Intel annonce la fin de son modèle tick-tock

23 mars 2016 à 14h53
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Intel annonce, via son rapport annuel, la fin de son modèle de développement bien connu, le tick-tock model.

Traditionnellement, et depuis plusieurs années déjà, Intel développe ses microprocesseurs selon un modèle connu sous le nom de tick-tock ou tic-tac en français dans le texte. L'idée est simple : les processeurs en tick bénéficient d'une finesse de gravure supérieure quand les processeurs en tock restent sur le même processus de fabrication mais étrennent une nouvelle micro-architecture.

Ce cadencement permettait d'étrenner les nouveaux process industriels sur une architecture connue et maîtrisée et de dissocier architecture et finesse de gravure histoire d'éviter certains errements comme au temps du Pentium 4. Seulement voilà si le tick-tock model a tenu de longues années, il faut bien reconnaître qu'il était battu en brêche avec Broadwell et Skylake dont les retards furent notables. D'autant qu'Intel se rapproche inexorablement des limites des lois actuelles de la physique où l'amélioration d'un process se fera de plus en plus difficile.

Aussi, sans tambour ni trompette, Intel annonce la fin du tick-tock model chantre de la loi de Moore qui veut que la densité de transistor double tous les 18 mois. Dans son rapport annuel transmis aux autorités boursières américaines, Intel explique discrètement que le tick-tock model appartient au passé. Le fondeur explique ainsi : « Nous prévoyons de lancer de nouvelles microarchitectures de processeurs selon une cadence régulière. Nous nous attendons à allonger la durée d'utilisation de notre processus 14nm et de notre prochaine génération de technologies 10nm, optimisant ainsi nos produits et processus technologiques en répondant à la demande annuelle de lancement produit du marché ».

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Pour accompagner cette explication, Intel présente son nouveau cadencement : Processus, Architecture et Optimisation. Et la suite, après les processeurs Core de sixième génération a un nom : Kaby Lake. Une génération de processeurs qui sera toujours en 14nm avec, selon Intel : « des améliorations clés en termes de performance face à la famille de processeurs Core de sixième génération ». En clair, Kaby Lake sera la génération de processeurs correspondant à l'optimisation. C'est Canon Lake, attendu pour le second semestre 2017, qui devrait répondre à la partie processus de ce nouveau modèle de développement.

Sur le plus long terme, Intel reste un acteur clé de l'industrie du semi-conducteur avec une capacité industrielle certaine. L'américain possède en effet ses propres usines ou fabs dans le jargon. Intel précise dans son rapport qu'il dispose toujours d'un avantage concurrentiel décisif en fabriquant ses puces dans ses usines. Intel note toutefois que « le coût de la construction d'usines à la pointe de la technologie va augmenter, ce qui fait que moins de compagnies de semiconducteurs pourront s'appuyer à la fois sur le design et la fabrication ».

N'en demeure pas moins donc que le 10nm n'est pas tout à fait à l'heure chez Intel, alors que la concurrence, TSMC en tête, planche déjà sur le 7nm. Tandis que le process 10nm d'Intel et le 7nm de TSMC devraient tous deux offrir la même densité de transistors, il faudra s'intéresser aux performances desdits transistors.

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Wafer de puces Intel Skylake, des processeurs Core de sixième génération


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