Elon Musk, à VivaTech © Alexandre Boero / Clubic
Elon Musk, à VivaTech © Alexandre Boero / Clubic

En déplacement en Chine dimanche, Elon Musk aurait scellé le lancement prochain de la technologie de conduite autonome Tesla, sans les mains, dans le pays. En attendant l'Europe et la France, où les avancées réglementaires tâtonnent.

Le voyage était bref pour Elon Musk, mais il ne semble pas avoir été vain. Le milliardaire, qui a rencontré le Premier ministre chinois Li Qiang dimanche sur les terres de l'empire du Milieu, serait parvenu à écarter pour Tesla tous les obstacles réglementaires qui l'empêchaient de déployer le mode Full Self-Driving (FSD), la conduite 100% autonome, en Chine. En échange, le propriétaire du constructeur automobile a dû faire des concessions.

Pour la vraie conduite autonome en Chine, Tesla va intégrer le « Google Maps chinois » dans ses voitures

On le sait, la Chine est un marché capital pour Tesla, le deuxième plus important du fabricant, pour être exact. Alors forcément, Elon Musk ne s'est pas rendu à Pékin ce dimanche 28 avril 2024 pour « enfiler des perles », vous nous pardonnerez l'expression.

Non, sur place, Elon Musk a discuté du déploiement du mode FSD de son logiciel Autopilot, mais aussi de transfert de données. Pour prolonger ce dernier point, Tesla aurait visiblement scellé un accord avec le « Google chinois », Baidu, pour que l'entreprise puisse utiliser sa licence de cartographie (Baidu Maps) pour collecter des données sur les routes publiques locales.

Visiblement, cet élément constituait une étape clé pouvant permettre de valider l'arrivée du mode Full Self-Driving dans le pays. Celui-ci permet une conduite « sans les mains », avec un véhicule capable de se rendre d'un point A à un point B sans intervention humaine. Les Tesla Model 3 et Model Y auraient, qui plus est, été testées et jugées conformes aux exigences de Pékin sur la sécurité des données.

La toute nouvelle Tesla Model 3 Performance © Alexandre Boero / Clubic
La toute nouvelle Tesla Model 3 Performance © Alexandre Boero / Clubic

Tesla voudrait transférer des données aux États-Unis, mais Pékin se montre intransigeante

Pour la Chine, secouée sur le plan technologique par les États-Unis, qui réfléchiraient maintenant à en écarter le géant des drones DJI, cette question de la sécurité et de la conformité des données était fondamentale. Ses dirigeants ont dû trouver un terrain d'entente qui puisse satisfaire toutes les parties, la demande du FSD étant très forte dans l'empire du Milieu.

On rappellera tout de même que Pékin exige, depuis maintenant trois ans, que Tesla stocke à Shanghai la totalité des données collectées dans le pays. Contrairement à l'Europe, où la question du transfert des données devient de plus en plus problématique, en Chine, il n'y a aucun débat. Tesla ne peut pas transférer de données aux États-Unis.

Pourtant, Elon Musk n'aurait pas complètement lâché l'affaire sur ce dernier point. Le propriétaire de SpaceX voudrait obtenir une autorisation de transfert afin de former des algorithmes pour ses technologies de conduite autonome. On ne sait pas s'il a obtenu des garanties là-dessus. En attendant, il se pourrait bien que la Chine devance l'Europe sur le déploiement de la technologie FSD, et ce malgré des avancées réglementaires certaines ces dernières semaines sur le Vieux continent.