🔴 French Days en direct 🔴 French Days en direct

Les astronautes sur les flancs de l'ISS pour préparer l'arrivée de nouveaux panneaux solaires

Eric Bottlaender
Spécialiste espace
01 mars 2021 à 12h28
8
L'ISS (et ses anciens panneaux). Crédits NASA/Roscosmos
L'ISS (et ses anciens panneaux). Crédits NASA/Roscosmos

Ce dimanche 28 février avait lieu la première d'une série de sorties extravéhiculaires sur les flancs de l'ISS. Kate Rubins et Victor Glover ont installé des structures de support pour les nouveaux panneaux solaires de la station, conçus et réalisés par Boeing.

Un gain de puissance attendu pour plus d'activités dans les prochaines années.

Un dimanche de bricolage

7 heures et 4 minutes. C'est le temps que les américains Kate Rubins et son collègue Victor Glover ont passé sur les flancs de l'ISS hier. Une sortie EVA difficile et fatigante, notamment à cause d'un matériel récalcitrant.

Les deux astronautes se sont rendus tout au bout de la grande poutre centrale de la station internationale, pour installer une nouvelle structure à la base d'un des très grands panneaux solaires rotatifs. Plus tard cette année, l'un des six nouveaux panneaux solaires sera directement installé dessus, pour s'étendre « devant » l'ancien.

Reste que la mise en place des barres de soutien n'aura pas été de tout repos. Un écrou récalcitrant a résisté à la visseuse de Kate Rubins, et n'a pu être serré qu'à l'aide d'une clé particulière : il nécessitera d'ailleurs une vérification ultérieure. Ces barres, impressionnantes pièces métalliques, forment un treillis en équerre.

Vue d'artiste des nouveaux panneaux solaires de l'ISS. Crédits NASA/Boeing.
Vue d'artiste des nouveaux panneaux solaires de l'ISS. Crédits NASA/Boeing.

Ce n'est que le début !

Même si les deux astronautes ont finalement réussi à mettre la structure en place sur le site « B2 » comme prévu, il est probable que le débriefing sera long avec les équipes au sol, au regard du nombre important de points de blocage rencontrés durant l'opération. Rien d'inhabituel cependant pour ce genre de grande installation, qui devra être menée en plusieurs fois.

Vendredi 5 mars, Kate Rubins répétera l'expérience, cette fois avec le japonais Soichi Noguchi, pour monter et connecter les barres de soutien sur un site adjacent ; au moins quatre autres sorties similaires sont prévues en 2021.

Vieille station, nouveaux panneaux

L'installation de nouveaux panneaux solaires est l'un des chantiers importants de l'année à venir. Les huit grandes structures rotatives en place ont été installées entre 2000 et 2009, avec une durée de service prévue d'environ 15 ans. Leur puissance globale a ainsi baissé de 250 kW à 160 kW disponibles pour les différents modules américains et russes.

Si cela reste dans les marges acceptables (les panneaux étaient surdimensionnés à l'origine), les partenaires de l'ISS souhaitent disposer d'un maximum de puissance pour augmenter à la fois les activités scientifiques et les opportunités « commerciales » (comme le nouveau sas Bishop de Nanoracks par exemple, destiné aux nano-satellites).

On distingue ici la structure en treillis mise en place par Kate Rubins à l'aide des nouvelles barres de maintien à la base des anciens panneaux solaires. Crédits NASA.
On distingue ici la structure en treillis mise en place par Kate Rubins à l'aide des nouvelles barres de maintien à la base des anciens panneaux solaires. Crédits NASA.

Les nouveaux panneaux déployables profiteront donc de la même base rotative que les anciennes unités, et seront déroulés devant ces derniers. Ainsi, malgré leur nombre réduit (six), le fait qu'ils masqueront partiellement les anciens et leur plus faible taille, un rendement amélioré permettra un gain de puissance pour repasser à 225 kW théoriques.

De quoi maximiser l'usage de la station pour sa dernière décennie, sans travaux titanesques. Rappelons que Boeing a décroché un contrat de 103 millions de dollars pour fournir les panneaux déroulants de type « ROSA » et leurs structures.

Eric Bottlaender

Spécialiste espace

Spécialiste espace

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser v...

Lire d'autres articles

Je suis un "space writer" ! Ingénieur et spécialisé espace, j'écris et je partage ma passion de l'exploration spatiale depuis 2014 (articles, presse papier, CNES, bouquins). N'hésitez pas à me poser vos questions !

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (8)

Koin-Koin
En aparté du sujet de l’article, celui-ci m’inspire une question pratique.<br /> Sauf erreur, la conception de l’ISS se basait (entre autres choses) sur les moyens d’acheminements de ses composants dans l’espace. A l’époque le (la ?) SSO à très certainement permis l’envoi d’éléments qui ne pouvaient l’être en son absence. Est-ce le cas ? A-t-on aujourd’hui la possibilité de faire autrement ?
ebottlaender
Effectivement, les navettes US ont permis de construire l’ISS telle qu’elle est aujourd’hui, et la majorité des modules (surtout côté USOS) a été spécifiquement conçue pour y être amenée dans la soute. Maintenant qu’elles sont à la retraite, il faut faire autrement. C’est possible en ayant par exemple des modules qui ont des capacités de navigation autonomes. Ou alors des modules qui ont des capacités de navigation détachables.<br /> Reste l’hypothétique (pour l’instant) capacité de Starship à embarquer des modules dans sa propre soute.
PaowZ
7 heures et 4 minutes<br /> …pour quelles raisons les sorties extra-véhiculaires sont-elles aussi longues ? On a l’impression qu’ils ne peuvent pas sortir uniqment pour une paire d’heures, à chaque fois…
ebottlaender
Dans cet article :<br /> Clubic.com – 7 Feb 21<br /> Préparation, déroulé, tâches à réaliser : tout comprendre aux sorties...<br /> Vous voyez parfois des photos ou des articles sur des sorties en scaphandre des astronautes sur les flancs de l'ISS. On devine sur les images qu'il s'agit d'un exercice extrême. Mais comment ce genre d'aventure se prépare et se déroule ? Que peut-on...<br /> On évoque toute la préparation qu’il faut pour sortir et pour effectuer ces tâches à l’extérieur. La réalité est simple : tout ça est très difficile à faire, même si sur Terre avec de bons outils je pense qu’il y a moyen d’assembler le truc en 3/4 d’heure, surtout à deux. Mais en orbite il faut déjà du temps pour sortir en scaphandre, puis se rendre sur le site de travail. Tout prend du temps, de l’assemblage de la pièce à la 30è vérification qu’il n’y a pas de trous dans tes gants ou que la ligne de vie est bien accrochée, ou que les outils sont bien dans la boite à outils…
Space_Boy
Bonne question. La préparation doit être longue, une sortie doit côuter cher aussi. Les limites sont sans doute dans l’oxygène, la radiation et la fatigue.
nickOh
C’est pas comme bricoler à la maison, une sortie est risquée et est ordonnée au maximum afin de prévoir le max de boulot à chaque fois. Tout est au ralenti, les mouvements sont précis et les déplacements sont longs et physiques, tout doit suivre une procédure précise, tout outil ou boulon est attaché à un câble (oups la pince → en orbite…nouvel objet dangereux avec risques de collisions parfois dans longtemps), on ne peut pas non plus transporter les mêmes charges, la listes est longue!<br /> C’est pas pour rien que les places sont chères, réservés aux meilleurs.
Nmut
Vu le temps de préparation d’une sortie, il faut rentabiliser! Et j’imagine qu’il ne vont pas laisser un truc à moitié accroché pour aller faire une pause gouter ou pipi.<br /> Mais là c’est quand même super long…
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet