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Élections USA : avec le téléphone, les équipes de campagne arrivent à contourner les réseaux sociaux

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
14 octobre 2020 à 09h20
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© Pixabay
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À tout juste trois semaines de l'élection présidentielle américaine, les Républicains et Démocrates s'activent pour arracher de précieux bulletins. Et tous les moyens sont bons.

Données personnelles, informations fausses ou trompeuses… Dans la dernière ligne droite de l'élection présidentielle américaine du mardi 3 novembre prochain, de nombreux électeurs ont affirmé avoir reçu de curieux SMS sur leurs smartphones. Dans ces derniers, il leur est indiqué que leur vote par anticipation n'a pas été pris en compte ou, pire, qu'ils ne sont tout simplement pas inscrits sur les listes électorales. Des éléments suffisamment forts pour susciter la curiosité des citoyens de l'Oncle Sam.

Un phénomène au moins aussi fort qu'en 2016

Chaque message écrit invite l'électeur à cliquer sur un lien qui le renvoie vers un article d'une personnalité politique de l'élection. L'article contient alors de fausses informations destinées à discréditer le candidat qui en est la cible.

Le but de la manœuvre est de s'adresser directement aux électeurs, qui sont plusieurs millions à avoir déjà voté, et de collecter leurs données, chose qu'il n'est plus vraiment possible de faire depuis que les plateformes Facebook, Twitter et Google ont été contraintes de serrer la vis, après avoir été pointées du doigt lors de la précédente élection présidentielle américaine, notamment via le scandale Cambridge Analytica.

Samuel Woolley, professeur à l'Université du Texas interrogé par nos confrères de l'AFP, va jusqu'à concéder que « ce que nous voyons est presque plus fort qu'en 2016 ».

Les contacts des personnes ciblées sont aussi concernés

Les équipes de campagne des candidats Trump et Biden délaissent donc les réseaux sociaux pour se concentrer sur la collecte des données. Celle-ci se fait grâce aux applications des candidats et d'autres groupes politiques, qui permettent de récupérer un nombre suffisant de données pour dessiner des profils d'électeurs, à qui on peut ensuite envoyer des SMS ciblés, des courriers électroniques ou même des messages sur les réseaux sociaux. Et les contacts des personnes dont on récolte les données sont aussi ciblés !

« Pillages. Émeutes. Villes en feu. Voilà la réalité d'une Amérique dirigée par Biden ». Tel est le message reçu par Thomas, responsable informatique à Boston. Et l'Américain de 32 ans n'avait pourtant pas téléchargé d'application à l'effigie de l'un des candidats à la Maison-Blanche, et encore moins donné son accord pour recevoir la moindre notification.

Les équipes de campagne de Donald Trump et de Joe Biden semblent jouer avec la réglementation, puisque l'envoi de tels messages ne requiert pas de consentement. Et il semble que l'on soit à mi-chemin seulement de la communication politique. Le FBI a décidé d'enquêter sur ces envois massifs, qui sont des infractions en ce qu'ils relaient des fausses informations et vont même jusqu'à user de l'intimidation et de menaces.

Qu'en pense-t-on chez Clubic ?

Aux États-Unis, le micro-ciblage est toujours d'actualité, et même si les publicités politiques sont désormais strictement encadrées sur les réseaux sociaux, les données lâchées par les utilisateurs sur ces derniers peuvent être exploitées par les équipes des candidats pour procéder à leurs différentes campagnes, en faveur d'un candidat, ou pour dézinguer l'autre. Le plus important pour les citoyens est de ne pas tomber dans le panneau, alors que l'élection s'annonce historique, avec une participation record attendue.

Source : RTBF / AFP

Alexandre Boero

Chargé de l'actualité de Clubic

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (7)

Bombing_Basta
Je repose ça là : https://www.netflix.com/fr/title/81304760
Fatima
Democrate - Républicaine , c’est comme LRPS, l’illusion pour les citoyens d’une opposition alors que les deux parties<br /> obéissent au capitaliste.<br /> Les parties du peuple là bas comme ici sont écrasés, manipuler, censuré , mise sous silence
pecore
Le capitalisme n’est pas un parti, c’est un modèle économique sur lequel la quasi totalité des grandes démocraties est construit. Dire qu’il n’y a pas d’opposition sous prétexte qu’on est partisans du régime capitaliste reviens donc au même que de dire qu’il n’y a pas d’opposition parce que les deux partis sont partisans de la démocratie.<br /> Il y aurait pas mal d’arguments pour contester le fait que les USA soient vraiment une démocratie, à commencer par le suffrage universel indirect qui permet à un candidat qui a moins de voix d’être élu quand même (ex: Trump) ou encore le bipartisme qui oblige à être soit démocrate soit républicain mais franchement l’argument capitaliste, non.
carinae
C’est quoi un parti du peuple si ce ne sont pas les démocrates ou les républicains ?
Ayetek
Bon, nous, on attend le parti souverainiste qui doit émerger de l’initiative de Front Populaire de Michel Onfray.<br /> Une des rare chance de sortir du vieux duopole LR / PS et qui finit aux présidentielles en LREM / RN.<br /> Définir les contours d’une 6ème république.<br /> Pays souverain ou vassal d’une Europe qui n’est pas celle des nations, il faut choisir son camp.
pecore
Est ce que ce genre de propagande, qui n’a rien à voir avec le sujet, ne devrait pas être modéré ?
Cmoi
Le suffrage universel indirect existe aussi chez nous pour élire des Maires de certaines grandes villes françaises comme Paris…où on peut être élu Maire avec moins de voix qu’un adversaire dans les urnes: Les parisiens élisent des conseillers dans chaque arrondissement puis au Conseil de Paris, ces derniers votent pour élire le Maire de Paris.<br /> Sinon, le bipartisme n’est pas obligatoire aux États-Unis: Par ex. le Parti Libertarien (4 millions de voix à la Présidentielle de 2016), Parti Vert, Parti de la Constitution…
pecore
Je me suis mal exprimé, le sais qu’il n’est pas obligatoire d’être démocrate ou républicain, en théorie. Mais le système fait que c’est obligatoire si l’on veut avoir une chance d’être élu, ou même d’exister politiquement parlant.<br /> Quand au suffrage indirect dans les grandes villes, Merci pour la précision, je ne savais pas mais reconnait que ce n’est pas comparable entre être Maire, fusse d’une ville comme Paris et Chef de la plus grande puissance économique et militaire. Je ne nous imagine pas, nous, voter région par région et accepter ensuite un président qui n’aurait pas reçu la majorité de suffrages exprimés. On a déjà du mal avec un président élu à 66% alors…
Cmoi
Certes, le candidat a bien plus de chances d’être élu au Congrès américain (Chambre des représentants et Sénat) avec l’étiquette Démocrate ou Républicaine…mais aussi bien plus de possibilité d’être élu s’il est d’un autre parti plus petit grâce au mode de scrutin uninominal majoritaire à 1 tour, c’est-à-dire que celui qui arrive 1er sur 1 seul tour (où tout candidat peut se présenter = donc possibilité de forte division du vote) est élu.<br /> Alors que chez nous en France, si le candidat n’a pas une liste d’Alliance de (Centre-)gauche ou de (Centre-)droite, il lui sera très difficile de se faire élire comme député à l’Assemblée Nationale à cause du mode de scrutin à 2 tours.<br /> Résumons: Le mode de scrutin américain peut amener bien plus facilement au multipartisme alors que dans les faits ce n’est pas le cas, et alors que le français où le multipartisme devrait être quasi impossible, il existe bien…et pourtant, il permet de dégager une majorité…mais en minorant fortement la représentativité de certaines forces politiques comme par ex. le RN (ex-FN) qui avec le mode de scrutin américain aurait certainement environ 100/577 députés et 60/348 sénateurs…on est bien loin des 8 et 1 actuels.<br /> Sinon, pour être complet sur le suffrage universel indirect en France : 3 villes françaises élisent leur Maire avec ce type de scrutin : Paris, Lyon et Marseille. Mais n’oublions pas notre Sénat où là ce sont également de « grands électeurs », des élus de la circonscription : Députés et sénateurs, conseillers régionaux, conseillers départementaux, conseillers municipaux qui élisent le sénateur.
pecore
Très intéressant, merci beaucoup.
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