Google voit ses intérimaires se rebeller et réclamer de meilleures conditions de travail

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
14 décembre 2018 à 13h31
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Google manifestation

Ceux que l'on appelle les « contractors », autrement dit, les intérimaires de Google, composent la moitié des effectifs de la firme américaine. Aujourd'hui, ils veulent une amélioration de leurs conditions de travail.

Il est vrai que lorsque l'on pense aux employés de firmes comme Google, Amazon ou Facebook, on imagine bien souvent de beaux bureaux, une paie bien grasse, la salle de sport intercalée entre son bureau et la salle de repos équipée d'une cuisine XXL... Il serait réducteur de penser ainsi et ce serait surtout oublier les « petites mains » : celles que l'on voit peu, ou pas du tout, mais qui font un travail bien visible. Chez Google, la moitié des effectifs est composée d'intérimaires, recrutés auprès d'agences comme Adecco, Randstad ou Cognizant. Las du manque de considération de leur employeur, certains ont décidé de hausser le ton.

Pour Google, le recrutement d'intérimaires lui permet de gagner du temps

En recrutant de nombreux intérimaires, Google fait appel à une main-d'œuvre bon marché qui lui permet de cibler davantage ses efforts sur le recrutement d'employés chevronnés du secteur, à prix d'or. Si les salariés doivent passer par une dizaine d'entretiens pour faire leur entrée à Moutain View (un processus qui peut prendre plusieurs mois), le recrutement de contractors ne nécessite que quelques jours, quelques semaines tout au plus. Serveurs dans les cafétérias du groupe, testeurs de voitures autonomes, personnel des call centers ou encore personnel d'entretien des locaux, on les voit partout au sein de l'entreprise. Jusqu'aux révélations de Bloomberg, relayées par Les Échos, on ignorait encore leur masse.

Au début du mois de décembre, les intérimaires ont publié une lettre ouverte adressée au PDG de Google Sundar Pichai, dans laquelle ils réclament une « égalité de traitement » et dénoncent être « victimes de discrimination ». Chez Google, les contractors sont facilement identifiables par un badge rouge, alors que les salariés « en place » portent un badge blanc.

Les contractors ne disposent d'aucun avantage

Les intérimaires et certains salariés déplorent la création de « castes » au sein de la société. Jenny, diplômée d'une université reconnue et intérimaire, dénonce : « Dans la hiérarchie, nous sommes plus bas que les stagiaires, qui peuvent emmener des invités à la cantine, par exemple. Nous sommes également exclus de certains événements. Il y a une fête de Noël demain et je n'y vais que parce que l'un de mes collègues me donne son ticket supplémentaire au lieu d'inviter son épouse ». Mais il n'y a pas que ça.

Outre le fait de ne pas bénéficier de stock-options ou de bonus, les travailleurs temporaires de Google ne disposent pas du même système d'information que les salariés et n'ont pas accès à la liste des postes ouverts en interne. Pour faire entendre leurs nombreuses voix, les contractors espèrent rebondir sur la grogne des employés, les Googlers, qui mettent eux aussi la pression sur leur direction, notamment pour lutter contre le harcèlement sexuel ou pour dénoncer l'association de leur entreprise avec le département américain de la Défense. Récemment, ils étaient 20 000 à manifester.



Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (7)

Koin-Koin
Attention, le terme TVC englobe plusieurs catégories :<br /> Temp : intérimaire<br /> Vendor : fournisseur<br /> Contractor : prestataire<br />
RaoulTropCool
Ils se plaignent de ne pas avoir de stock options, pouvoir inviter à la cantine ou aller à la fête de noël alors qu’ils sont intérimaires ?<br /> Venez faire un tour en France, et là vous aurez de vraies raisons de pleurer…
BetaGamma
“Pour Google les intérimaires lui permettent de gagner du temps”… cette bonne blague… ils lui permettent de gagner de l’argent surtou t !
Nmut
En France ce n’est pas la gloire, mais là bas non plus. On voit nos problèmes ici mais je peux te dire que j’ai subi là bas aussi pas mal soucis assez semblables: cantine plus chère, pas d’accès aux salles de repos, paye ridicule, parcage dans des “enclos” (des bureaux dédiés aux contactors). En plus quand on est étrangers, il y a une sorte de dégoût pour ses mercenaires “alien” dans le sens bestiole de Ridley Scott alors que les mercenaires locaux sont plus admirés.
dancod
Et comme le temps c’est de l’argent n’est-ce pas?
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