Batman Arkham Knight conclut la série en beauté... et en bugs

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Ultime épisode de la trilogie Batman, Arkham Knight se doit de parfaire le concept mis en place par le studio Rocksteady - il y a six ans déjà - mais l'intégration de la Batmobile et une version PC au rabais pourraient bien gâcher la fête.

Batman : Arkham City s'achevait sur un dramatique dénouement puisque l'ennemi juré de notre homme chauve-souris - l'inévitable Joker - passait de vie à trépas. La ville de Gotham pouvait jouir d'une période de calme où le crime reculait enfin. Las ! L'Épouvantail vient gâcher la fête en menaçant Gotham avec un gaz particulièrement dangereux. La police n'a d'autre choix que de procéder à l'évacuation de la ville et, débordée, elle ne peut empêcher les principaux criminels - le Pingouin, l'Homme-Mystère ou bien encore Double-Face - de prendre le contrôle des différents quartiers.

Un malheur n'arrivant jamais seul, Batman doit aussi faire avec l'arrivée d'un super-vilain encore inconnu, le Chevalier d'Arkham. Les plus anglophones d'entre vous auront remarqué qu'il donne son nom au jeu lui-même - Arkham Knight -, c'est dire l'importance du personnage ! Aussi agile qu'il est puissant, le Chevalier est accompagné par une milice lourdement armée, mais il semble surtout en connaître très long sur Batman et sur ses gadgets... au point de savoir quels sont les points faibles du moindre de ses équipements. Un adversaire redoutable en perspective.

« Gotham City... Cette ville me donne toujours envie de sourire »

Sans surprise, Batman : Arkham Knight reprend à son compte tout ce qui a fait le succès de la franchise depuis le premier opus sorti en 2009. Jeu d'action au sens le plus large du terme, il reprend le principe de monde ouvert avec une superficie cinq fois supérieure à celle d'Arkham City. La ville de Gotham n'a jamais été aussi étendue, ni aussi belle. Quelques petits coups de grappin et quelques rotations autour des splendides buildings d'inspiration gothique suffisent à se convaincre de la réussite esthétique du jeu. Une réussite dont on profite à tous les niveaux.

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En effet, aucun des personnages n'a été délaissé par Rocksteady et même le plus accessoire des agents de police profite d'un visage qui lui est propre. Bien sûr, on sent malgré tout qu'un soin particulier a été apporté aux héros / vilains de cette histoire et le rendu de l'Épouvantail est digne de toutes les louanges. En revanche - nous reviendrons plus tard sur le cas de la version PC - il nous faut déjà pointer du doigt quelques (rares) soucis techniques qui témoignent de la volonté de (trop ?) bien faire du studio : on note ainsi de petites baisses de fluidité, mais rien de méchant... en tout cas sur consoles.

« N'as-tu jamais dansé avec le diable au clair de lune ? »

Cet univers magnifique sert de canevas à un gameplay finalement classique. Batman : Arkham Knight propose effectivement le même mélange action / investigation / plateformes que ses prédécesseurs. Alors que la cité de Gotham est à feu et à sang, notre héros doit mener plusieurs interventions de front et ces « missions » se retrouvent au sein d'une roue de progression qui permet de passer d'un objectif à un autre en un clin d'œil. Le découpage de chaque mission en de multiples étapes pousse le joueur à changer régulièrement d'objectif pour avancer, à essayer une autre voie quand il est bloqué.

Batman : Arkham Knight reprend ici une technique présente sur n'importe quel jeu en monde ouvert : la trame scénaristique principale est enrichie de nombreuses quêtes secondaires prenant ici la forme de défis, d'énigmes et autres enquêtes. La catégorie « enquête » met à contribution les nombreux outils d'analyse que les fans de la franchise connaissent bien. Ils nous permettent d'analyser certaines scènes à la recherche d'indices afin de reconstituer par exemple le déroulement d'un enlèvement. Un accessoire de piratage bien pratique vient d'ailleurs compléter la panoplie du Batman. Ce gadget fait partie de ceux que l'on débloque après plusieurs heures de jeu et vient en complément des plus classiques bat-griffes, gel-explosif... que l'on peut utiliser dès les premières missions.

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Pour leur part, les énigmes sont bien sûr l'apanage d'Edward Nigma ou l'Homme-Mystère. Il est parvenu à placer un collier explosif au cou de Catwoman et menace de la tuer si Batman ne se plie pas à ses petits jeux. De fait, il nous propose de manière très régulière de nombreux puzzles et autres devinettes qui nécessitent parfois de la jugeote et parfois de l'adresse. Dans certains cas, il s'agit simplement de contrôler tour à tour Batman et Catwoman, mais dans d'autres, c'est la Batmobile elle-même qui est au cœur de l'épreuve.

Une amende pour excès de Batmobile ?

Une Batmobile qui sert aussi à ce que l'on peut appeler les défis. Là, notre imperturbable héros doit attaquer les forces armées de la milice, les sbires du Chevalier d'Arkham. Blindés, soldats, hélicoptères constituent cette armée qui repose en grande partie sur l'utilisation de drones. Nous l'avons dit, une bonne partie de ces défis se réalisent avec la Batmobile : l'une des principales nouveautés de cet opus. Hélas, autant le dire tout de suite, ce n'est pas la plus grande réussite du jeu. Tout d'abord, elle s'avère bien trop présente : mince, le héros de l'aventure c'est Batman, pas cette boîte de conserve !

Plus gênant encore, la Batmobile ne dispose finalement pas d'un gameplay aussi intéressant que l'on aurait pu le croire et les missions qui la mettent en scène peinent à se renouveler. Heureusement que l'on peut parfois utiliser le grappin pour jouer avec des éléments du décor et contourner certaines difficultés ! À côté de la Batmobile, d'autres améliorations notables raviront les fans. Nous pensons notamment aux techniques de combats plus subtiles qui permettent de jouer davantage avec les contres ou de profiter de l'intimidation pour éliminer successivement plusieurs ennemis... en toute discrétion !

Au final, Rocksteady ne s'est donc pas contenté de reprendre ce qui a fait le succès des précédents Batman : le studio s'est aussi mis en tête d'enrichir considérablement les techniques à disposition du joueur et les ennemis qu'il ne manquera pas de rencontrer... le tout en proposant un fan-service irréprochable. L'univers DC Comics est impeccablement rendu, les super-vilains sont impressionnants et l'ensemble est un régal pour les oreilles. Enfin, et ce n'est sans doute pas la moindre de ses qualités, Batman : Arkham Knight devrait vous tenir en haleine pendant une bonne quarantaine d'heures... et bien plus si vous êtes du genre collectionneur !

Des versions très inégales ?
Batman : Arkham Knight est sorti simultanément sur PC, PlayStation 4 et Xbox One, mais ces trois versions du jeu ne sont clairement pas logées à la même enseigne. Tout d'abord, il convient de distinguer les deux moutures consoles, développées directement par le studio Rocksteady. Très proches l'une de l'autre, celles-ci se distinguent par un rendu des couleurs un peu plus chaud sur Xbox One. En revanche, l'adaptation PC du jeu est nettement moins flatteuse. Dans les meilleures conditions, elle est un cran supérieure à ses homologues consoles, mais dans la plupart des cas, il faut faire avec une optimisation à la truelle, d'importantes baisses de fluidité, une limite de base à 30 ips, des textures qui apparaissent à retardement, une gestion QWERTY du clavier et, pour les moins chanceux, des plantages purs et simples. Preuve du fiasco, Warner a même interrompu les ventes sur Steam... le temps que des solutions soient trouvées.



En résumé...

De retour aux affaires après un épisode - Arkham Origins - confié à un autre studio, les Britanniques de Rocksteady achèvent leur trilogie de fort belle manière, et ce, même s'il nous faut reconnaître un soupçon de déception. Impossible, en premier lieu, de ne pas évoquer l'omniprésence de la Batmobile : une fausse bonne idée qui devient de plus en plus pénible à mesure que la partie avance et que l'effet de surprise s'estompe. Regrettons aussi un certain manque d'audace de la part de Rocksteady qui aurait bouclé la boucle avec plus de panache. Arkham Knight n'a cependant pas à rougir de la comparaison avec ses prédécesseurs. La ville de Gotham est plus vaste, plus riche et plus captivante que jamais alors que l'intrigue devrait charmer tous les amateurs de super-héros. Une conclusion à se procurer sans plus attendre... sauf à jouer sur PC donc !

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