The Chronicles Of Riddick: Escape From Butcher Bay

Nerces
Spécialiste Hardware et Gaming
10 février 2005 à 17h30
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Introduit par un « petit » film australien devenu depuis un succès international, Pitch Black, le personnage de Richard B. Riddick est de ceux qui restent longtemps à l'esprit. Méchant - il tue sans honte et sans remord - musclé - n'est pas Vin Diesel qui veut - et mystérieux - il ne parle pas souvent et jamais très longtemps - le binoclard enchaîné à fond de cale est le genre à faire changer de trottoir. Assurant tout à la fois le succès du film et la carrière de son interprète, Riddick ne pouvait évidemment pas en rester là... Vin Diesel allait d'ailleurs s'en assurer.

Avec l'aide de David Twohy, réalisateur de Pitch Black, Vin Diesel s'est ainsi lancé dans l'écriture d'une trilogie entièrement dédiée à Riddick et tout simplement intitulée Les Chroniques De Riddick. Mais, consciente du potentiel de son personnage, la star s'est même engagée à le porter sur différents fronts et a par exemple créé une boîte de production spécialement dédiée au jeu vidéo, Tigon Studios. Un jeu d'action destiné à la Xbox a alors été imaginé et les Suédois de Starbreeze ont été choisis pour en assurer le développement... Avant qu'un portage PC ne soit finalement décidé.


Un bien mauvais pressentiment

Depuis la nuit des temps (NDLR : enfin les années 80 quoi), il est de notoriété publique que les adaptations de films ne font généralement pas de bons jeux. Lorsqu'en plus il s'agit d'un film tout à fait discutable comme Les Chroniques De Riddick et qu'il est question du portage de la version Xbox, on est en droit de craindre le pire et je mentirais si je disais que ce test n'avait pas commencé avec de terribles a priori. Alors évidemment, The Chronicles Of Riddick : Escape From Butcher Bay - Developer's Cut (NDLR : peut-on imaginer titre plus chiant ?) arrive sur PC tout auréolé d'un large succès sur la console de Microsoft, mais ma mauvaise foi, décidément en forme, conjuguée à mon aversion « gatesodieselienne » mettait ça sur le compte du manque de FPS sur Xbox. Pourtant, il y avait d'entrée de jeu de quoi éveiller ma curiosité, les développeurs de Starbreeze ayant décidé de partir sur un scénario bien différent de celui du film. Plutôt que de nous conter les aventures de Riddick cinq années après Pitch Black, ils ont en effet décidé de revenir quelque temps en arrière... À Butcher Bay comme l'indique le titre du jeu.

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Se faire une place au soleil de Butcher Bay passe par l'affirmation du surmoi... Et la désolidarisation de quelques cervicales !

Et à l'image des films de la star, cela commence sur les chapeaux de roue ! Capturé on ne sait trop comment par Johns, mercenaire de son état, Riddick est tout d'abord conduit au quartier « Single Max », le moins dur de cette prison de très haute sécurité (NDLR : mais bon très dur quand même et puis ce n'est qu'un début). Il y est placé sous la responsabilité d'Abbott, gardien en chef complètement sadique, mais doit également affronter les différents clans de prisonniers à commencer par les Aquilas de Rust, lui-même « petit » protégé d'Abbott. Dès les premiers instants, Riddick ne fait pas mystère de ses intentions : il compte bien devenir, et ce, le plus rapidement possible, le premier prisonnier à se faire la belle. Il lui faudra évidemment faire avec l'administrateur de Butcher Bay, Hoxie, qui n'hésite pas à mettre en oeuvre tous les moyens à sa disposition (caméras de surveillance, gardiens, robots antiémeutes) pour retenir Riddick. Pas encore nyctalope (NDLR : non, ce n'est pas un gros mot) et armé de ses seuls gros bras, ce dernier pourra heureusement compter sur toute la sagacité du joueur pour s'en tirer.

Un diesel qui marche au super ?

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Dans ses films, Vin Diesel n'est pas un habitué de la finesse, qu'il s'agisse de xXx, de Fast & Furious ou bien justement des aventures de Riddick, on va toujours à l'essentiel et, si possible, en pulvérisant un maximum de mâchoires. Les développeurs de Starbreeze n'ont sans doute pas voulu dénaturer le personnage et il ne faut pas longtemps avant que Butcher Bay porte remarquablement bien son nom. Dans le quartier de « Single Max », de nombreux problèmes trouvent leur solution dans l'application méthodique et répétée du concept de « pétage de gueules ». Riddick n'est pas un enfant de choeur et ses répliques ne dépassent pas souvent les trois mots, mais lorsqu'il s'agit de jouer des coudes (NDLR : au sens propre du terme), il répond bien volontiers présent. Précédé d'une certaine réputation, Riddick n'est pas encore vraiment admis par les autres prisonniers qui accordent plus aisément leur confiance au maître des lieux, Rust. La seule façon de gagner la confiance de certains d'entre eux est donc de faire sa fête à Rust et à ses Aquilas.

Bien vite, le gameplay d'Escape From Butcher Bay gagne heureusement en profondeur. Il ne s'agit pas de se creuser véritablement les méninges, je vous rassure, mais au « bourrinage » de base s'ajoutent rapidement des séquences un peu plus aventure. Avant de s'évader, Riddick doit évidemment procéder à une indispensable reconnaissance / exploration des lieux et pour obtenir certaines informations, il ne devra pas hésiter à discuter avec les autres « pensionnaires ». La causette n'étant pas le fort de notre gros bras, les dialogues restent toujours très simples, mais ils apportent un supplément de profondeur puisqu'ils sont l'occasion de nombreuses missions. Untel vous demandera de lui retrouver un objet égaré / volé, alors que tel autre aura besoin de se débarrasser d'un individu gênant. Autant de petites quêtes qui permettent de vous guider au travers des objectifs principaux du jeu et qui participent à l'installation d'une ambiance particulièrement réussie. Même s'il ne semble pas se passer grand-chose sans Riddick, la prison de Butcher Bay paraît plus animée, plus vivante.

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Alternant la discrétion et le rentre-dedans, Riddick est un individu fort peu recommandable !

Troisième élément de gameplay imaginé par les développeurs, l'aspect infiltration est de plus en plus présent à mesure que l'on progresse dans l'histoire. Petit à petit, Riddick est confronté à des situations de plus en plus délicates et à des adversaires de plus en plus coriaces comme les terribles robots antiémeutes. Dans certains cas, la lutte n'est clairement pas la meilleure chose à faire et même si les concepteurs nous laissent souvent le choix, il est parfois recommandé de la jouer profil bas. La vision très particulière de Riddick acquise au cours de l'aventure devient alors un allier précieux et on plongera bien volontiers les pièces dans une obscurité presque totale. Si cela n'est pas possible, il faudra parvenir à se frayer un chemin sans éveiller l'attention des gardiens. Alors plus ou moins proche de titres comme Splinter Cell, Escape From Butcher Bay troque cependant les classiques jauges d'alerte contre un système de coloration de l'image : lorsque le filtre est bleuté, vous êtes invisible, s'il vire au jaune... Foutez le camp !

Techniquement loin d'être « riddickule »

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Même s'il donne au jeu une dimension toute particulière, le mélange des genres n'est pas toujours parfaitement maîtrisé par les développeurs et c'est ainsi que l'aspect exploration est par moment un peu longuet. Il force en effet à de nombreux allers / retours dans les dédales de couloirs et de pièces de la prison sans vraiment apporter grand-chose à l'aventure. A contrario et à mesure que Riddick se rapproche de l'évasion, les développeurs font de moins en moins intervenir d'autres personnages, n'alternant alors plus que les séquences action et les moments infiltration. Second regret, Escape From Butcher Bay est terriblement court. On peut évidemment choisir parmi quatre niveaux de difficulté et, bien sûr, le rythme de l'action n'est pas étranger à ce sentiment, mais on a tout de même une vive sensation de trop peu lorsqu'arrive le générique après, maximum, une dizaine d'heures de jeu. D'autres très bons jeux se sont fait épingler sur la question de la durée de vie, mais cela ne doit pas excuser Starbreeze : deux après-midi pour un joueur expérimenté, c'est trop peu.

Mettons de suite un bémol à cette critique, dans la mesure où elle ne s'adresse qu'aux plus expérimentés. Un débutant ou un joueur occasionnel devrait sans trop de problèmes en avoir pour une plus raisonnable trentaine d'heures. De la même manière, on peut amoindrir ce problème en insistant bien sur le fait que l'aventure est vraiment très prenante. Les niveaux sont bien construits, la progression très étudiée et l'ambiance remarquablement rendue. Pour parvenir à un tel résultat, Starbreeze a particulièrement soigné la réalisation technique d'Escape From Butcher Bay. Déjà très réussi sur Xbox, le moteur du jeu prend une nouvelle dimension avec sa conversion PC. Les textures, quoiqu'un peu floues de près, sont suffisamment détaillées pour donner le ton. Leur variété permet en plus de ne pas lasser le joueur sans pour autant transformer la prison en parc d'attractions. Bien qu'ils soient un peu raides et qu'un indiscutable « revêtement plastique » leur soit appliqué, les personnages ne sont pas en reste et Stabreeze nous propose finalement une belle succession de « sales gueules ».

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Malgré des passages plus tranquilles, The Chronicles Of Riddick n'en demeure pas moins un jeu d'action

Liens avec le cinéma oblige, de nombreux acteurs prêtent en outre leur voix à ces personnages donnant tout de suite une certaine profondeur, un certain cachet. En tête de liste, on retrouve bien sûr le timbre inimitable de Vin Diesel, mais la star a su s'entourer et c'est ainsi que les amateurs de versions originales reconnaîtront Cole Hauser, Dwight Schultz, Michael Rooker, Joaquim De Almeida ou bien encore Ron Perlman. Ces voix (le jeu est en anglais sous-titré français) compensent largement une bande originale un peu faible qui ne se remarque finalement que lors des combats. Il y aurait encore beaucoup à dire sur Escape From Butcher Bay et il me faudrait encore parler du système de combat dérangeant au début, mais auquel on se fait rapidement, du balancement du personnage lors de ses déplacements, de l'interface tout de même un peu trop « console », des pirouettes scénaristiques certes prévisibles, mais bien sympathiques... Hélas il faut bien achever ce test et terminer, comme le jeu le mérite, sur un point positif. En effet, malgré son souci du détail, il reste (relativement) léger : un simple Pentium 4 à 2 GHz, 512 Mo et une Radeon 8500 devraient ainsi permettre de jouer très convenablement.


Conclusion

Si la concurrence, beaucoup plus rude sur PC, ne nous permet sans doute pas d'être aussi enthousiastes que nos confrères Xbox, The Chronicles Of Riddick : Escape From Butcher Bay - Developer's Cut (NDLR : tu n'as pas pu t'empêcher de le placer une seconde fois) est assurément une très bonne surprise et un bon jeu tout simplement. Après l'énorme déception du film, on craignait de se retrouver en présence d'un sous-produit tout juste bon à satisfaire les inconditionnels de Vin Diesel, mais il n'en est absolument rien. Bien construit et bien réalisé, Escape From Butcher Bay est un FPS qui sait varier les plaisirs en piochant les bonnes idées à droite et à gauche. Son scénario ne surprendra personne et les dialogues ne resteront pas dans les annales, mais l'ambiance est remarquablement rendue et l'important, le plaisir de jeu, est incontestablement au rendez-vous. Une durée de vie franchement déficiente, une absence presque totale de « rejouabilité » et quelques petits reproches ça et là, ne nous permettent toutefois pas de lui attribuer notre appréciation maximale. Escape From Butcher Bay n'en reste pas moins un bon jeu d'action à la finition très soignée et qui mérite que l'on s'intéresse à lui.

The Chronicles Of Riddick: Escape From Butcher Bay

6

Les plus

  • Ambiance remarquable
  • Qualité de la réalisation
  • Situations très variées
  • Construction intéressante des niveaux

Les moins

  • Aventure trop courte et un peu linéaire
  • Combats pas toujours très pratiques
  • Allers / retours parfois pénibles

0

Réalisation8

Prise en main9

Durée de vie6


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Tombé dans le jeu vidéo à une époque où il fallait une belle imagination pour voir ici un match de foot, là un combat de tanks dans ces quelques barres représentées à l'écran, j'ai suivi toutes les évolutions depuis quarante ans. Fidèle du PC, mais adepte de tous les genres, je n'ai du mal qu'avec les JRPG. Sinon, de la stratégie tour par tour la plus aride au FPS le plus spectaculaire en passant par les simulations sportives ou les jeux musicaux, je me fais à tout... avec une préférence pour la gestion et les jeux combinant plusieurs styles. Mon panthéon du jeu vidéo se composerait de trois séries : Elite, Civilization et Max Payne.

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