iOS 7 : l'OS mobile d'Apple réinventé ?

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iOS 7 est la version la plus attendue de l'OS mobile d'Apple depuis longtemps. Attendue au tournant, même. Interface minimaliste, nouvelles fonctionnalités, refonte du multitâche... Le « vrai » premier iOS de l'après Steve Jobs réconcilie-t-il les déçus d'iOS 6 avec la mobilité version Apple ?

La sortie d'iOS 6 en septembre 2012 s'annonçait sans surprise :une interface qui ne bougeait pas, pour ainsi dire, et peu de nouveautés à l'exception d'une nouvelle version de l'application Plans, sans les données de Google Maps mais avec de belles cartes 3D. D'ailleurs, l'interface d'iOS n'avait pas vraiment bougé depuis le lancement du premier iPhone, à part l'ajout des dossiers, du fond d'écran ou encore du centre de notifications. Mais pourtant, peu d'utilisateurs semblaient s'en plaindre.



Et puis il y a eu « l'affaire » Plans , le départ fracassant de Scott Forstall, directeur du développement d'iOS, et tout à coup c'était comme la goutte d'eau qui faisait déborder le vase : le fiasco a servi quelque part de révélateur d'un OS mobile qui avait rapidement vieilli, alors que ses concurrents semblaient tellement plus efficaces sur les services web , plus osés dans leurs choix d'interface,et plus ouverts dans leur gestion des applications tierces.

Oui, osons le dire, iOS était devenu ringard. Sujet de moqueries sur ses interfaces à base de cuir cousu main et de tapis de casino, sur sa gestion rudimentaire du multitâche, sur sa nécessité de plonger dans les réglages pour désactiver le Wi-Fi ou le Bluetooth, ou encore sur son incapacité, 4 ans après l'App Store, à permettre de vraies interactions entre les applications ou à définir une application par défaut pour une tâche.

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Disons le tout de suite, iOS 7 ne change rien dans ces 2 derniers cas. Apple reste Apple : le cloisonnement des applications tierces et les privilèges de ses propres applications demeurent des principes de base d'iOS. En revanche, outre les changements radicaux de l'interface sous la houlette de Jonathan Ive, désormais en charge du design du matériel et du logiciel, Apple introduit dans iOS 7 des améliorations assez significatives concernant la gestion du multitâche, et pas que visuellement, ainsi que quelques nouvelles fonctionnalités. Voyons donc sans plus attendre les nouveautés de cet iOS « réinventé ».

iOS 7 : quelles fonctionnalités, pour qui ?

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Comme toutes les versions précédentes, iOS 7 présente quelques limitations selon l'appareil sur lequel on l'installe. Commençons par lister ceux qui sont compatibles. On pourra installer iOS 7 sur :

  • iPhone 4 et supérieur
  • iPod Touch de 5e génération
  • iPad 2 et supérieur
  • iPad Mini

Certaines limitations sont étranges : pourquoi faut-il un iPod Touch de 5e génération alors que l'iPhone 4 est géré ? On verra ça comme une concession faite aux utilisateurs qui viennent de s'engager sur 2 ans avec un iPhone 4, que l'on pouvait encore acheter jusqu'au 10 septembre dernier.

Mais ce n'est pas tout car même sur les appareils compatibles, des limitations sont à noter sur certaines fonctionnalités. En fait, seul l'iPhone 5 (et supérieur) et l'iPod Touch de 5e génération disposent de l'ensemble des fonctionnalités, couche photo comprise.

  • Airdrop : Le partage sans fil de contenus nécessite un iPhone 5, un iPod Touch 5e génération, un iPad de 4e génération ou un iPad Mini.
  • Filtres photo : Seuls les iPhone 4s et supérieur ainsi que l'iPod Touch 5e génération peuvent appliquer les filtres dès la prise de vue. Ils sont néanmoins disponibles a postériori dans l'appli Photos à partir de l'iPhone 4 et de l'iPad de 3e génération
  • Siri : pas de bonne surprise, l'assistant est toujours réservé aux seuls devices qui y avaient droit au lancement. Pas de chance pour les iPad 2 et iPhone 4.

En faisant le tour des limitations, auxquelles il faut ajouter l'absence de certaines animations, on constate que l'iPhone 4 et l'iPad 2 passent de justesse. C'est compréhensible pour l'iPhone 4 dont le processeur simple cœur commençait déjà à se sentir à l'étroit sur iOS 6. C'est nettement plus arbitraire pour l'iPad 2 qui, rappelons-le, contient exactement les mêmes composants que l'iPad mini. Difficile de ne pas y voir un message subliminal : il va falloir penser à repasser à l'Apple Store d'ici l'an prochain !

Interface : le grand nettoyage de Jonathan Ive

Suite au départ de Scott Forstall, Apple a procédé à une réorganisation de son exécutif dont la principale conséquence était l'extension des responsabilités de Jonathan Ive, vice président du design industriel, à la supervision des interfaces utilisateur de tous les produits Apple.

iOS est visiblement la priorité absolue, puisque OS X, hormis quelques optimisations et suppressions de textures, change peu dans sa nouvelle version. En revanche, iOS 7 propose une remise à plat nettement plus radicale, du moins visuellement.

Ecran d'accueil

Mais commençons par ce qui ne change pas. L'interface d'iOS est toujours basée sur une grille d'icônes, avec des écrans que l'on fait défiler, et un dock qui reste immuable. C'est le principe de base de l'iPhone original et Apple n'a pas l'intention de le changer. D'un côté, on peut admettre qu'il est agréable de garder ses habitudes... De l'autre, on aurait pu penser que la refonte soit enfin l'occasion de revoir plus en profondeur le fonctionnement de l'accueil d'iOS.

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Pas de widgets, donc, et pas de tuile dynamique pour afficher du contenu issu d'une application : on entre dans l'appli et on revient. On notera tout de même que les icônes dynamiques deviennent, en théorie, possibles, puisque l'horloge affiche désormais l'heure en temps réel. Néanmoins, aucune API n'existe visiblement pour tirer parti de cette fonctionnalité dans des applications tierces. Cette approche rudimentaire du « springboard » peut se comprendre sur un iPhone ou un iPod Touch, mais sur iPad, l'espace semble toujours aussi mal utilisé : ne peut-on pas imaginer plus efficace, sur une tablette, qu'une grille d'icônes aux espaces démesurés ?

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C'est sur la forme que tout change. On sait Jonathan Ive adepte du minimalisme, on a vu se développer la tendance du « flat design » portée notamment, sur les OS mobiles, par Microsoft et Google. L'accueil d'iOS 7 ressemble exactement à un iOS repensé selon cette tendance.

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Exit les effets de relief sur les icônes et leur aspect « photo-réaliste ». Tous les éléments graphiques d'iOS 7 sont à base d'aplats ou de dégradés très légers, sans aucun relief, et préférant les symboles aux photos.

C'est très déconcertant au premier abord sur des produits Apple : on sort de 12 ans d'icônes au réalisme prononcé (depuis la première version de Mac OS X). Et ça ne plaira pas à tout le monde, d'autant plus que les couleurs très « flashy » sont polarisantes : on aime ou on déteste, et l'impression est d'autant plus étrange que dans un premier temps, les nouvelles icônes vont cohabiter de manière assez peu harmonieuses avec celles des applications tierces pas encore mises à jour... Si jamais elles le sont. Et ça peut prendre des proportions gênantes dans la mesure où les applications utilisant l'ancien SDK appellent l'ancien clavier ! Pas très cohérent du coup, et d'autant plus que parmi ces applications, on trouve à l'heure où nous écrivons ces lignes... iWork.

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Autre changement : la recherche. Fini le balayage vers la droite ou l'appui sur le bouton d'accueil depuis le premier écran pour révéler le champ de recherche : il est désormais accessible par un balayage vers le bas, depuis n'importe quel point de l'écran d'accueil, comme on le faisait finalement déjà au sein des applications. On est assez sceptique sur le côté instinctif de la chose mais on s'y fait.

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Dernier aspect de l'écran d'accueil à évoluer : les dossiers, avec une nouveauté bienvenue. On peut enfin créer plusieurs pages au sein des dossiers, ce qui fait sauter la limite de 12 icônes (ou 16 selon la taille de l'écran) par dossier.

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Le tout est agrémenté d'animations et de transitions qui pourront paraître superflues, mais qui donnent « vie » à l'interface, en plus de guider l'utilisateur : les zooms avant et arrière lors du lancement d'une application ou du retour à l'accueil partent de l'icône de celle-ci, idem pour le multitâche (voir pages suivantes). On notera également le petit effet de parallaxe du fond d'écran, qui réagit au gyroscope : il est tout de même beaucoup plus discret que sur les vidéos de présentation, et pas toujours aussi fluide, notamment sur iPad 3.

Notifications et centre de contrôle

iOS a longtemps été critiqué pour sa gestion rudimentaire des notifications, et sa nécessité de plonger dans les réglages pour le moindre petit interrupteur (Wi-Fi, Bluetooth...). Le premier point avait été corrigé dans iOS 5 avec l'arrivée d'un centre de notifications qui n'avait d'ailleurs pas fait que des heureux. On en reparle plus bas.

iOS 7 apporte enfin, aux utilisateurs pas tentés par le jailbreak, un Centre de Contrôle permettant de désactiver les principaux interrupteurs, mais également de contrôler la lecture audio, ce qui nécessitait une manipulation un peu absurde auparavant (double clic pour afficher le panneau du multitâche et balayage arrière, un geste qu'Apple semble déterminé à bannir).

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Le centre de contrôle permet concrètement d'activer ou désactiver le Wi-Fi, le Bluetooth, le mode avion, le mode « ne pas déranger » et le verrouillage de l'orientation de l'écran. On imagine qu'Apple a voulu garder les choses simples, mais il manque tout de même à l'appel le GPS et le point d'accès Wi-Fi.

En plus des contrôles audio, on dispose de boutons AirPlay et AirDrop, et de raccourcis vers la lampe de poche, désormais intégrée, l'appareil photo, l'horloge et la calculatrice.

Du côté des notifications, Apple a plutôt bien revu sa copie : le panneau très basique a été enrichi d'une vue Aujourd'hui, non vous ne rêvez pas, une vraie vue aujourd'hui permettant d'avoir un aperçu de sa journée et du lendemain, et un onglet « Manqués » qui permet de filtrer les notifications pour ne voir que celles qu'on aurait ratées. En outre, on peut désormais y accéder depuis l'écran de verrouillage.

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On notera au passage une tendance de design d'iOS 7 : ces 2 panneaux coulissent par-dessus le contenu avec un effet « verre dépoli » laissant apparaître celui-ci en transparence. Un effet qui rappelle... l'Aero Glass de Windows Vista. L'idée étant de donner une impression de différentes couches superposées : le fond d'écran, les icônes et ces panneaux coulissants. A l'usage, il faut bien admettre qu'on ne fait que constater que ce sont des volets comme on en voit depuis des années sur Android, mais la cohérence de l'ensemble montre une certaine attention aux détails.

Téléphonie et SMS

L'interface de la couche téléphonie évolue surtout de manière cosmétique : le clavier adopte des boutons ronds alors que son interface avait déjà été « nettoyée » dans iOS 6. L'interface de prise d'appel peut paraître assez rudimentaire mais on note que les boutons permettant de répondre par un SMS ou de placer une alerte de rappel sont directement accessible. Depuis les premières bêta, les pictogrammes pour ces 2 options ont été rétablis, mais pas pour les 2 boutons principaux (répondre ou raccrocher).

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Du côté des SMS et iMessages, on appréciera, outre une refonte visuelle assez ludique (les bulles sont animées !), le nouveau bouton Contact, ouvrant une barre d'icônes qui permet d'appeler, « facetimer » ou modifier le contact avec lequel on converse.

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Multitâche : nouvelle interface, nouvelles règles

iOS a mis longtemps à se doter d'une gestion du multitâche et encore, quand on parle de multitâche, on s'entend : jusqu'ici, il se limitait à une mise en veille de l'application, associée à la possibilité de faire tourner un nombre extrêmement limité de services en arrière-plan : VoIP, audio en streaming ou encore GPS.

iOS 7 revoit la gestion du multitâche, aussi bien visuellement que sous le capot. Et visuellement, ça n'est pas un luxe, car là encore, le volet introduit avec iOS 4 laissait franchement à désirer : une série d'icônes n'offrant aucun aperçu, ni aucun contexte visuel. Sur Windows Phone 8 ou Android 4.2, on a les deux : des vignettes et une animation permettant de rappeler d'où on vient.

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La bonne nouvelle, c'est qu'iOS 7 s'y met enfin, avec une interface toujours accessible depuis un double clic sur le bouton home, mais à la mise en page beaucoup plus moderne.

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L'interface retenue n'a rien de bien original, puisqu'elle s'inspire directement de WebOS, un peu comme tout le monde à vrai dire. La métaphore imaginée par Mattias Duarte, passé chez Google depuis, était tellement intuitive qu'on aurait du mal à imaginer comment le multitâche sur un OS mobile pourrait fonctionner autrement : des vignettes que l'on fait défiler et que l'on balaie pour « fermer » l'application.

On ne décernera pas le prix de l'originalité à Apple, mais on se réjouira de voir iOS passer enfin à une interface de ce type. Notons que le défilement peut se faire à deux vitesses : les icônes restent accessibles sous les vignettes, et permettent de faire défiler les applications plus rapidement. On note tout de même qu'il n'est pas toujours facile d'effectuer le balayage du premier coup.

Le plus gros changement, toutefois, se situe sous le capot : les applications peuvent enfin tourner vraiment en tâche de fond et, oui, télécharger du contenu afin qu'il soit déjà disponible lorsque vous consultez l'application. Vos amis sous Android ne vous rigoleront plus au nez lorsque vous devez mettre à jour manuellement le contenu de votre client Twitter ou votre application de podcasts.

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Ils trouveront autre chose, en revanche, car cette bonne nouvelle en cache une moins bonne : il est toujours impossible de faire interagir plusieurs applications entre elles (envoyer une photo de Mail à votre service cloud de prédilection, sauvegarder une page web sous Evernote ou Pocket...) ou, sur iPad, d'en afficher 2 à l'écran de quelque manière que ce soit, comme on peut le faire sous Windows 8/RT ou sur les derniers appareils de Samsung.

Toujours est-il qu'Apple a soigné l'implémentation de ces nouvelles règles de multitâche. Elles déterminent quelles sont les applications les plus utilisées afin de les mettre à jour plus régulièrement que les autres. D'ailleurs, les mises à jour peuvent être retardées selon votre connexion tandis que ces tâches seront regroupées afin de ménager, en théorie, la batterie. Ce qui reste à voir en pratique, puisqu'on voit déjà fleurir des témoignages, notamment d'utilisateurs d'iPhone 5, se plaignant d'une baisse de l'autonomie.

Quelques nouvelles API présentent également des perspectives intéressantes pour le multitâche, comme la gestion de l'audio entre différentes applications (enregistrer le son d'une application dans une autre), qui devraient booster un écosystème d'applications musicales déjà bien dynamique notamment sur iPad

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Safari : une vraie refonte ?

A nouvel iOS, nouveau Safari et comme le système, le navigateur web d'Apple n'avait encore jamais évolué de manière significative, malgré de multiples petites améliorations. La nouvelle version est plus radicale, à commencer par son interface qui se pare de 2 changements : une barre d'adresse/recherche unique, et une nouvelle gestion des onglets.

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Dans les 2 cas, on pense immédiatement à Google Chrome sur Android et iOS, tant l'interface semble s'en inspirer directement. C'est particulièrement flagrant sur la vue des onglets, empilés avec un effet 3D très semblable au navigateur de Google. On notera au passage que la limite des onglets saute enfin : on peut désormais en ouvrir autant qu'on veut ! Sur iPad, les onglets conservent leur fonctionnement, et leur style anguleux rappelle cette fois... Internet Explorer sous Windows 8.

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Pendant qu'on est dans l'interface, si on apprécie là encore le souci du détail qui laisse apparaître le contenu en transparence sous les barres d'outils, les boutons façon Jony Ive nous paraissent aller beaucoup trop loin dans le minimalisme, jusqu'à rendre les pictogrammes moins compréhensibles que leurs prédécesseurs.

La barre d'adresse/recherche renvoie des résultats issus du moteur choisi par défaut, mais aussi de l'historique et des signets, et affiche également une mosaïque des pages web les plus fréquentées à la manière des Top Sites de la version Mac.

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Il ne s'agit pas de la seule nouveauté en commun avec OS X, puisque la version iOS 7 de Safari se dote également des nouveautés du navigateur dans OS X Mavericks. Le panneau des favoris intègre désormais 2 onglets supplémentaires permettant d'accéder directement à la Liste de Lecture, et à une nouvelle section Liens Partagés.

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Si vous avez configuré un compte Twitter dans les paramètres d'iOS, vous y retrouverez une liste de tous les liens partagés par vos contacts. C'est pratique et, comme dans Mavericks, il est possible de lire tous ces liens à la suite : la page suivante apparaît automatiquement à la fin du défilement. C'est aussi valable pour les sites de la Liste de Lecture.

L'autre fonctionnalité « cross platform » est le trousseau iCloud, en fait une fonctionnalité de feu MobileMe qui fait son retour : les mots de passe, identifiants et autres sont désormais stockés (et chiffrés) dans iCloud, et synchronisés entre vos Mac et appareils iOS.

AirDrop : Partage sans fil et sans config

iOS n'a jamais été trop porté sur le partage de données entre plusieurs iPhone ou iPad. Disons même qu'il avait 2 trains de retard sur tous les OS mobiles : pas d'envoi en Bluetooth, pas de NFC, et on évitera de rappeler le calvaire qu'est le partage de fichiers via iTunes.

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Bien connu des utilisateurs de Mac, AirDrop répond à ce manque, mais en Wi-Fi. Et commençons justement par la limitation la plus regrettable, temporaire on espère : il n'est pas encore possible d'envoyer des fichiers entre des appareils iOS et un Mac. L'option « mail à soi-même » a encore un avenir.

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Entre plusieurs appareils iOS, en revanche, le mode opératoire est assez semblable à ce qu'on connaît déjà sur Mac. La fonctionnalité est accessible depuis les « feuilles » de partage, dans l'applications photo par exemple.

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Les utilisateurs qui ont activé la fonctionnalité apparaissent sous forme de bulle, et il suffit de la toucher pour qu'ils reçoivent une invitation à accepter le partage du document ou de la photo.

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Les options d'accessibilité d'Airdrop permettent de le désactiver totalement, ou de se rendre disponible pour n'importe quel utilisateur, ou uniquement pour ses contacts. Les échanges sont chiffrés, bien qu'Apple ne précise pas l'algorithme utilisé.

Quoi de neuf, Siri ?

Depuis sa sortie en 2011, Siri a peiné à nous convaincre pleinement. Certes, sa reconnaissance du langage naturel est suffisamment performante pour arriver à se faire comprendre dans de nombreux cas, son humour fait parfois mouche, et la fonctionnalité peut avoir une réelle utilité dans des cas de figure dans certains cas de figure, comme en voiture par exemple.

Néanmoins, l'éventail de ses fonctionnalités dépend toujours autant de la localisation des services, et on ne peut pas dire que ça se soit vraiment amélioré. Les utilisateurs américains peuvent toujours faire beaucoup plus avec Siri que nous : réserver un restaurant, consulter des horaires de cinéma, acheter des billets... Autant de tâches qui dépendent de services indisponibles hors du territoire américain.

Que nous reste-t-il ? Les résultats sportifs, les avis sur les restaurants ou les dernières sorties de films, qui ne semblent d'ailleurs pas vraiment localisés pour la France.

Heureusement, les nouveautés de Siri dans iOS 7 sont, pour la peine, disponibles sur notre territoire puisqu'il s'agit essentiellement de fonctionnalités locales : vous pouvez ainsi utiliser Siri pour effectuer certaines tâches telles que couper ou allumer le Bluetooth, le mode avion ou encore le Wi-Fi. C'est certes beaucoup plus rapide depuis le Centre de Contrôle, mais si vous n'avez pas accès à votre écran, pourquoi pas !

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Siri peut également effectuer des recherches sur Twitter et Wikipedia, et continue donc à grignoter les usages réservés aux moteurs de recherche. On note enfin l'intégration de nouvelles voix, plus naturelles, et au passage la possibilité de passer Siri au masculin ou féminin quelque soit la langue.

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Restent les principaux problèmes, à commencer par les performances. Si la compréhension est certes relative mais bonne dans l'ensemble, il n'est toujours pas rare de voir Siri mouliner de longues secondes avant d'obtenir une réponse, chaque requête étant renvoyée vers les serveurs d'Apple. Et 2 ans après son lancement (est-on toujours en bêta, d'ailleurs ?), à quand des API permettant aux développeurs d'utiliser le service dans leurs applications ? Comme le centre de contrôle, Siri serait un moyen idéal de communiquer entre plusieurs applications.

Appareil photos : refonte minimaliste et filtres

L'appareil photo est une des fonctions les plus utilisées d'iOS, pourtant il n'avait que très peu évolué depuis des années, hormis l'ajout de certaines fonctionnalités et une légère refonte visuelle pour le format 4 pouces des iPhone 5 et iPod Touch 5e génération.

La version iOS 7 de l'appareil évolue de manière assez radicale, mais pas tant sur le plan des fonctionnalités que sur son interface. Celle ci est désormais basée sur 4 modes que l'on fait défiler par balayage : photo, vidéo, carré et panoramique. Le mode carré lorgne vers les applications à la Instagram, tout comme une autre nouveauté : les filtres que l'on peut appliquer à la prise de vue si votre iPhone/iPod Touch/iPad est assez récent.

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Pas de surprise concernant ces derniers, on retrouve les traitements à la mode, dont 3 modes noir et blanc et plusieurs filtres couleurs simulant différents traitements. Rien d'extraordinaire par rapport à ce que l'on trouve déjà sur pas mal de couches photo concurrentes.

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On note également l'arrivée d'une fonctionnalité absente des précédentes versions d'iOS : l'appui prolongé sur le déclencheur pour capturer une rafale. Ca fonctionne également avec le bouton de volume, et iOS 7 permet désormais d'utiliser indépendamment les boutons + ou - à cet effet. L'iPhone 5s bénéficie en plus d'une détection automatique de la meilleure photo, ce qui n'est pas le cas sur les autres appareils, tout comme le mode ralenti permettant de capturer une vidéo en 120 images par seconde en 720p.

Pour le reste, Apple privilégie visiblement toujours la simplicité de sa couche photo : pas de débauche de modes, ni de réglages précis des paramètres de capture comme on peut en trouver sur Android ou Windows Phone. C'est un choix qu'on pourra regretter : tout n'est pas bon à prendre dans les fonctionnalités parfois gadget de Samsung ou Nokia, mais certaines bonnes idées comme la suppression à la volée des sujets passant dans le cadre ou quelques réglages supplémentaires ne seraient pas de trop.

Photos : navigation à plusieurs niveaux et flux d'actualités

L'application Photos évolue également autour d'un système de navigation à plusieurs niveaux, basés sur la date et l'emplacement des photos réalisées : Moments, Collections et Années.

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Les Moments correspondent à peu près aux événements iPhoto : typiquement une série de photos que vous avez réalisées dans le même laps de temps. Ces moments sont ensuite regroupés dans des Collections, notamment selon leur lieu de prise de vue, et enfin par année. L'organisation est particulièrement réservée aux utilisateurs capturant énormément de photos sur leur iPhone, sans les supprimer de leur terminal. L'interface représente de manière assez intuitive les 3 niveaux par une série de zooms avant ou arrière.

Les flux photo iCloud gagnent quant à eux un fil d'actualité permettant de consulter l'activité des utilisateurs dont vous suivez les flux photo. A la manière d'un réseau social, vous pouvez aimer ou commenter chaque image.

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Musique : iTunes Radio... Pas encore pour nous

La nouveauté principale de l'appli Musique est indisponible en France pour le moment : il s'agit d'iTunes Radio, qui permet d'écouter des stations à partir d'un titre ou d'un artiste, sur tout le catalogue de l'iTunes Store. Comme souvent, ce type de fonctionnalité repose sur des accords négociés pays par pays, et comme pour iTunes Match l'an dernier, seuls les Etats Unis sont servis. Pour iTunes Match, on avait dû patienter jusqu'au mois de décembre.

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Attention cependant : iTunes Radio n'est pas, comme Google Play All Access, un concurrent de Spotify. Vous ne pourrez pas écouter de titre à la demande : uniquement écouter des stations à la manière de Pandora ou LastFM. Si les choix de playlists s'avèrent pertinents, ça peut rester un bon moyen de découvrir de nouveaux titres. Et la fonctionnalité Genius étant plutôt efficace dans ce domaine, on peut s'attendre à ce que ce soit le cas.

A noter qu'iTunes Radio est gratuit, mais les chansons sont entrecoupées par de la publicité audio. Pour s'en débarrasser, il faut passer par la case iTunes Match : l'abonnement de 24,99 euros par an inclut désormais iTunes Radio... Ou du moins l'inclura.

En dehors de cette fonctionnalité, l'application évolue surtout visuellement, avec quelques changements discutables. La navigation conserve ses principes généraux, mais si l'ajout de photos à la vue artistes permet de les représenter visuellement, il limite leur nombre à 5 simultanément sur l'écran d'un iPhone 5.

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Profitons de cette application pour évoquer le remplacement des boutons de retour dans la barre supérieure des applications par un lien texte affublé d'une flèche. On s'y fait, mais les boutons d'iOS faisaient partie de ces éléments immédiatement identifiables qu'on regrette de perdre.

Idem pour l'interface du lecteur, où des liens texte remplacent les pictogrammes pour la lecture en boucle, Genius et le mode aléatoire. Ca paraîtra peut-être plus clair pour certains, mais on ne voit pas trop où était le problème des pictos utilisés et identifiés depuis longtemps...

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On note au passage la disparition de la vue CoverFlow et ses pochettes en 3D au profit d'une grille lorsque l'on passe l'iPhone/iPod Touch en paysage. Franchement, en pratique, on ne s'en plaindra pas : c'est clair et efficace pour accéder de manière visuelle à l'album de son choix.

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Vidéos

L'application vidéos ne change pas fondamentalement mais une nouveauté appréciable est à noter : il est désormais possible d'accéder directement à tous ses films et séries achetés depuis l'iTunes Store, sans même avoir à les rapatrier depuis la rubrique Achats du store. De fait, tous les contenus d'iTunes sont désormais accessibles via iCloud sur n'importe quel appareil iOS. En revanche, rien ne change concernant la compatibilité vidéo : un lecteur alternatif sera toujours indispensable pour lire autre chose que du MP4.

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App Store

Du côté de l'App Store, la principale nouveauté concerne les mises à jour : il est désormais possible de les effectuer automatiquement. La fonctionnalité est désactivée par défaut, et elle est à double tranchant. D'un côté, il faut bien admettre que ce débarrasser de cette corvée peut être agréable. D'un autre, il faut faire confiance aux développeurs de vos applications préférées, car les mises à jour restent impossibles à désinstaller.

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Une nouvelle section fait également son apparition : les applications à proximité. Le principe est simple : afficher les applications les plus populaires autour de vous. Musées, guides de voyage, transports en commun... Ca peut être pratique, surtout à l'étranger, à condition évidemment de disposer de la connexion de données adéquate.

iOS 7 à l'usage

iOS 7 est une mise à jour polarisante par ses choix esthétiques radicaux et les habitudes parfois bien ancrées qu'elle change. On a vu les vidéos, les captures d'écran, on a eu notre avis sur les icônes, mais qu'est ce que ça donne à l'usage ? Le bon point, c'est qu'Apple n'a pas trop touché à ce qui marche, c'est à dire la simplicité des principes de base du système. Ca ne change pas : le dock est toujours le dock, les icônes ont la même fonction, et on retrouve facilement ses repères une fois le choc visuel passé.

Et on peut vraiment parler de choc, car les choix opérés vont très loin, et il y a même de grandes chances pour que votre première impression soit négative, comme si on avait retiré quelque chose. Cette épuration de l'interface, comme pour Windows Phone, n'est cependant pas gratuite : elle s'accompagne d'une interaction presque ludique entre les éléments, une mécanique dont on comprend et apprécie assez rapidement les principes. Les nombreuses animations et transitions peuvent paraître superflues, mais elles permettent souvent de savoir d'où on vient et où on va. Les habitudes sont dures à perdre mais sur certains points comme le multitâche, le bénéfice par rapport à iOS 6 est évident.

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Tout n'est pas parfait pour autant, et on a l'impression que certaines parties du système ne sont pas finies ou incohérentes : selon les applications, les fonctionnalités seront présentées sous forme de pictogrammes, d'icônes associées à du texte, ou de simples liens texte, rarement évidents à identifier comme des boutons. Et si on apprécie le coup de balai sur les textures à outrance (tapis de casino, cuir cousu main...), parfois on n'est pas sûr de gagner au change : les ballons du nouveau Game Center sont, comment dire... Particuliers ?

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On constate également une impression générale de peinture encore fraîche notamment sur la version iPad : l'exemple le plus frappant est l'application Musique qui paraît bâclée et ressemble à une application iPhone étirée sur tout l'écran.

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Toujours sur iPad, on a pu constater de nombreux lags notamment sur l'iPad de 3e génération, et des limitations étranges : l'A5X serait incapable de gérer les effets de transparence de l'interface ?

Bref, si l'expérience reste, pour l'instant, largement positive sur iPhone et iPod Touch, il semblerait que certaines rumeurs disent vrai : on dirait bien que la version iPad a été poussée vers la sortie à la hâte.

Conclusion

iOS 7 promettait une évolution radicale de l'OS mobile d'Apple, qui en avait grand besoin. Et les bases sont là : on peut critiquer le côté flashy et minimaliste de l'interface dessinée par l'équipe de Jonathan Ive, mais il y a indéniablement une réflexion et une recherche de cohérence dans cette refonte du nouveau système d'Apple. La plupart des choix, même s'ils sont inspirés d'autres OS mobiles, sont les bons, et on apprécie notamment le sentiment de toujours savoir d'où on vient grâce à l'usage pertinent des animations.

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On pourra, bien sûr, trouver pas mal de points à améliorer tant la peinture semble encore fraiche, mais finalement, le principal reproche que l'on peut formuler à iOS 7, c'est de ne pas changer grand chose en dehors de son interface. On dispose certes d'une nouvelle gestion, visiblement plus pertinente, du multitâche, mais toujours pas d'interactions entre les applications, ni de possibilité de définir ses applications par défaut. On n'imagine pas Apple s'ouvrir autant que Google dans la mesure où le contrôle reste leur préoccupation majeure, mais il y a un juste milieu à trouver, qui n'est pas encore atteint ici.

Et surtout, quitte à refondre l'expérience utilisateur, la version iPad d'iOS 7 ressemble à une occasion manquée de repenser vraiment iOS en mode tablette : le « springboard » paraît toujours aussi peu adapté à un grand écran, et les possibilités de cohabitation entre deux applications toujours inexistantes. On dira ce qu'on voudra de Windows 8, mais l'interface Modern UI a un train d'avance en matière de multitâche sur tablette, et on aimerait voir Apple s'en inspirer, d'autant plus que l'écosystème d'applications de productivité est là !

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En parlant de productivité, et donc d'entreprise, on regrettera également que le système ne propose pas de nouveauté majeure dans ce domaine : à quand une séparation pro/perso dans la lignée de ce que propose Blackberry sur ses derniers smartphones ? Alors que les iPhone et iPad trouvent de plus en plus leur place en milieu professionnel, il est dommage qu'Apple ne fasse pas davantage d'efforts dans ce domaine.

Terminons sur « la » question : doit-on tout de suite passer à iOS 7 ? Disons que la mise à jour ne nous a pas paru « casser » quoique ce soit, tout en améliorant, dans l'ensemble, l'expérience utilisateur. Mais sachez-le : vous n'aimerez peut-être pas le nouveau style visuel de l'OS. Là, c'est une question de goût. Le fonctionnement de l'OS dans son ensemble nous a cependant paru dépasser cette première impression : il faut voir iOS 7 en mouvement et l'utiliser pour se rendre compte réellement des évolutions qu'il apporte.

Se pose également la question des applications tierces. A l'heure où nous écrivons ces lignes, les premières mises à jour arrivent par vagues, et de grands noms sont déjà prêts (Evernote, Facebook, Twitter, Chrome, Kindle...) mais il risque de se passer quelques semaines voire quelques mois où la cohabitation sera hasardeuse : n'oublions pas que les applications non optimisées pour l'iPhone 5 ou même pour l'écran Retina ne sont pas si rares. Comme personne n'est jamais mort de ne pas se jeter sur une nouvelle version le jour de sa sortie, on recommandera donc plutôt cette version 7.0 aux early adopters qui n'ont pas peur d'essuyer encore quelques plâtres. Pour les autres, les opportunités de l'essayer en magasin sont multiples, et le mieux pour une mise à jour aussi clivante sera effectivement de se faire sa propre idée avant de passer à la phase installation.
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