement que ces dix heures seront parmi les plus intenses jamais vues dans un FPS. Après la partie soviétique avec sa reconstitution de la bataille de Stalingrad, les développeurs nous invitent à découvrir le sable chaud de l'Afrique du Nord dans les rangs de l'armée de Sa Très Gracieuse Majesté. Il nous faut alors affronter l'Afrika Korps d'Erwinn Rommel alternant séquences dans le désert et mission dans des villes assez labyrinthiques. Ici, une bataille de chars vient apporter la petite touche de dépaysement alors que dans la troisième partie du jeu, la campagne américaine, on doit une nouvelle fois revivre le débarquement de Normandie. La séquence n'est pas aussi impressionnante que dans Medal Of Honor, mais cela fonctionne tout de même très bien, d'autant que la suite des événements vaut son pesant de camembert... la cacahuète ne faisant pas trop « bocage normand ».

Nous avons également droit à d'intéressants raids nocturnes et pour couronner le tout, il est important de signaler les progrès de l'intelligence artificielle. Non, ne rêvez pas, les ennemis sont toujours imbéciles, mais de votre côté les « petits copains » sont nettement plus efficaces et, du coup, le jeu prend une dimension plus intéressante. On a davantage l'impression d'appartenir à une escouade qui avance sur le champ de bataille que d'être la réincarnation de John McLane. Ces compagnons d'infortune parlent régulièrement pour indiquer tel ou tel ennemi, donner quelques conseils ou simplement signaler leur progression. Ils sont également capables de se battre et n'attendent pas bêtement votre coup de mitraillette salvateur pour avancer vers la nouvelle position. Dans certains cas, ils élimineront d'ailleurs d'eux-mêmes la résistance adverse accomplissant presque tout seuls l'objectif de la sous-mission... Pour un peu, on finirait pas les prendre pour les partenaires humains d'une partie multijoueurs !

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Même si elle n'est sans doute pas au niveau des meilleures, la réalisation de Call Of Duty 2 est déjà une belle réussite

Évidemment, j'exagère un petit peu et même si l'illusion est bien meilleure que d'habitude, ce n'est pas encore aujourd'hui que ces personnages scriptés remplaceront de véritables joueurs. J'espère au passage que vous aurez tous noté avec quelle maestria (avec qui ? Non, rien laissez tomber), je suis passé à la description du mode multijoueurs. Ce dernier n'est d'ailleurs pas bien compliqué à détailler tant son contenu s'avère classique. En plus de reconduire les modes les plus traditionnels (deathmatch, team deathmatch, capture the flag) et celui imaginé pour Call Of Duty (recherche et destruction), Infinity Ward en a conçu un nouveau, le mode QG. Il s'agit d'un mode très simple où deux équipes se battent pour un point de contrôle. Celle qui le détient augmente son score en le défendant, mais est limitée au niveau des respawns (réapparition d'un joueur mort au combat). Nous manquons évidemment de recul pour juger dès maintenant du mode multijoueurs, mais le succès du premier volet, encore très joué aujourd'hui, permet d'être confiant.

Conclusion

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Rompu à l'exercice, Infinity Ward nous offre ici un jeu d'action parfaitement calibré. L'originalité n'est bien sûr pas vraiment de mise et on ne peut pas dire que ce Call Of Duty 2 surprendra ceux qui ont déjà joué au premier volet ou à tout autre titre de la série Medal Of Honor. Pour autant, les trois étapes de la campagne solo sont très prenantes. L'ambiance est remarquablement rendue et les missions ne nous laissent pas souffler une seule seconde de leur lancement à leur conclusion. Le moteur graphique, fait maison par Infinity Ward, n'est sans doute pas au niveau des ténors du genre, mais il reste suffisamment riche de détails pour plonger le joueur dans la bataille et le réalisme des panaches de fumés ou autres fumigènes confère à l'ensemble un cachet tout particulier.

La mise en place d'un système de dégâts extrêmement simplifié est une drôle d'idée qui en fiche un sérieux coup au réalisme, mais contribue finalement à rendre le jeu encore plus rythmé et immersif. On ne sera donc pas trop critique à l'égard d'Infinity Ward qui termine d'ailleurs avec un mode multijoueurs de qualité. Là encore, l'originalité n'est pas vraiment au rendez-vous, mais on prend plaisir à souder et se faire dessouder (à moins que ce ne soit l'inverse) en réseau local comme sur Internet. Call Of Duty 2 ne révolutionne donc pas le genre, il est parfois un peu répétitif, souvent bien bourrin et jamais novateur, mais la dose d'action nerveuse qu'il propose devrait vous scotcher à votre clavier pendant un bon moment, à moins bien sûr... d'être allergique au genre !

Call Of Duty 2

6

Les plus

  • La guerre vue de l'intérieur
  • Des coéquipiers enfin compétents
  • Un mode multijoueurs très dynamique
  • Superbes effets de fumée

Les moins

  • Durée de vie solo vraiment trop faible
  • Bien peu de nouveautés
  • Réalisme mis entre parenthèses (soins...)

0

Réalisation7

Prise en main9

Durée de vie6


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Nerces

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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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