Sherlock Holmes ne pose pas de lapin au gentleman-cambrioleur

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
24 octobre 2007 à 19h00
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Après une courte année d'absence, Sherlock Holmes est de retour sur nos PC et, une fois encore, nous devons cet honneur à Frogwares qui, comme en 2006, a signé avec Focus. Pas question de boucle d'argent ou de plongée dans l'univers de Lovecraft cette année, mais l'aventure promet malgré tout d'être singulière. Les développeurs ont effectivement décidé de mettre le talent de Sherlock Holmes à rude épreuve : ils n'ont effectivement rien trouvé de mieux que d'opposer le plus fameux détective de Sa Majesté à l'une des icônes de la littérature française, le gentleman-cambrioleur Arsène Lupin.

Élémentaire... enfin pas tant que ça !

Après un détour tout à fait sympathique du côté de Lovecraft, Sherlock Holmes nous revient donc pour une opposition de style avec le très français Arsène Lupin. Ce dernier a effectivement décidé de lancer un défi toutes les forces de Scotland Yard. Il se propose, en cinq jours, de dérober cinq des plus prestigieux objets que l'on peut trouver dans Londres. Loin d'être surmené, Sherlock Holmes trouve le défi à son goût et décide donc de se lancer sur les traces du Français pour un jeu de pistes nous permettant de visiter des lieux aussi prestigieux que la Tour de Londres, le British Museum, la National Gallery et Buckingham Palace. Si cette liste peut sembler intéressante, nous touchons en réalité au premier défaut du jeu : un peu plus de variété n'aurait pas fait de mal.

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Après quelques dialogues « anodins », il faut bien vite se mettre au travail : Lupin a déjà frappé !

Le joueur fait effectivement assez vite le tour de ces différents bâtiments et l'aspect découverte en prend donc rapidement pour son grade. Il est d'ailleurs fort dommage que Frogwares n'ait pas envisagé un petit tour du côté du Paris de la Belle Époque, d'autant que la rencontre avec Arsène Lupin aurait justement permis quelques escapades dans des lieux encore jamais empruntés par la licence. Cela dit, cette relative pauvreté des lieux à visiter n'est pas le plus gênant dans le jeu. Afin de guider Sherlock Holmes, les développeurs ont intégré une bonne quarantaine de personnages non joueurs que l'on rencontre au fil de notre progression. Hélas, ces personnages sont absolument statiques. Ils donnent l'impression de n'être là que pour nous servir.

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Il n'était bien sûr pas question de reproduire un monde vivant comme les amateurs de jeux de rôle peuvent le souhaiter, mais un peu d'animation, des rues de Londres moins désertes et des personnages qui donnent l'impression d'exister un minimum sans nous n'auraient pas été mal. Disons que cela aurait au moins permis de poser l'atmosphère, ce qui fait cruellement défaut à l'aventure. À aucun moment, nous ne ressentons l'activité d'une ville pourtant au centre du monde durant cette période. Pour ne rien arranger, il faut bien avouer que la musique ne donne jamais aussi bien que dans la fameuse série télévisée et les voix françaises ne sont guère convaincantes. Du coup, le joueur s'implique difficilement dans cette histoire et il ne lui reste que les énigmes pour se motiver.

Heureusement, celles-ci sont de qualité, mais avant d'aborder ce point, il nous faut préciser le fonctionnement du jeu. En effet, Frogwares ne s'est pas reposé sur les canons du point & click, mais ne propose pas non plus un gameplay à la Myst. En vue subjective, le joueur se déplace à l'intérieur d'environnements entièrement en 3D et doit simplement ramasser des objets, activer différents mécanismes et, surtout, résoudre des énigmes parfois pas « piquées des vers » ! Problème en revanche, comme dans tout jeu d'aventure, il faut que Sherlock Holmes lui-même trouve la solution et cela nécessite parfois une certaine gymnastique (observer tous les détails d'un problème pour que Sherlock apprécie correctement la situation) alors que le joueur aurait aimé aller de l'avant.

Ce défaut est cependant relatif dans la mesure où il gênera les détectives accomplis, mais sera d'un grand secours aux moins habitués. Ces derniers auront besoin de toutes les étapes avant d'être à même de résoudre des énigmes parfois très complexes. Le niveau de difficulté du jeu est dans la moyenne haute et procure au jeu une durée de vie tout à fait correcte pour un titre de ce genre. En outre, et ce n'est pas le moindre de ses avantages, Sherlock Holmes se contente d'une configuration modeste (processeur 1,3 GHz, 512 Mo, carte graphique 64 Mo) : évidemment, il ne faut pas s'attendre à des prouesses graphiques. Le moteur accuse son âge et si certains décors sont réussis d'autres sont d'une triste banalité qui accentue d'ailleurs le « manque de vie » que nous évoquions précédemment.



Conclusion

Hélas, trois fois hélas, difficile d'être vraiment convaincu par ces nouvelles aventures de Sherlock Holmes. Du côté des énigmes, il n'y a guère de souci à se faire : Frogwares a prévu de quoi faire fonctionner nos petites cellules grises et si un reproche devait être fait, il concernerait sans doute le niveau de difficulté un peu élevé... mais n'est pas Sherlock Holmes qui veut ! Non, en réalité, le principal problème du jeu tient à son ambiance, ou plutôt à son absence d'ambiance. Jamais la réalisation technique ne vient soutenir la progression du joueur qui ne ressent pas l'atmosphère londonienne de la fin du XIXe siècle. Le rapprochement avec Arsène Lupin aurait également permis à Frogwares de faire voyager notre détective et par là même de générer un contraste saisissant entre la capitale britannique et, pourquoi pas, le Paris de la Belle Époque. Il n'en est hélas rien et, du coup, le joueur subit plus qu'il ne vit cette aventure... Reste heureusement un défi intéressant et peu exigeant en terme de puissance machine pour tous les amateurs de puzzles.

Sherlock Holmes Contre Arsène Lupin

4

Les plus

  • Des énigmes de qualité
  • Durée de vie très convenable

Les moins

  • Aventure morne, sans ambiance
  • Des voix pas très bien choisies
  • Graphiquement très inégal

0

Réalisation5

Prise en main7

Durée de vie7



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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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