Flops high tech 2010 : le meilleur du pire de l'année

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Fin d'année oblige, nous revenons sur 2010... et sur notre traditionnelle sélection de flops high tech de l'année. Produits ratés, cafouillages de lancements, fermetures de service en ligne, on vous dit tout sur les bugs de l'année écoulée !

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Comment résumer l'année écoulée en high tech ? Avec la sortie de l'iPad et de l'iPhone 4 ? L'arrivée des premiers terminaux Windows Phone 7 ? La mise en oeuvre de la loi Hadopi ? La percée d'Android ? Ou plutôt en passant en revue ce qui n'a pas marché ? Comme tous les ans, nous vous proposons notre sélection des pires (ou meilleurs ?) flops de l'année, des couacs du lancement de l'iPhone 4 au bide du Kin de Microsoft en passant par la Carte Musique ou le pétard mouillé Google TV. Par flop, on ne parle bien entendu pas forcément du produit lui même (l'iPhone 4 ou Windows Phone 7 ne sont pas des ratages techniques, loin de là !), mais aussi des aléas qui ont pu perturber son lancement. Allez, c'est la fin de l'année, alors faisons preuve d'un peu de mauvaise foi avant d'entrer de plain pied dans l'année 2011. Le meilleur du pire de 2010, c'est ici et maintenant !

Google TV : un démarrage raté

Si on devait décerner un prix du pétard mouillé de l'année, il reviendrait sans aucun doute à Google TV. Annoncée en grande pompe, la plateforme logicielle de Google allait équiper les téléviseurs, les set top boxes et les lecteurs blu-ray pour fusionner web et télé, permettre à l'utilisateur de rechercher depuis le même écran des sites, des programmes TV, des enregistrements, piloter à distance son décodeur... Jolie promesse sur le papier, appuyée par quelques démonstrations sur de beaux écrans dans un canapé confortable, notamment à l'Adobe MAX 2010...

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Seulement voilà, une fois le premier périphérique compatible en main (le boitier Logitech Revue), on déchante ! L'interface calquée sur Android a des ratés, le navigateur web intégré supporte certes Flash, mais s'avère tellement poussif que le moindre défilement de page est une vraie catastrophe, et que dire des nombreux blocages et plantages rencontrés sur certaines applications ?

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Comme si ça ne suffisait pas, Google a réussi à s'attirer les foudres de la quasi totalité des diffuseurs américains, qui voient d'un très mauvais œil le fait que l'on puisse accéder à leurs services web sur un écran TV ! Conséquence : un blocage quasi unanime, qui semble également se profiler en France avec la signature d'une charte entre les différentes chaines.

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Résultat des courses : la plate-forme se paie une telle « publicité » que Google demande désormais à ses partenaires matériels de repousser la sortie de leurs périphériques Google TV alors que leur lancement était prévu pour le prochain CES, tandis que Logitech aurait gelé la production de sa Revue. Il faut d'ailleurs préciser pour être tout à fait honnête que le fabricant suisse s'en tire plutôt honorablement avec un boitier bien fourni (clavier sans fil assez confortable, blasters infra rouge en abondance) et une partie multimédia plus que correcte. Reste simplement à Google d'améliorer son logiciel. D'ici la sortie française prévue en 2011, c'est même une nécessité : au pays des box, révolutionnaires ou évolutives, Google TV risque fort de laisser de marbre...

Antennagate / iPhone 4 blanc : iCouacs en pagaille

Si l'iPhone 4 a indéniablement de nombreuses qualités et s'est finalement avéré un franc succès, le petit dernier Smartphone d'Apple aura connu une série de couacs assez embarrassants pour une marque réputée pour son perfectionnisme et son culte du secret. Ça commence mal avec ce dernier. Des fuites sur Apple, on en a vu défiler : un appareil fabriqué en Chine, ça ne met jamais très longtemps à filtrer. Avec l'iPhone 4, on a atteint un niveau supérieur grâce à l'affaire Gizmodo : un prototype d'iPhone 4 « oublié » dans un bar, qui se retrouve entre les mains du blog qui s'empresse de le photographier sous toutes ses coutures, ça fait tache, surtout quand Apple misait sur l'effet de surprise d'un tout nouveau design.

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L'iPhone 4 dans la nature avant sa sortie


Attention, ça va trancher chérie !

Qu'à cela ne tienne, une pirouette de Steve Jobs lors de la présentation de l'appareil et on oublie cette triste histoire pour parler des fonctionnalités que de simples photos ne pouvaient retranscrire. Comme cette antenne révolutionnaire, intégrée dans le pourtour métallique de l'appareil par exemple. Pas de chance : à la sortie de l'iPhone 4, les témoignages incendiaires se multiplient ! En touchant le coin inférieur gauche de l'appareil, les barres de réception fondent, fondent... parfois jusqu'à la coupure de l'appel ! Et un iPhone ça ne doit pas couper !

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L'iPhone 4 et son antenne « révolutionnaire »


Alors on organise une communication de crise qui fleure bon l'improvisation, de prétendus mails de Steve Jobs (« tenez le différemment ! ») à la promesse d'une mise à jour logicielle qui corrige l'algorithme d'affichage des barres de réseau. Et comme ça ne suffit pas, Steve Jobs interrompt ses vacances pour prouver au monde que c'est pas nous, c'est les autres, d'abord ! Regardez les autres téléphones, ils ont le même problème (en beaucoup moins prononcé mais pas grave !). Bon, et puis si vous n'êtes pas content, on vous offre un bumper ! Hop là, vous n'avez rien vu ! L'antennagate ? Quel antennagate ? Et le pire, c'est que, talent acrobatique de Steve Jobs oblige, ça passe. À un détail près...

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Des bumpers pour tout le monde !


iPhone 4 : plus blanc que blanc, donc transparent ?

Apple l'a compris : qu'est ce qu'il y a de plus classe qu'un produit Apple ? Le même produit Apple, mais d'une autre couleur ! Alors Apple a lancé... l'iPhone 4 blanc. Pensez donc, un iPhone noir, ça a déjà la classe, mais un blanc, un vrai blanc, pas un demi blanc comme l'iPhone 3G, c'est le carton assuré ! Sauf que je jour J, pas d'iPhone 4 blanc ! Et tout fier d'avoir réussi sa pirouette communicationnelle renvoyant l'antennagate dans les cordes, Steve Jobs profite de sa conférence de crise pour annoncer quelques « updates ». Ne vous inquiétez pas, l'iPhone 4 blanc arrive, il sortira fin juillet ! Le mois d'août arrive, toujours rien !

Comment expliquer ce retard ? Certaines rumeurs prêtent à Apple un tel perfectionnisme, que le problème viendrait d'un décalage entre le blanc de la façade et celui du bouton Home de l'appareil. Explication plus plausible : l'adoption du blanc sur la façade avant de l'appareil aurait tendance à paniquer les capteurs de luminosité.

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l'iPhone 4 blanc : l'arlésienne de l'année !


Au fil des semaines ,les prédictions deviennent de plus en plus floues, et la sortie finit par être repoussée officiellement... au printemps prochain. Le printemps... dites moi, ça ne serait pas, à tout hasard, la saison qui précède la sortie du nouvel iPhone ?

Téléviseurs 3D : puisqu'on vous dit que c'est bien !

L'année 2009 s'est achevée sur le carton cinématographique d'Avatar, sans doute le premier film 3D pensé pour la 3D. Une expérience saisissante pour les spectateurs, et une rentabilité à mettre des dollars à la place des yeux des constructeurs. On aurait donc pu penser que 2010 serait l'année de la 3D démocratisée, notamment sur les téléviseurs, mais on en est encore bien loin du boom espéré, un peu naivement, par certains...

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Parce qu'on a beau trouver ça joli, les démos de téléviseurs 3D dans les grandes surfaces culturelles, mais plus que les objets qui sortent de l'écran, c'est surtout leur prix qui saute aux yeux, alors que la plupart des foyers sortent déjà d'un renouvellement de téléviseurs. On se dit que ça va baisser, comme les téléviseurs Full HD en leur temps...

Malheureusement, pour acheter un téléviseur 3D, un investissement très lourd, il faudrait déjà qu'il y ait du contenu qui justifie cet achat. Et en ce qui concerne celui ci, on est encore bien loin du compte. Si les sorties 3D se multiplient au cinéma, pour le pire et le meilleur, les Blu-ray 3D sortent au compte goutte (on n'a rien contre Tempête de Boulettes Géantes mais bon...). Le planning des sorties pour 2011 n'est pas beaucoup plus encourageant... et les éditeurs d'attendre que leurs concurrents s'y mettent ! Sans parler de la pratique détestable qui consiste à faire de certains films des exclusivités avec certains constructeurs, comme Avatar avec les téléviseurs ou platines Panasonic.

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Quelques titres Blu-ray 3D disponibles


À la télé, ça n'est guère mieux : hormis quelques expérimentations sur la Coupe du Monde ou Roland Garros, il faut se contenter pour l'instant de contenus de démonstration, ou de chaînes 3D remettant au goût du jour des contenus périmés avec des algorithmes qui font ce qu'ils peuvent (le Commissaire Moulin en 3D, moyen...).

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Le Commissaire Moulin en 3D : vous en avez rêvé, Free l'a fait !


Reste les jeux où l'avenir semble un peu plus radieux, entre le 3D Vision de NVIDIA qui propose déjà un catalogue conséquent de jeux compatibles et Sony qui semble déterminé à pousser la 3D sur Playstation 3 en 2011. Au final, rien ne presse, mais on entre alors dans le cercle vicieux : si les ventes de téléviseur ne sont pas boostées par le contenu, comment celui-ci peut-il progresser ?

Hadopi : l'art de mettre la charrue devant les bœufs

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En 2010, la loi Hadopi est enfin entrée en vigueur, après une longue et tumultueuse gestation qu'il serait pénible de rappeler ici. Et comme on pouvait s'y attendre, la mise en œuvre de la loi continue à marcher sur la tête, avec toujours cette tendance à mettre la charrue devant les bœufs, ou plus spécifiquement s'occuper de la répression avant la prévention. Le volet répressif de la loi est simple : on envoie des mails, puis des courriers, puis on coupe (certes, c'est un peu plus compliqué que ça) ! Mais fournir les outils aux utilisateurs afin qu'ils puissent prouver leur innocence, développer et promouvoir l'offre légale, c'est tout de suite plus complexe alors ne nous en voulez pas, on remettra ça à plus tard !

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Petit rappel des faits. La loi Hadopi ne punit pas le téléchargement illégal, mais le défaut de sécurisation de sa connexion Internet, suite à une plainte des ayants droits qui ont constaté l'usage illégal de celle-ci. Imaginons par exemple que Madame Michu reçoit un avertissement de l'Hadopi, le fils de Madame Michu ayant téléchargé le dernier album de Lady Gaga sur BitTorrent. Madame Michu doit pouvoir prouver que sa connexion était sécurisée, et un des moyens de le faire est d'installer sur son PC un logiciel de sécurisation labellisé par l'Hadopi. Problème : ces logiciels n'existent pas encore, et leurs spécifications ne sont pas finalisées. Et de toute façon, l'installation de ces « mouchards » ne ferait que peser dans la décision finale.

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Alors on se dit que le fils de Madame Michu abuse et qu'il aurait pu télécharger légalement l'album de Lady Gaga sur iTunes ou Virgin Mega. Mais le fils Michu ne roule pas sur l'or, et il serait bon de l'inciter à télécharger légalement, en l'éduquant sur l'existence d'offres légales, et en lui proposant des tarifs préférentiels (que les maisons de disques pourraient proposer directement, mais il ne faudrait pas qu'elles fassent trop d'efforts pour être sympathiques non plus). En ce qui concerne la promotion, la labellisation des offres légales est là encore loin d'être finalisée, tout comme le portail référençant ces offres.

Pour les tarifs, le gouvernement a créé la Carte Musique, qui a connu un retard à l'allumage, et des débuts visiblement peu convaincants : les chiffres officiels ne sont pas encore connus mais on parle d'un stock de cartes qui resterait sur les bras du Ministère de la Culture. A force, on va peut être finir par comprendre que les jeunes n'attachent plus autant d'importance à la musique et qu'ils ne saisissent plus la valeur de titres qu'on leur matraque à longueur de journée, qui sait...

Kin : le smartphone mort né de Microsoft

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Fin 2010, Microsoft a sorti un produit dont le nom commence par « Kin », qui a apporté de vraies innovations dans son domaine, et connu un succès retentissant dès sa sortie, au point de provoquer une pénurie sous le sapin. Mais ce n'est pas de celui-là dont nous allons parler, mais bel et bien du Kin, le feature phone « social » de Microsoft, dont la carrière éclair ferait passer le Zune pour un triomphe commercial.

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Pourtant, à la base du Kin, il y avait du potentiel ! Le produit était initialement issu du rachat par Microsoft de Danger, et de son Sidekick, sorte de Blackberry light. Une équipe composée d'anciens employés de Danger, et dirigée par Jay Allard, allait mener le projet, baptisé « Pink » à bien, parallèlement à l'équipe de Windows Mobile qui travaillait sur l'évolution de ce dernier. C'est sans doute ce point qui mena finalement le projet à sa perte : à la suite de rivalités entre les équipes de Pink et la division Windows Mobile, le Kin finit par revenir dans l'escarcelle de cette dernière, qui s'empressa de revoir ses ambitions à la baisse et de le reléguer au rang de produit secondaire, basé sur Windows CE.

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Au final, deux « smartphones » ont vu le jour, ou plutôt des feature phones mettant l'accent sur l'interaction avec les réseaux sociaux. Baptisés Kin One et Kin Two, ils ont été accueillis très fraichement outre-Atlantique et nous n'avons même pas pu en voir la couleur puisque Microsoft a abandonné le Kin avant même de le lancer en Europe. À qui la faute ? Certains commentateurs américains évoquent l'OS bâclé, l'absence de certaines fonctionnalités pourtant indispensables pour un smartphone (pas de synchronisation de contacts avec Outlook, pas de messagerie instantanée), ou encore des forfaits associés trop chers.

Reste qu'en l'absence de données officielles, le chiffre assez ridicule de 500 exemplaires vendus a été évoqué. D'autres parlent plutôt de 10000, mais dans tous les cas un échec cuisant que Microsoft s'est empressé de balayer, 48 jours après la sortie des deux appareils ! Ironie du sort : un des co-fondateurs de Danger n'est autre qu'Andy Rubin, dont la petite start-up Android Inc. se faisait racheter par Google en 2005...

Windows Phone 7 : une communication chaotique

Il serait évidemment mensonger de résumer l'année mobile de Microsoft au ratage intégral du Kin, ce projet étant tout à fait secondaire pour Redmond, face au lancement de Windows Phone 7. Déjà bien en retard sur un marché du smartphone complètement chamboulé par l'iPhone et Android, Microsoft a finalement vu le bout du tunnel avec la sortie, en 2010, des premiers smartphones intégrant son nouvel OS.

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Interface complètement revue, politique stricte sur les spécifications des téléphones, passage obligé par le Zune Marketplace pour l'achat d'applications, Windows Phone 7 change tout pour Microsoft. Presque un nouveau départ pour un éditeur qui dispose pourtant de 10 ans d'expérience sur le marché de la mobilité. Aussi, on s'étonne de l'attitude plutôt désinvolte de Microsoft, notamment concernant la communication autour de Windows Phone 7, dont le lancement a été pour le moins discret, voire un peu chaotique.

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Ainsi, il ne fallait pas être pressé de mettre la main sur un smartphone Windows Phone 7 le jour de sa sortie française, le 21 octobre 2010, puisque les différents modèles signés LG, Samsung ou HTC brillaient par leur absence pendant les 2 ou 3 premières semaines. L'explication avancée par Microsoft France avait de quoi nous laisser dubitatifs : les grèves auraient perturbé la chaine logistique de Microsoft... Ah bon...

Mais dites-moi, n'aurait-on pas loupé un détail ? Nous qui croyions naïvement que la livraison de terminaux Windows Phone 7 dépendait des chaines logistiques de Samsung, LG ou HTC... Voilà qu'on apprend que Microsoft s'occupe lui-même de la logistique. Chose encore plus étrange : plusieurs lecteurs belges nous signalaient une pénurie similaire, alors que la Belgique n'était pas en proie aux conflits sociaux...

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Choisissez celui que vous voulez, de toute façon nos camions sont bloqués par la grève !


Alors, lancement réussi ou pas ? Difficile de le savoir, puisque les chiffres se sont fait attendre, Microsoft nous resservant le traditionnel refrain : il est trop tôt pour communiquer des chiffres, c'est un nouveau produit, il faut lui laisser le temps... On connaît la chanson ! Les chiffres, on les annonce quand ils sont favorables. Pour le Kinect, en revanche, on s'est bien empressé de les communiquer !

Quelques jours avant Noel, un chiffre a finalement été communiqué : 1,5 million d'appareils vendus... par les fabricants de téléphones aux opérateurs. C'est-à-dire aucun chiffre concernant les ventes réelles aux utilisateurs. On les imagine sans aucun doute supérieures à celles du Kin, mais pour en arriver à de telles contorsions, les premiers résultats ne doivent pas être bien brillants...

Services en ligne : ratages et fermetures

Quel bilan tirer de 2010 en ce qui concerne les services en ligne ? Entre les expériences ratées des uns et les fermetures des autres, pas glorieux, malheureusement.

Honneur aux nouveaux entrants : on attendait Apple avec un service de streaming à la Spotify ou Deezer, suite au rachat de Lala.com, mais c'est avec un réseau social intégré à iTunes que la firme de Cupertino a voulu faire sensation. C'est raté : Ping n'est qu'un ersatz de réseau social, aux fonctionnalités quasi nulles, et dont l'unique but est de fournir aux utilisateurs de l'iTunes Store des recommandations d'autres utilisateurs. On peut y suivre des artistes et des groupes, mais pour quoi faire ? Quelques pauvres vidéos, pas d'intégration à Facebook, nécessité de passer par iTunes pour accéder au service... On oublie bien vite ce réseau social musical dont le potentiel intéressant a été complètement sous-exploité !

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Ping : réseau social ou moyen déguisé de pousser l'iTunes Store ?


Google Wave n'a pas pris

Dans la galaxie de services lancés régulièrement par Google, on aurait pu penser que Google Wave trouverait sa place, étant donné l'enthousiasme dont faisait preuve Google vis-à-vis de ce mélange assez ambitieux de travail collaboratif et de messagerie. Trop ambitieux sans doute : le service, encore en bêta, n'aura pas passé l'été. La raison invoquée était simple : « Nous n'avons pas eu autant d'utilisateurs que nous le souhaitions ». Pour autant, Google Wave n'est pas mort en vain : certaines technologies du service trouvent une issue dans d'autres applications Google, comme Gmail, et le code de Google Wave a été publié sous licence Apache. Libre aux volontaires de le faire renaître de ses cendres...

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Google Wave n'aura pas trouvé son public


Yahoo : avenir incertain pour Delicious ?

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Terminons ce petit tour par une mauvaise nouvelle dont on se serait passé : la fermeture de plusieurs services de Yahoo suite à une restructuration de la société. Si personne ne pleurera Yahoo! Picks ou Yahoo! Buzz, d'autres fermetures sont plus symboliques. Ainsi, le moteur de recherche Altavista fait partie des victimes. Pour ceux qui ont connu le web avant Google, le nom évoquera au moins un souvenir nostalgique... Plus gênant : dans la liste figure également le service de partage de signets Delicious, qui réunit de nombreux utilisateurs. Yahoo s'est fendu d'un démenti, affirmant que la société avait effectivement l'intention de se séparer de Delicious, mais cherchait à le vendre plutôt qu'à le fermer. Problème : l'éditeur vendra une coquille vide puisque les équipes de Delicious font visiblement partie de la charrette...

C'est sur cette note pas franchement drôle que l'on referme cette rétrospective, en espérant que le CES de Las Vegas, premier événement high tech de 2011, nous fera oublier ces quelques errements. Sur ce, il ne nous reste plus qu'à vous souhaiter vous donner rendez vous en 2011 pour une nouvelle fournée !
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