Marc Mayor : “MySpace est un canal d'échange autour des contenus”

18 mars 2008 à 12h01
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Directeur général de MySpace France, Marc Mayor revient sur le positionnement de ce “réseau social” vis à vis de ses membres, des annonceurs mais également des annonceurs à qui il propose toujours plus de ciblage.

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Marc Mayor
JB - Marc Mayor, bonjour. Comment se porte MySpace France ?

MM - Très bien ! Selon le dernier classement comScore de janvier 2008, MySpace.fr a attiré plus de 2,9 millions de visiteurs uniques , en croissance de plus de 12% sur un mois et de près de 300% en un an. Nous avons environ 2 millions de comptes, 200 000 groupes musicaux et nous multiplions les innovations, notamment avec Skype, ce qui est très plaisant.

JB - Comment doit-on définir MySpace ? Un réseau social, une plate-forme de blogs, un service d'écoute musical ?

MM - Tout cela à la fois. Les gens ont besoin d'un blog, d'une messagerie électronique, d'un service de partage de photos, de musique de vidéos... L'originalité de MySpace est de centraliser en un seul endroit tous ces outils pour vivre sa vie numérique. Notre objectif est d'élargir cette palette d'outils pour aider nos membres à mieux s'exprimer et multiplier les découvertes sur la toile.

JB - Et selon vous, qui sont vos concurrents ?

MM - Il existe des spécialistes du blog, de la messagerie, de la gestion d'événements, du partage photo, de la messagerie instantanée ou de l'écoute musicale mais je pense que MySpace est la seule plate-forme à réunir aussi bien toutes ces fonctionnalités. Je pense également que nous n'avons pas forcément les mêmes priorités. Certains de ces acteurs vont privilégier le nombre de “pages vues” ou de “vidéos vues” alors que nous allons donner la priorité aux nombres d'interactions, comme les commentaires, générées par nos membres autour d'un document. Nous ne sommes pas un canal de diffusion des contenus mais plutôt un canal d'échanges autour des contenus...

JB - Selon la dernière étude comScore, MySpace a été dépassé par Windows Live mais est également talonné par Facebook. Quel regard portez vous sur ces deux concurrents ?

MM - Ce score d'audience de Microsoft est artificiel et ne m'inquiète pas car Windows Live Spaces n'aurait jamais pu attirer autant de monde si il n'avait pas été couplé à Windows Live Messenger. MySpace est un pure player qui a une vraie différenciation en terme de cible, de produit. Notre objectif est de creuser notre sillon, auprès d'une cible de 15 à 25 ans, en mettant l'accent sur des sujets culturels et créatifs. En France, notre principal concurrent est plutôt Skyrock.com mais il ne nous a pas empêché de maintenir une forte croissance.

JB - Vous avez récemment lancé une compilation de jeunes artistes. Quel est votre modèle économique exactement ? Pourriez vous monétiser votre audience autrement que par la publicité ?

MM - MySpace est un média et notre modèle économique principal reste la publicité. La compilation “Me, MySpace & My Band” a été pensée à des fins événementielles mais la musique est effectivement un sujet très important. MySpace est un CRM extraordinaire pour n'importe quel artiste et nous pouvons les aider à échanger avec leurs fans, à promouvoir des concerts et vendre des tickets, à diffuser de la musique, etc... Ce sont aussi des moyens de monétiser notre audience.

JB - Vous semblez également très actifs en matière de ciblage comportemental ...

MM - La raison d'être d'un site communautaire est d'aller vers l'internaute et non de s'imposer à lui. C'est le principe de l'opt'in et c'est certainement ce qu'il y a de plus efficace pour l'annonceur. Nous militons pour la protection des données et le ciblage publicitaire permet une communication plus efficace avec nos membres, ce qui nous permet souvent de déclencher un bouche à oreille positif pour les annonceurs.

JB - Cela se traduit par de meilleurs taux de clic ? un meilleur ROI pour l'annonceur ?

MM - Oui, ce sont des formes de communication beaucoup plus qualitatives, synonyme de retour sur investissement pour l'annonceur, ce qui contribue à la hausse de leurs investissements dans l'internet. On parle beaucoup de la croissance de la publicité interactive mais rappelons qu'elle ne fait que combler un retard en ne représentant bien souvent qu'un faible pourcentage du budget des grands annonceurs....

JB - En dehors des annonceurs, quel est votre discours vis à vis des développeurs d'applications ? Après Photobucket, Pourriez vous racheter de nouveaux éditeurs ?

MM - MySpace a depuis longtemps une politique d'ouverture vis à vis des éditeurs d'applications tiers et nous avons certainement été à l'origine du succès de YouTube dont les vidéos étaient reprises sur nos pages dès son lancement. Même si nous avons effectivement racheté Photobucket, nous restons ouverts aux autre applications et c'est pour cela que nous travaillons sur la future “MySpace Global Developer Platform”, une solution technique qui facilitera l'installation de widgets sur une page MySpace et qui sera en outre compatible avec OpenSocial de Google.

JB - Selon vous, quel est l'avenir de MySpace France en particulier et des réseaux sociaux en général ? Pouvez vous vous satisfaire de 3 millions de VU sur le marché français ? J'imagine que vous étudiez un dossier comme Skyrock ?

MM - Quand des acteurs majeurs du marché sont en “réflexion stratégique”, nous réfléchissons également même si nous sommes très satisfaits par notre croissance organique de 10% par mois et par le fait que nous sommes désormais une société rentable.

Il faut bien comprendre que nous n'en sommes qu'au tout début des réseaux sociaux et qu'il y aura encore beaucoup de grandes évolutions dans ce secteur qui est aujourd'hui le plus dynamique sur le web. Pour MySpace, nous allons par exemple accentuer la personnalisation de l'interface pour nos utilisateurs, améliorer le ciblage pour nos annonceurs mais également ouvrir notre plate-forme pour accueillir toujours plus d'applications et de contenus notamment multimédia.

Je pense également que la télévision va se “délinéariser” et qu'une grande partie des contenus vont arriver sur le web. Nous avons eu une première expérience pour le film Vertigo où la communauté a choisi elle-même le réalisateur. La réponse à votre question appartient d'ailleurs sans doute certainement aux internautes de 15 ans dont la consommation du Net et de la télévision n'a désormais plus rien à voir avec celle de la génération qui la précède.

JB - Marc Mayor, je vous remercie.
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