Macrovision répond à Steve Jobs : oui aux DRM

19 février 2007 à 17h02
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Abordée en détails lors de l'édition 2007 du Midem, la question des DRM est désormais débattue sur la place publique, à grands renforts de déclaration fracassantes et de lettres ouvertes, dans un bal initié par la tribune de Steve Jobs, le charismatique patron d'Apple. Aujourd'hui, c'est Fred Amoroso, le PDG de Macrovision, éditeur spécialisé dans la protection de contenus numériques contre la copie, qui alimente la controverse, dans une lettre ouverte, « A Steve Jobs et à l'industrie du divertissement ». Non sans une pointe d'ironie, Fred Amoroso commence par remercier Steve Jobs d'avoir osé cette tribune quelque peu provocante, puis s'attelle à répondre aux arguments généralement avancés par les détracteurs des DRM au sein de l'univers de la musique.

En premier point, il rappelle que la question des DRM (Digital Rights Management) ne se cantonne pas à la seule sphère musicale, et qu'il n'est donc pas correct de focaliser la discussion sur les rapports qu'elle entretient avec la musique. Il explique ensuite comment les mesures techniques de protection peuvent être perçues comme conférant une valeur ajoutée aux contenus numériques, et non comme un frein à leur déploiement légal.

« Je pense que le piratage survient le plus souvent parce que les technologies disponibles aujourd'hui n'ont pas encore été suffisamment déployées pour que les contenus légaux, protégés par DRM, soient aussi accessibles et commodes que les contenus illégaux et non protégés pour les consommateurs ». Autrement dit, il faudrait utiliser les DRM pour développer les moyens d'accès aux contenus, et ne pas juste les utiliser pour verrouiller l'existant. De la même façon, les DRM doivent permettre d'enrichir l'offre, pour proposer des tarifs avantageux à celui qui ne souhaite qu'une simple consultation d'un contenu, sans pour autant fermer la voie à ceux qui souhaitent acquérir de façon définitive ce même contenu.

Amoroso réaffirme donc son soutien aux DRM, en expliquant qu'ils contribueront de façon certaine au développement de la vente de contenus dématérialisés. Constituant un « important ingrédient », dont dépend le succès du marché numérique, ils sont le seul moyen de prémunir efficacement les ayant-droits d'une oeuvre des risques de sa diffusion numérique. Il estime enfin que l'interopérabilité est l'une des clés pour que le consommateur accepte sans sourciller de se plier aux contraintes des mesures techniques de protection.

« S'engager pour des DRM transparents, interopérables et raisonnables permettrait de combler le fossé entre les consommateurs et les ayant-droits, éliminer la confusion, et favoriser la sortie de nouveaux contenus à haute valeur ajoutée dans l'univers du numérique, afin de donner le coup d'envoi à une nouvelle ère du divertissement », explique encore Amoroso. Comme d'autres acteurs du secteur, le PDG de Macrovision estime que les DRM doivent permettre de mettre en place une rémunération « à l'usage » de la musique.
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