Megaupload accuse Orange de brider les débits vers ses sites

14 janvier 2011 à 12h32
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L'Internet par Orange une nouvelle fois en question ? Alors que de nombreux clients se plaignent des faibles débits obtenus lors de la connexion à certains sites situés à l'étranger, le couple Megaupload / Megavideo a ajouté de l'huile sur le feu cette semaine en affichant aux internautes Orange un message d'avertissement leur indiquant que leur connexion pouvait être intentionnellement restreinte. Sans surprise, l'opérateur n'apprécie guère.

Mercredi soir, les sites Megaupload (hébergement de fichiers) et Megavideo (vidéos en streaming) ont en effet affiché pendant quelques heures une fenêtre d'avertissement inédite aux abonnés Orange. Baptisée « Alerte de connectivité », elle leur signale que si « les téléchargements sont lents » ou la « lecture vidéo est hésitante », c'est qu'il est « probable que votre fournisseur Internet restreigne intentionnellement votre accès à des parties importantes de l'Internet ».

Incriminant nommément Orange, Megaupload va jusqu'à suggérer aux internautes concernés de migrer vers un prestataire offrant « une excellente connectivité mondiale, tel que SFR ou Iliad ».

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Une affaire de transit ?

Cette provocation manifeste n'est que le dernier symptôme d'un problème dénoncé depuis plus d'un an : de nombreux internautes se plaignent en effet des faibles débits obtenus lors de la connexion à Megaupload, mais aussi à d'autres sites tels que YouTube. Interrogé à de nombreuses reprises sur le sujet, Orange a toujours rejeté l'hypothèse du filtrage volontaire de tel ou tel site, sans aller jusqu'à fournir d'explication probante aux lenteurs rencontrées par certains de ses clients.

L'alerte affichée par mercredi par Megaupload rappelle l'existence d'une autre piste, évoquée de longue date : celle d'un différend entre Orange et certains opérateurs de réseau, tels que Cogent ou Tata Networks. Faute d'accords satisfaisants les deux parties, Orange n'offrirait qu'un accès restreint aux tuyaux de ces opérateurs, limitant de fait les débits pour l'internaute final.

Lorsqu'un abonné Orange essaie de se connecter à un site hébergé à l'étranger, il commence en effet par emprunter le réseau d'Orange, avant d'être envoyé vers les canaux d'autres acteurs du réseau qui l'achemineront jusqu'au serveur ciblé. En temps normal, le passage d'un réseau à l'autre se fait de façon transparente, mais il peut aussi se voir volontairement limité si, par exemple, l'opérateur 1 refuse à l'opérateur 2 la pleine capacité de ses tuyaux.

Le fait que tous les abonnés Orange ne soient pas concernés par le problème tendrait à accréditer cette thèse : certains « chemins » conduisant vers Megaupload seraient bridés, mais d'autres fonctionnent correctement, comme en témoignent ces internautes qui indiquent télécharger sans problème à plusieurs Mb/s.

Orange renvoie la balle à Megaupload

Bien qu'Orange ait entretenu des relations conflictuelles avec certains opérateurs de réseau par le passé, le problème Megaupload ne serait selon lui dû... qu'à Megaupload. Lors d'un point téléphonique, Orange a en effet précisé que la société basée à Hong Kong faisait déjà appel à « au moins cinq hébergeurs et opérateurs de transit différents » et qu'il ne tenait qu'à elle de passer par des prestataires assurant un niveau de qualité de service répondant aux exigences des internautes.

Si Megaupload a retiré l'avertissement réservé aux abonnés Orange, le problème demeure pour l'instant. A sa façon, il illustre bien la problématique de la gestion d'un trafic toujours plus important. A la source, un site tel que Megaupload cherchera à limiter les frais engendrés par sa bande passante, en arguant du fait que ces derniers doivent être assumés par les fournisseurs d'accès à Internet. Le FAI répondra quant à lui que ce n'est pas à lui d'à la fois éponger ces frais et mettre à jour ses infrastructures. A l'autre bout de la chaîne, le consommateur ne pourra que constater les éventuelles fluctuations de la qualité de service de son accès, sans pouvoir vraiment protester puisque cette dernière n'est pas garantie contractuellement.

Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech,...

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Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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