Preview d’Eve Valkyrie : quand la réalité virtuelle se perd dans l’Espace

10 décembre 2015 à 17h00
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Prévu en 2016 sur Oculus Rift mais également sur PlayStation VR, Eve : Valkyrie prolonge l'univers de Eve Online au sein d'un shooter spatial en réalité virtuelle. L'expérience vaut-elle d'acquérir un coûteux casque dès sa sortie ? C'est la question que nous nous sommes posée.

Ce n'était pas notre première approche d'Eve : Valkyrie. Le titre est un habitué des salons de jeux vidéo depuis plusieurs années déjà, et le développeur islandais CCP Games l'apporte avec lui dans toutes ses présentations. Néanmoins, l'habituel niveau du cargo, joué jusqu'à ce que mort s'ensuive, a fait place à une nouvelle expérience : du PVP en groupe en 5 contre 5.

Quand on se retrouve à dix dans une pièce, face à des ordinateurs, et surtout, à des Oculus Rift, la session de jeu démarre bien avant d'avoir le casque sur la tête et le jeu lancé. Pendant un petit moment, on se demande si c'est vraiment ça, l'avenir du gaming : faire des LAN dans la même pièce, mais sans vraiment se voir. En pratique, Eve : Valkyrie sera très probablement joué en ligne avec des joueurs dans des lieux différents. Reste que la situation fait réfléchir.

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La chevauchée spatiale

Une fois que le jeu commence, on entre littéralement dans la tête d'une Valkyrie, une « pirate de l'Espace » comme l'expliquent les développeurs de CCP. Le titre, dans sa version finale, proposera de nombreux modes de jeu, allant du scénario en solo au PVP, en passant par le PVE ou encore, le mode Survival, où les pilotes devront se confronter à des hordes de vaisseaux ennemis. Une proposition somme toute classique de jeu en ligne, mais la différence claire et nette se fait dans l'expérience VR.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, on peut aborder les aspects de personnalisation et de progression : là encore, la proposition du titre s'avère assez classique. Le joueur a le choix entre trois classes de vaisseaux de base : le Fighter, spécialisé dans l'assaut pur et dur, disposant de canons, de torpilles et d'un boost d'accélération. Le Heavy, plus puissant, mais plus lourd et plus lent, qui dispose lui aussi d'un boost puissant, mais lent à charger. Et enfin, le Support, capable d'attaquer, mais également de recharger les boucliers de ses alliés, tout en drainant ceux des adversaires.

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Mais rien n'est figé dans le marbre, et chaque vaisseau peut être entièrement personnalisé pour optimiser ses fonctions et son look. Sans grande surprise, c'est en accumulant de l'expérience et des crédits qu'il est possible de transformer un vaisseau basique en une machine sophistiquée et personnalisée, jusqu'au cockpit. « C'est normal, c'est là que vous passez le plus clair de votre temps en jouant. »

Avec du temps et de la persévérance, les joueurs les plus acharnés pourront assurément disposer d'un hangar bien garni en vaisseaux en tous genres, sélectionnables à l'envi au fil des parties. Eve : Valkyrie n'oublie pas les joueurs de Eve Online sur ce point, même si les deux jeux ne partagent pas grand-chose d'autre que leur univers.

Dans quel état j'erre ?

Mais le véritable intérêt de l'expérience était surtout de jouer à Eve : Valkyrie avec d'autres joueurs, plus de 5 minutes d'affiliée, en s'immergeant comme il faut. Après une phase de tutoriel permettant de se remémorer les bases du gameplay, c'est donc à travers plusieurs parties de PVP d'une durée de 10 minutes chacune que la prise en main s'est déroulée.

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Une fois sans la zone de connexion des pilotes, on ne peut pas nier que le titre est plutôt joli. Lorsque le vaisseau décolle et que l'on se retrouve au milieu de l'espace, le premier réflexe est de regarder partout, dans le cockpit, devant, derrière, sur les côtés. On voit les pilotes alliés nous dépasser et, rapidement, des points rouges indiquent que l'ennemi n'est pas loin. C'est là que la bataille commence, en même temps que les premiers mauvais effets de la réalité virtuelle, pour les moins chanceux.

Car dans Eve : Valkyrie, on comprend rapidement qu'on va être très sollicité. Certes, le jeu se joue assis, évitant l'effet waouh de certaines démos, notamment servies avec le HTC Vive. Mais cela n'empêche pas qu'il faille tourner intensivement la tête pour chercher l'ennemi du regard, voire le locker avant de lancer des torpilles. En parallèle, il faut bien évidemment diriger le vaisseau, viser, accélérer, ou encore réaliser des manœuvres d'évitement pour esquiver les attaques ennemies.

Perdu dans l'Espace

On ne va pas se mentir, les premières parties sont un peu douloureuses. Surtout pour les cervicales puisque, comme tout le monde tâtonne dans le jeu, les performances sont globalement moyennes. Mais après quelques sessions, les premiers vrais réflexes apparaissent, et on commence finalement à cerner les mécaniques de jeux. Et les « cartes » changent, passant de zones immenses pleines de débris à un complexe spatial regorgeant de cachettes. L'occasion d'essayer les différents types de vaisseaux, d'en cerner les forces et faiblesses.

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Quand le vaisseau explose, on revient à la base de lancement et on repart aussitôt, souvent loin des équipiers. Difficile de se faire une idée de la manière dont on pourra s'organiser en jeu, CCP Games n'ayant pas fourni, pour cette session tout du moins, de moyen de communication entre les joueurs.

Au bout de quelques affrontements, les premiers abandons. Certains enlèvent leurs casques, et on ne sait pas trop où on en est. Le mélange d'immersion réelle et de léger tournis accompagne le passage de la Valkyrie au joueur. Et là, on se rend compte que si l'on a joué en équipe, à aucun moment nous n'avons parlé - nous avons gardé nos boutades typiques de partie multijoueur pour nous. Nous étions dans le cockpit, trop concentrés pour penser au reste. Nous étions perdus dans l'Espace, tout simplement.

Une nouvelle façon de jouer

Eve : Valkyrie s'affiche comme un titre assez paradoxal. Le premier constat, c'est que si l'on enlève la réalité virtuelle, la proposition du jeu s'avère finalement plutôt basique. Sans la VR, le titre n'aurait même pas un très grand intérêt. Mais il n'a de toute façon pas été conçu pour se jouer sur un simple écran : l'immersion ressentie en arrivant dans l'immensité de l'Espace, la modélisation du cockpit et de la base, tout ça n'a un sens que lorsqu'on joue avec un casque sur la tête.

Mais si le jeu démontre le potentiel de la réalité virtuelle, en proposant une expérience presque idéale, il en relève également les défauts. Le joueur est très sollicité, doit bouger constamment, fait des tonneaux dans l'Espace et doit avoir les yeux partout. Difficile d'enchaîner les sessions de jeux sans fatiguer bien plus vite qu'à l'accoutumée, tout cela, sans compter l'éventuel phénomène de motion sickness ressenti.

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Pour autant, toutes les critiques ne doivent pas cibler le jeu. Eve : Valkyrie délivre une expérience efficace qui prendra bon nombre de joueurs aux tripes - peut-être même au sens littéral. Certaines interrogations sont liées à la VR elle-même, et son potentiel d'accessibilité sur la durée. Clairement, le titre de CCP Games est agréable à jouer, mais une pause s'impose rapidement. Jouer des heures semble impossible, mais au-delà du jeu lui-même, c'est aussi une question d'habitude : il va, finalement, presque falloir réapprendre à jouer. Et essayer de ne pas laisser ses coéquipiers sur le côté.

Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques...

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Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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