Google lâche du lest sur le cœur de Chromium pour des forks plus innovants

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
24 novembre 2020 à 11h56
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Google chrome ban

Pour son projet open source Chromium, Google relâche un peu son contrôle et entend permettre aux éditeurs de navigateurs tiers d'être plus créatifs tout en disposant de leurs propres fonctionnalités.

Opera, Brave, Vivaldi, Yandex, mais aussi Edge, Epic ou Torch… On ne compte plus le nombre de navigateurs articulés autour de Chromium. Il faut dire que la plateforme est stable, rapide et performante tout en respectant les standards du Web.

Vers des navigateurs Chromium plus indépendants

Jusqu'à présent, les ingénieurs de Google avaient le dernier mot pour accepter ou rejeter l'implémentation de fonctionnalités majeures au sein de Chromium. Mais à l'occasion de la conférence BlinkOn, qui s'est déroulée la semaine dernière, le géant californien a annoncé un changement de gouvernance visant à apporter davantage de flexibilité.

Selon Cnet US, qui rapporte l'information, la société permettra aux navigateurs tiers d'accueillir leurs propres fonctionnalités, même si ces dernières ne sont pas intégrées au sein de Google Chrome. Le navigateur de Google ne sera donc plus privilégié.

Parmi ces fonctionnalités, on retrouve notamment les interfaces de StorageAccess permettant de déterminer la manière dont les sites stockent et récupèrent certains types de données.

Par ailleurs, Google permet désormais aux éditeurs tiers de faire usage de son système de développement logiciel baptisé Goma. Alors que le processus de compilation était jusqu'à présent très chronophage, Goma permet aux éditeurs de s'appuyer sur les serveurs de Google pour tester rapidement des fonctionnalités expérimentales.

La participation externe en hausse

Puisque Chromium est un projet open source et largement utilisé, Google n'est bien entendu pas la seule société à contribuer au projet. Et la participation des éditeurs tiers est en hausse. On retrouve ainsi les entreprises Samsung, Opera, Intel, mais aussi LGE, ARM, Yandex ou Igalia.

Pour son navigateur Edge, Microsoft compte bien revenir dans la course. La firme de Redmond est d'ailleurs l'un des plus gros contributeurs à Chromium en dehors de Google, en cumulant 35 % des contributions. Sur ces douze derniers mois, 161 développeurs de Microsoft ont effectué 1 835 modifications au sein du répertoire de Chromium. Depuis son arrivée en 2018, la firme de Redmond a cumulé 4 443 changements.

En assouplissant les règles de gouvernance et en lâchant du lest sur le projet Chromium, Google pourrait dynamiser de nouveau le marché des navigateurs. Pour la filiale d'Alphabet, l'enjeu consiste surtout à déployer au maximum un Web toujours plus moderne afin d'être en mesure de développer des applications plus riches pouvant un jour supplanter les applications natives.

Selon les derniers chiffres de StatCounter, Google Chrome aurait à ce jour 66 % de parts de marché toutes plateformes confondues et 70 % sur PC et Mac.

Source : Cnet US

Guillaume Belfiore

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Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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Commentaires (2)

mcbenny
Si davantage de variété se fait jour entre des navigateurs basés sur le même coeur, tout le monde va être content : les éditeurs tiers vont implémenter leurs idées, chacun dans son coin, rendre les navigateurs un peu plus différents les uns des autres. Très bien.<br /> Je ne peux pas m’empêcher de penser que si les navigateurs se différencient, les sites webs vons expérimenter de nouvelles choses, mais le support étant fragmenté, ils vont bien vite revenir à ce qui est «&nbsp;universellement&nbsp;» supporté, et notamment à ce qui est supporté par le plus grand nombre, et donc par Chrome.<br /> Donc la fragmentation des navigateurs profite à Chrome.<br /> Je suis vicieux, je sais.
ullbach
Chromium est lui même basé sur blink, un fork de webkit, lui-même forké de khtml (kde, linux)<br /> Le projet prend sa source dans le monde linux/open source<br /> La problématique ressemble un peu à android, on a un projet open source mais trop centralisé autour d’une société<br /> Safari est toujours basé sur webkit, d’autres navigateurs auraient pu en faire de même au lieu de passer sous chromium et donc de plus dépendre des décisions d’alphabet<br /> Le manque de diversité des navigateurs est un problématique car il s’agit d’un logiciel universel. Et c’est moins fun aussi
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