Paul Baran, l'un des pères d'Internet, est décédé

Le New York Times a annoncé ce matin le décès de Paul Baran, considéré comme l'un des pionniers du Web, des suites d'un cancer du poumon. Il avait 84 ans.

Paul Baran avait pris part, dans les années 60 à la création d'Arpanet, premier réseau à transfert de paquet inauguré en 1969 par la DARPA sur le territoire américain. Aujourd'hui considéré comme l'ancêtre d'Internet, Arpanet était en grande partie basé sur des documents techniques rédigés dans les années 60 par Paul Baran, qui fut le premier à suggérer l'élaboration d'un réseau de communication intégrant plusieurs nœuds et chemins, de sorte à ce que les informations continuent à circuler malgré la destruction ou la corruption d'un accès en particulier. Une idée tellement en avance sur son temps qu'elle a, en premier lieu, été refusée par certains acteurs de la télécommunication, comme la compagnie de téléphonie américaine AT&T.

« Paul n'avait pas peur d'aller dans des directions opposées de celles que tout le monde considérait comme étant la marche à suivre » a déclaré le vice-président de Google Vinton Cerf, qui a longtemps travaillé avec Paul Baran. « AT&T a déclaré à plusieurs reprises que son idée ne fonctionnerait pas, qu'il ne participerait jamais au projet Arpanet ». Pourtant, l'invention de Paul Baran a permis non seulement de concevoir Arpanet, mais également de poser les premières pierres fondatrices du Web.

Pour autant, Paul Baran ne s'en attribuait pas les mérites, expliquant en 1990 que « le processus d'évolution technologique, c'est comme construire une cathédrale. Pendant des centaines d'années, de nouvelles personnes posent des blocs sur d'anciennes fondations et disent « j'ai construit une cathédrale ». Mais un nouveau bloc apparaît au sommet du précédent un mois plus tard. Puis un historien arrive et demande « qui a construit la cathédrale ? » Peter ajoute une pierre par-ci, Paul une pierre par là. Si vous n'êtes pas prudent, vous pouvez lui faire croire que vous avez bâti le plus important. Mais la vérité, c'est que chaque contribution complète les travaux antérieurs. Tout est lié. » On ne peut, dans tous les cas, que le remercier d'avoir contribué à cette cathédrale.