Star de Snapchat, cette influenceuse française écope de 50 000 euros d'amende pour pratiques commerciales trompeuses

30 novembre 2023 à 17h48
15
Les réseaux sociaux sont depuis plusieurs années un vrai espace de vente © Frco / Shutterstock.com
Les réseaux sociaux sont depuis plusieurs années un vrai espace de vente © Frco / Shutterstock.com

Dotée d'1,6 million d'abonnés sur Snapchat, l'influenceuse Kenza Benchrif a été condamnée à verser une amende 50 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses. Une nouvelle condamnation qui intervient dans le cadre d'un durcissement des règles en matière d'influence sur les réseaux sociaux.

Pendant longtemps, de nombreux créateurs de contenu ont évolué dans une zone grise au sein de laquelle les règles en termes de partenariats commerciaux n'étaient pas extrêmement claires. L'obligation d'annoncer qu'un contenu était sponsorisé était déjà en place, mais la façon de le faire, la durée de l'affichage, ou encore la liste des produits et pratiques interdits, n'avaient pas été définies.

Face aux multiples cas de partenariat déguisés, de drop-shipping ou encore de pratiques commerciales trompeuses, une législation plus encadrante a été mise en place au mois de juin, forçant les influenceurs à être beaucoup plus rigoureux sous peine d'amendes et/ou d'une peine de prison.

Produits interdits, intentions dissimulées… Poupette Kenza lourdement sanctionnée

La fin de l'année 2023 n'est pas simple pour l'influenceuse Poupette Kenza, suivie par plus d'un million et demi de personnes sur Snapchat et plus d'un million sur TikTok. En octobre dernier, son compte a été provisoirement bloqué en raison de « contenu à caractère sexuel impliquant une personne mineure ». Une explication rejetée par l'intéressée, qui y voit une réaction de personnes malintentionnées après ses prises de position sur le conflit actuellement en cours à Gaza.

Son retour dans l'actualité s'est fait par l'intermédiaire de la DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation, et de la Répression des Fraudes). Le compte officiel du service a, en effet, indiqué que Poupette Kenza, par l'intermédiaire de la société Seyana Society, avait été condamnée à verser une amende de 50 000 euros pour pratiques commerciales trompeuses.

Il était reproché à l'influenceuse de ne pas avoir assez mis en avant le caractère commercial de certaines publications, et d'avoir fait passer pour licite un blanchisseur de dents alors que sa commercialisation est interdite sur le territoire français. Elle doit aussi afficher la décision sur ses divers réseaux à travers un communiqué. L'affaire n'est pas une surprise pour ses followers, puisque Kenza Benchrif avait indiqué elle-même avoir reçu une lettre de la DGCCRF en août dernier, tout en précisant qu'elle comptait se défendre des accusations portées.

Des condamnations à la pelle et des pratiques plus encadrées

Au début du mois de juin 2023, une vague d'injonctions envoyées aux influenceurs et postées sur les réseaux sociaux indiquait que la DGCCRF allait se pencher sur le cas des influenceurs et de leurs pratiques commerciales. Dans le même temps, un projet de loi encadrant les pratiques a été débattu puis adopté au Parlement à l'unanimité après le lancement d'actions collectives et d'accablants rapports émis par la DGCCRF. Cette nouvelle loi définit explicitement les métiers de l'influence commerciale, et pose un certain nombre de règles et limites.

Par exemple, il est parfaitement interdit de promouvoir la chirurgie esthétique, l'abstinence thérapeutique, les paris sportifs ou encore des jeux de hasard. Si l'alcool n'est pas concerné, toute promotion de la nicotine est également interdite en vertu de la loi Evin. Les influenceurs doivent aussi faire apparaître en permanence et de manière visible le caractère commercial ou sponsorisé d'un contenu, une règle assez vague qui a créé quelques remous.

Plus spécifiquement, les contenus dédiés aux produits de beauté doivent être accompagnés d'une mention indiquant la présence d'un filtre le cas échéant. En cas de manquement, les sanctions peuvent aller jusqu'à 300 000 euros d'amende et deux ans de prison.

Source : Le Monde, Economie.Gouv, X

Mallory Delicourt

Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellemen...

Lire d'autres articles

Historien finalement tombé dans le jeu vidéo, je me passionne pour ces deux domaines ainsi que pour l'espace, les sciences en général, la technologie et le sport. Streameur en pointillé, j'ai tellement de jeux à faire que j'ai dû créer un tableur. Rédacteur newseur depuis 6 ans, j'aime faire vivre l'actualité aux lecteurs.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (15)

crush56
C’est quand même la classe d’avoir une amende désignée puis publiée sur Twitter.
_Reg24
Vu le nombre d’abonné qu’elle a / les revenu publicitaires généré, 50k, c’est sûrement pas grand chose pour elle, mais ça va dans la bonne direction, au suivant(e)!
nicgrover
Pauvre poupette… On va la plaindre. Et qu’est-ce 50 000€ pour elle, elle a du en tondre plus d’un et engranger un bon matelas.<br /> 1,5 millions de benêts qui suivent ce type de racoleuse, la société est tombée bien bas…<br /> On me dit qu’i y a encore de la marge…
Rainforce
Prendre l’argent, là ou il est !
F4FEnder
50K cela ne représente pas grand chose. Je suis sur qu’elle va pouvoir renflouer le compte en une journée à Dubaï.<br /> Ajouter à cela qu’une grande partie de la population considère une condamnation comme une preuve que l’on à raison (voir Trump). Résultat elle pourrait bien recevoir encore plus d’argent en dons que ce qu’elle devra payer.
Mabikenpon
A quand une amende dissuasive ?
ChezDebarras
en plus c’est même pas elle sur la photo clubic ! Quelle bande d’enfoirés !
ayaredone
Il faut les condamner, sans pitié, et à amendes à l’américaine, des montants stratosphériques ! Et s’ils habitent à Dubaï qu’on leur retire la nationalité française.
Joeee
Si vous dites que 50k€ n’est pas grand pour elle, pour ce type de boulot d’influenceur, même si elle a beaucoup d’abonnée, je trouve cela assez hallucinant les marges faites…
bmustang
BFPSG poupette
nap1805
DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation, et de la Répression des Fraudes)… ca me rappelle SHIELD dans les Avengers… trouvez-vous un nom!
Ikili
Le soucis, c’est qu’en france la plupart (toutes ?) des amendes sont en forfait.<br /> C’est un peu le même principe que les amendes pour excès de vitesse, tu paieras la même chose qu’un supra-riche. C’est pour ça qu’en général les étrangers ayant des moyens s’en cognent littéralement, ils payent et repartent de la même façon, car on ne peut rien faire d’autres (pas de point à retirer, etc)<br /> De mon côté je suis clairement pour une amende proportionnelle aux revenus, comme en Finlande, ou à minima, pour les récidives/situation où tu savais très bien que tu fautais et que le doute est impossible (genre un excès de vitesse, ça «&nbsp;peut&nbsp;» être un moment inattention, donc laissons couler).<br /> Mais dans ce genre de cas …
Highmac
Amendes proportionnelles aux délits.<br /> Retrait de la nationalité française si ils/elles vivent à l’étranger.<br /> Clôtures obligatoires de leurs comptes bancaires.<br /> Echafauds pour tous/toutes ces influenceurs/influenceuses, qui peuvent mettre en danger la vie des abruti(e)s qui les suivent.
StephaneGotcha
Pourtant, quelle plaisir d’acheter aveuglement les produits vendus par Poupette Kenza <br /> PS : Sauras-tu discerner le second degrés?
Stakh
Quel génération de m**** ces gen Z…
Highmac
Excellent !
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet