Rise And Fall : Midway tente le RTS héroïque

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
16 juin 2006 à 16h00
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Si je vous parle d'un jeu de stratégie temps réel regroupant les peuples égyptien, grec ou romain. Si je vous précise que le scénario nous place à différentes époques de l'Antiquité et si je termine en indiquant que le mode réseau permet à huit joueurs maximum de s'affronter sur de nombreuses cartes escarmouches... vous devriez en toute logique me répondre Age Of Empires et vous auriez en fait tort puisque c'est de Rise And Fall : Civilizations At War qu'il est question. Après un développement pas toujours tranquille, Midway le commercialise aujourd'hui même et nous en profitons pour vous dire tout ce que nous en avons pensé.

Age Of Empire Earth ?

À l'origine de Rise And Fall, on retrouve Stainless Steel Studios, une équipe bien connue des amateurs de jeux de stratégie temps réel à qui nous devons Empire Earth et Empires : L'Aube D'Un Nouveau Monde. Hélas, le développement de ce troisième titre ne s'est pas déroulé tout à fait comme prévu et les relations entre Stainless Steel Studios et Midway se sont détériorées avec les multiples reports. Tant et si bien que Midway a fini par briser le contrat qui le liait au développeur et ce dernier a été contraint à mettre la clef sous la porte. Rise And Fall était entré dans la dernière phase de son développement et Midway n'a semble-t-il pas eu trop de difficultés pour monter, en interne, une équipe capable de boucler le chantier pour une commercialisation avant l'été.

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À l'image de cette séquence d'introduction, les cinématiques de la campagne solo sont d'une qualité pour le moins discutable

Laissons donc les déboires au passé. Rise And Fall est disponible depuis aujourd'hui et le moins que l'on puisse dire c'est que de prime abord, il fait largement penser à Empire Earth ou Age Of Empires. L'Antiquité est ainsi au programme et même si on se cantonne ici à quatre peuples (Égypte, Grèce, Perse et Rome), le fonctionnement du jeu est très semblable. Toute la partie stratégique s'articule effectivement sur la récolte de deux ressources (bois, or) par les paysans, sur la construction d'une poignée de bâtiments très simples (caserne, écurie, grenier...) et sur la production d'unités en vue de coller une rouste au crétin d'en face. Un tel résumé ne donne pas forcément envie d'aller plus loin, pourtant Rise And Fall a d'autres atouts dans sa manche.

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Pour nous en rendre compte le plus court et le meilleur moyen est encore de débuter les deux campagnes solos (Alexandre et Cléopâtre) qui font, comme souvent, office de didacticiel. On choisit son niveau de difficulté parmi trois et nous voilà prêt à suivre les traces du brillant stratège grec alors que Philippe II vient d'être assassiné. Le fiston, que l'on appelle encore simplement Alexandre, décide bien sûr de venger son papounet. Comme il n'a pas oublié d'être ambitieux et que mince il n'est pas le rejeton du roi pour rien, il décide du même coup d'aller briguer le couronne de son ancêtre. Pour faire bonne mesure et apporter un peu de piment à l'histoire, les Grecs n'ont qu'une confiance très limitée en ce jeune arriviste, le meurtrier est en fuite et les Perses sont sur le pied de guerre.

Autant d'éléments imaginés par les développeurs afin de nous proposer une campagne plus originale que de coutume. Ainsi et même si l'ensemble est scripté à l'extrême avec des événements qui ne se déclenchent qu'au moment opportun, on se retrouve avec des missions dans l'ensemble plutôt variées. Ici, il faut construire toute une base et enrôler des troupes alors que là au contraire, le profil bas est de rigueur pour passer derrière les fortifications adverses, mais le plus original ne se situe pas à ce niveau. Non, pour se démarquer de la concurrence, Midway compte sur le principe du héros qui prend une dimension vraiment très particulière. Personnages historiques très célèbres, les héros de Rise And Fall constituent évidemment une unité aussi coûteuse que puissante.

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Pas forcément très visible, la fiole de l'écran du milieu permet d'augmenter l'endurance de notre personnage en mode « héros »

Unité qui se distingue cependant par un second mode de contrôle : lorsque le héros dispose d'assez d'endurance, il est effectivement possible de l'incarner. Le jeu passe alors dans une vue à la troisième personne et nous le contrôlons comme on déplacerait un Max Payne ou un Gordon Freeman avec les touches Z, Q, S et D ou bien avec les touches fléchées. Dans ce mode de représentation, le héros est encore plus dévastateur, il est également plus précis puisque le joueur peut le diriger très simplement vers les unités adverses les plus sensibles. Compte tenu de la puissance du héros, ce mode de jeu permet de goûter à deux nouvelles approches : le jeu de combat beat them all où il faut foncer dans le tas pour massacrer un maximum d'ennemis et le sniper où avec un arc, on vise et on élimine ses cibles de très loin.

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Même si le héros peut encore donner quelques ordres simples à ses troupes et même s'il est possible de sortir / rentrer très facilement de ce mode de jeu, il risque bien sûr de faire bondir les amateurs de stratégie temps réel. Si vous êtes plutôt adepte de tactiques mûrement réfléchies, il est à peu près certain que vous ne trouverez pas Rise And Fall à votre goût, au moins durant les deux campagnes solos. Il faut pourtant bien reconnaître qu'à la manière des petites séquences imaginées pour Medal Of Honor ou Call Of Duty, cela permet de dynamiser les missions. Du coup, le jeu en solitaire devient plus original, la monotonie souvent observée dans les jeux de stratégie temps réel n'est plus de mise et cela compense avec un certain panache les lacunes d'une intelligence artificielle vite débordée.

Grandeur et décadence...

Les allergiques de l'action en seront évidemment pour leurs frais, mais que les stratèges se rassurent, ce n'est tout de même pas la seule nouveauté de Rise And Fall. Deux notions viennent ainsi compléter les classiques bois, or et limite de population : la gloire et le recrutement. La gloire se compose de points de prestige que l'on accumule en explorant, en combattant et en ramassant divers trésors. Ces points peuvent être utilisés pour obtenir des unités spéciales (tours de siège...). Ils peuvent aussi être dépensés via une page spéciale qui regroupe différents bonus comme un spécialiste de l'extraction d'or qui donnera un bonus aux paysans. C'est enfin sur cette page que s'achètent les promotions de héros. Contre quelques points, on peut faire passer Alexandre aux niveaux supérieurs et ainsi le rendre plus puissant.

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Au centre, la prise des points de contrôle est indispensable pour mettre en place le plus rapidement possible de grandes armées

Moins classique et de fait plus intéressante, la notion de recrutement est très bien expliquée dans les premières minutes du didacticiel. Il s'agit de jouer sur l'enrôlement de nouvelles forces en tenant compte de la main mise du joueur sur la carte. Ainsi, différents postes avancés et différentes bases comptent pour autant de points de contrôle clairement identifiables sur la carte. Leur possession permet d'augmenter notre total de points de recrutement. Total qui détermine ensuite le nombre de soldats qui seront effectivement enrôlés lors de l'achat d'une unité à la caserne ou à l'écurie : avec un seul point de recrutement, une unité ne donnera par exemple qu'un seul hoplite alors qu'avec deux points de recrutement, deux guerriers sortiront de la caserne.

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Intéressante en solitaire, cette caractéristique recrutement prend tout son sens en mode multijoueur. Pour être en mesure de produire rapidement beaucoup d'unités, il est indispensable de conquérir une large portion de la carte... mais surtout de la conserver. Si cela n'a pas d'incidence sur les stratégies de rush, cela limite la tactique du « qui qu'a la plus grosse » et apporte un peu de sang neuf aux affrontements. À propos de sang neuf, il faut également souligner l'importance des combats maritimes sur de nombreuses cartes multijoueurs ainsi qu'en solitaire. Les batailles navales ont d'ailleurs été soignées par les développeurs et la puissance d'un bateau dépend par exemple des troupes embarquées : des archers sur le pont, ne resteront pas inactifs ! Il est également possible d'éperonner les navires adverses ou de les aborder.

Dans ce cas, on voit les deux bateaux se coller l'un à l'autre et les unités à bord s'aventurer sur le navire adverse. Afin de rendre ces combats plus dynamiques, les développeurs ont toutefois eu une idée bizarre : permettre la production d'unités d'infanterie à bord des bateaux ! Puisque nous en sommes à parler des bizarreries, parlons du pathfinding (gestion des mouvements). Dans l'ensemble, les unités se déplacent correctement, mais lors de longues marches, on peut voir des soldats se laisser distancer sans raison. Quelques problèmes de collisions sont à signaler (des archers qui tirent à travers les rochers) et le clipping est assez présent. Notons aussi un bug que l'on espère voir corriger : des bûcherons peuvent être enfermés par la construction d'un bâtiment ! Cela faisait un moment que je n'avais plus vu ça.

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Les batailles navales sont souvent très brèves, mais apportent un plus indiscutable

Heureusement peu nombreux, ces bugs sont relativement fréquents et leur impact est d'ailleurs accentué par une intelligence artificielle franchement déficiente. Elle a le chic pour faire de gros tas de soldats et les envoyer à la « vas-y que je te pousse » en espérant submerger le joueur. Ce défaut déjà gênant durant les campagnes solos, pourtant très scriptées, rend le mode escarmouche finalement très moyen : il y est vraiment trop facile de se jouer de l'ordinateur. Une fois les deux campagnes terminées, c'est donc une fois encore vers le mode multijoueur que l'on se tournera pour prolonger un peu la durée de vie du jeu. Un peu, car il faut bien admettre que le mélange action / stratégie ne se prête finalement pas trop aux parties en réseau.

Les développeurs ont pourtant prévu de nombreuses cartes (24 sont livrées d'autres sont à prévoir) à la conception très variée. Hélas et alors que la stratégie temps réel est un genre très concurrentiel, Rise And Fall s'avère indiscutablement trop classique dans sa gestion des constructions et dans ses combats qui reposent une fois encore sur le traditionnel pierre / feuille / ciseaux. Les habitués risquent d'en faire rapidement le tour et cela nous confirme dans l'idée que Rise And Fall s'adresse plutôt à des stratèges occasionnels. Dans cette optique et malgré des chargements à rallonge, on appréciera donc la relative légèreté du moteur graphique qui ne demande pas un monstre (Pentium 2,4 GHz, 512 Mo, Radeon X800). Cela dit, en dehors des effets sur l'eau et de certaines unités, le jeu est loin d'être le plus beau du moment.

Conclusion

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Original dans son approche, Rise And Fall fleure bon l'Antiquité façon Hollywood et voir Cléopâtre se promener façon Xena dans le désert égyptien a quelque chose de vraiment surprenant. Midway ne cherche cependant pas à toucher les puristes de la stratégie temps réel et tente plutôt de faire plaisir à une catégorie de joueurs qui aime varier les plaisirs. Du coup, les séquences façon « beat them all » se justifient davantage et dynamisent efficacement des campagnes solos qui devraient résister aux amateurs pendant, au bas mot, une quinzaine d'heures chacune. Ensuite, il faut bien admettre que le mode escarmouche en solo n'est pas très intéressant du fait d'une IA vraiment trop faible. On se rabattra donc sur les parties en réseau qui risquent de décevoir certains joueurs.

Tout d'abord, du fait des divers bugs déjà signalés (pathfinding, collisions...) qui se font bien davantage sentir en multi que durant les campagnes, mais aussi à cause de ce mode héros. Sympa seul devant son écran, ce mode de jeu a tendance à bien massacrer les prétentions stratégiques du jeu puisqu'un seul héros peut venir à bout d'une quantité assez délirante d'ennemis. In fine, Rise And Fall n'est clairement pas fait pour les amateurs de Rome : Total War ou Rise Of Nations. Il se destine plutôt à une frange de joueurs que les jeux de stratégie classiques ont tendance à effrayer et qui souhaite goûter à ce style sans trop se prendre la tête. À voir ensuite si le mélange action / stratégie leur conviendra en solo comme en multijoueur... rien n'est moins sûr.

Rise And Fall : Civilizations At War

4

Les plus

  • Campagnes longues et variées
  • Quelques innovations intéressantes
  • Mode « héros » sympathique...

Les moins

  • ... mais peu adapté au multijoueur
  • IA en net retrait, quelques bugs
  • Aspects stratégiques trop classiques

0

Réalisation6

Prise en main8

Durée de vie8


Plus particulièrement axée sur la campagne solo de Cléopâtre, notre vidéo exclusive vous présente les mouvements de troupes, les batailles navales avec le système d'abordage ainsi que, bien sûr, les séquences action avec contrôle du héros.
  • Visionnez notre vidéo exclusive de Rise And Fall : Civilizations At War


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