Huawei Honor : un smartphone performant à bas prix ?

Introduction

Huawei est un constructeur chinois spécialisé dans les équipements réseau. Pour l'heure, la marque reste relativement peu connue dans l'Hexagone. Cette situation pourrait bien changer dans les mois à venir, Huawei ayant pour ambition de conquérir le marché du smartphone moyen / haut de gamme. Jusque-là, la marque se cantonnait à des terminaux plus basiques vendus à bas prix. Le Honor pose les bases de cette nouvelle stratégie. En attendant la haut de gamme (Ascend D Quad X), le Honor annoncé au prix public conseillé de 270 euros TTC semble proposer un rapport qualité-prix imbattable. Pari réussi ? C'est ce que nous verrons à l'issue de ce test !

Design et composants [/anchor]

Ce nouveau smartphone signé Huawei arbore un design sobre. À l'arrière, la coque plastique noire recouverte d'aspérités a des airs de Galaxy S2. L'épaisseur de 10,9 mm ainsi que le poids de 135 grammes nous rappellent toutefois que nous ne sommes pas en présence du mobile phare de la firme coréenne qui reste plus fin et plus léger. La finition globale est honnête, mais on se situe tout de même un cran en dessous de ce que peut proposer la concurrence, Samsung notamment.



L'affichage est assuré par un écran LCD de 4 pouces d'une résolution de 854 x 480 pixels. La matrice offre un bon rendu des couleurs, mais lorsqu'on fait défiler les panneaux d'applications rapidement (dominante noire), on observe un phénomène de rémanence.

Huawei Honor vu de face : un bel écran de 4 pouces

Une coque plastique recouverte d'aspérités comparables à celles qu'on trouve sur le Galaxy S2

Touches tactiles sensitives propres au système Android

Sur la base : connecteur micro USB

APN de 8 mégapixels avec flash

Le Honor est mû par un processeur Qualcomm Scorpion cadencé à 1.4 GHz. La mémoire vive est de 512 Mo. Ce tandem permet de disposer d'un système parfaitement réactif à la fluidité irréprochable. Le tout est alimenté par une batterie d'une capacité record de 1900 mAh. Côté multimédia, Huawei dote son poulain d'un APN de 8 mégapixels. Nous verrons si les performances sont au rendez-vous en photo et vidéo.

En matière d'interfaces, on retrouve une prise Micro USB (charge et transferts de fichiers) alors qu'en matière de connectivité sans fil on a droit au très classiques tandem Wi-Fi i802.11 b,g,n et au Bluetooth 2.1.

Internet[/anchor]

Le navigateur Web natif manque un peu de pêche et l'exécution de séquences Adobe Flash reste réservé à la SD. En HD, ne comptez même pas lire la moindre vidéo. Certes, la surface d'écran généreuse apporte un confort relatif. Le Web reste tout de même largement praticable.




Sur notre réseau local (IP V6 + V4), nous avons rencontré des problèmes de connexion en Wi-Fi, quel que soit le point d'accès utilisé. Nous soupçonnons une incompatibilité avec IP V6. Nous n'avons pas rencontré de problèmes particuliers en WEP, WPA ou réseau ouvert sur Freebox V5, V6 (IP V6 activé), Livebox et Neufbox.

Huawei UI : une surcouche réussie ?[/anchor]

Si ICS n'est pas encore à l'ordre du jour sur ce terminal Android 2.3, il faut reconnaitre que la surcouche est plutôt réussie. Cette dernière se montre relativement discrète, ce qui passe plutôt pour une qualité. De plus, les bonnes idées (parfois empruntées à la concurrence) ne manquent pas.




Nous pensons au gestionnaire de tâches avec « killer » intégré, à la possibilité de créer des dossiers d'applications (menu des programmes et écran d'accueil) ainsi qu'à l'écran de verrouillage accompagné de quatre raccourcis de lancement rapide.

Autre bonne idée : Huawei intègre plusieurs autres utilitaires pratiques au quotidien. On peut citer TouchPal pour les saisies texte, l'application « maison » permettant d'effectuer des sauvegardes complètes d'Android, le client / serveur DLNA ainsi qu'un limiteur de trafic DATA (voir capture).

Photo, audio, lecture vidéo[/anchor]

Le Huawei Honor est équipé d'un APN de 8 mégapixels avec autofocus et flash led qui produit des clichés de qualité aléatoire. Le point le plus gênant concerne la profondeur de champ particulièrement restreinte que ce soit à courte ou longue distance. Cette limitation a pour conséquences d'augmenter les risques de zones floues sur les images. Certes, ce défaut peut également faire figure de qualité dans certains cas. Par exemple, lorsque l'on souhaite réaliser un portrait, on obtient un sujet net entouré d'un flou artistique qui confère un effet « reflex » plutôt appréciable.






À ces problématiques s'ajoutent des cycles de rafraîchissement effectués par l'autofocus au moindre micro mouvement, augmentant de fait le risque d'effectuer des prises de vue floue pendant la phase de réglage.

Au final, même si l'APN dispose de bonnes bases, la conjonction de ces trois phénomènes maximise les risques de photos floues, obligeant les utilisateurs prudents à effectuer plusieurs prises de vue d'une même scène pour être assurés de disposer d'une épreuve de bonne qualité.

En capture 720p, le résultat est acceptable pour un appareil de cette gamme de prix. La vidéo demeure relativement fluide. Quelques petits défauts subsistent tout de même puisqu'on observe un léger manque de piqué. D'autre part, on déplore tout de même l'absence d'autofocus dans ce mode. Heureusement, le préréglage par défaut convient à la majorité des situations.

Pour l'audio, Huawei propose un lecteur performant doté d'un égaliseur proposant 10 profils distincts (pop, rock, jazz) dont un estampillé SRS WOW HD. Seul petit bémol : on distingue un craquement lorsqu'on passe d'une piste à l'autre. On peut pointer du doigt la qualité moyenne des écouteurs fournis dans le pack. Le Honor est qui plus est équipé d'un tuner FM plutôt basique (pas de gestion de stations favorites ni de RDS).




Concernant la lecture vidéo, Huawei n'a pas fait d'efforts particuliers. En revanche, avec MX Video player, le décompresseur matériel se montre suffisamment performant pour décoder les flux 720p sans broncher (le 1080p reste très saccadé donc inutilisable).

Tests de performances (CPU, Web, calcul 3D, autonomie) [/anchor]

Benchmark Pi

Le Honor est équipé d'un processeur monocoeur 1.4 GHz Scorpion (Qualcomm) similaire à celui qui équipe l'Xperia Arc S (voir test). Pour vérifier les performances du Honor, nous avons effectué une série de tests.

Commençons par Benchmark Pi. Le principe est simple : le test consiste à déterminer le temps que met le mobile à calculer le nombre Pi. Certes, le Honor arrive en queue de peloton, mais son score s'approche tout de même d'un HTC Evo 3D.

SunSpider

Place au Web avec Sunspider, le benchmark JavaScript des auteurs du moteur de rendu HTML Webkit (Safari, Chrome...). Ici, le Honor arrive dans le trio de tête. Paradoxalement, dans la pratique, le navigateur se montre poussif.

GLBenchmark

GLBenchmark est un logiciel qui éprouve les performances OpenGL ES 1.X et 2.0. Pendant le test, le mobile calcule une scène complexe modélisée en trois dimensions. Le score obtenu permet d'évaluer les capacités du terminal en matière de calcul 3D.




Ici, le Honor semble être en mesure de faire jeu égal avec l'iPhone 4 et l'EVO 3D. La réalité est toute autre : lorsqu'on observe la scène « Egypt High », on s'aperçoit que certains effets 3D (chrome sur les éléments métalliques dorés) ne sont pas gérés par le processeur et/ou par la couche logicielle. L'absence de prise en charge de ces fonctions pourrait bien fausser la donne en boostant le score du Honor.

Autonomie

Nous touchons incontestablement l'un des principaux points forts du mobile. La batterie d'une capacité record de 1900 mah associée à un processeur monocore peu gourmand donne des ailes à l'autonomie. Après 20 heures de veille (sans utilisation), data et push activé, le Honor affiche toujours 85 % de batterie. Si utilisation légère, on peut envisager de tenir 4 jours (voir plus) entre deux charges.

Lorsqu'on sollicite le mobile (graphique ci-dessous), on s'aperçoit que l'activité n'entraine pas de décharge excessive de la batterie. Un second bon point à ajouter au tableau de chasse du Honor !

Conclusion [/anchor]

Prix au plancher, écran 4 pouces, processeur véloce (mais monocoeur), APN de 8 mégapixels, surcouche de qualité, batterie gargantuesque... À l'heure des forfaits « low cost » dépourvus de smartphone subventionné, les mobinautes risquent de ne pas être insensibles à un tel rapport qualité-prix. Faut-il craquer ?

Si certains points restent perfectibles (performances moyennes du navigateur Web, de l'APN, finition), le smartphone dispose de solides atouts qui attestent de la volonté de fer de Huawei dans sa conquête du marché.

Tout d'abord, même s'il faut encore attendre un peu pour Ice Cream Sandwich (mise à jour prévue cet été), on constate que l'interface parfaitement réactive est rehaussée par une surcouche d'excellente facture. Huawei ne fait pas dans la surenchère visuelle, mais on apprécie les nombreux utilitaires aussi pratiques que fonctionnels. Viennent enfin les scores d'autonomie impressionnants, y compris lorsque les synchronisations sont activées. Une qualité suffisamment rare sur smartphone pour être soulignée. Au final, pour peu que l'on ne soit pas regardant sur l'APN, cet Honor sera en mesure de satisfaire les personnes désireuses d'acquérir un smartphone polyvalent sans se ruiner.

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