Après les jeux et les médias, Facebook parie sur la TV sociale et le e-commerce

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
12 décembre 2011 à 08h43
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Julien Codorniou, directeur du développement pour Facebook en France et dans le Bénélux revient sur l'explosion des jeux communautaires en ligne et la manière dont Facebook se positionne comme plateforme universelle pour les développeurs.

Récemment une étude de LightSpeed Research rapportait que 10% des Français auraient déserté Facebook en 2011 et dans 43% des cas, parce qu'ils s'ennuyaient. Ce genre de rapport met-il la pression ?

Julien Codorniou : Pas du tout, parce que nos chiffres montrent le contraire. Il y a 25 millions de Français sur Facebook dont 15 millions qui y reviennent tous les jours et 10 millions qui se connectent sur mobile. Facebook grandit de plus en plus avec toujours plus d'interactions. Donc ce n'est pas le type de chiffres que nous observons.

Après ils veulent se faire un nom et c'est bien de publier une étude comme ça pour se faire connaître. Mais c'est sur nos chiffres internes que l'on mesure la performance.

Selon un récent rapport, Facebook tenterait de négocier avec des acteurs dans le secteur des jeux d'argent en ligne au Royaume-Uni. Qu'en pensez-vous ?

J.C : En fait on parle avec beaucoup de monde mais il n'y a pas de focus la-dessus. Nous souhaitons faire du social gaming sur Facebook comme le fait Kobojo ou Wooga par exemple. Quand on voit des acteurs on leur demande de faire du social gaming car c'est là qu'il y a le plus d'opportunités.

L'ouverture des Facebook Credits, qu'est-ce que ca donne ?

J.C : En octobre on a effectivement ouvert les Facebook Credits à un autre site pour voir ce que ca donnait. En revanche je ne saurais vous dire où en est cette expérience.

Sur le secteur du jeu en ligne, comment se placent les éditeurs européens ?

J.C : Si on prend le top 4 dans le domaine du gaming, c'est Zynga, Electronic Arts, Wooga puis King.com qui est à Londres. Et en France il y a une cinquantaine de studios de social gaming sur Facebook. La seule société de social gaming entrée en bourse est basée à Paris.

Donc finalement l'arrivée des jeux sur Google+, ce n'est pas vraiment une menace...

J.C : Ce sont surtout deux approches différentes en fait. Comme Mark Zuckerberg le dit, Facebook ne propose que la plateforme. Nous ne développons pas de jeux, nous n'investissons pas dans ces derniers et ne procédons à aucune acquisition sur ce secteur. A contrario, il y a des jeux faits par Google, ils investissent dans des studios et en rachètent certains. Nous faisons la même chose pour la musique. Nous ne produisons pas de contenus, nous allons demander à Spotify ou Deezer de faire cela sur notre plateforme. En restant une plateforme nous n'entrons pas en concurrence avec nos partenaires.

En terme de sécurité, les API de Facebook ainsi que certaines applications sont fréquemment pointées par les chercheurs en sécurité. Que fait Facebook à ce niveau ?

J.C : On essaie d'être la plateforme la plus sécurisée du marché. On a des APIs qui sont ouvertes mais la priorité de Facebook c'est la sécurité des données de ses abonnés. Et nous n'avons jamais constaté de failles de se côté-là à Facebook. Il y a des gens qui ont réussi à se faire passer pour des amis d'amis et aller chercher des données. Mais nous embauchons les meilleurs ingénieurs dans le monde pour avoir la plateforme la plus sécurisée. Il n'y a jamais eu de fuites de données sur Facebook.

Free a lancé son application Facebook pour Freebox. Comptez-vous développer la vôtre ?

J.C : Non c'est davantage quelque chose pour nos partenaires. En revanche nous aimerions bien socialiser la Freebox. Aujourd'hui une box présente une mosaïque sur laquelle je cherche le programme que je vais regarder. Nous on imagine quelque chose du type : untel regarde la 2, untel regarde la 3, j'ai tant d'amis qui ont enregistré le match de foot et il y en a huit autres qui regardent tel programme en ce moment et comme tu es fan de tel acteur alors tu devrais regarder tel film sur la 8. Voilà le type de scénarios que nous aimerions créer avec les acteurs français. On travaille beaucoup avec Canal+ pour créer ce genre d'expériences par exemple.

Et concrètement quand pourra-t-on retrouver une télévision "sociale" de ce type ?

J.C : Je dirais dans quelques mois en France. On fait déjà cela aux Etats-Unis avec Comcast. Et en France on est quand même le leader mondial du triple play donc l'idée c'est vraiment de changer la manière dont les gens découvrent le contenu. On travaille avec Canal+ et M6 dans ce sens. Aujourd'hui la mosaïque n'est pas du tout sociale.

Il y a eu les jeux, maintenant les médias. Quels autres secteurs pourraient tirer parti de la plateforme de Facebook ?

J.C : Le premier secteur qui a été révolutionné par le social ce sont les jeux en ligne. On est en train de voir que ce qui s'est passé sur ce secteur il y a quatre ans arrive sur les médias avec Spotify ou Deezer. Après on pense que cela va arriver dans l'e-commerce pour la découverte du produit au bon moment. Aujourd'hui si je me rends sur un site de e-commerce, j'ai un formulaire classique et plusieurs centaines de produits, tous étant identiques pour chaque internaute.

On peut imaginer que je puisse me connecter avec Facebook et d'emblée le site sait comment je m'appelle ou ce que j'aimé sur Facebook. Au lieu d'envoyer un email global à tous les utilisateurs, j'aurais un email avec seulement les produits qui m'intéresseront, soit parce qu'ils savent ce que j'ai aimé ou ils savent ce que mes amis ont eux-mêmes apprécié. On peut complètement changer le e-commerce comme nous l'avons déjà fait avec le gaming et les médias.

Certains internautes sont plutôt réticents aux changements apportés par la Timeline, l'aviez-vous anticipé ?

J.C : Il y a déjà pas mal de Français qui ont déjà la Timeline en se créant un compte développeur. Mais quand on va activer la Timeline il va y avoir un processus de formation très détaillé. On pourra choisir exactement ce que l'on veut partager ou non. La Timeline ne vise pas à tout partager tout le temps. Si tu veux changer les droits d'une photo, en un clic c'est fait.

Le fait que Google+ ait précisément misé sur les défauts de Facebook concernant la gestion de la vie privée, cela vous a fait réagir ?

J.C : En fait on réfléchissait à cela depuis huit mois et on a sorti une mise à jour fin juillet. De manière anecdotique Google s'était lancé deux semaines avant. Mais avant cela nous avions fait valider notre interface par toutes les organisations de travail ici et aux Etats-Unis. Aujourd'hui nous sommes les meilleurs dans la gestion de la vie privée et l'on ne peut pas faire plus simple.

Je vous remercie.
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