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Avec une maison sur quatre dans certaines zones, Airbnb devient un problème au Royaume-Uni

24 février 2020 à 10h11
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Airbnb appli

Le phénomène Airbnb a pris une telle ampleur au Royaume-Uni que, dans certaines parties du pays, une maison sur quatre est louée via la plateforme américaine.

C'est ce que révèle une enquête du Guardian. Dans certaines des zones géographiques, aussi bien urbaines que rurales, la domination d'Airbnb s'exprime par un ratio d'habitations en location vingt fois supérieur au reste du pays. Dans la vieille ville d'Édimbourg, où est atteint l'un des taux les plus importants, ce ratio est de 29 % d'habitations louées par Airbnb.


Un phénomène d'une « ampleur incontrôlable »

Le quotidien britannique révèle, dans un article publié ce jeudi 20 février, comment la plateforme de location Airbnb a pris une « ampleur incontrôlable » au Royaume-Uni, que ce soit en Angleterre, au Pays de Galles, en Écosse, tant dans les zones géographiques rurales que dans les villes. Le quotidien et les experts cités soulignent que ce phénomène « dépossèdent les locaux de logement ».

Une maison sur quatre serait ainsi listée sur le site Airbnb dans certaines zones touristiques principalement. La vieille ville d'Édimbourg est une des plus touchées, avec 29 habitations « activement listées » sur le site, pour 100 habitations. Le nord-ouest de l'île de Skye, en Écosse, possède la seconde plus grande concentration de logements Airbnb, avec un ratio de 25 pour 100 propriétés, incluant par exemple un baraquement (« bothy », en anglais écossais) en front de mer à 50 £ la nuit ou un cottage moderne à 190 £.

En Angleterre, les villages de Woolacombe, Georgeham et Croyde, tous trois situés en bord de mer et attirant un tourisme principalement local, comptent 23 propriétés sur 10 listées sur Airbnb !

« Dans certaines zones rurales, tout comme dans les villes, l'histoire est la même : les jeunes adultes ne peuvent pas se permettre de s'installer dans les lieux où ils ont grandi », commente Dan Wilson Craw, directeur d'un groupe de pression nommé Generation Rent. The Guardian souligne également la pression exercée par les locations saisonnières, qui « change les villages ».


Méthodologie de l'enquête et réponse d'Airbnb

Pour mener cette enquête, The Guardian s'est appuyé sur une base de données de 250 000 entrées de logements Airbnb, les comparant aux chiffres gouvernementaux concernant le parc immobilier britannique. L'objectif était de déterminer le « taux de pénétration » d'Airbnb dans 8 000 zones géographiques différentes du Royaume-Uni. Les données concernant le site Airbnb couvrent une période de six mois (entre août 2019 et janvier dernier) et ont été fournies par Inside Airbnb, un projet à but non lucratif.

Ces données couvrent les maisons, les chambres privées et partagées, et les appartements. Ces derniers constituent l'écrasante majorité des logements listés (67 %), tandis que les chambres privées représentent « un tiers » des logements loués via la plateforme, au Royaume-Uni.

Le site Airbnb a réagi à l'enquête du Guardian en soulignant que ces résultats étaient « basés sur des données peu fiables et une méthodologie douteuse », soulignant par exemple que certains logements cités ne sont loués que quelques nuits dans l'année.

Source : The Guardian

Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis...

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Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

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Commentaires (2)

m_enfin
Le dernier paragraphe est intéressant. Il y a effectivement une différence entre louer son appartement deux week-ends dans l’année et le louer plusieurs mois par an…<br /> Pour le village de 100 habitations, il est possible que personne n’ait envie de s’installer vivre ici. Du coup Airbnb permet d’apporter de la vie dans ce village.<br /> Reste les problèmes liés au secteur de l’hôtellerie, la responsabilité professionnelle, les impôts, etc.
gnagnagna
comme en Corse où les locaux ne peuvent plus acheter par endroit. Ils peuvent remercier leurs parents et grand-parents d’avoir fait monter les prix et vendus leurs terrains à prix d’or
notolik
Tu as raison « certains logements cités ne sont loués que quelques nuits dans l’année ».<br /> Cependant louer son logement principal, même pour une nuit, est quand même assez lourd :<br /> il faut « sécuriser » quelques objets (papiers, bijou, …)<br /> changer les linges<br /> faire le ménage<br /> …<br /> De plus il faut différencier la location d’une chambre, de celle de tout un logement. C’est pas la même quand tu « reçois » du monde que quand tu « confies » tout ton logement, même pour une nuit.<br /> C’est une telle organisation que je suis sceptique quand au fait que les locations ponctuelles ou occasionnelles soient majoritaires.<br /> En tout cas tous les Airbnb que j’ai fait concernaient des habitations modestes totalement vides de toute vie. Tu ne « vois » même pas les (vrais) propriétaires : un Factotum sur place s’occupe du minimum.<br /> Le concept initial était intéressant mais l’avidité de beaucoup en a eu raison.
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