Sony QX10 : le module photo autonome pour smartphone

24 septembre 2013 à 17h17
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Sony QX10

Annoncé lors de l'IFA après une vague de rumeurs insistantes, le QX10 se propose de dépoussiérer la pratique de la photo sur smartphone d'une manière bien particulière. Sony a en effet imaginé un appareil d'imagerie autonome, de la taille d'un petit objectif, qui regroupe zoom optique 10X, capteur 18,2 MPix, batterie et stockage. Mais pas d'écran, puisque ce sera le smartphone (Android ou iOS) qui servira d'interface de pilotage. Une approche modulaire différente de la conception tout intégrée d'un Galaxy S4 Zoom : ici on ne converge pas, on cohabite. En bonne intelligence ?

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Le Sony QX10 seul et attaché à un iPhone 4


Sony DSC-QX10
Caractéristiques photo
Pixels réels / résolution max18,2 Mpix / 4 896 x 3 672 pixels
Capteur - tailleCMOS rétro-exposé Exmor R - 1/2,3''
Zoom25 - 250 mm (10 X)
Ouvertures max / stab
f3,3 - f5,9 / optique
Ecran
Non
Sensibilités
100 à 1 600 ISO (mode P)
100 à 12 800 ISO (mode Auto Supérieur)
Obturateur
4 s - 1/1 600 s
Macro
5 cm
Portée du flash
Pas de flash
GPS / Format RAW
Non / Non
Stockage
microSD, microSDHC, microSDXC, Memory Stick Micro
Connectique / connectivitémicro USB / Wi-Fi et NFC
Autonomie annoncée220 photos
Dimensions62,4 x 61,8 x 33,3 mm
Poids104 g (136 g avec l'adaptateur)
AlimentationBatterie Li-ion 600 mAh
Caractéristiques vidéo
Qualité max1 440 x 1 080 en 30 im/s (12 Mbps)
Conteneur - codecMP4 - H.264/AVC
SonStéréo
Zoom / AF pendant vidéoOui / Oui
Vidéo stabiliséeOui, optique


Le concept, la cible[/anchor]

Le QX10 de Sony n'est pas une focale fixe en monture E pour les hybrides NEX de la marque mais bien un appareil photo autonome. Enfin, autonome... à l'aveuglette. Parce que pour savoir comment on cadre ou pour accéder aux réglages, même sommaires, il faut former un tandem avec son smartphone, en Wi-Fi. Lequel apportera l'écran qui manque au QX10 et l'interface photo via l'application Playmemories Mobile. Le QX10 doit donc être considéré comme un accessoire pour smartphone qui peut éventuellement fonctionner tout seul et non pas l'inverse. A l'intérieur, rien de bien nouveau : les composants sont calqués sur ceux de compacts comme les WX100 et WX300 (ce dernier dispose d'un zoom 20X, deux fois plus ample). La force du concept en revanche, c'est de s'adapter à n'importe quel smartphone Android ou iOS. Du moins en théorie, comme nous le verrons plus loin.

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Le réseau sera alors mémorisé pour les futures utilisations. Une fois la communication établie, soit on accroche le QX10 au smartphone en déployant la pince à ressorts de l'adaptateur fourni (jusqu'à 7,5 cm de large), soit on dispose de la coque qui va bien avec monture intégrée pour Xperia (SPA-ACX2 pour Xperia ou SPA-ACX1 pour Xperia Z), soit encore on utilise le QX10 en appareil distant (tenu à bout de bras, posé sur trépied, etc.). Nous avons pu mesurer lors de nos tests une portée maximum de 10 à 12 mètres, dans une longue coursive.
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Le QX10 à l'usage[/anchor]

Si les perspectives offertes par le QX10 sont alléchantes, dans la pratique nous nous heurtons à de multiples obstacles. D'abord la prise en main laisse à redire. Sur les smartphones utilisés pour nos tests, iPhone 4 et LG Optimus G Pro (E986), l'ensemble formé est toujours fortement déséquilibré par les 136 g du QX10 (avec l'adaptateur) et délicat à tenir. Les gabarits sont pourtant bien différents (3,5 pouces et 138 g versus 5,5 pouces et 172 g). Mais le caractère filiforme des smartphones modernes n'offre sans surprise pas le confort d'une poignée, même minime. Et sur le G2 de LG, la fixation des pattes se complique, puisqu'il faut éviter les trois touches latérales qui occupent plus de la moitié de la hauteur du téléphone. Par ailleurs le format du QX10, ténu mais en bloc, s'avère nettement moins pratique que celui ultra plat d'un WX300 (même châssis que le WX100 que nous avons testé). Le QX10 doit être transporté dans un sac, ou une poche ample de veste, mais pas dans une poche de pantalon.

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Ensuite, le QX10 est lent, voire inutilisable sur un téléphone d'ancienne génération comme un iPhone 4. D'abord, il y a le démarrage. Sur l'iPhone 4, comptez environ 37 secondes entre le moment où on met en route le QX10 et le premier déclenchement possible depuis l'écran du smartphone, avec entre-temps la recherche du réseau Wi-Fi, la connexion audit réseau, le lancement de l'application jusqu'à ce que le déclencheur soit actif. Sur le LG Optimus G Pro, cette durée tombe à 26 secondes. La reconnaissance en NFC ne fonctionne pas, il faut donc procéder de la même manière. Seulement comme le terminal est plus récent et puissant, toutes les étapes se réalisent plus « vite ».

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La mise en relation du QX10 avec son smartphone est trop longue

En outre, la transmission de l'affichage en Wi-Fi depuis le QX10 sur l'écran du smartphone se fait avec un retard de 0,15 à 0,25 seconde, quel que soit le téléphone employé. La grande différence entre l'iPhone 4 et le LG Optimus G Pro tient en revanche dans la fluidité du rendu : sur l'Optimus G Pro, c'est presque normal, alors que sur l'iPhone 4 ça saccade à tout va, au point de rendre le QX10 précisément inutilisable. Côté mise au point et latence, on obtient 0,7 seconde au minimum sur iPhone 4 au grand-angle et 0,55 seconde sur l'Optimus G Pro. Au téléobjectif, l'AF oscille entre 0,75 et 0,90 seconde sur iPhone 4 et 0,60 à 0,70 seconde sur l'Optimus. Et pour enchaîner deux vues ? Nous patientons 3,8 secondes sans prévisualisation ni copie d'image vers le smartphone (donc dans le meilleur des cas) avec l'iPhone 4, mais 1,8 seconde avec l'Optimus G Pro. Si on ajoute la copie d'image, ces délais passent à 5,6 et 2,8 secondes. Bref, si votre smartphone n'a pas un processeur double cœur a minima, oubliez le QX10 !

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Le retard d'affichage est en moyenne de 0,20 s


Enfin, nous ne parvenons pas à cacher notre frustration devant aussi peu de réglages de l'appareil. Au mieux, on se met en mode P pour libérer la correction d'exposition qui s'affiche à l'écran, s'ajoutant ainsi à la balance des blancs et au retardateur, logés dans les options. Ou alors on se limite à l'automatique et à l'automatique supérieur (qui autorise en plus la fusion de plusieurs prises de vue pour faire des images moins bruitées). Mais c'est tout !

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Pas de sensibilité ISO, pas de réglage colorimétrique, pas d'effet, ni de fonction telles que la rafale, le bracketing, la HDR ou la panoramique. En somme, rien de tout ce qui existe sur le WX300. Les seuls paramétrages possibles touchent à la taille de l'image, à la sauvegarde vers le mobile (activée ou désactivée) et à la taille de l'image envoyée.

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Qualité d'image et vidéo[/anchor]

Derrière le zoom Sony Lens G 10X (couvrant la plage 25-250 mm et ouvrant à F:3,3-5,9) se cache un capteur CMOS rétro-exposé de 18,2 MPix sur 1/2,3 pouce. La même formule que sur le Cyber-shot WX100 autrement dit.
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Cadrage à 25 mm et dans la portion en rouge à 250 mm

A priori, il n'y a donc pas de surprise à attendre. Nous disons a priori puisque faute de contrôle sur les ISO ou l'ouverture, il est difficile d'apprécier le comportement et les résultats sur QX10. En plein jour, il n'y a guère de craintes à avoir. L'optique pique bien au centre, les images sont assez détaillées jusqu'à 400 ISO et encore bien exploitables à 800 ISO malgré une granulation qui s'accentue ostensiblement.

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Notre scène de test photographiée à 100 ISO et l'extrait à 100 %

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Un photo prise en plein jour à 800 ISO et l'extrait à 100 %

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Un photo prise de nuit à 800 ISO et l'extrait à 100 %

Les aberrations chromatiques sont correctement traitées. En revanche le piqué se dérobe de façon assez violente sur les bords au 25 mm, plus que ce que nous avions pu constater sur le WX100.

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Photo prise au grand angle et extraits à 100 % au centre puis sur le bord gauche

En résumé, le QX10 se montre un peu plus propre que le Galaxy S4 Zoom, plus flexible que tous les smartphones existants grâce à son zoom 10X mais nettement moins qualitatif qu'un Lumia 1020 de Nokia. Il nous faudra également comparer sa qualité d'image à celles des Xperia Z1 et iPhone 5s dès que ceux-ci arriveront à la rédaction.

Quid de la vidéo ?

En matière de capture vidéo, le QX10 s'en sort dans l'ensemble avec les honneurs. Certes, il ne filme qu'en 1 440 x 1 080 pixels à 30 im/s (progressif), mais sa stabilisation optique fait preuve d'efficacité, tout comme l'autofocus qui, si on est à distance suffisante, actualise vite et bien sa mise au point. Le rendu est agréable, fort d'un encodage en H.264/AVC à 12 Mbps bien maîtrisé. La capture audio se fait en stéréo. Seul véritable problème : la transmission d'affichage avec le smartphone pendant le tournage d'une séquence est fortement saccadée, même sur l'Optimus G Pro. Et bien sûr, le rush est stocké exclusivement sur la carte mémoire du QX10.

Conclusion[/anchor]

Si l'idée de base de Sony ne manque pas de pertinence, la réalisation qu'incarne le QX10 est à nos yeux un échec. Trop gros, trop cher, trop lent, pas assez ergonomique ni endurant dans le temps (batterie faible, Wi-Fi gourmand), le module détachable risque de vite finir dans un carton, séparé pour de bon du smartphone. Ce constat amer l'est d'autant plus que le téléphone est peu puissant (type iPhone 4).

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Imaginons les cas de figure. Pour quelqu'un qui a un téléphone un peu ancien, le QX10 pourrait représenter une opportunité de doper sa couche photo sans changer de mobile. Oui mais non, le QX10 fonctionnera trop mal, comme constaté avec notre iPhone 4. Et pour quelqu'un qui a un téléphone assez puissant dont il voudrait faire évoluer l'APN intégré ? De deux choses l'une, soit c'est pour gagner un zoom, mais dans ce cas il aura tout intérêt à acheter un petit compact (comme le WX300 quitte à rester chez Sony). Ca coûtera certes un peu plus cher, mais l'objet sera plus facile à transporter, incomparablement plus rapide et ergonomique à utiliser, et doté de fonctionnalités complètes. Soit c'est pour gagner en qualité d'image, mais là le gain par rapport à un bon photophone ne restera que très relatif.

Bref, un module séparé de cette taille et aussi limité, nous n'y croyons pas. En revanche, il est une solution qui parviendrait peut-être à ménager la chèvre et le chou, et que Sony tient déjà entre ses mains : le zoom périscopique. Cette disposition des lentilles à la verticale (dans la hauteur du boîtier) permet d'atteindre un facteur de zoom de 5X dans un gabarit de 1,5 cm d'épaisseur, comme sur le TX30. Il ne reste plus qu'à ajouter la couche smartphone pour faire le Xperia de demain !

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Sony QX10

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Les plus

  • Zoom 10X 25-250 mm stabilisé
  • Qualité d'image (jusqu'à 800 ISO)
  • Appareil autonome (mais sans écran)
  • Simple à utiliser

Les moins

  • Trop lent / gabarit pas pratique
  • Pas assez ergonomique / autonomie
  • Rapport qualité/prix
  • Manque de fonctionnalités

Qualité d'image8

Réactivité4

Ergonomie4

Fonctionnalités3



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