1 263 titres inédits de 89 artistes : le crypto receleur de chansons écope de 18 mois fermes

02 novembre 2022 à 09h05
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© Mikhail Nilov / Pexels
© Mikhail Nilov / Pexels

L'industrie de la musique suscite, elle aussi, les convoitises de pirates du Web. Preuve en est avec la condamnation du hacker britannique Adrian Kwiatkowski à une peine de prison ferme.

Ce dernier est parvenu à vendre 12 titres inédits d'artistes sur le Dark Web avant de se faire pincer par la police britannique.

Trois ans plus tard, le hacker est condamné par la justice britannique

Adrian Kwiatkowski ne devrait plus donner de sueurs froides à Ed Sheeran et les 88 autres artistiques qui ont vu leurs productions musicales disparaître dans la nature ces dernières années. Le tribunal d'Ipswich (Royaume-Uni), ville où réside Kwiatkowski, vient de le condamner à 18 mois de prison ferme pour pas moins de 20 charges (!). Ces dernières concernent notamment 14 charges pour vente illégale de matériel protégé par le droit d'auteur, trois charges pour accès non autorisé à du matériel informatique, et trois autres liées à ses activités criminelles. Le hacker, connu également sous le pseudo de Spirdark, a plaidé coupable en août 2022 pour ces accusations.

Pour trouver l'origine des méfaits de ce voleur, il faut remonter à 2019 aux États-Unis, plus exactement dans l'État de New York. On ne sait pas exactement qui a donné l'alerte, la BBC évoquant « la direction » s'occupant de musiciens. Deux artistes faisant partie des victimes sont connus à ce jour, Ed Sheeran et Lil Uzi Vert ; ils sont tous deux signés par Atlantic Records.

Dans tous les cas, les contenus de plusieurs espaces de stockage Cloud ont été signalés comme piratés, et revendus sur le Dark Web par un hacker sous le pseudonyme de Spidark. Rapidement, les enquêteurs américains font le lien entre le fameux Spidark et l'adresse mail employée par ce dernier pour son portefeuille crypto, remontant ainsi à Adrian Kwiatkowski.



Plus de 152 000 euros perçus en crypto-monnaie

C'est aussi l'adresse IP liée à l'un des appareils de Kwiatkowski qui a mis les enquêteurs américains sur sa trace, conduisant au transfert de l'enquête et à son arrestation par la police britannique à Ipswich en septembre 2019. En l'état, sur les sept appareils découverts dont un disque dur, pas moins de 1 263 titres de 89 artistes, inédits, se trouvaient en la possession de Spidark. Cependant, il ne serait parvenu à vendre que 12 titres de Lil Uzi Vert et deux d'Ed Sheeran contre des bitcoins, dont l'équivalent est la coquette somme de 131 000 livres sterling, soit environ 152 000 euros.

À propos du jeune Britannique de 23 ans, le détective Constable David Fryatt a notamment déclaré à la BBC qu'il a « non seulement causé un préjudice financier important à plusieurs artistes et à leurs sociétés de production, mais il les a privés de la possibilité de sortir leur travail ». Maintenant que les productions sont revenues à leurs propriétaires, peut-être vont-elles se retrouver prochainement dans les bacs.

Sources : BBC, Engadget

Thibaut Keutchayan

Je m'intéresse notamment aux problématiques liant nouvelles technologies et politique tout en m'ouvrant à l'immense diversité des sujets que propose le monde de la tech' quand je ne suis pas en train...

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Commentaires (5)

fg03
Easy money don’t pay !
Pierro787
Qu’est ce qui empêchait les artistes de sortir leurs titres malgré le piratage et quel intérêt de payer aussi cher pour des hackers pour avoir de simples morceaux de musique ?<br /> Il y a quelque chose d’illogique dans cette histoire. L’article n’est pas du tout clair. Parle t-on du rendu final du morceau ou du fichier contenant le montage complet du séquenceur ?
maitre_hibou
On ne sait pas s’il s’agissait de morceaux complets ou non. En l’état on peut seulement supposer que certains morceaux pouvaient être achevés étant donnée la somme perçue pour le faible nombre de fichiers vendus, mais rien ne le prouve, et pour le choix de sortir malgré tout les titres ou non, demandez à Atlantic Records.<br /> Par ailleurs, payer « aussi cher » pour le contenu d’un des artistes les plus bancables de la décennie n’a rien d’extraordinaire, Sheeran a vendu plusieurs dizaines de millions d’albums, chaque sortie de contenu de sa part est l’une des plus attendues au monde.
Pierro787
maitre_hibou:<br /> Par ailleurs, payer « aussi cher » pour le contenu d’un des artistes les plus bancables de la décennie n’a rien d’extraordinaire, Sheeran a vendu plusieurs dizaines de millions d’albums, chaque sortie de contenu de sa part est l’une des plus attendues au monde.<br /> Sauf qu’il est exclu de vendre des morceaux originaux volés sur n’importe quelle plateforme de streaming audio, a moins de vouloir mettre gratuitement en ligne les dits morceaux inédits . Mais la, les hackeurs ne gagnent rien.<br /> Sauf à les vendre peut être au black à de riches collectionneurs qui veulent les garder pour eux, et encore…
mcbenny
Est-ce que justement, sortir officiellement ces morceaux des artistes ne rendrait pas inutile le chantage ou la revente des titres piratés ?<br /> Un titre « inédit » d’Ed Sheeran peut avoir de la valeur, mais si le titre est dispo sur Spotify…
Pierro787
C’est bien possible oui. Une sorte de chantage en quelque sorte.
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