Des DVD pirates dans les rayons de la Fnac ?

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L'affaire risque de faire du bruit... La Sacem (la société de gestion collective du droit d'auteur pour la musique) enquête depuis quelques mois sur certains DVD « suspects » vendus dans les rayons de la Fnac. Des DVD d'ores et déjà qualifiés de pirates par certains. Frappé d'un logo lié à une mystérieuse société nommée « Wow Corporation » et basée en ex-Yougoslavie, les DVD en question seraient pour la plupart des enregistrements de concert de certains artistes célèbres.

Plusieurs indices auraient attisé la curiosité de la Sacem au sujet de ces DVD. Tout d'abord, ils sont vendus moins chers que ceux produits directement par certaines maisons de disques (16,16 euros contre 20 à 30 euros pour ceux signés EMI, Universal ou Warner). Ensuite, ils sont généralement associés à une jaquette très chiche, proche d'une photocopie couleur où figure simplement le nom de l'artiste et parfois les titres des chansons interprétées. Pire, à l'intérieur de la boîte, le DVD est bien souvent vierge de toute inscription et on ne retrouve pas les pourtant très classiques codes liés au fabricant ou au distributeur ! Mais les suspicions ne s'arrêtent pas à cela. Une fois inséré dans un lecteur DVD et la lecture démarrée (à noter que certaines platines seraient incapables de lire les disques en question, étonnant !), un logo apparaît parfois en coin de l'écran et il est bien souvent « grossièrement flouté ». Dans cette affaire, d'autres DVD signés d'une société nommée « Masterplan » seraient également étudiés par la Sacem pour des raisons similaires.

Certains responsables de la Sacem n'y vont pas par quatre chemin et estiment d'ores et déjà que ces productions sont des « bootleg ou enregistrements pirates », publiés et vendus sans la moindre autorisation des ayants-droits... Interrogés sur le sujet, certains vendeurs de la Fnac ont confié que la direction aurait déjà été alertée quant à la commercialisation de ces « étranges DVD », laquelle aurait répondu de la façon suivante : « d'autres (enseignes), comme Virgin, en vendent aussi et face à cette concurrence il n'y a pas d'autres moyens de lutter que de vendre aussi ces références ».

Le directeur des achats (disque et vidéo) de la Fnac à pour sa part précisé à notre confrère Le Canard Enchainé que l'enseigne « achète 262 000 références par an et qu'elle a plus de 600 fournisseurs. Ils savent ce qu'ils vendent, ils sont responsables. C'est à eux d'être honnêtes. On ne va pas, à chaque commande, demander au fournisseur qu'il nous prouve que son produit possède toutes les autorisations. Maintenant, si quelqu'un nous prouve qu'il n'est pas légal, on le retire des rayons ».

Visiblement, ce n'est toutefois pas la première fois qu'une telle situation se produit. La maison Eagle Vision serait déjà intervenue auprès de la Fnac et de Virgin afin qu'ils retirent des rayons des productions pirates liées aux artistes Cat Seven, Bee Gees, Alice Cooper ...

Reste maintenant à patienter et à guetter le verdict de la Sacem, quoi qu'il en soit, l'affaire fait vraiment mauvaise impression. Il nous faut effectivement rappeler que le patron de la Fnac, Denis Olivennes (photo ci-contre) s'est vu confier par le gouvernement une mission, celle d'imaginer les moyens pour lutter efficacement contre la piraterie numérique... Parmi ses propositions figure celle de « rendre compliqué le piratage »... Aïe ! C'est mal parti ! Quoi que...
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