X.com (ex-Twitter) : le top 6 des choix les plus contestables d'Elon Musk en 2023

16 décembre 2023 à 13h23
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rafapress / Shutterstock.com
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Depuis qu'Elon Musk a racheté le réseau social, rares ont été les semaines sans qu'il prenne une décision qui semble absurde vue de l'extérieur.

Et parfois même de l'intérieur. Il faut bien reconnaître que si Elon Musk souhaitait bâtir une plateforme à son image, il a atteint son objectif. Le milliardaire a en effet réussi à la transformer en une safe place pour les complotistes et l'extrême droite que l'ancienne direction avait difficilement écartés. Mais surtout, il a réussi à faire de cette entreprise en difficulté économique un véritable gouffre financier, la faute à des orientations qui semblent le plus souvent prises sans concertation, et à des solutions qui sont loin d'être suffisantes. Dans cet incroyable amas de décisions catastrophiques, voici quelques-uns des pires choix d'Elon Musk concernant son jouet à 44 milliards. Pardon, à 19 milliards.

6. Rendre l'API payante

Avant l'arrivée du milliardaire sud-africain aux commandes de l'entreprise, Twitter était très accessible et ouvert aux développeurs et universitaires tiers souhaitant utiliser l'API de la plateforme, pour développer des applications compatibles ou simplement à des fins de recherche. Une gratuité tout simplement inacceptable pour Musk, qui a rendu son accès payant, à des tarifs que la plupart des concernés considéraient largement déraisonnables : l'offre maximale illimitée, la seule viable pour une application, est disponible pour la modique somme de 42 000 dollars par mois.

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Pire encore, cette terrible décision a donné des idées et des ailes, à un autre réseau social qui n'a jamais connu la rentabilité auparavant… mais API payante ou non, celle-ci continue de leur poser des lapins.

© Sergei Elagin / Shutterstock
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5. Le retrait des titres des articles

Elon Musk n'est pas le plus grand fan des médias et des journalistes en général. Mais même en sachant cela, sa décision de supprimer l'affichage des titres et des meta descriptions des articles postés sur X.com est tellement absurde que même lui a dû, une fois n'est pas coutume, reconnaître que c'était une erreur. Car actuellement, seule la photo s'affiche ainsi qu'une mention du nom de domaine principal de l'article lorsque l'on poste un lien.

Elon Musk avait déjà décidé de pénaliser le référencement des posts incluant des liens vers d'autres sites, afin que les utilisateurs restent le plus longtemps possible sur sa plateforme, mais en retirer le titre ne va pas, à l'évidence, enrichir le débat. La justification de Musk vaut également le détour : pour lui, « c'est plus joli ». Difficile d'argumenter.

4. L'amnistie générale et l'abandon de la modération

L'idée ici n'est pas de fantasmer un Twitter qui n'a pas existé. Les discours haineux, violents, discriminants, ou encore le harcèlement existaient avant qu'Elon Musk ne vire l'ancienne direction. Mais au crédit de cette dernière, au moins avait-elle tenté de résoudre ces problèmes, notamment en supprimant de nombreux comptes ayant violé ses politiques de contenu, le plus célèbre d'entre eux étant celui de Donald Trump.

Une politique en contradiction avec la vision muskienne de la liberté d'expression, qui consiste à autoriser tous les discours, du moment qu'ils ne disent pas de mal de lui. Et c'est ainsi que peu de temps après avoir fait l'acquisition de la plateforme, il a décidé d'une amnistie générale des comptes bannis, ce qui a signé le retour de nombreux comptes extrémistes, complotistes ou violents sur Twitter, pendant que les équipes de modération faisaient le chemin inverse.

Sans trop de surprise, les discours haineux ont alors prospéré, et les annonceurs ont commencé doucement à considérer leurs options. Nombre d'entre eux ont d'ailleurs fini par quitter le navire définitivement, après qu'Elon Musk ait récemment repris des propos antisémites puis les ait directement insultés au cours d'une conférence.

© Shutterstock
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3. Le partage des revenus publicitaires avec les abonnés premium

Quelques mois après avoir introduit l'abonnement X premium, Elon Musk a eu une autre idée de génie pour rendre la formule plus attrayante : le partage des revenus publicitaires avec les créateurs de contenus - abonnés Twitter Blue bien sûr - générant le plus d'engagement. Les premiers profils concernés, presque exclusivement des comptes d'influenceurs d'extrême droite ou faisant la promotion de Tesla, ont ainsi partagé des revenus de plusieurs milliers de dollars, ce qui a probablement avant tout été une opération pour promouvoir l'abonnement payant.

Mais la conséquence, c'est que le moyen de générer le plus de revenus possible sur X.com, c'est de créer le maximum d'engagement. En d'autres termes, partager des posts créés pour faire plaisir à l'algorithme, et le saturer au moyen de mèmes viraux copiés ailleurs ou de commentaires outrageusement provocants. Ce n'est pas comme si X.com en avait besoin.

2. Twitter Blue/X premium

L'idée de proposer un abonnement payant offrant des fonctionnalités supplémentaires à un service autrement gratuit n'est a priori pas déraisonnable, et loin d'être une première sur Internet. Mais dans le cas de Twitter Blue, puis de X Premium, cela a objectivement signifié une dégradation de la qualité du service pour tous les utilisateurs et a par ailleurs été la source d'autres problèmes abordés dans cet article.

Le principal problème étant sans doute le mode d'attribution du macaron bleu. Ce dernier a longtemps servi à atténuer les problèmes de désinformation et d'usurpation d'identité que pouvait connaître la plateforme, en indiquant que la personne ou l'entité qui l'arborait était bien qui elle prétendait être. Sa signification est désormais tout autre, puisqu'il ne s'agit désormais que d'un ticket de caisse fièrement exposé aux autres utilisateurs.

Si X Premium a participé plus encore à la désinformation sur le réseau social, certains des services qui y sont associés ne sont pas des ajouts, mais des fonctionnalités déjà existantes auparavant et désormais réservées à ceux qui ont donné à X.com leur code de carte bleue. Le plus problématique d'entre eux étant probablement l'authentification à deux facteurs.

Pour tous les problèmes causés par X Premium, les comptes qui se sont laissés tenter n'ont pas été, loin de là, assez nombreux pour compenser les pertes de revenus publicitaires, malgré les promesses extrêmement optimistes de l'homme d'affaires lors du lancement.

© X.com / Alexandre Schmid pour Clubic
© X.com / Alexandre Schmid pour Clubic

1. Le changement de nom

Si Twitter n'était pas exactement l'entreprise qui présentait la meilleure santé financière avant d'être rachetée, elle disposait au moins d'un atout incontestable : un nom et une marque très forts. Car à part Snapchat, Twitter est bien le seul réseau social à avoir fait entrer le nom de ses posts dans le dictionnaire et le langage courant. Les utilisateurs eux-mêmes continuent d'utiliser le terme Twitter dans leur grande majorité.

Mais Elon Musk a choisi de se priver de cette image de marque inestimable, renommant les tweets en un générique « posts », et en supprimant jusqu'au logo de l'oiseau bleu. En plus de l'enfer administratif que cela représente, cela a aussi permis d'ajouter de nouvelles entrées à sa liste de procès, les entreprises nommées X avant la sienne n'étant pas franchement une denrée rare. Aujourd'hui encore, le nom de domaine principal reste Twitter.com, de nombreuses pages du site utilisent ce nom, et il n'existe probablement pas d'articles de presse sur la planète qui ne précise pas « ex-twitter » quand il aborde le sujet X.com.

X.com (ex-Twitter)
  • Instantané dans l'information
  • Messages courts
  • Hashtags, tendances, tweet et retweet

Twitter (X.com aujourd'hui) est un réseau social qui permet à ses utilisateurs de retrouver les dernières informations internationales et locales en quelques secondes seulement. Il s'agit de l'une des plateformes les plus prisées sur Internet pour converser, découvrir, s'informer et échanger. De manière générale, quand un événement d'importance a lieu, c'est principalement sur Twitter qu'il est discuté en premier.

Twitter (X.com aujourd'hui) est un réseau social qui permet à ses utilisateurs de retrouver les dernières informations internationales et locales en quelques secondes seulement. Il s'agit de l'une des plateformes les plus prisées sur Internet pour converser, découvrir, s'informer et échanger. De manière générale, quand un événement d'importance a lieu, c'est principalement sur Twitter qu'il est discuté en premier.

Source : Mashable, Le Monde

Vincent Mannessier

Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et...

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Rédacteur indépendant depuis des années, j'ai rédigé plus de 1.000 articles sur Internet sur une large variété de sujets. J'aime tout particulièrement écrire sur les actualités des réseaux sociaux et des GAFAM, mais les jeux vidéos et l'innovation numérique en général me passionnent aussi.

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Commentaires (11)

kiwi5
vous trouviez que les modos s’ennuyaient pour publier un tel article, manquiez plus qu’une critique ou deux sur tesla et vous aviez le jackpot.<br /> je n’ai jamais utilise twitter, sur les medias francais ils precisent encore ex-twitter, par chez moi soit ils disent ex dot com ou twitter
Morlac
Ahhh les joies de la kétamine… c’est marrant… quand on est teufeur.<br /> Quand le teufeur est PDG… c’est moins drôle
tfpsly
kiwi5:<br /> sur les medias francais ils precisent encore ex-twitter<br /> Pas seulement les médias français, quasiment tous le font. Faut dire que 1) Twitter reste plus connu et 2) «&nbsp;twitter&nbsp;» est un mot plus spécifique/moins générique que «&nbsp;x&nbsp;» lors de recherche.<br /> Ex sur Google News US : Twitter vs x vs x/twitter : x renvoit des articles n’ayant rien à voir, et perd le sujet «&nbsp;Twitter&nbsp;» à droite.<br /> Le pire étant que si j’ouvre x.com, je me retrouve sur twitter.com - et pas l’inverse.
sebstein
Je reste persuadé que le rachat de Twitter était une opération de com. et qu’il avait, dès le départ, l’intention d’annuler son offre.<br /> Sauf que son égo ne pensait pas qu’il ne pourrait pas se retirer aussi facilement.<br /> Après avoir été obligé de procéder au rachat, il a multiplié les décisions ± réussies pour récupérer la mise de départ (le déni).<br /> Réalisant finalement que ses «&nbsp;efforts&nbsp;» pour ressusciter le petit oiseau il s’est mis en rogne contres les annonceurs qui prenaient les décisions saines, logiques (et qui leur appartient totalement) de quitter le navire (la colère).<br /> Il fait maintenant de la mauvaise pub pour ces mêmes annonceurs, Disney en tête (le marchandage).<br /> Reste à voir comment il va gérer a prochaine étape, à savoir la dépression, avant l’acceptation.<br /> En somme, le comportement classique d’un enfant gâté, suivi des étapes du deuil (celui de se rendre compte que tout ne lui est pas permis).<br /> C’est dommage, ce gars est un visionnaire doublé d’un excellent manager / communiquant, mais c’est également l’un des plus grand mégalo.<br /> Ca peut potentiellement le mener à sa perte et, avec lui, les entreprises dont il est à la tête…
kiwi5
qu’est ce qui te fait dire qu’il prend de la ketamine ?
kiwi5
Je suis assezd’accord (c’est a peu pres le seul truc a propos de musk que j’ai a peu pres suivi avec attention). Par contre meme si c’est assez rependu et semble a peu pres marcher, les 5 etapes du deuil de kubler ross ne sont plus tres au gout du jour (si jamais c’est un truc que tu etudies).<br /> je le trouve tout aussi megalo que les autres fortunes, il est juste un peu plus riche et moins discret. Il est aussi sud africain (ils sont generalment particuliers) et mes vagues souvenirs a propos de sa biographie est qu’il n’a pas eu une enfance super facile (? - niveau affection) et que meme les autres sud africains le trouvaient special
Blap
«&nbsp;ce gars est un visionnaire doublé d’un excellent manager&nbsp;»<br /> C’est pas du tout ce que ses employés et anciens collaborateurs disent… Pas pour rien qu’il a été viré de «&nbsp;PayPal&nbsp;» a l’époque
kiwi5
les news google a propos de X parlaient quand meme de l’entite anciennement twitter chez moi (je ne suis ni en france, ni sur un pc/windows/compte francais ou meme francophone cela change peut etre les resultats ?? ).<br /> Je parlais surtout des personnes a la radio locale parlent de twitter ou de X, alors que sur mes podcasts de radio francaise ils precisent souvent «&nbsp;anciennement twitter&nbsp;». c’est juste un detail et peut etre est ce parce que parler de X en france a quelques connotations «&nbsp;adultes&nbsp;»
MattS32
+1. Et la vague de licenciements et de départs suite à son arrivée chez Twitter le montre aussi.<br /> Les licenciements sont arrivés beaucoup trop vite pour qu’il ait pu avoir le temps d’analyser correctement la situation, ce qui est d’ailleurs confirmé par la tentative de réembaucher certains des licenciés après s’être rendu compte que finalement y avait besoin d’eux…<br /> Ces licenciements très rapides, c’est surtout la marque d’un management par la peur, avec du coup le besoin de montrer très vite à tous les employés qu’ils sont assis sur une chaise éjectable et peuvent être virés du jour au lendemain, quelque soit leur place. Et le management par la peur, c’est quand même parmi ce qu’il y a de pire en termes de management…
tfpsly
Très bon Last Week Tonight sur le personnage :<br />
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