Runaway 2 teste le rêve d'une tortue...

20 novembre 2006 à 16h15
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Brian et Gina sont de retour. Leur éclatante apparition en 2003 avait permis à une petite société espagnole, Pendulo Studios, de réconcilier les joueurs avec la grande aventure telle qu'elle existait à l'époque où Lucas Arts dominait le jeu d'aventure point'n click avec ses Monkey Island, Indiana Jones, Sam & Max ou bien Day Of The Tentacle. Les grandes qualités de Runaway : A Road Adventure résidaient dans son style graphique plutôt cartoon, son humour bien présent, une bande-son d'une qualité irréprochable et une histoire passionnante. Pouvait-on faire mieux ? L'équipe de Pendulo en était persuadée. Trois ans après (plus quelques retards), Runaway 2 voit le jour et notre attente est grandement récompensée.

Brian (ta)Basco un héros épicé

Après leurs aventures (dont un résumé est présent dans le jeu), Brian Basco et Gina Timmins avaient bien mérité un peu de repos. Décoincé par ses tribulations, le jeune étudiant en physique se retrouve en bonne compagnie, à Hawaï. Aujourd'hui, ils décident d'aller passer une journée inoubliable aux Chutes de Tiki sur une petite île. Pour s'y rendre, il faut prendre l'hydravion. Malheureusement, le coucou est aussi vieux que son pilote et ce dernier casse sa pipe en plein vol. Brian donne le seul parachute à Gina et la propulse hors de l'avion. Gina arrive à l'ouvrir, mais est prise pour cible et se fait tirer dessus. Touchée, elle sombre dans l'inconscience et dans le lac situé au milieu de l'île. L'avion s'écrase et Brian s'en sort miraculeusement.

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L'hommage à la série culte des Monkey Island est à peine voilée

Dès l'introduction, la première chose qui nous frappe est le soin apporté à la réalisation graphique. Le premier épisode nous proposait un style cartoon déjà fort agréable, ce second opus pousse le bouchon encore plus loin et devient un véritable régal pour les yeux. Chaque écran est un enchantement, aussi bien dans la qualité et le détail du rendu que dans les multiples animations qui fourmillent à l'écran. Nous avons vraiment l'impression de nous amuser avec un dessin animé interactif. Que ce soit la jungle, les plages de sable fin, les temples perdus, les forêts enneigées ou les fonds sous-marins, la qualité est toujours présente et ne faiblit pas une seule fois.

Pendulos Studios a peaufiné son bébé dans les moindres détails et la lassitude n'est pas prête de vous gagner. Quand nous examinons un objet, Brian dispose d'un inventaire d'expression très vaste qui tient compte de ce que nous lui avons fait faire avant. Si nous revenons plusieurs fois sur nos pas, ce sont de nouvelles descriptions que nous entendrons. Si nous actionnons moult fois un même objet, les conséquences peuvent changer. Essayez de jouer plusieurs fois de la guitare et vous entendrez Brian jouer le thème du premier Runaway.

« Ca calme hein ? » (Joshua)

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Lokelani collectionne les ex
Il est fréquent dans les jeux d'aventures que l'aspect très léché des décors soit contrebalancé par une intégration perfectible des personnages, ou des objets avec lesquels il est possible d'interagir. Runaway 2 enfonce le clou ici aussi. L'aspect visuel est un tout très harmonieux. Cela rend encore plus crédible le côté dessin animé. Cela rend aussi le jeu un peu plus difficile. Les objets utiles ne nous sautent plus aux yeux, il faut désormais bien explorer le moindre recoin de chaque écran pour ne pas rater l'objet indispensable à notre progression.

Si la qualité graphique est impressionnante, il en va de même pour les animations, toujours très fines. Il y a toujours quelque chose qui bouge à l'écran. Même les personnages secondaires (parmi lesquels nous retrouvons ceux du premier épisode comme Sushi Douglas ou Saturne) voire insignifiants, ont un détail d'animation très fin. Même Joshua, l'illuminé qui cherchait à communiquer avec la planète Trantor, prend dans cet épisode une grande importance. Mais la palme revient bien sûr à Brian qui possède jusqu'à plusieurs animations différentes pour la même action. Un des reproches que l'on pouvait faire au premier Runaway était la forte pixellisation des séquences vidéo. Pendulo Studios en a bien pris note, il n'y a désormais aucune différence entre les phases de recherche et celle de transitions animées. Ces séquences sont même souvent assez longues, mais toujours très agréables. Toujours ce souci d'harmonisation poussé dans ses moindres recoins.

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Jungle, temple ancien, paysages enneigés : le dépaysement est complet

L'animation et les graphismes ne font pas tout. L'ambiance sonore est aussi importante et les développeurs ont décidé de ne pas faire les choses à moitié. La chanson d'introduction change de style et passe du rock style Cranberries à un RnB bien sympathique, mais plus discret. Il n'y a pas un lieu qui ne possède son ambiance sonore. Les nombreuses animations présentes sont l'occasion d'un son associé rendant vraiment les environnements très vivants. Une mention particulière à Words Of Magic, qui s'est occupé de la localisation française. Les acteurs qui doublent les voix de la trentaine de personnages présents dans Runaway 2 se sont pleinement investis. La qualité est impeccable et les dialogues collent parfaitement aux mouvements des lèvres. Au passage nous reconnaissons les voix françaises d'acteurs et actrices de séries ou de films américains.

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Brian n'est plus l'étudiant timide
Les dialogues sont nombreux, souvent longs, source d'indices et très adultes. Ici pas de langage châtié, les personnages parlent franchement sans y aller par quatre chemins et les expressions parfois crues surviennent. L'humour est omniprésent et les références ont souvent été adaptées au public français (Patrick Bruel, François Pignon ou la Star'Ac ne sont qu'un bref aperçu). Ces dernières, encore plus nombreuses que dans le premier épisode, se retrouvent à la fois dans les dialogues et dans les décors. Je ne vous citerai que quelques exemples pour ne pas vous gâcher le plaisir de leur découverte. Ainsi, Lokelani la serveuse croqueuse d'hommes du bar, serait sortie avec un certain Peter qui ne parlait que de ses trois films qu'il voulait tourner uniquement dans son pays en Nouvelle-Zélande. Ou bien encore, cet archéologue écrasé par une grosse pierre et dont il ne reste plus que le chapeau, le fouet et un répulsif à serpents. Et enfin la gagnante du concours Runaway 2 qui voit sa représentation dans le jeu et qui regrette d'avoir trouvé ce ticket doré dans une tablette de chocolat.

« Vous bluffez très mal ! Un conseil, laissez le poker à Patrick Bruel » (Colonel Kordsmeier)

Côté jouabilité, Runaway 2 est un point'n click dans la grande tradition et dans la lignée du premier. Nous déplaçons Brian avec la souris, le bouton droit sert à changer les actions réalisables avec l'environnement. Un double-clic sur une sortie permet de se rendre immédiatement à l'écran suivant, et heureusement, car Brian n'est pas un adepte de la course à pied. Runaway 2 se paie le luxe de surprendre les habitués des jeux d'aventure. Là où d'habitude nous attendons d'avoir tous les éléments en notre possession avant d'agir, Pendulo Studios nous étonne en faisant agir Brian logiquement. Par exemple pour débloquer un sac, une fois en possession d'un lance-pierre, il n'est pas nécessaire de trouver une pierre. Brian ira logiquement en chercher une. De même, pour récupérer des lunettes dans des sables mouvants, Brian partira couper tout seul du bois.

Tout comme dans le premier épisode, de très nombreux objets sont à ramasser, mais il est impossible de tout prendre et de réfléchir ensuite. Nous sommes fréquemment obligés de faire des allers-retours entre les différents écrans, pour vérifier si Brian est maintenant d'accord pour prendre un objet dont nous savions que nous en aurions besoin, mais dont il ne voyait pas l'utilité à ce moment. Runaway 2 est un jeu d'énigmes, à savoir qu'il nous faut comprendre comment utiliser au mieux les objets en notre possession avec ceux trouvés ou avec les décors et personnages. Nous ne trouvons pas de puzzles tordus qui rallongeraient artificiellement la durée de vie. Encore une fois, Pendulo Studios prend le contrepied des poncifs du genre en nous faisant croire que nous allons être bloqués alors que ce n'est pas le cas. Un exemple : en récupérant un jouet mécanique, Brian découvre qu'il faut des piles, et là nous nous demandons où nous allons bien pouvoir les trouver. Eh bien non ! Brian nous annonce juste après que les piles sont fournies.

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Le colonel Kordsmeier et Tarentula sont à la recherche de Brian

Puisque nous en sommes dans les objets, l'inventaire n'est pas une merveille du genre. Impossible d'y accéder autrement que par le bouton situé en haut de l'écran alors qu'un simple clic sur le bouton droit en dehors d'un objet aurait été si pratique. L'examen des objets et leur utilisation au sein de l'inventaire ne sont pas non plus idéals. De même que l'on sort de l'inventaire avec un objet en main uniquement en dirigeant le pointeur vers le haut ou le bas de l'écran, il est impossible de ressortir sans cliquer sur le bouton d'inventaire si on ne prend aucun objet. Pas très pratique tout ça !

Signalons pour terminer la série des points sombres, qu'un bug au chapitre 3 (sur les six au total), fige le jeu lors d'une scène cinématique. Le seul moyen de passer outre est de recommencer le chapitre sans reprendre une sauvegarde précédente. Gageons qu'un patch corrigera ce problème. Dommage, car jusque-là Runaway 2 nous faisait un quasi sans-faute.

Conclusion

Il est des jeux qui s'imposent comme références et Runaway 2 en fait partie. Il a su trouver un style graphique bien particulier, un humour aux petits oignons, des personnages très attachants et charismatiques. Les situations, les énigmes et leur résolution sont souvent dignes de ce que l'on pouvait trouver à la grande époque Lucas Arts. Désormais, nous entrons de plain-pied dans l'ère des jeux d'aventures à la Runaway. Avec une bonne durée de vie, comptez entre 15 et 20 heures pour terminer le jeu, vous passerez de très agréables moments avec Brian Basco, le nouveau porte-parole du point'n click.

Pour terminer, dans notre vidéo exclusive ci-dessous, nous retrouvons Brian (dans le chapitre deux) qui doit trouver le moyen d'accéder à la cave. Comme dans tout jeu d'aventure, une action aussi banale demande une bonne dose de préparation.



Runaway 2 : The Dream Of The Turtle

8

Les plus

  • Visuellement proche d'un dessin animé
  • Ambiance musicale et sonore
  • Humour et multiples références
  • Doublage parfait et dialogues adultes

Les moins

  • Brian ne sait pas courir
  • L'inventaire
  • Gros bug au chapitre 3
  • Impossibilité de tout prendre de suite

0

Réalisation9

Prise en main9

Durée de vie8



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Jean-Marc Oliveres

Né deux ans après la naissance des jeux vidéo, j'en suis passionné depuis ma plus tendre enfance. j'ai commencé avec l'Atari 2600 et les Game & Watch et enchaîné avec divers micro-ordinateurs (Oric-At...

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