Et voici le distributeur automatique de viande

02 mars 2016 à 15h02
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Dans le 11e arrondissement de Paris, non loin des étals d'un primeur et d'un fromager, un gros rectangle de métal rouge et blanc, annonçant un « boucher basque à toute heure » a fait son apparition le 8 février.

Loin de proposer comme à l'accoutumée des cafés et autres chips, ce distributeur automatique se présente comme une extension de l'« Ami Txulette », la boucherie du quartier. Il permet aux carnivores noctambules ou aux flâneurs du dimanche de se procurer côtes de porc, faux-filets et autres saucisses au gré de leurs envies.

« L'objectif était de pouvoir offrir de bons produits à toute heure », explique Florence Pouzol, propriétaire de l'établissement. « Passé une certaine heure à Paris, l'offre de nourriture se limite souvent aux fastfood ou aux kebabs », dit-elle.

Service ce proximité

La machine, qui propose une quinzaine de produits - les meilleures ventes de la boucherie mais aussi oeufs ou sauces d'accompagnement - « offre un service supplémentaire à nos clients et aux personnes de passage - un hôtel et le métro sont juste à côté », pouvant attirer ainsi une nouvelle clientèle, explique la propriétaire.

Les tarifs sont au maximum 30 centimes d'euros plus chers qu'en boutique. La différence est imputable à « la nécessité d'absorber les frais liés à l'achat de la machine (20 000 euros) et à la mise en barquette » des produits.


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Ce genre de distributeur permet aux commerçants de générer des ventes additionnelles en-dehors de leurs horaires d'ouverture - Crédit : Cook-Innov.


Les premiers résultats sont encourageants. « On s'était fixé un objectifs de 30 euros de ventes additionnelles par jour, et on a déjà 5 jours d'avance », se réjouit Florence Pouzol.

Grâce à ces distributeurs, on peut « allier l'artisanal et les produits traditionnels aux méthodes de vente modernes », et répondre aux envies des Français attachés à l'achat à toute heure depuis l'explosion du commerce électronique, fait-elle valoir.

Nouvelle façon de consommer

Du côté de la Navsa, fédération professionnelle de la distribution automatique, on reconnait que si ces appareils restent rares en France (cinq distributeurs de viande recensés dans tout le pays), « l'idée est intéressante et peut être un potentiel de développement ».

La pratique est en revanche déjà répandue dans d'autres pays européens comme l'Allemagne. Dans l'Hexagone, le concept a d'abord éclos dans les campagnes, où des agriculteurs souhaitaient vendre leurs produits en direct, sans ouvrir un magasin.

Légumes, oeufs, fromages, les nouvelles générations de distributeurs permettent de vendre quasiment de tout, grâce à des systèmes de contrôle de la température. Filbing Distribution, spécialiste de la vente en casiers réfrigérés lancé en 2008, revendique aujourd'hui 207 distributeurs automatiques fermiers.

Petits commerce : menace ou opportunité ?

Les automates commencent à séduire également les petits commerces en ville, comme les boulangers, les fleuristes ou même certains restaurateurs. Leur objectif est de satisfaire la clientèle à toute heure du jour et de la nuit sans mobiliser de personnel, et susciter des achats d'impulsion.

« Ces machines ne sont pas destinées à remplacer le commerce de proximité, où le contact et le conseil restent primordiaux », souligne Mme Pouzol. Mais certains voient dans la distribution automatique un nouveau modèle de vente à part entière.

« Au bout du champ » propose ainsi de faire ses courses de produits frais et locaux dans des points de ventes équipés uniquement de casiers automatiques, après avoir passé commande sur Internet. Créée en 2014, l'enseigne compte déjà trois points de retrait.

La multiplication des commerces en zones de transit (gares, stations de métro) pourrait aussi favoriser le développement des commerces automatisés, moins exigeants en place.

Cependant, les expériences d'épiceries 100% automatiques, comme « Petit Casino 24 » (groupe Casino) en 1998, n'ont finalement pas eu le succès attendu. L'entreprise Yatoo Partoo, qui a compté jusqu'à 100 "magasins-robot" en France, n'en compte plus que cinq, faute d'un retour sur investissement suffisant.


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