La gestion de l’information selon Jean FERRE, Président d’Arisem

03 septembre 2001 à 00h00
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Jean FERRE présente Arisem, éditeur spécialisé dans l'analyse sémantique multilingue, et propose sa vision du marché de la gestion de l'information.

AB - Monsieur FERRE bonjour. Pouvez-vous me présenter votre parcours et votre société, Arisem ?

JF - Bonjour. Après l'Ecole Polytechnique, j'ai choisi un 3ème cycle en économie industrielle et j'ai travaillé comme chercheur à l'Ecole des Mines, au Cerna. Puis en 1994, j'ai rejoins AT Kearney en tant que consultant, avant de travailler pour TCI - Cablevision. Aujourd'hui je dirige Arisem, société créée en 1996.

Arisem a développé une technologie avancée appliquée à l'analyse, la collecte et l'organisation de l'information structurée et non structurée indépendamment de la langue exprimée.

Arisem a industrialisé cette technologie de pointe en développant une suite logicielle complète qui répond aux problématiques du secteur : 'knowledge management', veille stratégique, intranets B2E (business to employee), sites web B2B (marketplaces) et B2C (catologues, publishing, etc.)

AB - Quelles sont les solutions phares de l'entreprise ?

JF - Notre technologie phare est l'analyse sémantique multilingue, c'est à dire la capacité d'extraire de n'importe quel élément d'information son contenu sémantique : "de quoi cela parle".

Cette technologie est couplée à une plate-forme objet qui permet de manipuler et d'organiser informations, personnes, objets, documents, projets... et ce de façon à construire des applications fonctionnelles qui vont augmenter la productivité et la fiabilité des process de gestion du non structuré.

Ces solutions s'appuient toutes sur notre plate-forme, OpenPortal4U, autour de laquelle on trouve notamment les modules suivants :

Knowledge Edition, module collaboratif centré sur la notion de projet et de communauté avec traitement de l'expertise, exemple : Je peux trouver en un clic les personnes, documents, projets qui vont m'aider à préparer mon rendez-vous avec un partenaire potentiel. J'organise un groupe de travail, ceux de mes collègues que cela peut intéresser auront automatiquement accès aux conclusions.

Watch Edition permet l'automatisation de tout le process de veille pour une entreprise (collecte y compris sur Internet, classement et surveillance, analyse et distribution aux personnes intéressées et habilitées). Par exemple : Je surveille tous mes concurrents, les commerciaux concernés recevront les nouvelles affaires signées sur leur terrain.

Media Edition permet de rendre simple et évolutif le système de communication interne de l'entreprise. Un nouvel exemple : Je publie une information en interne, elle est automatiquement classée et distribuée en fonction de son contenu aux personnes concernées.

D'autres modules permettent d'automatiser la gestion de systèmes de question réponse, le back-office d'un site web ou d'un ASP.

AB - A quels tarifs vos solutions sont-elles proposées ?

JF - Nous proposons une liste tarifaire avec pour chaque module un prix par serveur et un prix par utilisateur, cela correspond au fait que nos solutions apportent des gains de productivité mesurables pour chaque utilisateur. Le prix par 'user' est bien entendu dégressif.

On peut dire que le prix d'achat d'une solution Arisem démarre à 400 000 FF jusqu'à plusieurs millions, en fonction du nombre de fonctionnalités retenues et selon le nombre d'utilisateurs.

AB - Selon vous, qu'en est-il du marché de l'édition logicielle de gestion de l'information aujourd'hui ?

JF - C'est un marché qui commence à se structurer, les solutions qui se vendent ont maintenant fait leurs preuves et un acheteur peut vérifier auprès de références solides, que ce qu'il achète rend véritablement un service qui justifie son prix.

Le ROI devient mesurable. Aujourd'hui les Intranets sont largement diffusés, et nous constatons à Arisem que ceux qui, comme nous, offrent des solutions de productivité réelle ont un bel avenir.

Le moment est venu pour les grands comptes de regarder la rentabilité de leur infrastructure IT en général et de leur Intranet en particulier.

AB - Comment l'offre et la stratégie d'Arisem se distinguent de la concurrence ?

JF - Notre technologie est unique par sa capacité à automatiser le classement de l'information non structurée de façon vraiment fiable, c'est une source énorme de productivité et nous avons - grâce à cinq années d'écoute des problématiques des grands comptes - développé des outils qui permettent vraiment de travailler plus vite en absorbant la masse d'informations disponibles et ce en les mettant à disposition au sein mêmes des process de travail.

Nous sommes en avance d'un point de vue technologique et d'un point de vue fonctionnel, et sommes en train d'acquérir la notoriété qui nous manquait pour devenir leader du marché.

AB - Quelles entreprises investissent aujourd'hui dans le capital immatériel ?

JF - Comme tout le monde fait de la prose, toute entreprise investit dans l'immatériel sans le savoir : en formant, en recrutant, en achetant par du travail ou de l'argent des informations, en prenant le temps de les organiser et de les traiter.

Plus on est nombreux et plus le levier autour du capital immatériel, c'est à dire le gisement de valeur à réaliser, est important pour une entreprise.

Aujourd'hui, ce sont les grandes entreprises qui investissent le plus. On ne s'en rend pas forcément compte mais dans quelques mois ou quelques années, celles qui seront capables de réagir globalement en valorisant tout leur capital immatériel évinceront les autres. Pour les PME, cela viendra ensuite comme pour l'ERP ou le CRM.

Concernant Arisem, les sociétés Pernod Ricard, Radio France, Aria, Unilog et le Centre National d'Etudes Spatiales (CNES) ont récemment opté pour les applications logicielles liées à la plate-forme OpenPortal4U.

AB - Le marché des outils d'analyse et de gestion des connaissances n'est donc pas la chasse gardée des Américains ?

JF - Au contraire ! De la même façon que l'ERP, construit autour de l'automatisation de process, est un marché qui a été développé par un acteur européen, en l'occurrence allemand (SAP), le marché de la gestion des connaissances (et donc de l'immatériel et du non structuré) est un marché sur lequel les européens et en particulier les français ont un avantage culturel historique.

La problématique du sens à travers les langues, la capacité d'analyser et de synthétiser la connaissance, est chez nous depuis longtemps une problématique universitaire dont par exemple les encyclopédistes du dix-huitième siècle sont une illustration.

La France dispose elle aussi d'atouts solides pour proposer à ses entreprises des outils fiables et gagner des parts de marché. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

AB - Je suis d'accord. Cependant, elles ne sont pas légion à faire de leur projet, produit ou service, une «réussite» qui perdure sur le plan commercial...

JF - Et bien vous savez, ici comme dans d'autres industries, la question est la capacité des acteurs français à transformer des produits performants en succès commerciaux.

La mondialisation joue dans les deux sens, on constate aujourd'hui par exemple qu'un des acteurs majeurs de la communication est français (Vivendi).

Des acteurs français comme Arisem peuvent eux aussi réussir dans le monde du logiciel parce que l'Europe n'est plus un marché en retard en ce qui concerne l'informatique, et parce que dans notre secteur particulier, la complexité du "cross-linguisme" (c'est à dire, plus que le multilinguisme qui consiste à fonctionner en multilingue, la capacité de faire le pont sémantique entre plusieurs langues) est difficile à appréhender par nos concurrents d'Outre Atlantique.

AB - Monsieur FERRE, souhaitez-vous ajouter un commentaire pour conclure ?

Dans un contexte réputé difficile, il me semble que les solutions de gestion des connaissances et de l'information démontrant un véritable retour sur investissement deviennent un facteur clé de compétitivité pour les entreprises tant parce qu'elles les aident à réduire leurs coûts que parce qu'elles leur permettent d'augmenter leur réactivité. Nos bons résultats semestriels confirment cette impression.

AB - Je vous remercie.
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